Chapitre 2 : L'esprision

Notes de l’auteur : Trop content de vous partager cette histoire (= Bonne lecture !

Ce fut lors d’un des derniers matins de la saison des ténèbres que le malheur frappa à la porte d’Ewannaël.

Il était alors assis auprès de l’âtre, en train de recoudre ses filets. Il venait de chercher son harpon et son couteau dans le débarras derrière sa maison. En sortant, le pêcheur avait constaté la fonte prodigieuse qui s’était opérée lors des derniers jours, tout en profitant des timides rayons de soleil. Après s’être mis à l’ouvrage, il avait fermé les yeux pour imaginer son départ prochain sur les mers. Déjà, il voyait le vent gonfler sa voile, ses rames battre les vagues, déjà il entendait les cris de ses camarades. Ce fut à ce moment que trois coups réguliers frappèrent à sa porte.

Ewannaël se redressa aussitôt un sourire aux lèvres, reconnaissant la signature de son frère. Il ne l’avait plus vu depuis plusieurs mois, se réjouissait d’avance de leur conversation. Briennec était son compagnon de pêche et devait venir pour préparer leurs prochains départs. Il se hâta d’accueillir son invité. Après s’être déchaussé, Briennec accrocha son manteau en peau de phoque contre le mur puis étreignit son frère. Il avait le visage froid, la barbe couverte de flocons de neige. Ewannaël le serra dans ses bras de longues secondes, heureux de revoir son cadet. Comme à son habitude, ce dernier le broya contre ses épaules musculeuses. Lorsqu’ils se séparèrent, Ewannaël remarqua que Briennec avait laissé pousser sa barbe jusqu’au bas de ses côtes, la nouant avec plusieurs lacets de cuir. Cela ne rendait le petit homme trapu que plus impressionnant.

— Heureux de te revoir, Naël.

— Moi aussi, Bri. Ne fais pas trop de bruit, Jolyn et les enfants sont encore en train de dormir.

— Faè a dû beaucoup grandir ces derniers mois.

— Oui, tu ne la reconnaîtras pas. Elle est deux fois plus grande qu’à la dernière saison et elle ne se réveille plus. Edenn a aussi beaucoup changé, c’est un vrai petit garçon maintenant.

Tout en parlant, Ewannaël invita son frère à s’asseoir sur une couverture près de la cheminée et lui servit un bouillon dans une tasse d’argile. Briennec le suivit de sa démarche lourde, qui lui avait souvent valu d’être comparé à un ours, et s’assit en toussant. Une fois installé, il commença comme toujours à parler de pêche :

— Ton bateau est prêt à partir ? La neige a beaucoup fondu, la côte sera bientôt dégelée.

Devant cette entame de conversation, Ewannaël eut un léger pincement au cœur. La pêche le ferait quitter ses enfants plusieurs jours ou plusieurs semaines, selon l’état de la mer. Au cours des mois précédents, il avait pris goût à son quotidien de père, aux rituels imposés par ses deux enfants.

— Une voile s’était un peu déchirée l’année dernière mais c’est seulement l’affaire de quelques heures de travail, répondit-il. Et la tienne ?

— Oui, à part l’entretenir, je n’avais rien à faire ces derniers mois. Tu as de la chance toi, de vivre avec ta famille.

La mâchoire serrée de Briennec et son regard distant trahissaient sa jalousie. Ewannaël se dépêcha de trouver une pirouette pour dissiper la gêne :

— Ce sera bientôt ton tour, ne t’inquiète pas. Alwig ne vas pas attendre éternellement.

À ces mots, le visage de Briennec s’assombrit. Son frère comprit qu’il venait de faire une gaffe.

— On voit que tu n’as pas au courant des nouvelles, perché sur ta colline. Alwig s’est fiancée avec Juwen hier. C’était la dernière fille à marier du village, ma chance est passée.

Cette nouvelle attrista Ewannaël. Il ne pouvait contredire Briennec, dont les chances de trouver une épouse étaient désormais nulles. Il y avait plusieurs dizaines de jeunes hommes au village, contre seulement quelques femmes. Briennec avait seulement un an de moins que lui, avait passé l’âge idéal pour une union. Cela toucha d’autant plus Ewannaël qu’il n’avait jamais imaginé que son frère terminerait sa vie seul. Dans leurs jeux d’enfants, il avait toujours été le meneur. Il était travailleur, courageux et fort. Pendant toute son adolescence, il avait été très proche d’Alwig et tout le monde croyait qu’ils s’uniraient un jour.

— Je suis vraiment triste d’apprendre ça, Bri.

Cependant, au lieu de réconforter son frère, Ewannaël ne fit qu’accentuer sa colère. D’une voix rocailleuse, Briennec rétorqua :

— Et dire que toi, tu as voulu refuser la proposition de Jolyn. On t’a presque forcé à l’épouser, comme tu étais l’aîné. Enfin, peu importe, cela ne me touche pas.

Alors qu’il disait cette phrase, le langage de son corps criait tout l’inverse. Briennec n’avait pas encore fait le deuil d’une épouse, d’une vie de famille. Devant sa réaction, son aîné ne put s’empêcher de se sentir coupable. Lui avait connu l’amour sans avoir à faire le moindre l’effort, lui pouvait vivre indépendant hors du village. Et malgré tout l’amour qu’il portait à son frère, il n’aurait laissé sa place pour rien au monde. Par bonheur, Briennec finit par reprendre la parole, chassant le malaise :

— À vrai dire, je ne suis pas venu ici pour te parler de pêche ou de femmes. En fait, c’est la cacique qui m’envoie. 

— Que me veut encore notre mère ?

— Elle veut que tu viennes la visiter avec ta famille. Faè a déjà plusieurs mois, il est grand temps qu’elle soit protégée des esprits impurs.

La nouvelle secoua Ewannaël. Il avait déjà entendu parler de la cérémonie d’esprision, réservée aux petites filles mais ignorait tout de son contenu. Briennec étant son seul frère, il n’y avait jamais assisté. Tout ce qu’il savait, c’est que le contact avec le monde des esprits était brutal et avait déjà provoqué la mort de plusieurs bébés. Des disparitions que l’on taisait comme autant de hontes, puis qu’on oubliait avec la naissance d’un nouvel enfant. La perspective de voir sa petite Faè confrontée à une telle épreuve lui glaçait le sang. Il se promit d’en parler à Jolyn au plus vite.

— Quand ?

— D’ici deux jours, avant notre départ en mer.

*

— Pourquoi il y a des lumières vertes dans le ciel, Papa ?

— Ce sont les esprits qui dansent, Edenn. Ils ont passé toute la dernière saison sur terre et fêtent la fin de la nuit. Maintenant, ils vont remonter vers le ciel et s’en réjouissent.

— C’est beau !

Ewannaël ne put qu’acquiescer. Il n’y avait pas de spectacle plus fascinant que celui des aurores boréales. Le moment aurait dû être parfait. La température était bonne, le ciel dégagé, il était entouré de ceux qu’il aimait. Leur maison, perchée au-dessus du village, offrait un point de vue idéal pour observer l’une des dernières nuits de l’année. Pourtant, une pensée l’obsédait : l’esprision prochaine de Faè. Il n’avait pas encore trouvé le temps d’en parler à Jolyn et attendait leur discussion avec inquiétude. Que lui répondrait-elle ?

Cela le tourmentait, l’empêchait de se concentrer sur l’instant présent, de s’abandonner au spectacle merveilleux des aurores. Ewannaël sentait ses mains s’engourdir, le froid mordre ses oreilles et ses lèvres. Il tentait de cacher son mal-être, pour ne pas gâcher les sourires de Jolyn, le regard ébahi de Faè, la passion d’Edenn. Cependant, son regard pensif, ses silences et son immobilité en disaient autant que mille mots. Jolyn n’eut aucun mal à comprendre que quelque chose n’allait pas. Malgré les protestations d’Edenn, elle prit la décision de ramener les siens à la maison.

