P1 : Chapitre 1 : La Saison des Ténèbres

Notes de l’auteur : Très très hâte de vous lire (=

Les lunes brillent, les étoiles sont belles. Mais de cette nuit, n’attendez pas de lumière.

 

Ewannaël dut faire trois fois le tour de la table pour que sa fille trouve le sommeil. Il soupira de soulagement en voyant ses petits poings se détendre, ses paupières se fermer. S’appuyant sur la pointe des pieds, il déposa délicatement son bébé dans son berceau. Par bonheur, Faè ne se réveilla pas. Son père put tituber jusqu’au siège accoudé au mur et s’y effondrer. Il prit une grande inspiration, savourant ce silence autant délicieux qu’éphémère.

Depuis la naissance de Faè, les moments de quiétude étaient rares, et les journées d’autant plus longues que chaque nuit était morcelée par ses hurlements. Quelques mois plus tôt, jamais le pêcheur n’aurait imaginé qu’une telle tornade déferlerait au sein de son foyer. Il avait déjà eu un fils, Edenn, qui souriait à chaque fois que l’on s’approchait de lui. Edenn avait aussi fait des colères bébé, mais il finissait par s’épuiser. Alors que Faè avait plus d’endurance que ses parents de patience.

Malgré tout l’amour qu’il portait à sa fille, Ewannaël ne pouvait s’empêcher de regretter sa journée de la veille. Il était sorti chasser les oies avec ses amis du village, couvert de son grand manteau de fourrure. Un cadeau de son père, peu avant sa disparition en mer, qui le protégeait des bourrasques de vent glacées depuis presque dix ans. Cette sortie, une des dernières de la saison des pêches, lui avait mis du baume au cœur. Il avait profité de chaque pas dans la neige fraîche, de chaque mot échangé avec ses compagnons. De ce qu’il s’apprêtait à perdre. Après de longues semaines de journée ininterrompue, l’obscurité faisait son retour. Chaque nuit était plus longue que la précédente, promettait le retour imminent de la saison des ténèbres.

Après avoir fermé les yeux quelques temps, Ewannaël profita du calme de sa fille pour se diriger vers la porte. Il poussa le loquet et arriva dans l’entrée. Après un instant d’hésitation, son choix se porta sur une simple cape en fourrure. Déjà, il pouvait entendre le vent qui fouettait les murs de la maison. Ewannaël dut s’arc-bouter pour s’ouvrir un passage vers l’extérieur, tant le vent était puissant. Il avait poussé une grosse masse de neige devant l’entrée, qu’il enjamba avec peine. Aussitôt, le froid lui mordit la peau et ses doigts commencèrent à s’engourdir. La matinée était déjà bien avancée et pourtant, le soleil commençait seulement à rougir l’horizon.

Qu’elle semblait loin à présent la saison des pêches, où toute glace avait disparu des flots, où un vent tiède poussait les voiles vers la mer infinie. Malgré la hauteur de la colline où il se tenait, Ewannaël ne pouvait même plus discerner les limites de la mer, couverte d’une immense couche de glace. Chaque année, elle s’éloignait pour ne revenir qu’après de longs mois. Un jour, un voyageur de passage avait nommé ce phénomène la marée de l’hiver. Ewannaël aimait cette expression autant qu’il haïssait cette saison. Privé de sortie en mer, confiné au coin du feu, il se sentait en prison.

Heureusement, sa rencontre avec Jolyn, trois saisons de pêches auparavant, avait adouci ce temps d’attente. Deux saisons plus tôt, Edenn était né. Une saison plus tôt, ils avaient enfin pu partager le même foyer. Une habitation abandonnée par ses anciens propriétaires, partis vivre dans un des lointains villages de l’intérieur des terres. Malgré l’aide de nombreux villageois, il avait fallu travailler dur pour réparer ses murs, l’isoler et l’adapter à une vie de famille.

Comme ses mains commençaient à être douloureuses, Ewannaël contempla une dernière fois le ciel obscur qui étreignait sa terre puis tourna les talons. Faè dormait encore et il put aller s’asseoir un peu auprès de la cheminée, raviver les braises et tendre ses mains glacées. Il s’amusa à toucher ses poils de barbe raidis par le froid, les caressa jusqu’à ce qu’ils se détendent sous son doigt. Alors que ses paupières commençaient à s’alourdir, il entendit un bruit léger, qu’il n’aurait pas perçu seulement quelques mois plus tôt. C’était celui des mouvements de Faè, en train de se réveiller. À regret, Ewannaël s’éloigna des flammes pour prévenir les pleurs de sa fille.

Il prit sur la table le gobelet de bois qu’il avait taillé sur mesure pour la nouvelle née. Il y servit une louche de la soupe au poisson qui chauffait à côté du feu. Une fois Faè dans ses bras, Ewannaël porta le gobelet à ses lèvres avec une infinie douceur. La petite but en jetant à son père un regard ahuri. Ce dernier caressa son crâne échevelé en souriant. Il comprenait sa stupéfaction, elle qui, depuis sept semaines, découvrait un nouveau monde. L’odeur onctueuse de la soupe s’infiltra dans ses narines, réveilla son appétit. Cependant, il oublia cette sensation bien vite. En effet, une fois son repas terminée, Faè adressa à son père un magnifique sourire.

Ewannaël avait déjà vu sa fille sourire, souvent après que Jolyn lui ait donné le sein. Toutefois, jamais elle n’avait redressé ses lèvres à ce point en le regardant dans les yeux. Il sentit son cœur d’homme et de père battre plus vite. Jamais son amour pour sa fille n’avait été aussi grand. C’était comme si un lien invisible se renforçait entre eux, comme si la réaction de sa fille couronnait sa paternité pour de bon.

— Ma petite fée, tu es magnifique.

Faè gazouilla en réponse, ce qui acheva de faire tomber son père sous sa coupe. Oubliés la fatigue, la faim, l’ennui, Ewannaël prit sa fille dans ses bras et la promena de longues minutes dans la pièce en fredonnant une vieille mélodie traditionnelle dont il avait oublié les paroles. Sa voix grave était hésitante et basse, car il n’avait plus chanté depuis de longues années. Même Edenn n’y avait pas eu le droit. Cet air relégué dans les affres de sa mémoire lui était revenu brutalement, s’imposant à lui. Il lui évoquait un visage flou, le son lointain d’une voix grave. Celle de son père, disparu en mer alors qu’il avait cinq ans.  

Ce souvenir le toucha brutalement, tant il faisait écho à l’instant présent. Se pouvait-il qu’un jour sa fille ne garde de lui que le souvenir de cette berceuse ? Comme tous ses ancêtres, Ewannaël pêchait tous les ans en pleine mer, dans de longues expéditions dont le danger n’était plus à prouver. Chaque année, le village pleurait certains de ses enfants, emportés par un vent trop puissant ou une vague trop haute. Cette pensée le terrifia. Jeune adulte, il n’avait jamais eu peur de partir en mer. À présent, il ne pouvait imaginer abandonner ceux qu’il aimait. Faè dut saisir son émotion, car elle cessa de sourire.

Par bonheur, cette angoisse fut coupée par trois longs coups venus de l’extérieur. Ewannaël retrouva son sourire : Jolyn était enfin de retour. Sans Faè, il aurait accouru vers l’entrée avec la fougue d’un jeune amant. Entendre la voix enthousiaste d’Edenn et les rires de son épouse lui réchauffa le cœur. Comprenant qu’elle n’était plus le centre de l’attention, Faè commença à pleurer. Toutefois, il en fallait davantage pour détourner le regard de son père. Edenn avait poussé la porte pour se jeter à côté de son genou. Il cria avec enthousiasme :

— Papa, papa ! J’ai trouvé un coquillage dans les rochers !

Et l’enfant d’exposer sa trouvaille comme s’il s’était agi d’une des plus grandes merveilles du monde. Ewannaël éclata de rire en lui caressant les cheveux de sa main libre. Il avait les mêmes que ceux de son père, les mêmes que la majorité des gens de la côte, d’un noir de jais, indiscernable dans la nuit. Tous les amis d’Ewannaël lui disaient qu’Edenn était sa copie miniature : même visage fin, même yeux de jade et au vu de sa croissance, la promesse de le rejoindre un jour en taille. Cela l’amusait, car il n’avait pas un dixième de l’énergie de son fils, ni de sa curiosité débordante. Edenn posa son coquillage dans la paume de son père avant d’escalader son genou. Il s’intéressa à sa sœur avec étonnement. Comment pouvait-il comprendre le soin que ses parents accordaient à ce minuscule être braillard ?

— Coucou, petite sœur ! Pourquoi tu pleures comme ça ?

À ces mots, les cris de Faè redoublèrent. Les mains d’Edenn, trop proches à son goût, l’effrayaient.

