Lorna marchait tranquillement le long du haut grillage, dans la zone toxique, sous un perpétuel ciel couvert. De l’autre côté de la clôture s’étendait un immense terrain parsemé de moignons d’herbe sèche, au-delà duquel se tenait, entouré de la ville invisible de Phénix, le Dôme. Elle le regardait à chaque fois qu’elle passait. Il n’y avait pas grand-chose d’autre à regarder ; autour du lac, la végétation clairsemée continuait de flétrir, dévoilant chaque jour davantage le vieux cube de bitume faisant office d’entrepôt, qui, bientôt, se dresserait seul sur une parcelle de terre corrompue. La nature se dégarnissait encore à mesure qu’on avançait vers le point d’eau souillé, dans lequel quelques plantes mourantes se jetaient.
Lorsqu’elle atteignit la berge, Lorna constata qu’elle était seule, comme prévu. Alors, elle pénétra dans l’onde froide et trouble jusqu’à immerger totalement son corps et sa tête nus, et effectua vingt longueurs à distance raisonnable de la rive.
Quand elle eut regagné la terre ferme, elle sentit le martèlement pénible de l’infection urinaire qui la harcelait, et que son effort physique avait exacerbée.
Elle se dirigea vers le petit entrepôt ; elle avait calculé que sa courte session d’exercice clandestine lui laisserait amplement le temps d’aller ensuite s’y rincer, afin de se débarrasser des résidus gluants de plantes en décomposition probablement contaminés qui seraient restés collés à sa peau.
Après s’être séchée de sa douche d’eau claire, elle revint au lac et attendit, debout, s’efforçant de supporter sans bouger, mais non sans peine, l’inflammation de sa vessie. Elle avait affreusement envie de s’accroupir et de se plier en deux.
Un moment s’écoula avant qu’elle n’entendît des pas approcher. Du coin de l’œil, elle put identifier Andrea. Celui-ci pouffa lorsqu’il arriva à sa hauteur. « T’as encore pris de l’avance pour nous faire croire que t’es plus forte que tout le monde ? »
L’adolescente ne répondit pas, impassible, concentrée.
Les autres arrivèrent progressivement, dont Maude, qui vint se placer près de Lorna, et Stan, l’entraîneur. Tous étaient entièrement dévêtus, selon les règles de l’exercice. « Tu devrais sérieusement penser à te raser le crâne si tu ne veux pas d’ennuis inutiles », glissa la nouvelle arrivante à sa camarade. A cette remarque, Lorna répliqua avec un sourire de défi.
« Allez, faites-moi dix longueurs. Et cette fois, jusqu’au tronc, là-bas », lança l’instructeur en montrant du doigt un arbre sombre au fût brisé par la pourriture, gisant sur la rive et dont la chute avait plongé les branchages dépouillés dans l’eau. Le végétal mort délimitait une plus grande distance à parcourir que les échauffements des cours précédents. « Et, Lorna, pas la peine de faire exprès d’aller moins vite. » Aucun mensonge ne pouvait plus le tromper quant à la raison pour laquelle sa disciple avait si souvent les cheveux mouillés avant le début des entraînements, et qu’elle était, les mêmes jours, apparemment présente avant tout le monde.
Bien sûr, elle savait que pénétrer dans ce secteur en dehors des horaires d’exercice était formellement défendu aux individus mineurs, et Stan s’était empressé de lui rappeler que, si ce n’était pas la sanction qu’elle craignait, elle devait prendre conscience du danger accru que cela représentait pour sa santé. Comme si notre santé à tous n’était pas déjà surexposée. Ceux qui survivent sont les plus résistants, et les plus résistants sont ceux qui se sont le plus entraînés. Et, de toute façon, c’est soit mourir de ne pas être allé assez loin, soit mourir d’avoir essayé ; je préfère crever de mes propres actions qu’à cause de règles qui m’auront empêchée d’exploiter mes capacités de survie jusqu’au bout, avait-elle pensé comme seule réponse au discours banal qu’il ne lui avait tenu que par formalité.