Dès qu’ils furent à l’intérieur, Jolyn coucha Edenn, après lui avoir conté l’histoire d’un esprit voyageur prenant la forme d’un renne. Ewannaël parvint à se sortir un peu ses inquiétudes de la tête en chantant pour sa petite. Sa performance médiocre suffit à conduire Faè au sommeil. Avant de retrouver Jolyn au salon, il posa un regard attendri sur le berceau où reposait sa petite fée. Il l’aimait plus que tout au monde, ferait tout pour la protéger.

Jolyn recousait un gant lorsqu’il la rejoignit près du feu. Elle était assise en tailleur, seulement habillée d’une robe légère, concentrée sur son ouvrage. Ewannaël imita sa position et elle se serra contre lui, étreignant son bras. Il prit une longue respiration, s’apprêtant à prendre la parole, mais Jolyn fut plus vive.

— J’aimerai que ton frère ne vienne plus ici.

— Pourquoi donc ? s’exclama Ewannaël, pris de surprise.

— Je n’aime pas la façon dont il me regarde. Comme une proie.  

— Je n’ai pas vu, je suis désolé. J’avais l’esprit trop occupé par notre conversation.

— C’est à cause des hommes comme lui que ma mère m’a élevée en dehors du village. Qu’elle m’a appris à rester sur mes gardes.

Touché que l’on attaque ainsi son propre frère, Ewannaël garda cependant le silence. Une vieille scène lui revenait en mémoire. Celle de sa mère revenant au foyer en pleurs avec des marques sur le visage. Celles de coups qui n’avaient pas été porté par un animal sauvage. Il repensait aussi à son angoisse pour l’extérieur, sa manie de toujours fermer le verrou. Sans jamais oser se l’avouer, il s’était toujours douté qu’elle avait subi de graves traumatismes après la mort de son mari. Il s’était douté qu’ils avaient peut-être à voir avec les fréquentes visites d’un homme au long cheveux bruns. Chacun de ses passages s’achevaient dans les cris ou les pleurs. Ewannaël se souvenait mal de son visage mais se rappelait encore de la haine féroce qui l’habitait enfant à l’encontre de cet étranger qui rendait sa mère malheureuse. Puis sa grand-mère était tombée malade, léguant son statut de cacique à sa fille, et les visites avaient cessé. Leur mère n’était jamais redevenue la même.

— Briennec n’est pas quelqu’un de mauvais. Il est seulement touché par le mariage d’Alwig. J’irai chez lui les prochaines fois.

— Merci, Ewan. De quoi t’a-t-il parlé tout à l’heure ?

— De Faè. Ma mère veut qu’elle vive sa cérémonie d’esprision avant le début de la saison des pêches. Dans deux jours.

Le corps de Jolyn se tendit sous l’effet d’un sentiment puissant, qu’Ewannaël ne sut distinguer. Surprise, peur ? Il tourna aussitôt son visage vers sa bien-aimée, cherchant à comprendre ce qui l’animait. Il fut choqué par la détresse qu’il lut dans son regard, par sa respiration angoissée. Il ne l’avait jamais vu dans un tel état.

— Non… murmura-t-elle. C’est beaucoup trop tôt. Faè n’y survivra pas.

— Comment le sais-tu ?

— Ma mère a œuvré plusieurs fois à l’esprision avant ma naissance. Elle m’a dit que l’on y sectionnait certains organes pour expulser les esprits impurs. Elle a arrêté parce que trop de petites filles mouraient des suites de l’opération. Elle-même souffrait à chaque rapport avec un homme à cause de cela.

— C’est affreux.

La découverte du déroulé concret de l’esprision écœura Ewannaël. Il fut horrifié d’apprendre que sa mère et de nombreuses autres femmes avaient pratiqué des opérations sur des enfants, provoquant la mort de certains d’entre eux. Cependant, ses pensées se concentraient sur son épouse. La perspective qu’elle aussi ait à souffrir lors de leurs rapports par la faute de cette mutilation lui était insupportable. Elle le sentit dans son regard et le rassura :

— Je n’ai jamais subi l’esprision. Ma mère a dit qu’elle s’occuperait de moi mais elle ne l’a pas fait.

Le sérieux avec lequel elle prononça ses mots signifiait mieux que tout sa chance d’y avoir échappé.

— Il ne t’est rien arrivé ? s’inquiéta Ewannaël. Ma mère dit que cette opération est nécessaire pour protéger l’âme des filles.

— Je ne crois pas avoir d’esprits mauvais en moi. En tout cas, pas plus que les autres. Et je ne regrette rien de ce qu’il m’est arrivé. Je n’aurais pu rêver meilleure famille que la nôtre.

Cette révélation balaya toutes les croyances d’Ewannaël. Il ne connaissait pas de femme meilleure que Jolyn. Elle était forte, douce, courageuse, aimante, intelligente, calme, empathique et patiente. Si elle n’avait pas subi d’esprision, Faè n’en avait pas non plus besoin. L’idée que l’esprision aurait pu causer la mort de sa Jolyn lui glaça le sang.

— Pourquoi ne m’en as-tu jamais parlé ?

— Si l’on apprend que je n’ai pas été esprisée, ma mère sera punie et l’on me forcera à subir l’opération. Il faut que tu ailles dire à la cacique que c’est ma mère qui se chargera d’espriser Faè. Ainsi, elle y échappera.

— J’irai lui parler demain.

*

Ewannaël arriva devant sa maison le souffle court, les yeux gonflés de colère et de tristesse. Dès qu’il fut à l’intérieur, il courut vers Jolyn sans enlever son manteau. Il lui prit la main, la tirant vers leur chambre tout en criant à Edenn :

— Surveille ta sœur quelques secondes !

Puis il s’enferma avec sa femme à l’écart de leurs enfants. Ils n’avaient pas à subir les problèmes des adultes. Dès qu’ils furent seuls, il annonça enfin :

— Ma mère a refusé ma proposition. Elle veut espriser notre fille elle-même en tant que cacique. La cérémonie aura lieu demain. J’ai essayé de la raisonner, je te le jure. Mais elle ne voulait rien entendre, elle m’a dit que si je ne venais pas amener Faè moi-même, elle enverrait des hommes la chercher.

Jolyn accusa difficilement le choc de cette affreuse nouvelle. Elle tituba, le visage défait et Ewannaël crut qu’elle allait tomber. Il la rattrapa par le bras et la prit dans ses bras. Elle le serra contre elle, brisée. Voyant sa douleur, son mari laissa couler les larmes qu’il retenait depuis le chemin du retour. La fille qu’ils élevaient depuis plusieurs mois, qui avait grandi sous leurs yeux, allait leur être enlevée, risquer sa vie. Ils n’y pouvaient rien. De ces instants de désespoir, Ewannaël se releva avec une idée nouvelle en tête. Quand il relâcha le corps de Jolyn, ses larmes s’étaient taries, laissant place à une puissante détermination.

— Il faut que nous partions d’ici.

— Mais pour aller où ?

— Un peu plus loin sur la côte, il y a d’autres villages. Nous irons nous réfugier là-bas quelques temps. Les beaux jours sont de retour et la mer n’est pas trop mauvaise aujourd’hui. Nous pouvons partir ce soir.

— C’est de la folie, les enfants sont beaucoup trop petits pour prendre la mer !

— Il n’y a que quelques jours de navigation. Si nous restons ici, Faè sera en danger et nous ne pourrons rien pour elle. Nous devons la protéger.

— Si nous partons, nous serons bannis de cette terre, s’inquiéta Jolyn. On prendra notre maison.

— Cette terre n’a de valeur que parce que la femme que j’aime et mes enfants y vivent. J’irai vivre dans le pire des endroits si c’est le prix pour que vous viviez avec moi.  

— Tu ne pourras pas dire adieu à ton frère, ni-moi à ma mère.

— Non. Mais j’espère qu’ils comprendront.

