Cette nuit-là ne fut pas agitée. Elle fut bien plus plus que ça. Immobile face à ce qu’il voyait, il avait l’impression de léviter entre le rêve et la réalité. Il avait du mal à se souvenir, mais des images vives marquait son esprit. Il voyait des yeux rouges brillants le regarder, sans qu’il puisse comprendre ce qu’ils ressentaient en l’observant. Il senti une main blanche, fantomatique, l’entraîner dans l’obscurité. Puis la lumière s’alluma à nouveau, vivement : Alexandre faisait désormais face à un champ de tournesol. Immense, brillant, au pied d’une petite colline, il semblait recouvrir toute la surface de la terre. Les petits tournesols illuminaient le sol, à tel point qu’il du fermer les yeux, ébloui comme s’il s’agissait de véritables soleils. Il détourna le regard et se figea avec effroi. Face à lui, il voyait quelqu’un qu’il n’avait jamais vu. Quelqu’un que pourtant il aimait et prenait en pitié, quelqu’un dont il rêvait et imaginait les traits depuis des années, tant et si bien qu’il la reconnut immédiatement. Face à lui se trouvait un champ de tournesol lumineux, et à coté de lui, Béryl le regardait avec un petit sourire. Sidéré, il eut l’impression de perdre ses jambes. Sans vraiment le ressentir, il tombait à la renverse, et Béryl, immobile, continuait de le regarder. Il vit ses lèvres bouger, s’ouvrir, et alors qu’il était persuadé qu’elle allait lui dire quelque chose, une réponse, il se retrouva éjecté. Ouvrant brusquement les yeux, Alexandre s’était réveillé en un souffle.
La réalité le reprit avec cruauté. Il ressenti, avant même de bouger, la douleur dans ses hanches le mordre. Il voyait son plafond, éclairé par la fenêtre dont il avait oublié de fermer les volets la veille. Comme un écho de la ville, il entendait des voitures rouler sous la fenêtre de son studio sale. Perdu, il se redressa dans son lit, lentement. Il ressentait la réalité avec une brutalité plutôt étrange : la simple sensation de son t-shirt sur lui arrivait à l’irriter. Comme si les choses autour de lui étaient trop tangibles, trop réelles, trop visibles. Quelque chose l’appelait en arrière, plus loin, dans un monde qu’il ne soupçonnait qu'à peine. En silence, il prit sa tête dans ses mains. Il oubliait quelque chose, il en était certain. Quelque chose, un souvenir étrange, était en train de le quitter et il n’arrivait pas à le retrouver. Et en un battement de cil, à force de chercher dans tous les recoins de sa tête, une lumière vive lui revint devant les yeux. Le champ de tournesol.
Il se redressa vivement sur ses pieds comme s'il venait de prendre le courant. Il était debout, seulement habillé d’un t-shirt sale au milieu de son studio mal rangé où traînait ses affaires de danse au milieu des antalgiques et des canettes de bière. Mais il ne voyait pas ce qui l’entourait, se précipitant vers l’évier pour passer son visage sous l’eau. Il ne voyait que la lumière jaune, si marquante, si étrange, si irréelle.