Car, ayant pu constater qu’il ne lui avait jamais fait payer ses entorses au règlement, elle sut qu’il comprenait. Qu’il comprenait son schéma de pensée, ou bien qu’il était inutile et contreproductif de punir quelqu’un qui se mettait lui-même en toute conscience potentiellement en danger, et qui était incurablement persuadé d’avoir les meilleures raisons de le faire — il connaissait le caractère buté de Lorna. Dans les deux cas, il lui fichait plus ou moins la paix.
Les jeunes gens dénudés entrèrent dans l’eau et, chacun sur sa ligne, effectuèrent les allers-retours imposés. Sans surprise, Lorna fut la première à être revenue.
Il leur fut ensuite demandé de couvrir quelques longueurs en crawl plus rapidement, avant d’entamer un tournoi de course qui clôturerait la séance. « Chaque course opposera deux d’entre vous et consistera en un aller jusqu’au même tronc que tout à l’heure », annonça Stan en indiquant encore une fois l’arbre déchu, avant d’expliquer le principe de déroulement de la compétition. Puis il balaya sa dizaine d’élèves du regard dans l’attente d’éventuelles questions, et, après quelques secondes de silence, partit se positionner au niveau de la limite d’arrivée, à la place de l’arbitre.
Lorna ne tenait plus en place. Elle était si excitée qu’elle avait l’impression que ses membres étaient à chaque instant sur le point d’échapper à son contrôle et de sauter en toutes directions. La course qu’elle allait devoir entamer incessamment l’éloignait du moment qu’elle attendait tout en l’en rapprochant, ce qui ne faisait qu’attiser son impatience.
Lorsqu’enfin le signal fut donné aux deux des derniers compétiteurs de se lancer, son effervescence la propulsa vers une victoire dont elle n’avait pas douté un seul instant.
« Lorna gagne ! », annonça Stan d’une voix forte. Quand l’adolescente fut hors de l’eau, un affaiblissement passager, provoqué par la fourniture d’un effort bref et intense de sa part, atténua un court moment ses ardeurs.
Sur le chemin du retour vers le point de départ, longeant le lac, elle jubila à l’entente des conclusions de l’entraîneur : « Course finale : Lorna contre Andrea. »
Alors que sa fréquence respiratoire avait nettement décru, et à mesure qu’elle se rapprochait de son prochain adversaire, la fébrilité de l’imminence du duel la gagna de nouveau, et son rythme cardiaque accéléra derechef. Elle commençait à fatiguer, mais il en était de même pour Andrea ; la situation restait donc équitable en termes de ressources individuelles. Il n’y avait plus qu’à voir lequel d’entre eux était le plus résistant.
Une fois arrivée près de son rival, la jeune femme se contraignit à utiliser les quelques minutes de pause qui lui étaient imposées avant que tous deux ne dussent retourner dans l’eau, à leur plus grand enthousiasme. Leurs regards se croisaient rarement ; ils n’avaient pas besoin de cela pour savoir le défi qu’ils se lançaient, ainsi que la puissance de la volonté de défaire l’autre qui habitait chacun.
Ils se mirent en position pour le départ.
« Pas trop fatiguée, Lorna ? lança l’un, provocateur.
— Jamais pour toi, mon grand, renvoya l’autre, tout aussi insolente.
— Allez ! » Au signal de Stan, les deux adolescents s’élancèrent.
Par sa vision périphérique, Lorna pouvait situer son émule : il menait de peu la course. Cependant, elle ne s’en inquiéta pas ; son exaltation grandissait à mesure qu’ils réduisaient la distance les séparant de la ligne d’arrivée, et, bientôt, le corps et l’esprit enflammés, elle se sentit invincible ; elle fut presque sûre d’avoir dépassé Andrea juste avant de franchir la ligne fictive d’arbitrage. Mais la vraie course commençait enfin.