Jolyn n’acquiesça pas mais elle avait arrêté de pleurer. Elle s’essuya les joues et son regard se fit déterminé. Ewannaël comprit qu’il l’avait convaincue. À ce moment, il prit peur, réalisant ce qu’il venait de proposer : partir de l’endroit où il était né pour toujours. Ne plus jamais revoir les siens, abandonner la maison pour laquelle il avait tant travaillé, aller vivre dans un village rempli d’étrangers. Puis il repensa à Faè et toutes ses pensées se volatilisèrent brusquement. Il était prêt à tous ces sacrifices si cela permettait de protéger sa fille.

Après avoir déposé un baiser sur le front de son épouse, Ewannaël ressortit dans le salon, marcha jusqu’à Edenn et lui annonça d’une voix douce :

— Prépare tes affaires, mon fils. Nous partons à la pêche.

*

Depuis tout petit, Ewannaël aimait marcher dans la neige fraîche. Le bruit du frottement de sa semelle sur les cristaux glacés l’apaisait, et regarder en arrière pour admirer ses empreintes de pas lui laissait une sensation de satisfaction. Ce soir-là, il n’y prêta cependant aucune attention, pas plus qu’au ciel gris terne couvert de nuages. Son univers se résumait au sac lourd qu’il portait, aux cris suraigus de Faè, incapable de comprendre où l’emmenaient ses parents, et à la vision lointaine de son bateau. Par chance, il avait déjà commencé à le préparer lors des jours précédents en vue du départ. Il ne restait plus qu’à attacher la voile et tirer l’embarcation jusqu’à l’eau. À sa droite, Jolyn jetait des regards méfiants autour d’elle, craignant d’être aperçue par un villageois. À sa gauche, Edenn portait courageusement deux sacs trop lourds pour lui, taisant toute protestation car il avait compris que quelque chose d’important se tramait.

En arrivant, Ewannaël eut la mauvaise surprise de découvrir un important tas de neige devant la coque. Malgré la pente, la mise à l’eau s’annonçait rude. Jolyn entoura Faè d’une couverture épaisse et la déposa au creux du bateau, à l’abri du vent. Sentant que sa mère la lâchait, l’enfant cria davantage.

— Ne t’inquiète pas, Faè. Je reviens.

— Où vas-tu ? demanda son mari.

— Chercher une pelle.

Sans attendre de réponse, Jolyn commença à courir vers la colline, et Ewannaël admira son courage. Il ouvrit la petite cale de son voilier et commença à y entasser les vêtements, couvertures, rations, armes, outils de pêche, sacs et la lourde tente de cuir offerte par le village pour son mariage. Si par malheur on refusait de leur donner asile, elle leur permettrait de survivre dans le froid. La cale fut vite remplie. Trop vite. Ils ne pourraient rien emporter de plus. Tandis qu’il agissait, Edenn s’était affairé au pied de la coque. Avec ses petites moufles, il dégageait quelques poignées de neige sur le chemin du bateau. Un effort ridicule, mais qui toucha profondément son père. Il lui dit :

— Merci beaucoup, Edenn, je suis fier de toi. Je dois déplier la voile. Reste avec ta sœur, s’il te plaît. Elle a besoin d’être rassurée.

Le petit garçon s’exécuta avec un dévouement admirable. Alors qu’il aurait dû être pétrifié d’angoisse au vu de son âge, il se posa en grand frère protecteur, souriant à sa sœur en lui disant que tout irait bien. Sa petite voix fluette parvint un peu à apaiser les pleurs, ainsi que les inquiétudes de son père. Ewannaël voulait croire son fils : tout irait bien. Ils trouveraient un nouveau village, s’y installeraient et vivraient heureux. Tout en espérant, il s’affaira à étendre la voile sur le mât, la nouant avec l’expérience d’un vieux briscard. Il remercia les esprits du vent de ne pas souffler davantage, ce qui aurait rendu sa tâche impossible.

Il allait achever les derniers nœuds quand Jolyn arriva. Elle avait profité du trajet pour se charger de fourrures supplémentaires, et accrocher sa flûte en os de caribou sur son gant gauche. Ewannaël s’étonna de voir reparaître cet objet installé sur le devant de leur cheminée depuis leur mariage. Il ne l’avait jamais vue en jouer mais Jolyn paraissait y tenir beaucoup. Sans attendre, sa femme attaqua la neige à grand coups de pelle dans une débauche d’énergie remarquable.

— Ne bouge plus, Edenn. On va partir.

Ewannaël avança jusqu’à l’arrière de son voilier et s’arc-bouta jusqu’à sentir un léger mouvement, entendre un léger crissement. Après avoir rangé les dernières affaires, Jolyn s’affaira à briser les dernières plaques de glace à grands coup de pelle. Au terme d’un effort surhumain, son époux parvint enfin à faire glisser l’embarcation de ses positions. Il n’eut ensuite plus qu’à la conduire le long de la pente jusqu’au rivage. Emportée, par son élan, elle plongea vers l’eau glacée. Jolyn se hissa en marche et Ewannaël n’eut pas d’autre choix que de sauter pour rejoindre les siens.

Jolyn se saisit d’une rame et commença à diriger vers le large, orientant le navire pour obtenir la meilleure prise au vent. De son côté, Ewannaël demeura un instant immobile à fixer le rivage qu’il venait de quitter, à observer la neige qu’il venait de piétiner, l’eau bleu foncé sur laquelle il naviguait. Il peinait à réaliser que la colline face à eux était celle où il avait bâti sa maison, qu’en contrebas se trouvait le village où il était né. Et pourtant, son cœur battait, saisi d’émotion. Ce sentiment amer lui rappelait un peu son tout premier départ en expédition maritime, l’année de ses quinze ans. Nourri aux récits d’épouvante des vieux marins, il doutait alors de survivre aux caprices de la mer.

Puis les pleurs de Faè reprirent, Jolyn lui cria de venir l’aider et Ewannaël délaissa sa nostalgie. Il se retourna vers l’immensité de la mer. Son regard quitta pour de bon cette terre qui avait été sienne. Cette terre perdue à tout jamais.

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AlaindeVirton
Posté le 15/07/2024
Donc on y est ! Projetés d’un coup dans l’action qui se noue sur deux tableaux : le frère, jaloux, et la mère, inflexible. On bascule brusquement dans la tension. Tu abordes un thème délicat, en le transposant dans une culture autre et, je suppose, en partie imaginaire. Je me demande si ton dessein est de t’exprimer sur le fond de ce problème évoqué par des affiches dans les abribus, ou s’il n’est qu’un contexte. La lecture de la suite me l’apprendra.
Détail orthographique (je fais beaucoup/souvent des fautes) : ne pas confondre le conditionnel et le futur.
Edouard PArle
Posté le 20/07/2024
Coucou Alain !
Yes, le basculement est immédiat. En effet, j'avais envie d'aborder ce sujet assez peu représenté, de ce que je lis en tout cas. Oui, je te laisse découvrir ça...
Merci beaucoup de ton retour !
A très vite (=
Cléooo
Posté le 29/05/2024
Bonjour Edouard !

Me revoilà pour ce second chapitre.

J'ai davantage apprécié celui-ci ! L'arrivée du frère était intéressante, et ouvrait une fenêtre sur les coutumes de ce village. J'ai juste une petite interrogation : Ewannaël et Jolyn choisissent "assez facilement" de quitter leur village pour aller s'établir ailleurs ("Un peu plus loin sur la côte, il y a d’autres villages.") . Du coup c'est une pratique qui se fait, parfois ? Ça m'interroge par rapport à la situation du frère d'Ewannaël : pourquoi choisir de rester vieux garçon, situation qu'il n'envie clairement pas, alors qu'il pourrait simplement aller s'établir ailleurs et avoir une chance de se créer la famille qu'il souhaiterait avoir ?
D'un autre côté, c'est une bonne façon de présenter Briennec en antagoniste, avec une jalousie assez prononcée (ça, et la remarque de Jolyn a son sujet).