— Doucement, Edenn, intervint Ewannaël. Tu lui fais peur !

Le garçon recula puis descendit pour aller jouer dans un coin de la pièce. Il se retourna en jetant un regard triste à son père, qui ne l’aperçut pas. À présent, Ewannaël n’avait plus d’yeux que pour sa tendre, qui avançait vers lui. Malgré la protection de sa chapka, Jolyn avait plusieurs mèches glacées, qui ornaient de blanc sa chevelure dorée. Elle marchait doucement, le souffle court. Son époux s’intéressa au moindre détail de son visage, ravi de retrouver la femme qu’il aimait le plus au monde. Chacune de ses respirations dégageait une fine vapeur, son visage était couvert de sueur, le froid avait rougi sa peau. Jamais elle n’était plus belle qu’au retour de ses longues sorties dans le froid, quand elle enlevait ses couches de fourrure en savourant le réconfort de son foyer. Jolyn enleva sa longue tunique, découvrant ses bras musclés entourés de colliers traditionnels.

— Tu m’as manqué Ewan. Je t’aime.

— Moi aussi.

Jolyn n’eut pas à se pencher beaucoup pour trouver les lèvres de son mari, bien plus grand qu’elle. Ce dernier caressa son dos tout en cherchant sa langue, se délectant de la chaleur de son corps. Après leur baiser, sa femme prit Faè dans ses bras, la promenant jusqu’à ce qu’elle se calme. Ewannaël laissa son corps se relâcher, sa tête retomber derrière le dossier de sa chaise. Ce ne fut qu’à ce moment de répit qu’il réalisa ce qu’il s’était passé quelques instants plus tôt. Il revit la dureté avec laquelle il avait repoussé Edenn pour calmer les pleurs de sa sœur et s’en voulut. Enfant, il avait été l’aîné et savait combien il pouvait être douloureux de se sentir délaissé par ses parents pour un frère ou une sœur. Il se promit de rattraper son erreur dans la soirée.

Le coulissement d’un tiroir ramena Ewannaël à la réalité. Surpris d’entendre que Jolyn était déjà dans la cuisine, il se redressa pour se hâter de la rejoindre. Il pénétra dans la petite pièce carrée en bâillant et se frottant les yeux. Jolyn était en train de décortiquer les nageoires d’un long omble chevalier. Ses écailles couvertes de glace témoignaient de sa fraîcheur. Faè était accrochée dans son dos avec un long drap orange. Ewannaël admira son énergie à préparer le repas malgré les braillements de leur fille. Sans dire un mot, il se plaça à côté de sa femme et commença à préparer un bouillon. Comme il bâillait à nouveau, Jolyn lui lança d’une voix espiègle :

— Pas trop fatiguant de rester toute la journée à la maison ?

— Je préfère l’effort dans la neige aux cris de Faè. Ici, les journées sont longues sans toi.

Ewannaël eut la joie d’entendre le rire clair de celle qu’il aimait, couplée à celle de déceler une légère rougeur sur ses joues. Elle savait que son compliment était vrai. Le couple continua de travailler avec une coordination parfaite à la préparation du repas. Malgré les cris de Faè, leurs lèvres closes, les deux époux partagèrent un moment de plaisir. Plaisir d’être ensemble, de se retrouver après une longue journée de séparation. Après avoir appelé Edenn à manger, ils s’installèrent sur le sol du salon. Jolyn commença à donner le sein tandis que son époux entourait ses épaules de son bras. Comme les cris de Faè se taisaient, Edenn glissa un timide :

 — C’est très bon, maman.

Jolyn lui offrit en retour un sourire éclatant, qui acheva de le ravir. D’un simple mouvement des lèvres, elle avait le don de répondre sans dire un mot. Ewannaël songea qu’il n’aurait pu imaginer meilleure femme, meilleure mère pour ses enfants. Pourtant, lorsqu’on lui avait transmis la proposition des parents de Jolyn quelques années plus tôt, il s’était hâté de refuser. Depuis enfant, il connaissait la fille de la charpentière, être solitaire et sauvage qui s’était toujours tenue éloignée des jeux de ses pairs. Cependant, avec les semaines, il s’était laissé infléchir, voyant une opportunité d’enfin se libérer du joug parental. Il avait fait la rencontre de Jolyn, l’avait invité à la chasse avec ses amis. Ils avaient bien peu parlé mais il avait découvert une personnalité bien différente de ses aprioris, une jeune chasseuse talentueuse et obstinée, qui compensait sa petite taille par une endurance et une résistance au froid hors-normes.

Il avait l’impression que c’était seulement la veille qu’ils s’étaient retrouvés seuls auprès du feu une fois la nuit tombée. La langue de Jolyn s’était déliée. Elle avait d’abord parlé de sa famille, puis lui avait posé des questions sur la sienne. Il avait l’impression d’avoir parlé pendant des heures, d’avoir décrit tous ses souvenirs, toutes ses disputes avec sa mère et son beau-père, toutes ses frustrations. Plusieurs fois, il avait essayé de se poser à son tour en interrogateur mais Jolyn répondait toujours brièvement avant de le pousser à se confier davantage. Il gardait un souvenir plutôt confus de la fin de cette nuit-là, n’était plus certain d’être resté éveillé jusqu’à l’aube. Ewannaël se souvenait cependant très distinctement de la tête endormie de Jolyn posée sur son épaule lorsque le soleil s’était levé. Un halo de vapeur s’échappait de ses lèvres et venait réchauffer sa joue. C’était à ce moment qu’il était tombé amoureux.

Plusieurs jours s’étaient écoulés sans qu’il la revoie et il avait longuement réfléchi à ce qu’il allait lui dire avant d’accepter la proposition de ses parents. Tous les soirs, en revenant des expéditions dans la neige, il pensait à elle. Avant de dormir, il se remémorait son visage, ses cheveux blonds couverts de flocons. Ces doux moments étaient interrompus par de violentes poussées d’angoisse. Jolyn n’avait fait que lui poser des questions, il pouvait s’être mépris sur ce qu’elle pensait de lui. Avait-elle des sentiments à son égard ou le voyait-elle comme le bon à rien que décrivait sa mère ? Il l’avait revue furtivement en allant troquer sur la place du village. Elle lui avait souri, sans rien dire. Incapable de réagir, il n’avait pas eu le courage de lui parler.

Il avait alors pensé de plus en plus à elle, revu ce sourire, jusqu’à ce que cela devienne intolérable. Un soir, après le repas, il était sorti dans le blizzard seulement couvert d’un manteau en fourrure d’ours. Ewannaël avait traversé tout le village pour arriver jusqu’à l’atelier de la charpentière. Il avait frappé sur la porte neuf coups. Sa mémoire avait conservé le bruit de sa respiration haletante alors qu’il attendait, le cœur rempli de peur. La charpentière lui avait ouvert, le visage couvert d’un châle. Elle avait été stupéfaite de le voir débarquer dans un tel état, à une heure si tardive. Il avait marché d’un pas décidé, espérant ne pas perdre tous ses moyens. Jolyn était assise près du feu, les mains sur les genoux. Elle le regardait et il avait vu dans son regard qu’elle savait la raison de sa venue. Il marcha vers elle, bafouilla un murmure incompréhensible et à ce moment, elle lui sourit à nouveau. Il comprit qu’elle était touchée qu’il soit venu pour elle, il comprit qu’elle dirait oui. Après trente années d’une vie rude dans un pays de glace, d’innombrables sorties dans une mer dangereuse, Ewannaël persistait à croire que cette soirée-là, il avait accompli l’acte le plus courageux de toute sa vie.

Après avoir resservi Edenn, il tendit un gobelet bouillant à son épouse, l’aida à le porter à ses lèvres. Puis il but à son tour, savoura la sensation de chaleur qui descendit jusqu’à sa gorge. Il laissa ses muscles se détendre et sa fatigue se rappela à lui. Il bâilla à nouveau, se frotta les yeux, puis finit par se lever pour aller ranger le bouillon et leur vaisselle. Le mouvement distrairait la fatigue. En revenant dans la pièce commune, il eut la joie de retrouver Faè endormie dans les bras de sa mère. Tout en lui sifflotant un air de berceuse, Jolyn la conduisit au berceau. Edenn se dirigeait vers son matelas, épuisé par sa longue journée. C’était le moment.

Ewannaël alla entretenir les flammes pour la nuit avant de rejoindre son fils, déjà allongé. Il borda son drap et vint s’asseoir à son chevet. C’était en le voyant avant de dormir qu’il se rappelait que son fils n’était encore qu’un petit enfant fragile. Edenn était si grand, si entreprenant, qu’il faisait souvent oublier son âge. Les yeux du petit garçon commencèrent à briller : il savait ce que venait faire son père.

— Je voulais m’excuser pour la manière dont je t’ai parlé tout à l’heure, commença Ewannaël. Je sais combien tu aimes ta petite sœur, je me suis emporté.