Ils continuèrent d’avancer à toute vitesse, sans se soucier des interpellations de Stan, qu’ils entendaient par intermittence.
Ses bras et ses jambes se déchaînaient ; son cœur allait exploser mais c’était plus fort qu’elle.
Elle ne savait plus depuis combien de temps elle nageait, quand elle eut soudain l’impression de pénétrer dans un milieu plus épais et visqueux ; ce fut sa méfiance instinctive qui la força à s’arrêter net, plus que l’effort supplémentaire qu’il fallait faire pour venir à bout de cette bouillasse. Elle se dépêtra précipitamment de la masse et dressa la tête à l’air libre, essoufflée.
Elle regarda autour d’elle afin de se localiser ; elle était déjà venue jusqu’ici, et elle était certaine que cette chose n’y était pas.
« Lorna, reviens ici tout de suite !!! » La voix tonnante de Stan, bien que lointaine, tira Lorna de ses considérations. Cette dernière se retourna et vit Andrea à l’arrêt, plus loin derrière elle.
Il semblait qu’elle avait gagné.
Leur instructeur attendit que les jeunes réfractaires fussent sortis de l’eau pour les réprimander sévèrement sur leur inconscience, et leur annoncer qu’ils étaient interdits d’entraînement pendant trois semaines. « Aucun vainqueur pour ce tournoi. C’est tout ce que vous avez gagné. »
Lorna eût préféré bénéficier d’un point de vue extérieur afin de déterminer si elle avait bien été la première à franchir la ligne d’arrivée, mais la performance qu’elle avait démontrée en allant plus loin qu’Andrea représentait un triomphe qui compensait largement ce doute. D’après lui, il avait aussi fait face à cet amas mucilagineux à cause duquel elle avait dû stopper sa course, seulement rien ne lui prouvait qu’il disait vrai ; et le fait était qu’elle était arrivée plus loin. Elle ne se priva donc pas de lui manifester sa victoire, ce qui le mit hors de lui.
En plaçant ses cheveux mouillés derrière ses oreilles, Lorna sentit quelque chose de gluant qu’elle prit entre ses doigts. Stan les somma de rentrer chez eux tandis qu’elle examinait l’échantillon ; peut-être une algue, qui, pour sûr, empestait. Elle la jeta dans le lac, presque consternée.
Quand l’adolescente revint au vestiaire après s’être rincé les cheveux et le corps pour la deuxième fois, les autres étaient déjà toutes parties. Elle se sécha comme le lui permit sa serviette humide, remit celle-ci sur sa patère, puis se dirigea vers la sortie de l’entrepôt. Une gêne aiguë avait de nouveau envahi son appareil urinaire.
Lorsqu’elle ouvrit la lourde porte donnant sur l’extérieur, Andrea apparut et fonça sur elle sans crier gare, l’obligeant à reculer.
Il avait planté son regard dans celui de Lorna, et, alors qu’il continuait d’avancer, agrippa ses cheveux, ce qui la perturba un instant et permit à l’adolescent de la retourner de force, de sorte qu’elle heurta de face le mur du fond de la salle. Elle sentait l’érection du jeune homme contre ses fesses. Me raser le crâne… Je devrais peut-être y penser, ouais. Alors, il lâcha sa tignasse pour appuyer sa propre tête contre celle de sa rivale, plaquant durement la joue de celle-ci contre le béton, et crocheta ses membres supérieurs avec son avant-bras droit. De sa main libre, il prit son pénis, avec lequel il entreprit de sonder l’entrejambe de la jeune femme. Elle s’efforçait de lui rendre la tâche plus ardue, fessier contracté, bassin incliné vers l’avant et jambes fermées ; cependant cette technique ne serait efficace que peu de temps.