Tout le passage de l'esprision était très bien mené. Dans l'horreur de comprendre, pour le lecteur, de quoi il s'agit parce que tu utilises une expression détournée, j'ai beaucoup aimé le calme de Jolyn, et les explications qu'elle donne à son mari sur ce de quoi il s'agit. De son côté, je trouve qu'il accepte peut-être un peu trop facilement, parce que j'ai le sentiment d'une société assez ancrée dans le spirituel, et qu'en général le spirituel est plus fort que la raison. Il accepte parce qu'il voit que sa femme va bien malgré tout, et je le comprends, mais cela exclut-il qu'à l'avenir, ce sera toujours le cas ? Sans qu'il rejette ce qu'elle dit en bloc, je crois que de l'appréhension serait légitime.
Par contre, l'idée de fuite pour protéger sa famille, et surtout le risque mortel qui pèse sur Faè, je trouve ça tout à fait logique pour le coup. Un père qui protège son enfant.

Ça donne vraiment envie de poursuivre le récit et de savoir ce qui va arriver à cette petite famille. Vont-ils s'intégrer à une autre société ? Vont-ils être poursuivis par les leurs ? Le voyage en mer sera-t-il paisible ?

À bientôt !
Edouard PArle
Posté le 05/06/2024
Coucou Cleoo !
Ca fait plaisir que ton intérêt croisse avec l'avancée de l'histoire. J'espère que ça continuera^^
En soit, ce n'est pas forcément difficile de partir vers un autre village au niveau pratique. Mais c'est quitter sa famille, sa communauté, se déraciner donc en pratique ça ne se fait pas...
Je comprends tes réserves sur la réaction d'Ewannaël. Ce n'est pas un personnage très tourné vers le spirituel, du moins ça passe après la famille, qui est clairement son intérêt premier. Ceci étant, je peux accentuer son appréhension. Je vais réfléchir à ça.
Intéressant de lire tes questions !
Merci de ton retour et à bientôt !
Erzsébet
Posté le 24/05/2024
Mon commentaire ne s'est pas envoyé, il y a eu un bug bon ben je n'ai plus qu'à recommencer.

Ton univers est génial, je n'ai aucun mal à imaginer la neige, le ciel étoilé et les deux lunes d'argent, les aurores boréales (que soit dit en passant la façon dont tu expliques ce qu'elles sont est très poétique, encore un bon point pour toi), les renards polaires jouant sur la neige (tu n'en fais pas mention mais un paysage pareil sans ces boules de poils, ça n'existe pas, rassure moi), le feu dansant dans l'âtre...

Le couple Ewannaël et Jolyn est très touchant et leur confiance mutuelle est magnifique mais je trouve que leur façon d'aborder le fait que Jolyn n'est pas subie l'esprision est trop calme. Un ton un peu plus vif de la part de l'époux serait la bienvenue m'est avis car ce peuple semble très religieux et le rituel, très important quoique dangereux.

Aussi_ je ne chipote que lorsqu'une histoire me plaît, mais il y a une phrase où tu te répètes un peu et je trouve ça lourd. "Il la rattrapa par le bras et la prit dans ses bras." Deux fois bras dans une phrase c'est lourd. Si tu peux reformuler la phrase...
Edouard PArle
Posté le 06/06/2024
Coucou Erzsébeth !
Content que tu apprécies l'univers (= Tu verras qu'on découvriras d'autres paysages par la suite.
Hmm, j'ai beaucoup ce retour. Je dois y réfléchir. Je me demande si le spirituel doit forcément l'emporter sur le familial pour un perso comme Ewannaël. En vrai, ça se discute.
Ca fait plaisir, merci !
J'ai enlevé la petite répétition.
Merci de ton retour !
A bientôt (=
Emma
Posté le 23/05/2024
Salut Edouard Parle,
" On voit que tu n’as pas au courant des nouvelles, perché sur ta colline. Alwig s’est fiancée avec Juwen hier. C’était la dernière fille à marier du village, ma chance est passée."
Mais qu'es-ce qui se passe, dans leur village, pourquoi n'y a-t-il plus de femme? Ne peuvent-ils pas aller ailleurs pour se marier ?

"Tout ce qu’il savait, c’est que le contact avec le monde des esprits était brutal et avait déjà provoqué la mort de plusieurs bébés. Des disparitions que l’on taisait comme autant de hontes, puis qu’on oubliait avec la naissance d’un nouvel enfant."
Ben dis donc, c'est super dur de lire ça ! Comment oublier la perte d'un enfant, comme s'il n'avait jamais existé ? c'est très bien écrit, mais très dur à lire.

"— Pourquoi il y a des lumières vertes dans le ciel, Papa ?
— Ce sont les esprits qui dansent, Edenn. Ils ont passé toute la dernière saison sur terre et fêtent la fin de la nuit. Maintenant, ils vont remonter vers le ciel et s’en réjouissent. ( j'adore cette phrase )
— C’est beau !
Ewannaël ne put qu’acquiescer. Il n’y avait pas de spectacle plus fascinant que celui des aurores boréales."
Je savais bien que tu en parlerais😀 c'est vrai que c'est super beau !

Ton chapitre m'a séduite, je n'ai pas vu le temps passé tellement c'était passionnant. J'espérais de tout mon coeur qu'ils prennent la décision de partir, de tout quitter. Bien évidemment je m'inquiète, car la fin du premier chapitre n'est pas du bonne augure, mais à cette minute, je me sens soulagée.
que dire de plus, oui, j'aime énormément la façon dont parle Ewannaël à son fils, je l'imagine avec une vois grave et apaisante, quand à Jolyn, j'aime son caractère.
J'ajoute que j'ai un coup de coeur pour les prénoms que tu leur a donné;
Voilà, je vais lire le prochain.
A très vite.
Edouard PArle
Posté le 24/05/2024
Coucou Emma !
Oui, la civilisation d'Ewannaël et Jolyn a un côté violent qui peut être dur à lire.
Ahah oui, dur de parler de ce genre de paysages sans évoquer les aurores (=
Top, ça fait plaisir de voir ton investissement dans l'histoire !! Merci, j'ai pas mal changé mon style de prénoms par rapport aux précédents romans plutôt fantasy médiévale.
Merci de ton commentaire !! C'est super encourageant !
A bientôt !
Saskia
Posté le 09/05/2024
Coucou Edouard !

Je suis trop contente de découvrir ce chapitre 2 ! Même si je n’ai pas eu le temps de revenir plus tôt, j’ai pas mal pensé à ton roman ces derniers jours.

C’est très intéressant cette histoire d’esprision (fusion des mots esprits et excision, je suppose ?). C’est un sujet difficile, mais je suis curieuse de voir comment tu vas traiter tout ça.

J’ai bien aimé la discussion entre Ewannaël et Briennec. On apprend pas mal de choses sur la relation entre les deux frères et aussi sur les conditions de vie au village. Que tous les hommes n’ont pas la chance d’Ewannaël, car chez eux trouver une épouse est très difficile. Au début, on se demande d’où vient le manque de femmes, puis quand on apprend que la cérémonie d’esprision cause la mort d’une partie des petites filles, tout s’éclaire. C’est intéressant de présenter les choses de cette façon.

« Ewannaël se redressa aussitôt un sourire aux lèvres, reconnaissant la signature de son frère. Il ne l’avait plus vu depuis plusieurs mois, se réjouissait d’avance de leur conversation. Briennec, son compagnon de pêche, devait venir pour préparer leurs prochains départs. »
> La formulation de la dernière phrase est bizarre et prête à confusion. J’ai dû relire le paragraphe pour comprendre. Remplacer par quelque chose comme « Briennec était son compagnon de pêche. Ils préparaient toujours ensemble leurs prochains départs ! » fonctionnerait mieux, je trouve.