« Attends-moi… S’il te plaît, reviens. Ne pars pas. Ne bouge pas. Attends-moi… »
Alors qu’il fermait les yeux pour apprécier la fraîcheur qui coulait sur son front, il la vit plus fort, à nouveau. La lumière éblouissante qui émanait des fleurs, comme un reflet du soleil sur un miroir. Devant ses yeux se dessinait un éclat de rouge, comme un regard perçant. Il arrêta l’eau qui coulait doucement dans l’évier, épousant sa forme hideuse avec souplesse. Quand il regarda, véritablement cette fois-ci, l’appartement dans lequel il se retrouvait, quelque chose se brisa en lui. Il était immense dans une maison pour souris. Il était perdu au milieu d’un trou de serrure. Son cœur dans sa poitrine commença à s’emballer dans une danse douloureuse. Plus il s’attachait à des détails qui venaient sous ses yeux, plus ses yeux s’écarquillaient de panique. Il voyait les murs blancs, sales et fissurés. Le lit, petit et miteux. La fenêtre, froide et encrassée. La seule lumière qu’elle reflétait était celle des nuages noirs de la fin de la nuit et des phares des voitures. Il entendit un klaxon comme si un véhicule entrait chez lui. Il sentit alors tout son corps se tendre, comme un lapin au milieu de la route, fixant la lumière pour la dernière fois de sa vie. En un murmure, il déclara au vide :
« Il faut que je parte. »
Il chercha frénétiquement un t-shirt et un pantalon dans ses affaires en boule. Il continuait de murmurer cette seule pensée qui le hantait. « Il faut que je parte. ». Il enfila les vêtements à la hâte comme un voleur en fuite. Il ne prit que son portefeuille, son téléphone et ses clés en sortant. Il était si pressé qu’il ne prit même pas le temps de fermer la porte a clé. Il couru dans les escaliers. Tout ce qu’il cherchait, c’était de l’air libre. Pourtant, une fois dehors, il ne ralenti pas davantage.
Il manqua de tomber quand son épaule gauche rencontra un panneau. Se penchant en avant, ses doigts frôlèrent le sol, mais il se redressa avant qu’ils touchent le béton. Alexandre courrait jusqu’à la gare. Autour de lui, le monde hurlait. Il ne se souciait pas des regards qu’il attrapait à son violent passage. Il savait qu’on le regardait, qu’on l’insultait même, mais il n’était dans cette réalité là. Il courrait après un rêve subreptice.
Il ne ralenti qu’une fois entré dans la gare. La grandeur du bâtiment, l’immense présence de toute sorte de gens, le fit sortir de sa torpeur. La réalité face à lui était plus bruyante, plus forte, plus intrusive. Alors il ralenti. Mais en achetant son tiquet sur une machine postée au milieu de l’immense structure de verre et de béton, il avait toujours l’impression d’avoir un voile brouillé devant les yeux. Il n’arrivait plus à ressentir sa douleur, il n’arrivait plus à penser distinctement et pourtant, il attendait le train sur son quai, comme tous les autres humains autour de lui. Tous semblaient sains d’esprit, en attente sur le téléphone où en lisant un livre. Il avait l’impression d’être le seul au monde a sombre tout doucement dans une folie pure. Le train pour lequel il avait acheté son billet s’arrêta devant lui dans un bruit si assourdissant qu’Alexandre posa ses mains sur les oreilles. Mais cela ne lui suffit pas pour entendre de nouveau. Il entra à l’intérieur, comme si de rien n’était.
Mais une fois entré, il ne put pas s’asseoir sagement à la place qui lui avait été attribué. Immobile dans le couloir, il regardait les visages de ceux qui entraient pour s’installer. Leur têtes étaient grises, sans expression. Ils lui parurent fantomatique. Son cœur alors battit si fort dans sa poitrine qu’il crut qu’il allait vomir, comme ça, devant tout ces gens à l’air malade. Il serra dans sa main son t-shirt comme s’il pouvait attraper ses organes et haleta en panique. Ses yeux alors attrapèrent du regard un écriteau indiquant des toilettes, il s’y précipita alors. Il entendit cette fois-ci les gens l’insulter au passage pour les avoir bousculé, mais il n’était même plus capable de parler pour s’excuser. Il s’enferma dans les toilettes et regarda à l’intérieur.