Aussi, Lorna contracta brusquement ses muscles brachiaux, exerçant, à la façon d’une branche que l’on casserait sur son genou, un effet de levier de part et d’autre de l’avant-bras de son adversaire. L’intervention arracha un râle de douleur à ce dernier, et le poussa à relâcher assez sa prise pour que l’adolescente pût se retourner vivement, et bloquer entre son bras droit et son corps le membre blessé de son opposant. Elle attrapa une poignée de ses cheveux courts — mais pas rasés — de son autre main, et, simultanément, les tira violemment vers le bas, enfonça l’épaule de son assaillant pour le déstabiliser, et faucha sa jambe la plus proche. Un grognement jaillit de sa gorge alors qu’il se faisait entraîner au sol.
Elle se retrouva sur lui et l’enfourcha en un éclair ; il lui décocha un coup droit dans la mâchoire qu’elle ne réussit pas à esquiver totalement. Il commençait à se redresser, prêt à la renverser, quand elle le poussa brutalement aux épaules et le plaqua au sol.
C’est alors que, non sans effort, elle bloqua les jambes d’Andrea en plaçant les genoux à terre au niveau de ses hanches, et les pieds sous l’intérieur de ses cuisses. Elle ne réussit pas à maîtriser complètement son bras fonctionnel, mais elle pouvait l’empêcher d’agir en le saisissant fermement ; elle laissa l’autre hors de ses préoccupations, plus parce qu’il eût été inutile de l’immobiliser que pour se moquer de l’individu à qui il appartenait.
Ainsi, maintenant tant bien que mal le poignet gauche du jeune homme maté, elle bougea le bassin jusqu’à ce que sa vulve fût en contact avec le gland d’Andrea, puis, s’aidant de sa main disponible, fondit sur son phallus.
La friction qui sollicitait les parois du vagin de Lorna à chaque aller et retour était rude, toutefois elle avait appris à la supporter et à ne pas céder à l’envie de lubrifier son sexe à l’aide de salive ; elle ne devait laisser transparaître aucune faille que l’autre pourrait exploiter dans l’objectif éventuel de l’asservir.
Elle dominait. En temps normal, elle aurait progressivement aimé ce rapport ; elle pouvait largement passer outre le dur et douloureux contact du dallage avec ses genoux, cependant la cystite la brûlait de l’intérieur et ne lui permettait pas d’autre sensation dans la zone où le mal sévissait. Ce n’était nullement agréable, mais il fallait saper la motivation de la résistance. Et, pour cela, il fallait aller jusqu’au bout. Continuer jusqu’à ce qu’il n’en pût plus, quoi que cela signifiât.
Alors elle montait et descendait, sans douceur, sans trêve possible, accélérant la cadence au fur et à mesure.
Leurs regards se transperçaient infatigablement. Le visage crispé d’Andrea traduisait la frustration, la colère, la douleur de son bras et l’irritation de son organe génital dans celui de Lorna. Cette dernière, quant à elle, maintenait un masque inexpressif.
Un moment de lutte passa pour chacun avant que les partenaires rivaux ne sentissent que les frottements entre leurs sexes se faisaient de moins en moins rugueux ; en réaction à ceux-ci, le corps de la jeune femme commençait à produire des sécrétions lubrifiantes afin de la soulager. Le désagrément essentiel persistait néanmoins.
Bientôt, Andrea commença, dans les limites physiques que Lorna lui imposait, à mouvoir son bassin en des va-et-vient de plus en plus convulsifs. Il essayait parfois de libérer son bras en vue d’acquérir une quelconque emprise sur elle, mais elle renforçait alors sa poigne.
Elle ne s’autorisa pas le soulagement moral qui poignit en elle lorsqu’elle sentit que la fin approchait. Elle se releva juste avant qu’Andrea n’éjaculât ; elle ne souhaitait absolument pas prendre le risque de tomber enceinte.
Une fois debout, elle jeta un dernier regard à l’adolescent encore allongé et couvert de son sperme, et partit sans cérémonie.
Ils étaient devenus de plus en plus violents entre eux à mesure qu’ils avaient grandi. Jusqu’ici, ils s’étaient trouvés en moyenne à égalité, et cela ne convenait ni à l’un, ni à l’autre ; alors, ils s’affrontaient toujours plus au mépris de leurs règles de jeu tacites.
