De la violence naît la souffrance,
Et de la souffrance naît la violence,
C’est sans fin.
Parfois je rêve de le retrouver Lui,
De me pointer dans son repaire,
Lui faire payer tous ses méfaits.
Il y aurait du sang, tellement de sang,
Des torrents écarlates,
Coulant du sol jusqu’au plafond.
Partout, il y aurait du sang,
Semblable au mien qui n’a jamais coulé,
Mais c’était tout comme.
Mon pacifisme se fait la malle,
Pourtant je me suis toujours déclarée,
Farouche opposante,
A l’effroyable peine de mort.
Car qui sommes nous simples mortels,
Pour décider qui doit vivre ou mourir ?
Ma colère est légitime,
Mais part parfois à la dérive,
Me poussant ainsi à rêver,
De voir le monde entier brûler,
Pour sa lâche indifférence.
Il y aurait du sang, il y aurait des larmes,
Il y aurait des cendres.
Ce ne seraient pas les miens,
Mais ce serait tout comme.
Je constate que la prison ne sert à rien,
Laisse les violeurs en liberté,
Pour ne punir que des broutilles,
Qui ne plaisent guère aux plus puissants.
Pas même ne dissuade-t-elle qui que ce soit,
De commettre le moindre crime,
Les favorise même en son sein.
Mais au fond,
N’était-ce pas illusoire,
De penser rendre des gens meilleurs,
En les privant de droits humains ?
A chaque nouvelle annonce de victime,
Tout s’effondre.
Je n’en peux plus de savoir les enfants en danger,
Et tous ces yeux qui détournent le regard.
Le feu de la révolution coule dans mes veines,
Je ne rêve plus que le voir s’embraser.
Partout, il y a du sang,
Il y a des vies brisées, des douleurs insondables.
Des malheurs pas tout à fait miens,
Mais au fond c’est tout comme.
La société ne changera pas en un jour.
Sans Justice et faute de mieux,
Alors je hurle avec mes mots.
J’écris la rage et la douleur,
A qui voudra bien l’écouter.
Car pourquoi le patriarcat,
Pourquoi, pourquoi, pourquoi,
On n’en peut plus de tout ça.
Ne pouvant être réelle,
Ma vengeance,
Je la vis par procuration.
Des méchants de fictions,
Trucidés, écharpés,
Dans les livres, dans les films.
Partout, il y a du sang,
Il y a de la peur et des cœurs meurtris.
Ce ne sont pas les miens,
Mais au fond c’est tout comme.
De la violence naît la souffrance,
Et de la souffrance naît la violence,
C’est sans fin.
Qui osera rêver la paix ?