« Il se hâta d’accueillir son hôte. » > son invité (C’est Ewannaël l’hôte et Briennec l’invité)

Après, c’est super intéressant d’enchaîner en parlant des problèmes des femmes, avec Jolyn qui se sent vue comme une proie et la mère d’Ewannaël qui a l’air d’avoir bien morflé après la mort de son mari.

Par contre, je suis un peu perplexe sur certains aspects de la discussion de Ewannaël et Jolyn au sujet de l’esprision.

Le début est très bien, quand Jolyn est choquée d’apprendre que Faè doit subir sa cérémonie d’esprision si vite et qu’elle en explique les détails à son mari. C’est plutôt logique que Ewannaël ignore comment ça se passe exactement si l’esprision n’est pratiquée que par des femmes sur des petites filles. Du coup il est choqué par la vérité et on comprend très bien que pour lui le bien-être physique et émotionnel de ses proches est plus important que les traditions.

Ce qui m’a perturbée, c’est que tu présentes l’esprision comme quelque chose d’obligatoire pour toutes les petites filles (risque d’être mises à mort si elles ne le font pas), mais en même temps, pas si obligatoire que ça (Jolyn se sent obligée de préciser que sa mère l’a subi, comme si ça n’allait pas déjà de soi / puis balance sans aucune difficulté qu’elle-même ne l’a pas subi). C’est pas très cohérent.

Quand Jolyn dit : « Ma mère a œuvré plusieurs fois à l’esprision avant ma naissance. Elle m’a dit que l’on y sectionnait certains organes pour expulser les esprits impurs. Elle a arrêté parce que trop de petites filles mouraient des suites de l’opération. Elle-même l’avait subie, en avait été très malade. Elle souffrait à chaque rapport avec un homme à cause de cela. »
Tu pourrais par exemple remplacer la fin par : « Même pour celles qui survivent, les conséquences peuvent être terribles. Elle-même souffrait à chaque rapport avec un homme à cause de cela. »

Ensuite, évidement que Ewannaël (à ce stade persuadé que son épouse a subi l’esprision) s’inquiète de savoir si Jolyn souffre des même séquelles et qu’elle le rassure sur le fait que non, elle ça va. Mais elle pourrait le faire sans dire immédiatement qu’elle n’a pas subi l’esprision. Juste dire qu’elle va bien. Ewannaël est rassuré, mais voit qu’elle hésite à ajouter quelque chose. Et là Jolyn rassemble son courage avant de lâcher l’info. Parce que même si elle a confiance en son mari, c’est pas censé être une chose facile à avouer. Elle devrait avoir un peu peur de le choquer quand même !

C’est bizarre aussi que Ewannaël réagisse juste en disant « Il ne t’est rien arrivé ? On dit que cette opération est nécessaire pour protéger l’âme des filles. ». C’est trop calme comme réaction. Ne devrait-il pas être effrayé à l’idée que les mauvais esprits s’en prenne à son épouse ? Là il a juste l’air un peu curieux, sans plus. Pourtant, j’imagine que si on impose l’esprision aux petites filles, malgré les risques de décès, c’est qu’ils font très peur à tout le monde, ces esprits mauvais.

Ensuite, ok Jolyn balaye les croyances d’Ewannaël en lui disant qu’elle n’a pas d’esprit mauvais en elle. Mais après, pourquoi est-ce que c’est Jolyn qui apprend à son mari qu’elle et sa mère risque d’être tuées si on apprend qu’elle n’a pas été esprisée ? Ewannaël devrait déjà le savoir s’ils ont grandi au même endroit ! Il pourrait avoir déjà entendu parlé d’une exécution de ce type ou y avoir déjà assisté. Ça aurait été plus logique qu’il dise un truc du style : « Pourquoi ne m’en as-tu jamais parlé ? Tu as dû être terrifiée toutes ces années, à l’idée qu’on découvre ton secret et qu’on t’exécute. J’aurais pu te soutenir ! »

Rien à redire sur le journée du lendemain, par contre. J’étais totalement emportée dans l’histoire, avec la cacique qui refuse de lâcher l’affaire, précipitant toute la famille dans une fuite éperdue pour sauver Faè. C’est terrible comment ils perdent tout d’un coup : leur maison, leur village, leurs proches… Plus aucun retour en arrière possible. Maintenant il n’y a plus qu’à espérer qu’ils arrivent tous sains et saufs dans un nouveau village et soient bien accueilli. Mais je me doute qu’en vrai les ennuis ne font que commencer…

Désolée pour le pavé. Ça fait beaucoup de remarques, mais en vrai j’ai adoré ma lecture, hein !

J’ai trop hâte de revenir lire la suite !
Edouard PArle
Posté le 16/05/2024
Coucou Saskia !
Un gros merci pour tous tes commentaires, ils me régalent ! Ca m'a grave aidé à me remettre à écrire cette semaine en retour de congés (=
En effet, j'avoue que je suis content de cette tournure xD
Yes, ce manque de femmes permet à la fois de développer le perso de Bri / le sujet de l'esprision donc j'ai trouvé ça très intéressant.
Très intéressantes tes remarques sur la discussion entre Jolyn et Ewannaël. J'ai fait quelques modifs même si tout ne me semble pas encore solutionné. Je reviendrai là dessus plus tard, pour l'instant je ne me casse pas trop la tête sur la réécriture.
Tant mieux si tu as été emportée par la fuite ! Et quand à s'ils trouveront un havre de paix ou de terribles ennuis, ta lecture des prochains chapitres t'a sans doute donné pas mal de réponses xD
Merci beaucoup de ton retour !!
Saskia
Posté le 16/05/2024
Coucou Edouard !

Tant mieux si tu as apprécié mes commentaires, parce que moi je m'éclate grave à lire ton roman <3 <3
(Enfin, pour l'instant je boude toujours à cause du "drame" du chapitre 7, mais bon...)

Je viens de relire la discussion entre Ewannaël et Jolyn au sujet de l'esprision, et avec les quelques modifications que tu as apporté, c'est mieux en effet ! Tu pourras toujours fignoler les détails plus tard.
Edouard PArle
Posté le 17/05/2024
Je comprends ^^ On en reparlera sous ton commentaire là bas (#teasing pour les nouveaux lecteurs qui passent par là xD)
Tant mieux ! Et oui, comme je suis sur un premier jet, je ne m'autorise que de petits changements pour l'instant !
Dzêtagon
Posté le 30/04/2024
Bonjour :)

J'espère que tu vas bien ^^. Je vois que tu publies régulièrement, ça fait trop plaisir ! J'imagine que c'est bon signe sur l'engouement que tu éprouves pour ce nouveau récit.

On plonge très rapidement dans le vif du sujet (et vu le sujet abordé, parler de "vif" me paraît si affreux...).

Déjà, j'aime beaucoup comme est amenée la relation entre Ewan et son frère. On comprend les deux points de vue : Ewan ne va pas cacher les bienfaits de sa relation, mais en même temps, dur pour Bri... On sent que leur société a des côtés un peu rigide : les jeunes gens doivent se marier, limite être en compétition pour les seules femelles disponibles... Pour Bri, tout semble fini, alors que... le monde est vaste. C'est comme s'il ne voyait pas la possibilité de partir pour trouver une compagne ailleurs. Ce serait certes une décision forte à prendre, sûrement difficile dans cette société qui semble très familiale. Mais ça montre bien que, quelque part, les gens n'ont pas l'air si libres que ça.

La cacique est une sorte de prêtresse, de ce que je comprends ?

Et puis vient le sujet qui nous est présenté : l'esprision. Expression joliment tournée :) malgré ce qu'elle signifie. Ça sonne esprit. Excision. Prison. C'est glaçant.
Les femmes sont donc considérées comme impures avant qu'on leur ôte certains organes dont j'imagine bien la nature. Ambiance.
Ewan tombe des nues en découvrant de quoi il s'agit vraiment. Pour le coup, effectivement, s'il n'a pas eu de soeur, je peux comprendre qu'il ne connaisse pas les détails de la cérémonie. Malgré tout, il réalise très vite l'horreur. Tout de suite il est du côté de sa famille : peu lui importe la tradition, il ne voit que la souffrance et les risques que ça risque d'imposer à sa fille.
J'ai beaucoup aimé sa discussion avec Jolyn. Tout de suite il éprouve de l'inquiétude à son égard. A-t-elle subi ceci ? Est-ce que, du coup, il lui a fait mal sans jamais s'en rendre compte ? Heureusement non.