C’était le début de la journée, alors le train était parfaitement propre. Alexandre était sûrement le premier a entrer à l’intérieur de ces toilettes depuis leur nettoyage. Il aurait très bien pu vomir à cet endroit. Haletant en tenant sa gorge, s’agenouillant, il s’y attendait presque, mais rien de vint. Il se rappela alors qu’il n’avait rien mangé depuis plus de deux jours. Il se rappela, le stress, la répétition générale, le regard plein d’espoir de Béatrice, les traits fermés de son professeur. Sa douleur au dos revint, insidieuse, traîtresse. Mais il ne pouvait plus sortir de ces toilettes, et entendait au loin, comme étouffé, le sifflement des contrôleurs sur le quais de la gare. Le train allait bientôt partir, et Alexandre ne pouvait plus que respirer. Plus rien n’avait de sens, dans sa tête. La lumière des tournesols s’évanouissait, doucement, face à la lumière sale du néon qu’il avait au dessus de sa tête. Il vit alors le robinet qu’il y avait à coté de la cuvette, et décida de se passer à nouveau de l’eau sur le visage pour se rafraîchir les idées. En fermant les yeux, la lumière rouge, étrange, revint devant ses yeux. Comme une douleur folle, Alexandre recula brusquement de l’évier. Son cœur lui faisait encore souffrir, il avait encore l’impression de ne rien voir autour de lui, comme s’il ne comprenait rien, comme s’il était encore endormis. En reculant, son téléphone tomba au sol, et en le voyant gisant et éteint, il sut.
A cette heure-ci, Aïden était toujours réveillé, même quand il n’allait pas travailler. Il aimait prendre son temps le matin, appréciant le lever du soleil. C’était son petit plaisir, son habitude, tranquille et solitaire. Ce matin-là, il regardait tranquillement le soleil se lever sur les montagnes, fixant le paysage depuis l’intérieur de son appareil photo. Il cherchait des oiseaux, des insectes, un nuage, une belle image. Mais alors qu’il était perdu dans sa contemplation, il sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Un appel, aussi tôt, c’était toujours inhabituel. Avant de décrocher, il prit bien le temps de regarder qui pouvait donc vouloir le solliciter dès le début du jour, doutant de s’il avait bien envie de discuter à cet instant. En voyant le nom s’afficher, il regretta presque de ne pas s’être dépêché. Si l’appel était inhabituel, le prénom écrit sur son écran était inespéré.
« Alex ? Est-ce que tout va bien ? »
Le train avait démarré. Alexandre le sentait vibrer dans ses pieds, dans ce qui lui semblait être un sol. Le paysage dans une petite vitre , a l’intérieur des toilettes, commençait à défiler, lentement. Et toujours sans comprendre, Alexandre senti ses larmes monter aux yeux, comme si c’était triste.
« Aïden, je… Montre-moi le champs de tournesol !
– Quoi ?
– Je t’en supplie, il faut absolument que tu me le montres ! »
Aïden, choqué, fut ramené plus de vingt ans en arrière. La voix dans le combiné tremblait, pleurait, respirait fort. Et le soleil qu’il avait face à lui, désormais, ne lui faisait penser qu’à des souvenirs perdus.
« Alex, doucement. Calme-toi, respire, déclara la voix douce d’Aïden dans l’oreille d’Alexandre. Qu’est-ce qui se passe ?
– Je… J’en sais rien ! Je sais pas Aïden, je comprends pas ce qu’il se passe ! »
Il avait véritablement éclaté en larmes. Il parlait sûrement trop fort. Il ne pouvait pas s’en soucier. Et Aïden, impuissant, aveugle, commençait à ressentir une véritable inquiétude grignoter ses entrailles.
« Où est-ce que tu es, Alexandre ?
– Je… Je vais mourir, Aïden !
– Non. Tu ne vas pas mourir, Alex, assura Aïden d’une voix plus ferme. Prend une grande inspiration, avec moi : je compte, il faut que tu inspires durant tout temps, d’accord ? Allez. Un, deux, trois, quatre… C’est bien, bloque ! Non, ne relâche pas, pas tout de suite. Attends, attends encore un peu. C’est bien, maintenant, tu lâches. Non, non, doucement ! N’inspires pas encore, pas tout de suite. Ralenti, voilà, comme ça. C’est bien, Alex, tu le fais très bien. On refait, encore une fois. Concentre-toi sur ce que je te dis. Je suis là, Alexandre. Je suis là. Ça va aller. »
Il le fit respirer encore plusieurs fois, lentement, doucement, continuant de parler pour combler le vide. Alexandre, pour une raison qui lui était obscure, lui obéissait. Et comme par magie, son cœur se calmait. Son esprit se raccrochait à une voix, cette voix douce qui parlait au creux de son oreille. Même si les larmes continuaient de couler sur ses joues, il se sentait plus capable d’affronter le monde.
