Où va Uberline tous les jeudis ?

Notes de l’auteur : j'ai tenté quelque chose au niveau du ton, on verra bien

On était jeudi et comme tous les jeudi, elle allait où elle allait et c’était pas la peine de lui demander où, parce qu’ils savaient très bien qu’elle allait où elle allait puis qu’elle y allait et c’était tout et c’était pas la peine d’en parler, et oui elle avait bien mis son bonnet, et oui elle aurait goûté quand elle rentrerait, et non c’était toujours pas la peine d’en parler, puis ça suffisait, de toujours demander où qu’elle allait que c’était, et puis un point c’est tout, elle s’en allait là et puis na. Et Uberline balançait sa langue pendue par dessus son épaule, claquait ses chaussures trop lourdes sur le sol, et s’en allait, face en bataille, bonnet de travers, gants retroussés. Où c’est qu’elle allait, elle va vous le dire, parce que peut être que c’était pas tout de papoter si personne pouvait faire ses affaires en silence dans ce pays de misère, mais elle savait bien que le monde il avait des yeux gros comme le monde entier et que ça servait à rien de cacher les choses que déjà ça se voyait trop. Donc Uberline, qu’avait une sacré mine de presque rien, fracassait ses godiches sur guiboles à ressors à en éclater le pavé mais pour aller pas si loin que son silence il faisait penser que c’était. Son bout du monde du monde des mystères c’était le bout du bout de la rue, et on aurait pu penser que c’était pas la peine de se donner ces drôles d’airs si c’était pour toucher du sac le cul. Même qu’un jour un gars l’avait suivi, puis qu’il lui avait dit, et j’espère que vous avez compris ce que c’était que cette gamine d’Uberline et quels genres de jolis choses elle avait bien pu lui farcir à coups de mot dans la face. Et de rentrer chez sa mère à petits pas de blaireau blessé pour que plus jamais on n’en entende parler de ce petit miséreux qui aurai mieux fait de mettre le nez dans sa culotte à lui. Alors, voilà, c’était pas le grand déballage des prétentieux en dorures, mais c’était son aventure, et pour sûre que ça, c’était géant. L’Aventure du coin de la rue c’était pas le marchant de journaux, que papa appelait par tous les noms de ce qu’il vendait pas, et que saurait été une drôle chose de toutes façons que de vendre des sommeils, des mensonges ou des propagandes – ce mot là, Uberline, qu’était vachement maligne pour son âge pourtant, même que c’était la seule chose où papa, maman, les profs et Uberline étaient d’accords, le comprenait pas très bien, même si qu’elle pensait que ça avait un rapport avec les fleurs et les arbres et le vent qui faisait des bébés plantes, et là ! Uberline était presque sûr que c’était encore un de ces mots de pass que les adultes ils utilisaient tout le temps, soit disant pour nous cacher la vérité qu’était pas de notre âge alors que c’était à eux mêmes que la vérité ils se la cachaient, et que du coup c’était la grande mascarade de comment-on-fait-les-bébés-humains-mêmes-que-parfois-c’était-sale-et-ça-avait-fait-très-mal-à-sa-cousine-et-que-dès-qu’on-en-parlait-Uberline-devait-monter-dans-sa-chambre-et-tout-le-monde-se-mettait-à-chuchoter-et-à-pleurer-en-même-temps-et-que-depuis-on-avait-plus-revu-papi. Mais elle s’égarait et c’est que sa bouche avait tendance à se retrouver percher en haut d’un arbre dont elle savait pas descendre. Bon, pour toutes ces histoires des journaux qui fallait se torcher avec, Uberline avait pas trop d’avis mais elle avait décidé qu’elle devait pas trop tarder à s’en faire un, puisque que tous ceux qu’avaient le droit de parler à table, même avec la bouche pleine, de nourriture et de gros mots qu’on aurait pu eu idée de mettre dans un pot eux, en avait un. Et puis tant qu’à faire elle s’était déjà dit qu’il fallait mieux pas être d’accord avec papa, parce qu’elle savait pas trop bien encore quels genres d’idées que c’était qu’il avait exactement, mais que c’était sûr que ça le rendait ni heureux ni gentil, et même si Uberline connaissait pas trop bien le bonheur et ses règles, elle savait que ça avait rien à voir avec la méchanceté, et que les deux ils pouvaient jamais cohabiter, même que la méchanceté ça faisait mal à l’intérieur, parce que c’était comme se frapper tout seul et c’était bien ridicule. D’ailleurs, il était bien ridicule papa à faire la grande politique des cris contre ce pauvre marchand de journaux qui laissait toujours Uberline lire sans payer, et qui la laissait parler tout en entier, même quand sa bouche de chat se perdait, et même qui lui répondait comme si qu’elle était pas petite, et puis il avait bien raison de toutes façons parce qu’elle était peut être petite mais que des idées, elle en avait des grandes. D’ailleurs, elle avait aussi une grande Aventure du coin de la rue et pour sûr qu’elle était grande puisque c’était chez Monsieur et Madame Huguette.

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Pitalune
Posté le 20/12/2020
Il y a un bon suspense mais des fois les phrases sont un peu difficiles à suivre, au début à cause des répétitions et par exemple dans cette phrase:
" Même qu’un jour un gars l’avait suivi, puis qu’il lui avait dit, et j’espère que vous avez compris ce que c’était que cette gamine d’Uberline et quels genres de jolis choses elle avait bien pu lui farcir à coups de mot dans la face."
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