— C’est pas grave, papa.

— Tu as raison, Edenn. Mais c’est important de s’excuser quand on a fait de la peine à quelqu’un, tu comprends ?

— Oui.

— Une seule question ce soir, d’accord ? Je pars tôt demain.

Les séances de question du soir étaient un véritable défouloir pour la curiosité d’Edenn mais tendaient à s’éterniser. Le petit garçon réfléchit un instant devant ce choix difficile : il lui fallait choisir sa meilleure question parmi les dizaines qui lui venaient en tête. Il se décida au bout d’une minute.

— Pourquoi y a-t-il deux lunes la nuit ? Alors qu’il n’y a qu’un soleil ?

Comme bien souvent, la question de son enfant moucha Ewannaël. Edenn avait l’art de poser des questions si évidentes qu’elles n’avaient pas de réponses. Il y avait deux lunes, un soleil, et c’était ainsi depuis toujours. Le pêcheur dut faire preuve d’imagination pour se tirer d’affaire :

— Le soleil est la lumière des hommes, la source de notre vie. Chaque année, c’est lui qui disperse les ténèbres pour nous permettre d’aller pêcher. La nuit, c’est la mort. Quand elle est là, nous ne pouvons que nous réfugier dans nos maisons en attendant le retour du soleil. Souvent, je me dis que je préfèrerai qu’il n’y ait jamais de nuit, que l’on puisse toujours sortir. Mais la saison des pêches serait alors bien différente. Je crois que l’on se rendrait moins compte de la valeur des moments de lumière sans l’obscurité.

— Et les lunes ?

— Patience, j’y viens. En fait, c’est parce que la nuit est curieuse. Elle se demande quelle est cette terre sur laquelle elle étend son manteau de ténèbres, elle se demande quels sont ces êtres qui se réfugient dans de minuscules abris dès qu’elle vient. Elle se sent seule la nuit, surtout quand elle passe ici. Des mers, des glaciers et des terres enneigées à perte de vue. Alors elle ouvre ses yeux, parfois timidement, parfois tout entiers. Elle en a deux, comme nous les hommes, deux yeux brillants qui, elle l’espère, permettront de faire sortir les hommes. Et comme cela ne suffit pas, elle allume une infinie quantité de petites étoiles pour que nous sortions la regarder. Parfois, quand le vent et le froid ne sont pas trop grands, cela fonctionne. Des gens sortent l’admirer, ou passent simplement chercher du bois ou de la nourriture au village. Elle se délecte du moindre détail de ses petits instants de vie, tente de briller toujours davantage pour ne pas qu’on la quitte. Malheureusement, ses moments ne sont jamais très longs. Au fond, la nuit est triste. Elle sait que ses lunes, ses étoiles, ne seront jamais fêtées comme le soleil levant.

Voyant que celle conclusion attristait son fils, Ewannaël dut poursuivre sa longue réponse :

— Mais ne t’inquiète pas trop pour elle. Loin d’ici, il y a des pays où les gens l’apprécient à sa juste valeur. On raconte que là-bas, elle et le jour se partagent le temps équitablement. Qu’ils s’imbriquent et s’alternent dans un cycle parfait. Là-bas, le soleil se lève et se couche des centaines de fois chaque année.

Les yeux d’Edenn scintillèrent tandis qu’il imaginait la contrée fantastique que lui décrivait son père. Ewannaël n’était pas bien sûr de la véracité de ses idées, seulement entretenues par le passage d’un voyageur au village, une décennie plus tôt. Rien ne prouvait que cet homme qui parlait à peine leur langue avait dit vrai. Cependant, imaginer un monde où la saison des ténèbres n’existait pas constituait parfois une agréable perspective dans les longues journées d’attente.

— On pourra aller là-bas un jour ?

— Je ne sais pas, Edenn. Notre terre est ici, personne n’est jamais parti traverser la mer. C’est bien trop dangereux. Mais ton destin n’est pas encore écrit. Peut-être en auras-tu l’occasion, un jour.

— Oui, quand je serai adulte, je traverserai la mer, et j’irai voir ces endroits si étranges.

Cette déclaration prononcée d’un ton sérieux toucha Ewannaël. Il admirait la détermination et la curiosité de son fils, mais la simple perspective qu’il puisse un jour le quitter pour aller en mer le terrifiait. Il chassa cette inquiétude fugace pour se composer un beau sourire.

— Dors bien, Edenn. À demain.

— À demain, papa.

Le petit garçon ferma les yeux et Ewannaël admira un instant son visage juvénile, teinté de la lueur des flammes. Puis il s’éloigna d’un pas léger vers la chambre conjugale. Il tira le rideau qui la séparait de la pièce commune et s’arrêta un instant devant le berceau de Faè. Le bébé braillard s’était métamorphosé en ange paisible par la force du sommeil. Jolyn cousait, accroupie sur leur couche. Le voyant arriver, elle lui jeta un chuchotement grondeur :

— Tu ne dors pas encore ? Tu dois partir tôt demain, et tu es fatigué.

— Je voulais passer du temps avec Edenn. Depuis que Faè est née, je n’en ai plus toujours le temps.

— Il est intelligent, il sait bien à quoi nous sommes occupés. Et j’ai passé toute la journée avec lui, il a vu d’autres enfants. Ne t’inquiète pas trop pour lui.

— Oui, mais je suis son père. Avant que Faè naisse, je lui ai dit que l’amour d’un parent ne se divise pas, qu’il se multiplie.

— Mais ton temps ne se multiplie pas, lui. C’est une mauvaise idée de trop te fatiguer.

— Tu as raison, reconnut Ewannaël. Dors bien, chérie.

— Toi aussi, Ewan. Si tu n’es pas réveillé dans l’heure…

Les époux s’embrassèrent et se couchèrent ensemble, commençant à chercher la meilleure posture de sommeil. Ewannaël n’eut pas besoin de très longtemps pour comprendre qu’il n’arriverait pas à dormir. À ce moment, il avait envie de tout autre chose. Il caressa lentement l’épaule de Jolyn en se retournant vers elle. Elle protesta, objectant qu’il devait dormir, mais ne le repoussa pas. Dans l’instant suivant, elle lui caressait le visage en commençant à l’étreindre. Ewannaël acheva de l’attirer contre son torse en lui massant le haut du dos. Puis il l’embrassa dans le cou, se délectant de la chaleur de sa peau. Jolyn commençait à détacher les nœuds de sa tunique quand les cris de Faè retentirent. À regret, les deux corps se détachèrent, retombèrent en arrière. Ewannaël n’avait aucune envie d’aller s’occuper de sa fille à un tel moment et les yeux clos de Jolyn envoyaient le même message. Il la taquina :

— À ton tour, j’ai passé toute la journée avec elle.

Sans se laisser démonter, son épouse rétorqua :

— Achève ce que tu as commencé.

— Tu as dit que je partais tôt demain.

— Tout à fait. Faè ne sera peut-être pas réveillée, va lui dire au revoir.

Ewannaël finit par céder en émettant un soufflement faussement agacé. Il était toujours le premier à céder, conscient que son sommeil lourd le dispensait de certains réveils nocturnes. Après s’être étiré, il prit Faè dans ses bras, et commença une nouvelle fois le tour de leur demeure. Lorsque les pleurs décrurent, il s’assit devant le feu en berçant sa fille. Son regard se perdit dans la danse des flammes tandis que son esprit vagabondait.

Malgré l’épuisement qui le guettait, Ewannaël savait que de ces moments partagés avec sa nouvelle-née naîtraient des souvenirs précieux. Des souvenirs qu’il chérirait jusqu’à son dernier jour.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Hortense
Posté le 17/08/2024
Bonjour Edouard,
Un bien joli texte que tu nous livres là. Je suis touchée par la tendresse qui en émane, la bienveillance. Tu prends le temps d'installer les personnages, le décor, et cela j'apprécie beaucoup. Tu décris le quotidien de cette famille que l'on devine rude avec précision (le mot n'est pas exactement ce que je veux dire, mais c'est l'idée). Une mention spéciale au conte des deux lunes, très poétique et imaginatif.
Ta plume est très agréable à lire et je me suis laissée bercer par l'histoire sans me poser de questions.
Une belle entrée en matière.
Je n'ai pas fait de remarques particulières car, compte-tenu des nombreux retours, il me semble que les petites coquilles ont déjà été relevées.
A bientôt
Edouard PArle
Posté le 31/08/2024
Coucou Hortense !
Content de voir que tu as apprécié ce chapitre. Oui, j'ai essayé d'instiller un peu de poésie à ce récit et notamment ce premier chapitre.
Merci beaucoup de ton retour !
Au plaisir (=
AlaindeVirton
Posté le 07/07/2024
Bonjour Edouard.
Voilà une belle lecture, tendre et apaisante ; en soi un beau texte. Il raconte un instant de vie, rien ne se dessine vraiment pour la suite, tout semble à venir. Je ne décèle pas d’indices (ai-je mal lu ?). L’enfant voudra découvrir le monde lointain, mais c’est aussi loin dans le temps. Le père part demain, mais aucune tension ne se ressent. Jusque là, on ne perçoit rien de ce qui pourrait se passer.
J’ai lu le commentaire précédent. Je remarque que nombre de textes publiés sur PA ont un rythme rapide. Personnellement, je préfère une certaine lenteur, sans pour autant que ce chapitre soit trop long. Ce premier chapitre me convient parfaitement.
Edouard PArle
Posté le 20/07/2024
Coucou Alain !
Content que tu aies apprécié ce chapitre. Oui c'est beaucoup d'exposition, même si évidemment il y a quelques indices sur la suite des événements xD Tu vas voir que l'intrigue se lance assez rapidement ensuite !
Oui, c'est bien de varier les rythmes (=
Merci de ton commentaire !
Cléooo
Posté le 28/05/2024
Bonjour Edouard :)

Je me suis attaquée à cette histoire ce soir, et je me permets un petit retour.