Lorna trouvait qu’Andrea était un partenaire idéal sur un certain nombre de points, ce qui valait à celui-ci l’attention qu’elle lui portait. Néanmoins, c’était un dominant, comme elle ; or, il n’y avait de place que pour un seul individu de cette nature dans une relation. Paradoxalement, elle appréciait grandement ce trait de caractère chez lui également ; il faisait de lui un combattant, un survivant. Et ce monde n’était fait pour personne d’autre que des survivants.
Mais elle devait le soumettre à elle.
Et, aujourd’hui, il commencerait peut-être à comprendre que c’était elle qui le dominait.
« Tu restes ici et tu prends ton traitement tant que tu n’es pas totalement guérie, c’est tout. Arrête de faire l’enfant. » Lorna n’avait plus la force de tenir tête à sa mère.
Elle était parfaitement capable de continuer à suivre les entraînements et les cours tout en se rétablissant ; il fallait qu’elle habituât son corps à des conditions de plus en plus extrêmes si elle voulait avoir toutes les chances de son côté pour survivre. Elle traversait simplement l’étape inévitable au cours de laquelle il était crucial de combattre la tentation de l’abandon.
Il était trop facile de légitimer sa faiblesse et d’y céder en prétextant que le repos était la meilleure solution ; la meilleure sur le coup, peut-être, mais à long terme, la chose la plus optimale à faire était de persévérer dans ses efforts pour ne pas laisser la maladie prendre le contrôle. Car, dans une situation où la nourriture viendrait à manquer, où l’environnement se montrerait encore plus agressif, où les vies humaines elles-mêmes se seraient raréfiées, on ne pourrait compter que sur sa propre solidité, et il n’y aurait plus le temps de se reposer pour une quelconque blessure ou affection.
Et, à Phénix, elle en était persuadée, cette situation allait finir par s’imposer à un moment ou à un autre, quoi qu’en dissent les autres. Il ne fallait donc pas se laisser aller.
Mais sa mère avait trouvé ses fréquentes visites aux toilettes et l’aspect particulièrement tendu qu’elle arborait ces derniers temps suspects — cela signifiait qu’elle devait travailler encore à montrer le moins de signes de faiblesse possibles traduisant sa souffrance ; néanmoins, elle n’eût pu rendre indétectable le dernier symptôme en date qu’était la fièvre, que sa mère n’avait évidemment pas non plus manqué de remarquer. Elle l’avait alors emmenée voir un médecin, qui lui avait prescrit un traitement médicamenteux et du repos. Et, si cela se révélait nécessaire, elle était prête à garder sa fille enfermée comme elle lui avait fait voir le spécialiste de santé, c’est-à-dire de force. Et Lorna savait que la matrone était, encore maintenant, plus forte qu’elle.
Elle savait également que si elle ne prenait pas le remède qui lui avait été ordonné, la sournoise l’intégrerait à sa nourriture et mettrait tout en œuvre pour lui bloquer l’accès au garde-manger ; si elle ne voulait pas l’ingérer, elle ne mangerait pas. Problème résolu.
C’est ainsi que Lorna passa de longues et ennuyeuses semaines de convalescence à la casemate sous-terraine familiale, durant lesquelles le manque d’occupation révéla sa souffrance plus souvent que lorsqu’elle avait maintenu ses activités habituelles, et la rendit plus difficilement supportable.
Un soir, son père rentra d’une journée de travail à la forge porteur d’une nouvelle particulière : il s’était vu proposer par le Centre de Recherche du Dôme de participer à une étude en tant que sujet d’expérience, ce qu’il avait perçu comme une chance et accepté de bon cœur. Il fallait encore qu’il passât un examen médical pour valider sa collaboration au projet, néanmoins, au vu de sa santé de fer, il prit cette condition comme faisant simplement partie de la procédure.