« Où est-ce que tu es ? Demanda Aïden quand il senti que son interlocuteur était plus calme.
– Je, je suis dans un train. Je rentre.
– Tu rentres ? Ici ?
– Oui. »
Aïden entendit le jeune homme renifler. Perdu, il se demandait s’il devait garder cette conversation pour lui où prévenir les parents Fearghail de la situation. Il lui demanda quand même :
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
– J’en sais rien ! C’est… j’ai vu quelque chose. Dans un rêve, je crois. J’ai vu un champs de tournesol. Je … Je suis sûr que tu le connais. Tu le connais, hein ?
– Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
– J’ai… J’ai vu Béryl. Elle était pas loin. Je suis sûr qu’elle était pas loin. Je suis sûr…
– Tu as des affaires, sur toi ? »
En entendant la question, Alexandre réalisa à quel point il était parti vite.
« Je… J’ai mes papiers, mes clés et mon téléphone. C’est… C’est tout.
– Bon, c’est déjà ça. On ne va pas te jeter du train ?
– Non… J’ai payé mon billet.
– Ok. Ok. »
La voix d’Aïden était maîtrisée, neutre. Comme si tout ceci ne le touchait pas. Mais, assis sur un mur dans son jardin, la main qui tenait son appareil photo tremblait. Mais ça, Alexandre ne pouvait pas le deviner.
« Tu le connais, ce champs de tournesol, ne dis pas le contraire ! S’il te plaît… Dis-moi que je ne suis pas fou !
– Est-ce que quelqu’un t’en a parlé ? Fini par lâcher Aïden, perdu dans ses pensées.
– Quoi ?
– Est-ce que tu as entendu quelqu’un parler de ce champs de tournesol ? Bastien, par exemple ?
– Non ! Non, réalisa Alexandre. Personne ne m’en a parlé… Je, je l’ai juste vu. Je t’assure, Aïden, je l’ai vu…
– D’accord, d’accord Alexandre. Je te crois, ne t’inquiète pas. J’étais juste curieux.
– Mais tu le connais, hein ?
– Oui. Je crois savoir de quoi tu me parles.
– Je t’en supplie, emmène-moi !
– A quelle heure tu arrives ici ?
– Je… dans le début de l’après-midi, je pense. Je peux retrouver l’heure, bégaya le jeune homme en cherchant frénétiquement son billet.
– D’accord. Écoute, voilà ce qu’on va faire, assura Aïden. Je vais venir te chercher à la gare. Et on va partir ensemble voir ce champ de tournesol. Ça te va ?
– C’est… C’est loin de chez toi ?
– Pas vraiment. On aura un peu de route a faire en moto. Mais c’est faisable. »
Ce fut, pour le jeune homme, comme si un rêve devenait réalité. Le champs de tournesol, cette vision si bizarre, déstabilisante, était réel. Il regarda le paysage qui défilait sur la vitre avec un autre regard. Il voyait enfin autre chose que du brouillard.
« Alexandre ?
– Quoi ? Ah, oui. Oui, ça me va. Aïden…
– Oui ?
– Ne parle pas de ça à mes parents, s’il te plaît. Je, je vais me faire interner s’ils l’apprennent…
– Tu es sûr ?
– Oui. Tu sais… J’avais… Quelque chose d’important, aujourd’hui.
– Quelque chose d’important ?
– Oui, un… une répétition. Enfin, une répétition générale. La représentation est… pour bientôt, mais… J’ai… je sais pas, je…
– Alexandre. »
Aïden l’avait coupé dans ses propos. Le jeune homme se sentait honteux, incohérent, instable. Il fini par répondre, bredouillant :
« Désolé, je ne voulais pas… Je réalise que, que c’est bizarre…
– Comment tu te sens ?