Alors, pour être franche, je ne crois pas que ce soit mon style de lecture habituelle, mais ta plume est belle malgré tout et j'ai quand même apprécié de te lire. Quand je dis que ce n'est pas mon style de lecture habituelle, c'est que le rythme me semble lent et j'aime les choses plus pressée. Néanmoins c'est un goût personnel et un seul chapitre c'est trop peu pour me faire un avis, donc je viendrai voir la suite.

Concernant ce chapitre, voici mes remarques (qui porteront surtout sur le fond, j'ai vu que tu n'en souhaitais pas particulièrement sur la forme ; sur laquelle je n'aurais de toute manière pas eu trop à dire) :

" Ewannaël ne pouvait s’empêcher de regretter sa journée de la veille. Il était sorti chasser (...) Cette sortie, une des dernières de l’été" -> j'ai eu un peu de mal à situer à quel période se passait l'histoire, ou bien la géographie où elle prenait place. En arrivant aux deux lunes, j'ai supposé qu'on était dans un monde différent du notre, forcément, mais tu appelles beaucoup au champ lexical du froid malgré cette mention de l'été. Si j'adaptais cela à notre monde, je suppose qu'on serait très au nord, dans des contrées assez peu habitées finalement. Pourrais-tu m'en dire plus à ce sujet ?

J'ai été assez surprise qu'un bébé de trois semaines se voit servir de la soupe de poisson :O À cet âge, normalement il n'y a encore que le lait. Alors encore une fois, ça se passe dans un monde qui diffère du nôtre, et je suppose que c'était pour faire un rappel à un village qui vit de la pêche, mais c'était assez curieux. La diversification alimentaire commence plus tard, à partir de quatre mois environ, et le poisson c'est encore un peu plus tard :)

J'ai trouvé le personnage d'Edenn très attendrissant. Brave petit garçon très empathique, je le trouve attachant. Aussi, ce côté curieux de l'enfant, je trouve que c'est une belle façon de présenter le monde dans lequel se déroule ton histoire.

Si je peux me permettre une critique, mais qui n'est qu'une appréciation personnelle, j'ai trouvé un peu cliché la relation entre Jolyn et Ewannaël. Très lisse, disons. Je comprends qu'à travers ce chapitre, tu veux véhiculer une image de famille heureuse malgré sa pauvreté/simplicité apparente, mais dans la vie réelle (et je dis ça tout en étant très heureuse en mariage), les choses ne sont que très rarement si lisses. C'est de la fiction, bien sûre, mais le personnage de Jolyn m'interroge en fait, je la trouve assez dans l'image de la femme parfaite et brave et qui ne montre aucun défaut. Pourtant tout le monde a des défauts, malgré tout l'amour qu'on peut porter à un autre, et je ne crois pas que ce soit un mal de le montrer.

Enfin, pour terminer je ne sais pas que penser de la dernière ligne (des deux dernières lignes). C'était aussi dans ton résumé, j'imagine que c'est l'élément perturbateur de ton récit, mais des fois je trouve que c'est mieux de le découvrir sans l'annoncer ! Je verrai donc avec la suite si c'était approprié de l'indiquer dès le début.

Je te dis à bientôt :)
Edouard PArle
Posté le 05/06/2024
Coucou Cleoo !
Rien d'étonnant, je suis parti sur quelque chose d'assez différent de ce que j'ai moi même l'habitude de lire, que je suis même pas sûr de savoir classer dans un genre^^
Pour le rythme, je suis curieux de voir ce que tu penseras de la suite. J'ai volontairement écrit un chapitre d'exposition plus lent et posé.
Yes, on est dans un autre univers et c'est plutôt une bonne chose qu'il soit difficile de situer la petite famille à ce stade de l'histoire. Des éléments vont venir dans le 2e chapitre et on continue de découvrir de l'univers pendant toute l'histoire (=
Oui, en effet, on m'a déjà fait le retour sur la diversification alimentaire. De manière générale, j'ai un souci à régler sur l'âge des enfants. Ils risquent de vieillir de quelques mois / années à la réécriture xD
Content qu'Edenn soit attachant.
Ton retour sur la relation entre Edenn et Jolyn est intéressant. Tu me diras si ton avis évolue dans la suite de l'histoire.
Ce n'est pas l'élément perturbateur, non, il arrive un peu plus tard (= En fait, c'est plus un effet d'annonce, pour annoncer un peu qu'on n'est pas sur un feel good. Oui, je comprends qu'on préfère "découvrir", au final cette fin ne dévoile pas grand chose.
Yes, je suis très preneur !
Merci beaucoup de ce commentaire (=
A bientôt !
Erzsébet
Posté le 24/05/2024
Le début est très prometteur, et le style très élégant.

Tu trouves les mots justes pour nous faire entrer dans l'intimité de cette famille et cela permet de nous attacher aux personnages.

Pour l'instant c'est Faè ma préférée, elle est super chou et me fait penser à mes nombreuses petites soeurs.

Vois comme ce n'est pas malin, je vais me mettre à pleurer d'émotion !

Bon, je vais essayer de voir le soucis avec la présentation de mon livre mais promis, dès aue je peux, je me replonge dans ton histoire.
Edouard PArle
Posté le 24/05/2024
Coucou Erz !
Merci pour ce retour élogieux, c'est très encourageant !!
Tant mieux si tu t'attaches à Faè, c'est clairement un perso important pour la suite.
Merci de ton commentaire !!
A bientôt (=
Emma
Posté le 23/05/2024
Bonjour,
J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, à cause des répétitions je dois dire, ça me démangeait de te proposer des synonymes, mais bon, tu as été très clair à ce sujet. J’ai alors fait abstraction de mes vieilles habitudes, et j’ai plongé dans l’histoire. Tous à vie : la maison, le paysage, le froid et les personnages, ainsi que les sentiments qui habitent chacun d’entre eux. Cela m’a fait penser à « God of War » plus précisément, à la cinématique, je sais que ton histoire est très différente, mais j’ai tout de suite imaginé ton univers en trois D. Pour ma défense, c’est la première fois que j’imagine une histoire ainsi, mais ça m’a plu, je dois dire. Leur existence est loin d’être facile, et pourtant ça ne les empêche pas d’être bienveillants, attentionnés, et d’apprécier chaque moment qu’ils passent ensemble.

Merci pour ce partage, je vais lire la suite.
Emma
Posté le 23/05/2024
Je reviens sur mon commentaire, car je n'ai pas tout dit, mille excuses, mais je suis meilleure pour reprendre les phrases, que pour développer un commentaire.

"Malgré l’épuisement qui le guettait, Ewannaël savait que de ces moments partagés avec sa nouvelle-née naîtraient des souvenirs précieux. Ce qu’il ignorait c’est qu’il vivait alors les derniers mois de bonheur de son existence.
Que cette saison des ténèbres serait la dernière lumière de sa vie."
J'aime beaucoup la fin de ton chapitre, et en même temps, j'ai toujours un peu peur de tourner les pages, que vais-je lire, qu'il va perdre sa famille ? ça m'angoisse, mais je suis curieuse de nature, et je ne peux pas laisser sur pause ma lecture.
Si j'ai bien compris, ton récit se déroule dans un pays tel que la Norvège, mais dans un autre monde, ou une autre dimension, mais je suis étonnée que tu ne parles pas d'aurore boréale, je trouve que ça donnerai à l'ambiance un plus.
ça serait bien que tu développes, à mon sens, pourquoi il devait se marier, il était si âgé que cela, ou bien es-ce une tradition dans son pays, s'il s'agit d'un pays ? Je sais qu'il n'est question que d'un premier jet, mais je suis curieuse.