La communauté était ce qu’il y avait de plus important à ses yeux — il faisait d’ailleurs parfois passer l’intérêt général avant celui de sa propre famille —, et il mettait toutes ses capacités au service de celle-ci. Elle prodiguait soutien et protection, permettait diversité et progrès… bref, elle augmentait les chances de survie des individus qui la composaient, d’où la valeur qu’il lui accordait.
Le père de Lorna faisait partie des piliers de certaines associations visant à défendre et améliorer le bien-être de tous, aussi bien en tant que président du syndicat de la forge, où il était employé, que membre de La Force de l’Union, destinée à soutenir les plus faibles dans de multiples domaines ; il participait régulièrement à toutes sortes d’actions sociales ; et il était toujours prêt à apporter son aide à qui en avait besoin. Il était connu de tous les Phénéans comme un fervent serviteur de son prochain, et de son peuple en général.
Ainsi, avec ce que lui offrait le centre de recherche, il avait l’opportunité de permettre une vie plus facile et confortable à ses semblables, en participant à l’accroissement des connaissances à propos de la Source, encore si mystérieuse.
Vraisemblablement, les émissions sourcières avaient, sans intervention humaine, des effets bénéfiques sur les sols dans un rayon proche autour de la Source. En effet, ce rayon définissait la seule fraction de terres qui étaient fertile.
D’où la naissance du projet, qui visait à démontrer ou infirmer l’hypothèse selon laquelle ces émissions agissaient similairement sur les humains.
Considérant le peu d’informations dont on disposait sur la nature et le fonctionnement de l’entité, les risques de blessure — bénigne ou critique — lors d’une exposition directe à ses radiations restaient incalculables, et ne laissaient personne trop téméraire.
Les seules exploitations de ce puissant foyer consistaient à acheminer son énergie dans des canalisations, afin d’apporter de la chaleur dans la forge et les casemates, et d’alimenter un système de filtrage d’eau ainsi que certains appareillages du Centre, ceci en passant par des processus de conversion énergétique approximatifs. Mais personne n’était jamais en contact direct avec son essence brute.
Tout cela ne faisait qu’accroître l’honneur que cela représentait pour le paternel de Lorna d’apporter sa contribution au progrès collectif, et il estimait par ailleurs qu’il était plus naturel qu’un individu aussi robuste que lui remplît cette tâche, plutôt que quelqu’un de constitution plus fragile qui en supporterait moins bien les conditions ; la communauté courrait alors un plus grand risque de perdre un élément, et le processus d’être interrompu ou biaisé, et donc d’une moindre utilité.
Lorna craignait pour la vie de son père, mais comprenait et approuvait son choix. Mourir de ne pas être allé assez loin, ou mourir d’avoir essayé. Et puis, ce n’était pas comme si quelqu’un pouvait l’empêcher de faire ce qu’il voulait — pour cela, elle eût aimé être à sa place.
Le soir où elle apprit cette nouvelle, une petite voix lui avait également soufflé que cela constituait un moyen d’en savoir enfin plus sur cette Source… Pour cela aussi, elle l’enviait ; ce n’était pas comme si elle n’était pas prête à risquer sa vie à l’instar de son aîné.
Alors, elle n’avait pas manqué de lui demander avidement s’il pouvait l’emmener au Dôme une fois sa guérison accomplie. Elle avait évidemment pris l’habitude de ne pas trop s’intéresser à ce bâtiment bien gardé, renfermant la chose la plus importante et la plus obscure de Phénix, mais, maintenant qu’une telle opportunité se présentait, sa curiosité, d’autant plus excitée par contraste avec l’ennui qu’elle vivait à ce moment-là, la rattrapait. Elle voulait voir de ses propres yeux à quoi ressemblait la Source.
La jeune femme ne fut pas étonnée, bien que déçue malgré tout, de voir son père refuser, arguant de l’interdiction légale, bien connue de tous, de pénétrer dans l’enceinte du Dôme si l’on n’y avait pas été expressément autorisé — ce qui concernait la grande majorité des citadins —, de celle d’y faire accéder un mineur, et surtout, évoquant les dangers potentiels que, personnellement, il ne voulait en aucun cas faire prendre à sa progéniture. Tout ce qu’il put lui promettre fut de lui décrire son expérience à venir de la manière la plus détaillée possible.