– Pour de vrai ? »
Aïden ne répondit pas. Il attendait une réponse. Épuisé, Alexandre se laissa tomber a terre, le dos appuyé sur le mur des toilettes :
« Je… Je me sens perdu. J’ai mal au dos, la douleur se propage dans mes hanches. J’ai… envie de vomir, mais… Je n’ai rien mangé. Je me sens… misérable ? Faible, peut-être. Je… Je sais pas, je me sens si nul ! J’arrive même pas, à , à répondre…
– Tu as répondu, Alex. Tu as très bien répondu. »
Aïden avait lâché son appareil photo pour frotter ses yeux. L’inquiétude qu’il ressentait ne voulait pas se déloger de son ventre.
« Tu peux faire quelque chose pour moi ?
– Quoi ?
– Va te chercher à manger. Un sandwich, des bonbons, des chips, n’importe quoi. Mais tu as besoin de reprendre des forces.
– Mais…
– Je me fiche des recommandations de tes profs, Alex. Il faut que tu manges quelque chose. Ils n’en sauront rien, je te le promet.
– Mais si, si je le vomis ?
– Alors tant pis. Mais il faut que tu essaies de manger quelque chose. Pour moi. D’accord ?
– Si je ne le fais pas, tu ne vas pas m’emmener ?
– Qu’est-ce que c’est que ce chantage ! S’exclama Aïden, surpris. Bien sûr que si, Alex ! Quoi que tu fasses, je viens te chercher et je t’emmène. Je te le promet. Mais… s’il te plaît, j’aimerais que tu fasses cet effort. Si tu ne le fais pas, ce sera tant pis pour moi. Mais je te fais confiance.
– D’accord, je… je vais essayer.
– Ensuite, je voulais dire autre chose, c’était quoi, déjà… Ah, oui. Ton bien-être et ta santé est plus importante que n’importe laquelle de tes représentations. Même si tu devais danser devant la reine d’Angleterre, je préfère que tu annules plutôt que tu te fasses du mal. Et je ne suis pas le seul à penser ça, Alex. Bastien, tes parents, on est tous d’accord là dessus. Tu peux me croire.
– Mais… C’est… Décevant…
– Non, tu n’es pas décevant, absolument pas. C’est déjà incroyable, tout ce que tu as pu faire. Tu t’es accroché et tu as fait plein de choses très difficile. Personne n’est déçu de toi, ici, tu peux me croire.
– Mais…
– Écoute, on parlera tout à l’heure plus longuement, quand je viendrai te chercher.
– Tu n’en parles pas à mes parents quand même, hein !
– D’accord, non, je n’en parlerais pas. Va chercher quelque chose à manger, repose-toi. Respire. Je viens te chercher tout à l’heure.
– Je… Je vais essayer.
– C’est bien. Merci, Alex. Tu veux que je reste au téléphone ?
– Non, je… Je vais m’en sortir. Merci, d’avoir… répondu, déjà.
– Pas de soucis. Prend soin de toi, d’accord ? Je te rappelle tout à l’heure.
– Non, je suis dans un train ! Si tu appelles, je vais… déranger…
– Ok, alors rappelle moi quand tu peux ?
– Oui. Oui, je peux… faire ça.
– Super. A tout à l’heure, Alexandre.
– A toute, Aïden... »
Quand il raccrocha, il regarda en silence le paysage qui défilait a grande vitesse depuis la petite fenêtre. Sans qu’il arrive à se l’expliquer, il se sentait mieux. Comme s’il n’était plus seul. Il sorti enfin des toilettes, avec l’impression d’avoir l’esprit plus clair. Il allait retrouver Aïden, tout allait aller mieux. Il se dirigea avec un peu de peine vers le wagon-restaurant. Il acheta un sandwich et, bien qu’il n’arriva pas à le terminer, il l’impression de se tenir son engagement. S’installant alors a son siège attribué, il posa sa tête contre la vitre. Le paysage défilait rapidement, mais de manière douce et régulière. Le train était assez silencieux, et peu de personnes étaient présente dans son wagon. Le décor qu’il voyait à l’extérieur était beau et lui suffisait. Il n’avait pas besoin de le retenir pour l’apprécier. Bercé par le mouvement régulier qui défilait devant ses yeux, il fini par s’endormir.