Ps : dans le premier commentaire , je voulais écrire que tout avait pris vie dans mon esprit😃

A très bientôt
Edouard PArle
Posté le 24/05/2024
Coucou Emma !
Si tu évoques des répétitions qui gênent ce premier chapitre, il faut m'en dire un peu plus xD Tu penses à quoi ?
Tant mieux si ce premier chapitre a pu te faire plonger dans une ambiance particulière.
Oui, pas forcément une histoire feel-good xD
C'est exactement ça, je me suis inspiré des paysages de Finlande (= Tu verras bien si j'ai évoqué les aurores boréales (=
Toutes les histoires de mariage etc sont un peu plus développés dans les deux prochains chapitres.
Merci de ton commentaire !!
A bientôt (=
Emma
Posté le 25/05/2024
Salut Edouard Parles,
pas l'inquiétude, ce sont justes des mots qui se répètent, mais je suis tatillonne, donc il ne faut pas grand chose pour me sortir de ma lecture😁
Si cela ne te dérange pas plus que ça, alors j'en ferais abstraction. Sinon, je peux les pointer.
A bientôt
Saskia
Posté le 01/05/2024
Salut Edouard !

Je suis de retour sur PA après plusieurs mois d’absence et au départ je voulais retourner lire La Guerre des Larmes, mais finalement j’ai vu que tu avais commencé un nouveau roman qui semblait cool, du coup je me suis laissée tenter par l’attrait de la nouveauté. Enfin, c’est surtout parce que j’ai vu que ça parlait de bébé dans le résumé ! (Je suis légèrement obsédée par mon désir de maternité en ce moment, c’est pour ça…)

Franchement, j’ai A-DO-RE ce 1er chapitre ! Les membres de cette famille sont tellement mignons, je les aime trop, autant les parents que les enfants. J’aime bien leurs prénoms aussi, mais j’ai un Ewan dans mon entourage, du coup faut que je fasse un effort pour pas superposer son visage sur le tien XD. En tout cas c’était génial de voir leur nouvelle routine familiale après l’arrivée de Faè (fatigante mais tellement chou), et d’apprendre comment Ewannaël et Jolyn se sont rencontrés. Beaucoup d’amour dans cette famille, c’est beau !

Il y a juste un détail qui m’a perturbée : si Faè a 3 semaines, c’est bizarre que son père lui donne à boire de la soupe de poisson. Il me semble qu’à cet âge elle est censée boire exclusivement du lait, et commencer la diversification alimentaire seulement à partir de 4 ou 6 mois. Ou alors c’est moi qui comprend rien à l’alimentation des bébés… Mais même si j’ai fait une tête ahurie en lisant ce passage, ça m’a pas empêchée de suivre l’histoire !

Pour l’instant on est resté centré sur ce qui se passe dans la maison, mais j’adore tout autour le décor nordique avec la neige, la mer, la pêche, l’alternance jour/nuit pas comme chez nous, les deux lunes. Hâte d’en savoir plus sur leur mode de vie.

Étant donné les dernières phrases du chapitre, j’ai un peu peur pour la suite quand même… Je sens que l’ambiance doudou va pas durer longtemps.

Je repasse vite lire la suite !
Edouard PArle
Posté le 08/05/2024
Coucou Saskia !
Ca fait très plaisir de te revoir sur PA !
Je suis ravi que tu te rediriges par ici, forcément c'est toujours intéressant d'avoir des retours sur un projet récent (= Ahah oui, c'est aussi une très bonne raison !
Ça fait trop plaisir, mercii ! Tant mieux si les prénoms te plaisent, j'ai un peu changé ma manière de les composer avec le changement d'univers. En soit tu donnes à Ewan le visage que tu veux xD
Bien vu pour l'alimentation de Faè, je pense que je vais un peu la "vieillir".
Content que tu aies apprécié l'ambiance nordique de ce premier chapitre (=
Oui, des jours plus difficiles s'annoncent...
Merci de ton commentaire !
A bientôt (=
Bleiz
Posté le 20/04/2024
Salut Edouard,

Ta nouvelle histoire me plait beaucoup, ses prémices me donnent envie de lire la suite. Tu poses les bases de ton univers, on sent que l'univers se déroule petit à petit et que ce qui manque, on l'aura plus tard... Et Edenn, quelle perle ce petit personnage ! J'ai hâte de le voir grandir.

Quelques petits commentaires plus précis :

"trois saisons de pêches auparavant" Je vois ce que tu as essayé de faire ici mais ça m'a plus bloqué dans ma lecture que vraiment aiguiller pour la compréhension de ton univers. Ce n'est peut-être que mon ressenti.

" se sentit fondre de l’intérieur." Je pense que tu peux l'enlever, ça alourdit la phrase plutôt que vraiment renforcer le sentiment.

"Ewannaël éclata de rire en lui caressant les cheveux de sa main libre. " Toute cette scène est juste adorable. Ça fait chaud au coeur de voir ce portrait de famille si heureuse.

"Plusieurs fois, il avait essayé de se poser à son tour en interrogateur mais Jolyn répondait toujours brièvement avant de le pousser à se confier davantage. " Mon sixième sens de lectrice parano note cette information et la garde pour la suite...

"En fait, c’est parce que la nuit est curieuse. " Pareil, j'ai fondu comme sorbet au soleil devant cet échange précieux entre père et fils. Tu joues très bien de la tendresse parentale dans ce premier chapitre.

"— Achève ce que tu as commencé." MDR elle m'a fait rire celle-là !

"vas lui dire au revoir" Il me semble que c'est "va"

"Que cette saison des ténèbres serait la dernière lumière de sa vie." Tu sais Edouard, j'allais finir mon commentaire pour te dire à quel point j'appréciais toute cette douceur et BAM ! Plot twist et cliffhanger.

Blague à part, j'ai trouvé que c'était vraiment un excellent chapitre et surtout un très bon début d'espoir. Limite, je trouve que la phrase finale est superflue, celle qui précède suffit à donner cette claque au lecteur (que, j'imagine, tu recherchais).

À bientôt :)
Bleiz
Posté le 20/04/2024
PURÉE mais je viens de réaliser que les yeux de la nuit, ce sont les deux lunes, c'est ça ? C'est évident mais ça m'a frappée en regardant ta couverture x) voilà, je me devais de partager ma découverte
Edouard PArle
Posté le 22/04/2024
Coucou Bleiz !
Super content de te voir par ici et de voir ton enthousiasme au sujet de cette histoire (=
"Et Edenn, quelle perle ce petit personnage ! J'ai hâte de le voir grandir." Merci ! Trop content que ce personnage te plaise.
"" se sentit fondre de l’intérieur." Je pense que tu peux l'enlever, ça alourdit la phrase plutôt que vraiment renforcer le sentiment." Je vois ce que tu veux dire, mais l'enlever casse complètement le rythme du paragraphe, faut que j'y réfléchisse.
"Toute cette scène est juste adorable. Ça fait chaud au coeur de voir ce portrait de famille si heureuse." (=
"Mon sixième sens de lectrice parano note cette information et la garde pour la suite..." Ton 6e sens a bien raison d'être vigilant (=
"Tu joues très bien de la tendresse parentale dans ce premier chapitre." Top, j'espère que ce sera toujours le cas ensuite ^^
"Tu sais Edouard, j'allais finir mon commentaire pour te dire à quel point j'appréciais toute cette douceur et BAM ! Plot twist et cliffhanger." Sorry xD Tu vas voir que ce n'est pas le dernier du genre^^
Oui, la dernière phrase peut être enlevée mais je suis trop content de mon effet ténèbres / lumière pour y toucher pour l'instant ahah (plus sérieusement, comme je suis encore en premier jet, je me casse pas trop la tête avec ça, je regarderais de plus près ensuite, je garde ta remarque dans mes notes).
Oui, c'est une interprétation possible en effet (=
Merci beaucoup de ton commentaire, ça me fait très plaisir de te lire !
A bientôt (=
Nightbringer
Posté le 11/04/2024
Hello !
Alors alors, avant de commencer mon retour sur ce chapitre, je crois qu'une petite mise en contexte s'impose : il y a quelques jours, je me connecte innocemment sur mon compte plume d'argent, souhaitant y poster le début d'un texte, que j'ai commencé autour de novembre et fini depuis peu. Mais avant cela, par curiosité, je parcours les histoires récemment publiées. Et là, je vois le titre de MON histoire avec un autre nom que le mien dessous. Haha, non, je rigole, mais en effet le titre de mon texte est également “Les Yeux de la Nuit” x). Du coup ça m'a un peu freinée dans mon élan et je n'ai pas encore publié mon histoire haha, on a beau savoir que tous les titres existent déjà, les coïncidences comme ça ça fait un peu mal ;) Mais je vais le publier bientôt, fallait juste que je me laisse le temps d'en rire.
Enfin bref, mais dans tout ça je venais de rencontrer une histoire dont le titre - merveilleusement beau - m'attirait beaucoup. (hihi)

Le début de ce chapitre est très imprégnant, on se plonge très volontiers dans l'histoire. Il nous donne déjà de nombreuses informations sur le narrateur, sur sa vie récente, mais sans en dire trop, car ces informations sont ciblées sur un sujet précis, ici Faè. J'aime particulièrement ta formulation “les journées d’autant plus longues que chaque nuit était morcelée par ses hurlements”^^

Ensuite, petite remarque : “Une saison plus tôt, ils avaient enfin pu partager le même foyer. Une habitation abandonnée par CES anciens propriétaires [...]” Ce ne serait pas plutôt “ses” ? :) Même remarque pour la phrase du même paragraphe : “Malgré l’aide de nombreux villageois, il avait fallu travailler dur pour réparer CES murs”, mais ici les deux sont encore possibles ;).

