Oleen avait toujours été plurielle. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait côtoyé tant d’esprits et de corps divers, partagé avec eux ses pensées les plus intimes, ses rêves, ses jeux, sa peau. Comme tous les jeunes Ogaris, elle était elle et se sentait l’autre, le lion céleste sur les flancs du volcan, la libellule fendant l’air chaud, la loutre bullant dans le sillage d’une île paresseuse. Tourbillon de plumes, de poils, d’écailles, boule d’énergie n’ayant pour limites que les frontières d’Ogon et son imagination prolifique, combinée à celle de l’animal avec lequel elle partageait l’instant.
Elle partageait son corps avec eux et d’une pensée commune ses bras n’étaient plus ses bras, mais les nageoires de l’espadon qui les menaient à travers les flots.
Enfant, la fillette avait toujours voulu retarder le zef où tous les animaux disparaîtraient de ses pensées et de sa peau pour laisser à l’un d’eux le privilège de tisser un lien plus fort avec elle, et Oleen affirmait à qui pouvait l’entendre que jamais au grand jamais, elle ne laisserait cela se produire. Pourtant, le renard la quitta, puis l’aigle, l’abeille et la daurade. Bientôt il ne resta plus que la chouette, et Oleen en fut presque soulagée, comme on découvre un visage aimé dans la foule bruyante. Elles firent connaissance, elles se connaissaient déjà. Leurs corps se fondirent l’un en l’autre, deux faces d’un même être dual. Des orteils et de puissantes serres, des rémiges et des doigts encore potelés de l’enfance, des plumes grises et une peau cuivrée. Oleen et Ulu. Unes.
Il faudra que j'aille jeter un œil à cette histoire à l'occasion !
Merci d'avoir partagé cela avec nous ! :D
Je suis pas sûre que mon roman en vaille le détour, je suis en train de me rendre compte qu'il est assez creux...
Merci de ta lecture et de ton passage !
C'est un texte très intriguant, qui donne envie de découvrir l'univers des Ogaris. J'aime beaucoup ta façon de décrire les métamorphoses, c'est imagé et poétique :) on suit ce petit texte avec plaisir. Et l'histoire de la forme définitive m'a fait penser aux Daemons de la Boussole d'or, je ne sais pas si c'est fait exprès (c'est un compliment en tout cas, c'est une super influence !).
J'ai aperçu une petite coquille vers la fin de ton texte :
"Enfant, la fillette avait toujours voulu retardé le zef où tous les animaux disparaîtraient" -> retarder
Merci beaucoup pour ce joli moment de lecture :)
Oui, les daemons ont dû m'influencer sans que je m'en rende directement compte.
Merci pour la correction, c'est fait !
Et merci pour ton passage ! je suis heureuse si ça t'a plu !
C'est un texte très intrigant, et qui donne envie d'aller lire ton roman ! (si un jour j'arrive à vider ma PàL, peut-être TT)
Il y a de la poésie dans tout ce que tu écris, tant par le rythme, les images mentales très fortes et la justesse de l'ensemble.
J'aime beaucoup !
Ce personnage ne fait pas partie du roman, juste de l'univers (je voulais la caser dans l'histoire, mais pour le moment pas moyen, je la garde en réserve pour un prochain projet consacrer rien qu'à elle !)
Merci ! J'essaie toujours de travailler le rythme et les sons, je suis heureuse que ça fonctionne !
Et merci de ton passage ici !
En effet, c'est court. Mais c'est très intéressant ^-^
J'aime beaucoup que tu aies apporté quelques précisions, je ne suis pas sûre que j'aurais compris sinon 😅
En tout cas, sans connaitre ton univers mais avec la petite note du début c'est compréhensible, je trouve ^^
C'est très poétique, et ta plume imagée m'a fait voir ce personnage ^^
Bravo Olek, c'est super intéressant, court ou long !
Oui, déjà que c'est pas clair tout de suite dans le roman, je voulais éviter de perdre tout le monde sur ça ^^
Merci de ta lecture !