Et puis les parents se montrent très soudés. Ils ne veulent que le bien de leurs enfants, quitte à tout laisser derrière eux. C'est très courageux et très touchant. Chaque interaction entre eux est belle, on ne peut que compatir et les encourager.

Malgré tout, j'ai peur du voyage en mer. Je sens venir la catastrophe. Une tempête. Un naufrage. Des gens séparés... Le début des drames à venir.

Quoi qu'il en soit, tu as le chic pour nous plonger dans l'ambiance :). On partage les sentiments d'Ewan à chaque fois. Perso j'aimerai l'aider à emballer ses affaires, à prendre la fuite et surveiller la plage le temps que lui et sa famille se sauvent, juste au cas où ^^".

Je lirai la suite avec plaisir :)
Pour le moment, je ne m'attarde pas trop sur les tournures de phrases etc., j'imagine que tu repasseras dessus après le premier jet ? Sauf si je vois des choses étranges ou qui gênent la compréhension ^^

A très bientôt :)
Edouard PArle
Posté le 08/05/2024
Coucou Dzet !
Yes ça va ! Et oui, ça fait plaisir de reprendre un certain rythme (=
Effectivement, assez affreux le jeu de mot xD
Tu n'es pas la première à relever cet intérêt de la relation entre les frères. Pour être honnête, je ne pensais pas que Briennec serait aussi "intéressant". Mais c'est vrai que ce personnage apporte beaucoup d'éléments sur l'univers et la société où il vit et ses limites.
Pour la cacique, en gros c'est la cheffe du village (=
J'avoue, je suis assez fier de ma tournure^^ Oui, Ewan privilégie toujours l'humain à la tradition / aux règles... Content que ses échanges avec Jolyn soient touchants, je les ai un peu retravaillées grâce aux comms (=
La mer et ses dangers... Oui, on verra bien ce que ça donne mais ça risque en effet d'amener quelques problèmes à notre petite famille.
"Perso j'aimerai l'aider à emballer ses affaires, à prendre la fuite et surveiller la plage le temps que lui et sa famille se sauvent, juste au cas où ^^"." Trop bien ! Ton investissement fait plaisir !!
En effet, je reverrai tout ce qui est forme plus tard, merci beaucoup de ton retour, c'est exactement ce dont j'ai besoin (=
A bientôt !
Bleiz
Posté le 21/04/2024
Salut Edouard,

Petit commentaire pour marquer mon passage, j'ai encore beaucoup aimé ce chapitre. Je suis très prise par ton histoire en général, d'autant plus que le rêve d'Eden va se réaliser avant l'heure -enfin, je pense : ils vont se retrouver en terres inconnues, n'est-ce pas ? Je verrai bien. On sent bien la panique et l'urgence de la situation et d'ailleurs, j'ai lu le chapitre d'une traite. Je me dis juste que le passage sur l'esprision, son explication, pourrait être écrite un poil différemment... Je pense que je l'ai trouvé un peu trop directe, en fait. le passage où Jolyn dit qu'on enlève des organes, entre autres, je trouve que ç'aurait pu être dit autrement ? Enfin, préférence personnelle.

À bientôt :)
Edouard PArle
Posté le 22/04/2024
Coucou Bleiz !
Le rêve d'Edenn n'était peut-être pas si innocent en effet...
Tant mieux si tu as pu ressentir l'intensité du départ.
Hmmm je vois ce que tu veux dire mais comment aurais-je pu le dire autrement ? Je voulais une référence explicite à l'excision, comme c'est pas un sujet forcément hyper connu.
Merci de ton retour, toujours un plaisir !
A tout bientôt (=
Nightbringer
Posté le 11/04/2024
Coucou, c'est encore moi hihi :)
C'est drôle, car ton deuxième chapitre commence de façon assez rapide. Une phrase pour introduire, une phrase pour situer, et le récit commence. Habituellement, ce n'est pas ce que je préfère, et j'ai personnellement tendance à commencer soit par une description générale, un sentiment, quelque chose de plus grand ou de plus petit que le sujet avant de m'en approcher, soit par le vif du sujet, comme une réplique, ou une phrase d'action, mais qui est souvent également suivie d'un plus long paragraphe. Enfin bref, mais tout ça pour dire que dans le cas de ce chapitre, cela ne m'a pas du tout dérangée, et j'en étais presque étonnée haha :) Donc très bon début^^

Ensuite, tu introduis doucement, avec juste assez d'informations et de sentiments à l'équilibre, le quotidien de pêcheur qui revient avec le soleil. En relisant pour écrire ce commentaire, je me rends compte que deux de tes phrases à ce moment-là sonnent un peu comme une prolepse : “Déjà, il voyait le vent gonfler sa voile, ses rames battre les vagues, déjà il entendait les cris de ses camarades. Ce fut à ce moment que trois coups réguliers frappèrent à sa porte.” On remarque que, juste au moment où Ewan s'imagine retourner en mer, son frère l'empêche d'aller plus loin dans ses pensées, alors même qu'il vient pour lui annoncer ce qui va réellement empêcher l'aîné de rejoindre la saison de pêche. (En passant, j'aime beaucoup l'anaphore en “déjà, il...”)

Ensuite, petite remarque : “Ewannaël se redressa aussitôt un sourire aux lèvres, reconnaissant la signature de son frère. Il ne l’avait plus vu depuis plusieurs mois, se réjouissait d’avance de leur conversation. Briennec était son principal compagnon de pêche et devait venir pour préparer leurs prochains départs.”
Dans ce paragraphe tu es tout d'abord dans une phase d'écriture plongée dans l'esprit d'Ewan, traduisant ses pensées, mais la dernière phrase de ma citation sonne un peu trop “présentation narrative”, à mon avis... Aussi avec l'emploi du mot “principal”, qui fait très analytique, peu émotionnel... Et cela casse un peu le ressenti d'émotions que transmettent tes mots. Peut-être que je mettrais quelque chose comme “Briennec, son compagnon de pêche, devait venir pour [...].“
À part ça, j'aime beaucoup l'idée de “signature” au début du paragraphe^^.

“Cette entame de conversation, Ewannaël eut un léger pincement au cœur.” Je ne comprends pas bien le sens de cette phrase, n'y a-t-il pas une erreur dans le début ? J'ai l'impression qu'il doit manquer un mot...

Sinon sinon... ah oui, à nouveau, les dialogues sont plutôt bons, ce qui est loin d'être évident :) Il y a tout de même une réplique ou deux qui me dérangent un peu : “Ton bateau est-il en état de partir ? ” ; “Et ton matériel, est-il prêt ?” dans ces répliques-là, surtout la seconde, je trouve le ton un peu trop soutenu, d'autant plus si l'on garde en tête le fait que ce sont deux frères qui se parlent. Mais c'est toujours un compromis d'écrire du dialogue : comment sauver au mieux la langue et le réalisme à la fois ? Quel équilibre choisir ? Ici, la première phrase ne me dérange encore pas trop, en y repensant, peut-être enlever le “-il”, mais pas forcément... En revanche la seconde, je mettrais quelque chose de beaucoup plus concis, cela pourrait être même juste “Et toi ?”, afin de retourner la question à son frère. Mais ce n'est qu'une suggestion bien entendu :))

La discussion des deux frères tourne par la suite très vite au négatif, ce à quoi je ne m'attendais pas vraiment... En effet, j'avais plutôt l'impression que les deux frères étaient proches, au début du chapitre, Ewan est heureux de revoir son frère, mais on comprends ensuite que la situation a changé, et que Briennec ne peut s'empêcher d'en vouloir à son aîné de ce qu'il a obtenu.
Tout le passage depuis “À ces mots, le visage de Briennec s’assombrit. Son frère comprit qu’il venait de faire une gaffe.” jusqu'à là fin de la scène est très touchant. Je trouve cela particulièrement intéressant, parce que je n'en veux à aucun des deux frères, je les comprends tous les deux. Ewan ne peut se reprocher d'être heureux, et l'on ne peut pas en vouloir à Briennec parce qu'il regrette une vie perdue à jamais tandis qu'il voit les autres jouir de ce qu'il ne pourra plus obtenir.