Mais sinon, toute la suite de cette “introduction” à l'histoire glisse parfaitement vers les sujets désirés, les paragraphes s'enchaînent bien, le tout est très agréable :)) Et tout cela sans vraiment se détacher de la maison, de la réalité.
D'ailleurs, j'aime beaucoup l'image de foyer donnée par ton texte. La maison est très peu décrite, mais l'image d'un bâtiment simple, chalet de bois chauffé à la cheminée, s'est tout de suite imposée dans mon esprit. Donc bons décors également^^.

L'arrivée de Jolyn et d'Edenn est très touchante et traduit merveilleusement les sentiments qui rattachent Ewannaël à sa famille. On saisit aussi immédiatement les caractères de ces deux nouveaux protagonistes : un enfant énergique, curieux, qui aime l'interaction et qui se satisfait de peu, tandis que Jolyn reste discrète et sait parler sans mots.
Il y a une phrase à ce moment-là qui me semble étrange - la phrase a certainement été modifiée partiellement seulement - : “Et l’enfant d’exposer sa trouvaille comme s’il s’était agi d’une des plus grandes merveilles du monde.” Ne serait-ce pas plutôt “exposa” ?

Les dialogues, à partir de cet endroit et jusqu'à la fin du texte, sont très bien écrits à mon goût. Ils sont courts, bien sûr, mais on oublie souvent que dans la réalité les gens se voient et n'ont pas toujours besoin de traduire en mots tout ce qu'ils ressentent. Et comme je l'ai déjà dit, on sent que Jolyn est une personne très expressive de par sa gestuelle.
Le dialogue entre père et fils, en particulier, est très touchant. J'aime beaucoup l'idée d'un père qui n'est pas parfait, mais qui se rend compte de ses erreurs et les répare. D'un père qui communique ouvertement sa pensée à son fils. C'est très beau. Juste une petite remarque : “Je sais combien tu aimes ta petite sœur, je me suis emporté par fatigue.” Je trouve que le “par fatigue” alourdit un peut la réplique et la rend de ce fait moins réaliste, plus littéraire. Mais c'est un détail...^^

L'explication que donne le père à la question d'Edenn sur le soleil et les lunes est une manière très poétique d'introduire cet univers encore flou et étranger. J'adore la fin de l'histoire, lorsqu'Ewannaël fait allusion à d'autres contrées mystérieuses...
Seule petite chose dans ce passage : “Malheureusement, ses moments ne sont jamais très longs. Au fond, elle est triste la nuit.” Je mettrais plutôt “Au fond, la nuit est triste.” C'est peut-être là simplement mon style qui s'exprime, mais je trouve qu'une phrase courte irait mieux à cet endroit-là, serait plus “tranchante” et en même temps s'intégrerait mieux au rythme général du paragraphe... Enfin à nouveau, c'est un détail.

Encore un petit détail : “Il admirait la détermination et la curiosité de son fils mais la simple perspective qu’il puisse un jour le quitter pour aller en mer le terrifiait.” Je pense qu'une virgule serait la bienvenue avant le “mais” car la phrase est assez longue, et, même au niveau du sens, elle marquerait mieux l'opposition entre ses deux sentiments contraires. Sinon j'aime beaucoup l'idée d'une admiration craintive de ce qui pourrait éloigner Edenn.^^
Juste après cela, une chose me perturbe, mais je me casse peut-être la tête pour rien haha ; tu dis tout d'abord que dans cet univers, la nuit dure la moitié de l'année, et le jour l'autre moitié, ils marquent donc deux saisons. Et juste après, le père et le fils se souhaitent une “bonne huit”... Donc ils ont aussi conscience d'une “nuit” chaque fin de journée, même s'ils ne savaient même pas qu'ailleurs le jour se levait une centaine de fois par an ? Et sur quoi se basent-ils pour délimiter leurs “journées” s'ils n'ont pas de “nuits” mais les inventent, en quelque sorte ? Voilà, je ne sais pas si la réponse est dans les chapitres suivants, si oui alors je verrai, et si ce n'est pas le cas, je ne suis pas contre une petite explication hihi ;))

Dernière petite chose à corriger, et cette fois-ci je suis plutôt sûre de moi haha : “– Tout à fait. Jolyn ne sera peut-être pas réveillée, vas lui dire au revoir.” Ce ne serait pas Faè plutôt que Jolyn ?
Mais à part ça, la fin du chapitre est elle aussi très bien écrite, et l'on sent bien le lien qui unit Jolyn et Ewannaël (D'ailleurs, très jolis prénoms en général^^). Leur histoire est très touchante :))

Et puis, bon, les deux dernières phrases sont géniales. Mais horribles. Mais géniales. Je n'arrive pas à me décider. Enfin bref, c'est très, très, très insupportable, et je vais être obligée de lire la suite haha :)

Voilà voilà, mon message n'en finit plus hihi, mais cette fois je crois que j'ai tout dit. En tout cas, c'est une vraiment chouette lecture, j'aime beaucoup ton style, et j'ai hâte de lire la suite !^^
Edouard PArle
Posté le 11/04/2024
Coucou Nightbringer !
Wow, original comme contexte ahah En vrai, on est d'accord que c'est un titre de fou xD Il y a tellement de significations possibles...
"Du coup ça m'a un peu freinée dans mon élan et je n'ai pas encore publié mon histoire haha, on a beau savoir que tous les titres existent déjà, les coïncidences comme ça ça fait un peu mal ;)" Je te comprends carrément ! Quand j'ai des idées de titre, je peux pas m'empêcher d'aller chercher sur Internet pour voir si ça existe déjà. Allez, honnêtement fonce pour le publier sur PA ! D'ailleurs je serai ravi de découvrir cette histoire jumelle xD J'imagine que tu y a mis des ingrédients des super différents et du peu que j'ai vu de ta plume, ça me donne très envie d'aller la lire !
Je suis très content que l'entrée dans l'ambiance familiale te paraisse immersive. Oui, on va continuer d'apprendre sur Ewannaël dans les prochains chapitres, et j'espère tout au long de l'histoire...
Tu as raison pour les deux "ces" merci d'avoir relevé !
"La maison est très peu décrite, mais l'image d'un bâtiment simple, chalet de bois chauffé à la cheminée, s'est tout de suite imposée dans mon esprit." C'est ce que j'ai cherché à faire, seulement décrire quand j'en avais envie, que ça me paraissait source d'inspiration et donc je l'espère permettant au lecteur de se plonger dans l'ambiance tout en gardant son interprétation subjective...
"Jolyn reste discrète et sait parler sans mots." Tu résumes magnifiquement là le personnage (=
"Il y a une phrase à ce moment-là qui me semble étrange - la phrase a certainement été modifiée partiellement seulement - : “Et l’enfant d’exposer sa trouvaille comme s’il s’était agi d’une des plus grandes merveilles du monde.” Ne serait-ce pas plutôt “exposa” ?" C'est une tournure volontaire pour le coup, même si un peu originale. J'aime bien mais si plusieurs me remontent que c'est gênant à la lecture je changerai (=
Tant mieux si les dialogues fonctionnent, j'ai vu que tu en avais relevé quelques uns dans ton commentaire suivant, n'hésite pas parce que les dialogues sont à mon avis ultra importants dans cette histoire. Ils sont souvent courts mais jouent un rôle déterminant.
Je suis ravi de lire ton retour sur la relation d'Ewannaël avec son fils, oui c'est un père avec des défauts et qualités mais qui a tellement envie de bien faire...
Génial que l'explication sur les lunes etc intrigue. Et oui, les mystérieuses contrées ne sont pas évoquées pour rien...
"Je mettrais plutôt “Au fond, la nuit est triste.”" Carrément ! Je change.
Ta remarque sur la nuit est ultra pertinente ! Et j'avoue qu'elle m'embête pas mal. C'est super difficile de remplacer le mot nuit, qui a plein de sens. J'ai changé les dialogues mais pas les phrases en narration, je pense que ça amoindrirait la qualité du texte et comme c'est un narrateur externe ça n'est pas trop gênant. D'ailleurs, sans en dire trop, tu auras peut-être des choses à dire à ce sujet par la suite, je serai curieux de te lire.
Top si le couple est touchant, je les aime aussi beaucoup tous les deux (=
"(D'ailleurs, très jolis prénoms en général^^)" Chouette ! Je suis sorti de mon registre fantasy donc c'était pas évident. J'ai pris des inspirations bretonnes pour composer les prénoms (=
"Et puis, bon, les deux dernières phrases sont géniales. Mais horribles. Mais géniales." Ahah parfait ! Mission réussie !! En vrai, j'adore ce procédé, c'est la première fois que je le fais et c'est vraiment super intéressant je trouve, ça permet de jouer avec le lecteur et de générer du suspense sans en dire beaucoup. Sur mon précédent projet j'avais un narrateur en "je", je profite de l'usage de la 3e personne !
"Voilà voilà, mon message n'en finit plus hihi, mais cette fois je crois que j'ai tout dit. En tout cas, c'est une vraiment chouette lecture, j'aime beaucoup ton style, et j'ai hâte de lire la suite !^^" Merci beaucoup !! N'aie pas peur des pavés, c'est toujours un plaisir à lire !
A bientôt !
Nightbringer
Posté le 12/04/2024
Hello hello