Ainsi, peu de temps après, il put commencer à relater ses premières expéditions au Dôme à sa petite famille.
Il y eut d’abord le contrôle médical que les postulants durent passer, afin de s’assurer qu’ils étaient en état de supporter les futurs tests. Ils s’étaient présentés aux portes du Centre, qui se trouvaient au bout du sentier qui sillonnait les cultures entourant l’infrastructure.
Lorsqu’on les avait fait entrer, ils s’étaient trouvés face à un large couloir qu’on leur fit emprunter. À l’intérieur de l’édifice, tout était blanc — les murs, les hauts plafonds, le sol, la tuyauterie, l’éclairage des néons. Au bout du corridor, ils avaient pénétré dans une coursive plus étroite qui suivait la forme circulaire de la base du Dôme, et avaient marché pendant ce qu’il lui avait semblé être une éternité. Puis, après avoir bifurqué à plusieurs intersections, les volontaires avaient été installés dans une salle d’attente, et conduits tour à tour à la visite médicale.
Il s’écoula plusieurs semaines avant qu’un envoyé ne lui apportât les résultats de ses analyses, accompagnés d’un courrier du Centre confirmant sa collaboration au projet. Plusieurs semaines au cours desquelles Lorna put franchir de nouveau la trappe d’entrée du foyer familial sans que sa génitrice ne la suivît de près dans le but de la protéger férocement de sa liberté.
Ainsi, à bout de patience, elle put enfin reprendre les cours et les entraînements, mais, à compter du début de la période d’expérimentation, elle était toujours rentrée avant son père afin de ne pas risquer de manquer une miette de ses récits.
« On a dû se déshabiller complètement, et ils nous ont emmenés à la salle centrale du Dôme, commença-t-il le soir de la première journée du programme. C’est un endroit immense, circulaire, avec des plateformes le long des parois, et ça sur plusieurs étages ; je ne sais plus par lequel on est arrivé, mais de là où on était, on ne voyait que ce gigantesque bulbe noir métallique, au milieu.
— La Source ?! demanda Lorna, trépignant d’impatience.
— J’y viens, répondit son père avec un sourire compréhensif. On nous a ensuite séparés et emmenés chacun dans une des alcôves qu’il y avait le long du mur de la salle.
— Qu’est-ce qu’il y avait dedans ?
— Rien ; pas même une chaise. Mais j’avais la place d’y circuler, et même de m’allonger de tout mon long. Une fois que j’étais à l’intérieur, ils m’ont enfermé en faisant coulisser un grand panneau noir devant l’ouverture ; je me suis retrouvé dans l’obscurité totale. »
Cela rappelait à la jeune auditrice un exercice par lequel elle était passée en entraînement de Survie en Milieu Sauvage, qui consistait à rester enfermé dans une caisse, seul et sans lumière ni ressource autre que celles de l’organisme, pendant plusieurs heures, voire un ou plusieurs jours. Eh bien, voilà des conditions auxquelles une telle mise en situation pouvait préparer ; à ceci près qu’apprendre à endurer l’inconfort inhérent aux dimensions de la caisse ne semblait pas nécessaire ici. « Dix minutes après, ils m’ont fait sortir. »
Il expliqua ensuite que les scientifiques avaient préalablement pratiqué, dans le dôme noir, en face de chaque cellule destinée à recevoir un cobaye, une ouverture, et disposé par-dessus un conduit télescopique. Lors des expériences, ce dernier était déployé jusqu’à la cellule correspondante, la recouvrant exactement, et ses volets obturateurs ouverts, pour enfin irradier des rayons de la Source la petite pièce, alors close par sa large porte coulissante.