Ensuite, deux petites remarques :
- “Elle veut que vous veniez la visiter avec toute ta famille.” J'ai eu l'impression que cela signifiait que le “vous” devait venir avec toute sa famille, donc que la famille n'était pas inclue dans le “vous”. Je ne sais pas ce qu'il en est grammaticalement, je n'ai pas plus investigué que ça, mais je mettrais plutôt quelque chose comme “Elle veut que vous veniez la visiter, toi et toute ta famille.”
- “Faè a déjà plusieurs mois, il est grand temps qu’elle soit purifiée des esprits impurs.” juste une petite et légère répétition entre “purifiée” et “impurs”. Ce n'est pas forcément très important, mais c'est dommage à mon goût, car un autre adjectif, à la place de l'un ou de l'autre, n'enlèverait aucune information, éviterait la répétition et pourrait même apporter une information supplémentaire ! :)

Le thème de l'excision est une idée très intéressante, et qui s'intègre bien au contexte. Je n'avais pas fait le lien avec l'excision avant d'en arriver aux explications de Jolyn, puis je me suis dit “tiens, j'ai dû mal lire le mot, ce devait être “excision” et pas “esprision”...” Mais après vérification, j'avais bien lu haha, mais la familiarité des deux termes n'est certainement pas un hasard... x)

Je n'ai pas grand chose à redire sur les scènes suivantes, elles sont vraiment très belles. Tu décris très bien les émotions des personnages, la rapidité des évènements, toutes ces décisions qui s'enchaînent, et cette situation qu'ils ne contrôlent plus, plus assez pour être en sécurité. Et la décision d'Ewan m'a surprise, avant de me paraître évidente. Une fuite, un basculement, une nouvelle vie. Tout cela est écrit à merveille^^

“Nous partons à la pêche.” ^^

“Chercher une pelle.” Waw. Juste waw. Haha, non vraiment c'est super beau, et ça m'a beaucoup touchée.

Deux dernières remarques (promis haha) :
- “Je dois maintenant déplier la voile, peux-tu rester près de ta sœur pour la rassurer ?” à nouveau, je trouve que cette réplique est un peu trop “littéraire” et soutenue pour un dialogue, surtout de père à fils... Les éléments qui, je pense, donnent cet impression sont le “maintenant” (et sa place dans la phrase surtout) et, dans la deuxième partie de la citation, l'inversion sujet-verbe. Je mettrais donc plutôt quelque chose qui se rapprocherait de “Je dois déplier la voile maintenant, est-ce que tu peux rester près de ta sœur pour la rassurer ?” Il serait aussi possible d'enlever le maintenant... Enfin je te laisse voir ce que tu en penses ;))
- “Quant à lui, Ewannaël demeura un instant immobile à fixer le rivage qu’il venait de quitter [...].” je trouve le début de la phrase un peu étrange, pour moi ce serait plutôt “Quand à Ewannaël, il demeura [...].” Voilà voilà^^

Et puis la fin est très belle, avec “Son regard quitta pour de bon cette terre qui avait été sienne. Cette terre perdue à tout jamais.” :) J'aime particulièrement le “qui avait été sienne“, qui présente cela comme un acte passé, et ce définitivement.

Encore une fois, j'apprécie ton style d'écriture, très fluide, très agréable à lire, et ai très hâte de découvrir la suite de ton histoire !^^

À tout bientôt :)
Edouard PArle
Posté le 11/04/2024
Re !
Un plaisir de lire un deuxième commentaire consécutif (=
Tu verras que j'ai pas mal varié les entrées en matière, pour le coup rentrer directement dedans me paraissait adapté. C'est le deuxième chapitre, celui qui lance véritablement l'intrigue...
Content que tu aies apprécié ces figures de style ! (bien inconscientes pour le coup xD)
"Aussi avec l'emploi du mot “principal”, qui fait très analytique, peu émotionnel... Et cela casse un peu le ressenti d'émotions que transmettent tes mots." tu as raison, je change ! De même pour les passages de dialogue que tu as relevé.
Je suis content que la tournure négative des événements soit surprenante. "Je trouve cela particulièrement intéressant, parce que je n'en veux à aucun des deux frères, je les comprends tous les deux." génial ! c'est vraiment pas évident de rendre Briennec nuancé alors qu'on le découvre seulement et qu'il montre de la jalousie.
Je suis d'accord pour le "purifié" "impur" mais je ne trouve pas de synonyme adéquat. Je suis preneur si tu as des propositions.
"Mais après vérification, j'avais bien lu haha, mais la familiarité des deux termes n'est certainement pas un hasard... x)" J'avoue que je suis content de ma trouvaille xD
"Et la décision d'Ewan m'a surprise, avant de me paraître évidente. Une fuite, un basculement, une nouvelle vie. Tout cela est écrit à merveille^^" Top !! J'ai pas mal hésité sur les raisons qui pouvaient pousser Ewan et les siens à partir, tant mieux si celle que j'ai choisi te paraît juste.
"“Nous partons à la pêche.” ^^

“Chercher une pelle.” Waw. Juste waw. Haha, non vraiment c'est super beau, et ça m'a beaucoup touchée." Mercii ❤
Bien vu pour les remarques ! En relisant, ça me paraît évident... Tout l'intérêt d'un regard extérieur (=
Oui, je voulais directement marquer la rupture avec la terre qu'ils quittent, pour montrer qu'on va vers autre chose.
Merci, je suis très touché par ton retour ! Tu as relevé plein de choses intéressantes (=
A très vite !
Nightbringer
Posté le 12/04/2024
Coucou :)

“c'est vraiment pas évident de rendre Briennec nuancé alors qu'on le découvre seulement et qu'il montre de la jalousie.” Oui, c'est vrai que, comme c'est la seule image que l'on a de lui, cela porte à ne pas l'apprécier, mais je l'ai personnellement trouvé assez touchant, et l'on voit qu'il n'a pas envie de confronter son frère. Il ne fait que réagir aux paroles de son aîné, qui le heurtent. D'ailleurs, c'est lui qui va ensuite changer de sujet pour clore la discussion.

“Je suis d'accord pour le "purifié" "impur" mais je ne trouve pas de synonyme adéquat.” Peut-être “qu’elle soit PROTÉGÉE des esprits impurs” ? Sinon, “qu’elle soit purifiée des esprits malveillants” ? Je ne sais pas ce qui sonne le mieux, personnellement je préfère la première version... :)

De rien !^^ Ça me fait plaisir si mon commentaire peut t'aider :))

Je file lire la suite haha^^
Edouard PArle
Posté le 12/04/2024
Content de lire ton retour sur Briennec (=
Merci de ta proposition, c'est vrai que c'est pas mal ! Je vais changer.
Oui, ça m'aide clairement ! D'autant que je suis en plein dans l'écriture de la suite (=
Hâte de te lire xD
Contesse
Posté le 07/04/2024
Coucou Edouard, c'est ta lectrice préférée (lol)

C'était un plaisir de me replonger dans cette histoire à l'ambiance si particulière. Je trouve que les descriptions des paysages, de l'ambiance, la lumière, les sensations (marcher sur la neige), et toutes les légendes et les croyances que tu introduis participent vraiment à créer une ambiance, un monde super immersif et qu'on imagine très bien, donc bravo pour ça ! (Bien joué sur l'explication fantastique des aurores boréales c'est très poétique !)
J'arrive pas encore à savoir si tous ces éléments fantastiques sont simplement des histoires que raconte Ewannael ou s'il s'agit d'éléments véridiques qui se déroulent vraiment dans ton histoire, et qui donc en font un récit fantastique ! Cette incertitude rend le récit encore plus mystérieux, puisqu'on hésite même sur son genre, c'est assez satisfaisant je trouve !