Oui, titre merveilleux !^^ Toute mon histoire en a découlé, en réalité, je n'avais que ça au début...
Haha oui moi aussi je cherche souvent mes titres sur internet^^' Petite manie...
Bon, ok, je suis convaincue, je vais commencer à la publier :) Merci beaucoup pour tout ton enthousiasme^^ Effectivement, ce sera très différent de ton propre texte...

“C'est ce que j'ai cherché à faire, seulement décrire quand j'en avais envie, que ça me paraissait source d'inspiration et donc je l'espère permettant au lecteur de se plonger dans l'ambiance tout en gardant son interprétation subjective...” Ça fonctionne super ! Je trouve que, souvent, se concentrer sur un petit détail du décor, une impression précise d'un personnage, c'est mieux qu'une description générale...

“C'est une tournure volontaire pour le coup, même si un peu originale.” D'acc d'acc, je ne connaissais pas cette tournure de phrase. :)

”C'est super difficile de remplacer le mot nuit, qui a plein de sens. J'ai changé les dialogues mais pas les phrases en narration, je pense que ça amoindrirait la qualité du texte et comme c'est un narrateur externe ça n'est pas trop gênant.” Haha oui j'imagine que c'est un peu embêtant^^' C'est à mon avis un bon équilibre de laisser ces termes dans la narration, j'y avais d'ailleurs pensé en lisant le deuxième chapitre, car j'avais remarqué que l'usage de mots comme “journée” de la part du narrateur ne m'avait pas dérangée :))
“D'ailleurs, sans en dire trop, tu auras peut-être des choses à dire à ce sujet par la suite, je serai curieux de te lire.” Hmmm, je vais être obligée de lire les prochains chapitres de ce pas haha.

“N'aie pas peur des pavés, c'est toujours un plaisir à lire !” Faut pas me dire ça haha, non, en réalité, je pense que je serais incapable d'abréger de toute façon...^^'

À très vite dans les chapitres suivants haha ;)
Edouard PArle
Posté le 12/04/2024
"Ça fonctionne super ! Je trouve que, souvent, se concentrer sur un petit détail du décor, une impression précise d'un personnage, c'est mieux qu'une description générale..." pareil pour moi, c'est ce que je note aussi dans mes propres lectures.
"Haha oui j'imagine que c'est un peu embêtant^^' C'est à mon avis un bon équilibre de laisser ces termes dans la narration, j'y avais d'ailleurs pensé en lisant le deuxième chapitre, car j'avais remarqué que l'usage de mots comme “journée” de la part du narrateur ne m'avait pas dérangée :))" ok, tant mieux si cette solution peut fonctionner !
"Hmmm, je vais être obligée de lire les prochains chapitres de ce pas haha." l'art du teaser xDD
"Faut pas me dire ça haha, non, en réalité, je pense que je serais incapable d'abréger de toute façon...^^'" on va bien s'entendre alors xD
A très bientôt !
Dzêtagon
Posté le 08/04/2024
Bonjour :)

Un premier chapitre très... humain. A mes yeux tout tourne autour de l'humain : ses relations avec les autres, avec la nature, avec les émotions et les forces qui le dépasse.

Ewan est très touchant dans son rôle de père. Il est fatigué, parfois il en a marre, il vaudrait juste sortir avec ses potes, mais il y a toujours ce petit moment qui le raccroche à son enfant, qui lui fait dire que tous ces efforts en valent la peine. Les souvenirs de son père sont aussi plein d'émotion : il craint de suivre son chemin et de devenir absent pour ses enfants. Mais en même temps, il semble adorer profiter du monde extérieur.

J'aime beaucoup sa façon d'aller s'excuser auprès de son fils. Ewan a conscience que, bien que jeune, Edenn a des émotions vives, qu'il peut être blessé et qu'il n'est absolument pas indifférent au monde qui l'entoure. J'ai déjà vu des adultes considérer que les enfants étaient "pas tout à fait fini" et qu'ils "ne comprenaient pas". Alors que si. Parfois il suffit d'un rien pour les marquer durablement. Donc j'apprécie qu'Ewan prenne le temps de lui expliquer.

Par contre, pas sûre d'avoir bien compris... Il me semble qu'au début tu dis qu'Edenn a les mêmes boucles blondes que sa mère, puis plus tard qu'il est la copie de son père avec des cheveux noirs. Tu as changé d'avis en cours de route ? ^^

La relation d'Ewan et Jolyn est magnifique. On sent vraiment bien l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre. Pas de coup de foudre entre eux, mais une relation qui s'est tissée doucement, fortement, inextricablement. On le voit dans leurs regards, leurs mimiques, leurs gestes.
Ce qui me fait dire qu'Ewan va perdre Jolyn. Peut-être même Edenn avec. Et qu'il va se retrouver seul à s'occuper de sa fille. On verra ^^ (le "^^" pas du tout adapté...).

Comme toujours, les descriptions sont très agréables :). Pas trop longues ni trop courtes, très sensorielles, souvent reliées à des souvenirs et des émotions. J'aime ^^
Et dans le même genre... en quelques mots, j'ai eu envie de goûter cette soupe de poisson. Les repas avaient l'air trop bons ahah, on néglige souvent le goût, merci de lui faire honneur !

Que dire d'autre ? Ah oui, le rapport à la nature. Belle et terrifiante à la fois. J'ai beaucoup aimé le passage sur la nuit. Je fais tous les ans des sorties nocturnes en forêt et je le rappelle souvent aux gens : la nuit, c'est encore l'un des rares moments où l'homme n'a pas pris toute la place. L'homme craint la nuit et beaucoup d'animaux y ont trouvé refuge. Mais comme tu le dis, sans nuit on apprécierait sûrement moins le jour ^^.

J'ai beaucoup aimé ce premier chapitre :)
Je n'ose imaginer ce que tu réserves à tes pauvres personnages... mais je leur souhaite bien du courage ahah.
Et à toi, je te souhaite à nouveau beaucoup d'amusement dans l'écriture de ce récit ^^ c'est le plus important.

A bientôt :)
Edouard PArle
Posté le 08/04/2024
Coucou Dzet !
L'humain prend clairement le pas sur le reste dans ce projet. C'est vraiment ce qui m'intéresse le plus pour le coup, avec les ambiances.
Content qu'Ewan soit convaincant en tant que père. J'adore ce personnage (logique c'est mon narrateur^^), il est hyper intéressant à écrire. Oui, je trouve ça hyper important de savoir s'excuser dans la vie en général et aussi avec les enfants. On sous-estime l'impact positif que ça peut avoir.
Edenn a les cheveux noirs, bien vu pour l'erreur !
"La relation d'Ewan et Jolyn est magnifique. On sent vraiment bien l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre. Pas de coup de foudre entre eux, mais une relation qui s'est tissée doucement, fortement, inextricablement. On le voit dans leurs regards, leurs mimiques, leurs gestes." Merci beaucoup !! C'est exactement ce que je voulais écrire !
"Ce qui me fait dire qu'Ewan va perdre Jolyn. Peut-être même Edenn avec. Et qu'il va se retrouver seul à s'occuper de sa fille. On verra ^^" Très intéressant de lire tes petits pronos. à ce stade, je ne suis pas encore sûr d'où je vais emmener tous ces personnages, si certains mourront... Mais je vais vite le découvrir ahah
Top ! C'est pas forcément ce que j'écris le plus facilement le goût pourtant ahah Ouais, j'essaie vraiment de m'appuyer sur les cinq sens mais je ne décris que ce que je trouve intéressant.
Oui, la nuit c'est vraiment magique quand tu es dans un endroit sauvage ! Au niveau de la vue, de l'ouïe... il se passe plein de trucs, j'adore aussi ce genre d'ambiances.
Merci beaucoup ! Oui, je prends beaucoup de plaisir jusqu'ici et je compte continuer !! Quand à mes personnages, en effet ils vont avoir besoin de courage...
Merci de ton commentaire ! Hyper motivant de te lire !
A bientôt (=
MrOriendo
Posté le 03/04/2024
Hello Edouard !

