Oubliettes

Je laisse aux nuits noires mon esprit
Grand ouvert - ses cassures,
Sa chimère à la bouche emplie d'eau
Je leur laisse mes idées, mes oublis,
Mes accrocs, ma mémoire
La certitude ici que mieux vaut ne rien voir
Je leur laisse, aux heures sages, ma folie,
Mes yeux clos et mon dos
Près du mur - les griffures de mon air
Je laisse aux longues nuits mon esprit
Ma voilure - sa toile pleine
La certitude que tout là-bas n'est qu'arène
Je laisse aux nuits noires qui je suis
Mes heures calmes aux longues vies,
Ma patience - et du plus grand dehors
Je tais le dernier cri, je le garde
En mon corps - le silence
La certitude en moi que la nuit seule est d'or.

 

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Pluma Atramenta
Posté le 18/02/2022
Coucou Fauchelevent <3 Je suis ravie de te retrouver ici. Comment vas-tu ?
Ce texte, comme le précédent, me replongent dans ton univers et ses splendeurs - et surtout les splendeurs de ta plume. Les mots qui s'emboîtent et s'entrechoquent, à la fois si vagues et si bien choisis... Le jeu abondant de ponctuation, qui semblent aviver ou obscurcir le sens des vers... "Obscurité et nuit" : voici les premiers mots que m'évoque - sans trop de surprise - ce poème-ci. Mais il s'agit de nuits comme mouchetées d'or, de papillons aux ailes brunes et brillantes, de vieux objets magiques ou poussiéreux, de silhouettes et de sublime désuétude. On note aussi la mélancolie, le fragile désespoir mêlé d'émerveillement. J'ignore de quoi tu voulais remplir notre tête avec cet écrit, mais voici mon impression. Apparemment, je ne suis pas la seule à être fascinée par la nuit, à ce moment fou, irréel où couvert d'étoiles, le monde fait silence - plus rien ne bouge.
Merci.

Bonnes inspirations à toi,
Pluma.
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