Le rituel de l'esprision est vraiment glaçant, en lisant je me suis dit "oh là là ça ressemble à l'excision" après Ewan a parlé d'esprits donc je me suis dit "OK c'est pas ça" puis Jolyn a expliqué ce que c'était et je me suis dit "Ah bah si lol" un bel ascenseur émotionnel ! C'est aussi très courageux et intéressant de traiter de ce sujet éminemment sensible et important dans un récit. Très intéressant aussi d'en parler dans un récit qui se place dans un univers plutôt inspiré des cultures nordiques, ça surprend et ça change !
Le lien qui est fait entre le folklore, les esprits et cette cérémonie aux conséquences très physiques et concrètes est très malin aussi (après je vais te dire je ne connais absolument pas les raisons qui sont invoquées de nos jours par les personnes qui pratiquent l'excision, peut-être que c'est similaire je ne sais pas).
J'ai trouvé très chouette que tu gardes cette tradition dans un milieu matriarcal, parce que ça permet de faire un vrai parallèle avec la véritable excision, qui malheureusement est pratiquée uniquement par des femmes.

La découverte de Ewannael est d'autant plus violente car effectivement, il ne pouvait pas savoir ce que c'était. Le fait qu'il croit sa femme immédiatement fait du bien aussi. Petit bémol : je trouve qu'il ne montre pas beaucoup de surprise ou de dégoût ou de choc quand sa femme lui révèle ce que c'est vraiment, alors que lui avait vraiment une vision très abstraite du truc. C'est pour ça que j'ai trouvé que sa réaction de tout quitter était vraiment très forte par rapport à sa réaction quand il apprend ce que c'est réellement, je sais pas si tu vois ce que je veux dire ? ^^ Ça fait un peu "Ah ok, c'est ça. Bon on va tout abandonner et fuir" tu vois ^^

En tout cas, j'ai hâte de voir ce qu'il va se passer pour notre petite famille et évidemment on prit pour que Faè échappe à l'esprision.

Quelques remarques sur la forme :
Une répétition qui a déjà été relevée je crois, sur les "tout en... participe présent" mais il y en a une autre quelques paragraphes plus loin, quand Briennec arrive : "Tout en parlant,..."

"aux rituels imposées par ses deux enfants." -> imposés*

"Brisés par cette affreuse nouvelle, Jolyn et Ewannaël s’étreignirent en pleurant." -> je trouve que c'est très général comme description et pour le coup, mettre tout ça dans une phrase ça fait très tragédie grecque, très Drama, je pense que tu gagnerais à rendre ce passage plus subtil peut-être mais c'est mon avis :)
"La fille qu’ils élevaient depuis plusieurs mois, qui avait grandi sous leurs yeux, allait leur être enlevée, risquer sa vie. " --> le risquer sa vie à la fin sonne bizarre dans la construction de cette phrase.

"— Je ne pourrai pas dire adieu à ton frère, ni-moi à ma mère." -> je n'ai pas compris cette phrase ? C'est pas plutôt "Tu* ne pourras pas dire adieu à ton* frère" ?

Sur ce, ce fut un plaisir, je te dis à bientôt pour la suite ;)
Edouard PArle
Posté le 07/04/2024
Coucou Conts !
Je suis content que l'ambiance nordique soit efficace et parvienne à immerger le lecteur. Je prévois de montrer pas mal d'autres endroits dans la suite du roman, j'espère que ce sera à la hauteur (=
Yes, le genre se construit au fur et à mesure, j'ai moi-même du mal à le définir après avoir écrit 8 chapitres xD
Ahah je ne pensais pas qu'il y aurait cet ascenseur émotionnel. Oui, j'avais très envie de parler de ce sujet encore très actuel. (mon stage avec les demandeurs d'asile m'a inspiré plusieurs thèmes de ce récit). Et oui, je trouvais ça intéressant de le réécrire en en gardant l'esprit. Les raisons de l'excision peuvent être multiples, j'ai choisi l'axe religieux/traditionnel mais il y en a d'autres.
Oui, cette scène mérite d'être un peu reboostée. Je vais sans doute ajouter un peu d'introspection voir des répliques.
En effet, peut-être que la scène de pleurs est pas forcément bienvenue, ou mérite du moins d'être un peu développée. Je vais regarder ça.
Bien vu pour les petites remarques.
Merci beaucoup de ton commentaire, c'est un plaisir de te lire !!
A bientôt (=
Contesse
Posté le 01/06/2024
Heeeey

Tu as bien raison de parler de ce sujet tellement important et souvent oublié. Effectivement je vois très bien en quoi ton travail a pu t'influencer là-dessus !
Ravie si mes remarques peuvent t'aider, à tout bientôt ;)
Arod29
Posté le 06/04/2024
Hello Edouard!

Un deuxième chapitre à l'image du premier. Tout en finesse et subtilité. Tes personnages sont attachants et l'ambiance est vraiment géniale.
Petite question, l'esprision, tu l'as inventé?
Petite remarque:
"tout en profitant des timides rayons de soleil. Tout en travaillant, il avait fermé..." La répétition de "Tout"
Merci et à bientôt
Edouard PArle
Posté le 07/04/2024
Coucou Arod !
Je suis ravi que tu trouves ce chapitre dans la lignée du premier ! J'espère te maintenir dans l'ambiance avec les prochains chapitres (=
Je me suis (beaucoup) inspiré de l'excision, qui est encore pratiquée dans plusieurs endroits dans le monde.
Merci de la remarque c'est corrigé !
A très vite (=
SagaLee06
Posté le 03/04/2024
Ce chapitre est comme le premier : il nous donne envie d'en savoir plus !
C'est incroyable ta facilité à faire ressentir les tensions dans tes mots, on arrive à saisir l'empressement de leur départ, et surtout on se pose beaucoup de question !
J'ai vraiment hâte de lire la suite !
Edouard PArle
Posté le 04/04/2024
Coucou Sagalee !
Ton retour est adorable, c'est hyper motivant à lire ! La suite arrive (=
Merci beaucoup !!
A très vite (=
MrOriendo
Posté le 03/04/2024
Hello Edouard !

Quand j'ai lu le titre "Esprision" de ce chapitre, je me suis dit qu'on allait finalement revenir à quelque-chose de fantastique. Je suis très agréablement surpris par ce deuxième chapitre, c'était très malin d'en faire la cérémonie qui pousse Ewan et sa petite famille au départ.
Une fois encore le chapitre est prenant, très bien écrit et l'on s'attache de plus en plus à ces personnages, on vit avec eux l'angoisse du départ.

Au plaisir,
Ori'
Edouard PArle
Posté le 04/04/2024
Coucou Ori !
Content de t'avoir surpris ahah. J'avoue que j'aime bien ce titre de chapitre (=
Merci beaucoup de ton retour !
A bientôt (=
Maëlys
Posté le 02/04/2024
J'aime beaucoup !! On est vraiment emporté dans l'ambiance nordique et glaciale, tu recrées très bien l'univers. Le couple est attachant (presque parfait même) et les enfants prometteurs, on se demande ce qui va leur arriver. La chute, la dernière phrase est très bien. (tu as juste oublié le "sa" avant "soeur" 5 paragraphes avant la fin)
hâte de lire la suite !
Edouard PArle
Posté le 04/04/2024
Coucou Maëlys !
Ca fait très plaisir de te voir par ici ! Content que ce début de roman te plaise (=
Merci de la petite remarque, la suite est là !
A bientôt (=
Vous lisez