Très emballé par ce premier chapitre. Tu nous dépeins une scène intime et touchante, la relation entre Ewan et sa fille est très bien décrite. On est dans la dentelle, dans l'émotion du quotidien, dans l'émerveillement face à ces tout petits riens qui forgent les plus beaux souvenirs d'une vie. Le rythme est posé mais pas morne, les flashbacks pour raconter la rencontre avec Jolyn sont juste bien dosés. La petite histoire sur la nuit et les deux lunes, c'est un condensé de tout ce que j'adore avec ta plume, j'y retrouve ta passion pour raconter de petites histoires dans la grande, et nous transmettre de beaux moments suspendus, presque comme de la poésie.

On sent en effet l'influence de ton voyage en Finlande à travers cette "saison des ténèbres" ;)

Au plaisir,
Ori
Edouard PArle
Posté le 04/04/2024
Coucou Ori !
Je suis ravi que cette intro t'embarque. Oui, j'ai mis l'accent sur les personnages dans ce premier chapitre, mais les enjeux ne vont pas tarder à se préciser (=
Cette petite histoire changeait un peu de ce que j'écris habituellement mais j'ai beaucoup aimé l'écrire ! Et oui, évidemment, la Finlande m'a laissé beaucoup d'inspiration. Ne serait-ce que les paysages...
Merci beaucoup de ton commentaire ! Ca me fait trop plaisir de te lire à chaque fois (=
A bientôt !
Arod29
Posté le 30/03/2024
Hello Edouard

Bravo! Un chapitre tout en finesse et en émotion. On sent le soin que tu as apporté à ton écriture. Il y a des passages vraiment magiques. Les dialogues sont vraiment parfaits. J'ai eu l'impression d'être assis avec eux dans leur maison. De sentir le froid, la chaleur. Sincèrement je n'ai vraiment rien à redire à ton chapitre. Bravo encore!
Edouard PArle
Posté le 01/04/2024
Coucou Arod !
Je suis vraiment touché par ton retour, merci !
Je suis trop content d'avoir réussi à te faire voyager dans cette ambiance (=
A bientôt !
robruelle
Posté le 24/03/2024
Coucou,

J'ai bien aimé ce premier chapitre
Le décor est planté : une région franchement pas accueillante où les hivers sont longs et particulièrement rigoureux
On s'attache très vite aux personnages. En quelques mots, les voilà affublés d'une personnalité bien à eux. Ces longues soirées d'hiver sont souvent propices à la nostalgie et Ewann fait des allers retours entre son passé et sa propre condition de nouveau papa.
Ce qui est fort, c'est que, pour être passé par là, je trouve que tes mots sont très justes et admirablement bien choisis. La petite qui pleure et qu'on voudrait calmer, le sourire tant attendu qui efface tout. Le grand frère qu'Ewann ne veut pas délaisser et pour qui il prend le temps, malgré la fatigue, d'aller parler.
Le passage sur les deux lunes est très chouette aussi.
Et voilà qu'une ombre, en deux lignes à la fin du chapitre, se met à planer sur eux. Te connaissant, je me doute qu'il ne s'agit pas de menace en l'air ;-)
Hate de lire la suite (avec un peu d'appréhension aussi ! héhé)

A bientôt
Edouard PArle
Posté le 24/03/2024
Coucou Rob !
Tes comms m'avaient manqué (=
Ton retour est d'autant plus intéressant que cette histoire parle pas mal de paternité, je suis heureux que tu aies trouvé le chapitre plutôt juste à ce niveau-là (=
"Te connaissant, je me doute qu'il ne s'agit pas de menace en l'air ;-)" En effet (= Hâte de voir ce que tu penseras de la suite !
En tout cas merci de ce retour encourageant !
A très bientôt !
Contesse
Posté le 22/03/2024
Re !

C'est un plaisir de redécouvrir ta plume dans cet univers totalement différent ! J'aime beaucoup l'ambiance que tu créées ici, clairement inspiré de la Scandinavie avec ses nuits éternelles, le décor est super bien planté et on s'y sent chez nous très vite !
Ewan est très touchant avec sa fille, ça fait plaisir de voir développer une relation père-fille, plutôt que de voir toujours la relation maternelle mise en avant, ça fait du bien !

Vraiment chapeau pour le passage de l'histoire sur la nuit que conte Ewan à Edenn, cette manière de décrire la nuit, la personnifier, la rendre humaine presque est très poétique et mystérieuse à la fois ! J'ai hâte de voir comment ça va évoluer et ce que ça va devenir par la suite. En fait, je ne sais pas trop dans quel genre ni type d'histoire on se trouve et donc je me demande à quel point les jolies histoires sont juste des histoires ou un peu plus ^^

En tout cas, je trouve que ta plume s'est vraiment très affinée, notamment pour décrire de simples actions ou sentiments, c'est un plaisir de lire cette évolution et de sentir qu'on t'accompagne là-dedans :)

La fin appelle une suite plutôt négative, on sent qu'on est dans la calme avant la tempête, j'ai hâte de voir ce que tu nous réserves !

A bientôt ;)
Edouard PArle
Posté le 22/03/2024
Coucou Conts !
Ahah oui, faut bien rentabiliser l'Erasmus. Mais il y a aussi d'autres inspirations en terme de lieux qui viendront assez vite, je suis curieux de voir si tu sauras les reconnaître xD
Content qu'Ewan soit touchant dans sa relation avec sa fille, elle a une grande importance pour la suite.
Tant mieux si l'histoire passe bien, ça me permettait de poser pas mal de caractérisation et d'éléments qui reviendront plus tard^^
"En fait, je ne sais pas trop dans quel genre ni type d'histoire on se trouve" Je cherche pas trop à m'intégrer dans un genre, on verra où la suite me mène ahah
"En tout cas, je trouve que ta plume s'est vraiment très affinée, notamment pour décrire de simples actions ou sentiments, c'est un plaisir de lire cette évolution et de sentir qu'on t'accompagne là-dedans :)" Merci, c'est adorable !! Je me suis remis à la 3e personne et j'essaie à l'essentiel de ce que je veux donner au lecteur, tant mieux si ça marche dans ce premier chapitre.
Bon, tu commences à me connaître, faut bien que ça tourne mal à un moment ou un autre xD
Merci de ton retour, ça me fait super plaisir !
A bientôt (=
Contesse
Posté le 01/06/2024
Coucouuuuu, je réponds enfin à ta réponse !

Je me tiens prête pour découvrir tes autres inspirations ahah ^^
Je trouve ça vraiment cool que tu ne t'inscrives pas dans un genre et que tu te laisses porter par l'histoire et les persos, ça va participer à créer un univers et une histoire hybrides un peu inclassables et ça a son p'tit charme :)
Oui je confirme on sent vraiment bien les émotions et sentiments c'est un vrai plaisir à lire !

J'ai toujours hâte de me lancer dans la suite, je reviens très vite !
Bisous !
Edouard PArle
Posté le 01/06/2024
"ça va participer à créer un univers et une histoire hybrides un peu inclassables et ça a son p'tit charme :)" c'est l'idéal oui xD
Super, merci de ce retour !
SagaLee06
Posté le 22/03/2024
Un début prometteur ! Par contre, j'aurais pensé à un dialogue un peu plus développé entre Ewannaël et Jolyn lorsqu'elle rentre avec leur fils.
Sinon, la description des sentiments paternels d'Ewannaël m'a mis les larmes aux yeux, c'est superbement bien décrit ! J'ai hâte de lire la suite.
Edouard PArle
Posté le 22/03/2024
Coucou Sagalee !
Ca me fait plaisir que tu aies apprécié ce premier chapitre. Je comprends ce retour sur la courte durée du dialogue. Jolyn et Ewannaël ne sont pas très bavards, beaucoup passe par le langage corporel, les regards etc... En tout ces, c'est ce que j'essaie de retranscrire. Heureusement qu'Edenn est là pour les faire parler un peu (=
Oh, c'est super gentil ! Oui, Ewannaël est un papa très aimant (=
Merci de ton gentil commentaire ! La suite ne va pas trop tarder (=
A bientôt !
Vous lisez