Ces portes avaient été conçues pour limiter le passage de la lumière, fonction assurée à niveau variable selon l’opacité qu’on leur affectait. Cependant, le matériau constituant les portes-écrans n’avait pas été pensé pour filtrer les ondes sourcières qui n’étaient pas lumineuses, pour cause d’une trop grande ignorance au sujet de ces insaisissables rayonnements.
Ainsi, pour la première phase d’expérience, l’absorbance des portes avait été réglée au maximum. Les chercheurs avaient en effet projeté d’observer d’abord la réaction des sujets aux ondes inconnues seules, avant de permettre le passage de la lumière à une intensité progressive les mois suivants, et, de cette manière, déceler l’existence d’un possible effet combiné des deux types d’émissions et analyser les différentes composantes de cet effet.
« Maintenant, il reste exposé pendant des heures, et il n’a rien, toujours aucun effet secondaire. Ça semble être le cas pour les autres aussi. » Lorna se sentait assez déconcertée par cet état de fait. « Il n’y a aucun effet tout court, en fait. »
Cela faisait un mois que les expériences avaient débuté. Elles savaient bien l’une comme l’autre qu’il était possible que le temps pût contredire ces conclusions, tant le lendemain que des années plus tard ; c’est pourquoi Maude ne réagit pas à cette déclaration, et elles continuèrent leur trajet.
Puis, vint un moment où la jeune femme jusque-là muette brisa le silence :
« Je ne peux pas continuer. » Lorna fronça les sourcils, tirée de ses pensées par cette phrase inattendue.
« Hein ?
— J’ai du mal à supporter tout ça. Physiquement.
— Maude…
— Non, je suis en train de te dire que mon corps commence à me lâcher.
— Comment ça ?
— Il m’arrive de plus en plus souvent des trucs pas normaux… Régulièrement, je crache du sang, j’ai des nausées violentes, la plupart du temps suivies de vomissements… Mais le pire, c’est quand je me retrouve avec une main, un bras ou une jambe paralysés, ou plusieurs membres en même temps ; et ça fait horriblement mal. Je t’avais parlé de cette fois où je me suis réveillée, incapable de bouger la moindre partie de mon corps. Eh bien, ça continue. Avec mes parents, on pense que c’est à cause d’une substance que j’aurais ingérée pendant un exercice de mithridatisation, qui aurait provoqué des cas similaires, voire la mort pour certains. »
Lorna était partagée ; voulait-elle vraiment s’attarder sur le fait que son amie ne lui parlait que maintenant de sa situation aggravée ? Il n’était nullement nécessaire d’insister sur la vigueur dont celle-ci avait toujours manqué par rapport à ses congénères du même âge, et d’évoquer par-là la possibilité évidente que la rudesse du monde eût un jour précocement raison d’elle.
« Tu peux arrêter les entraînements un moment. » Lorna s’était décidée à parler, mais les mots qu’elle venait de prononcer lui inspiraient plus de mépris que de raison. Qu’est-ce qu’ils avaient, tous, à ne pas vouloir se battre ? « De toute façon, tout ça est fait pour qu’on puisse…
— Quand je serai partie, la question ne se posera plus.
— Partie ? Qu’est-ce que tu racontes ?
— Que j’arrête les entraînements ou pas, ça ne changera rien au fait que la pollution gagne du terrain ; et, si Phénix y survit, ce sont les gens faibles comme moi qui seront touchés à coup s… » Une quinte de toux caverneuse l’interrompit soudainement, si puissante qu’elle crut qu’elle allait régurgiter. Elle se courba alors vers le sol, pour ne cracher finalement que de la salive. Quelques longues minutes plus tard, la crise prit fin. Les mains appuyées sur ses genoux, elle attendit d’avoir repris son souffle et de s’être calmée pour se relever. Elle s’essuya les yeux et la bouche du revers de la main, avant de reprendre.
« J’ai lutté jusque-là, mais aujourd’hui, je vois bien mes propres limites. Toi, tu peux encore compter sur la Source, mais pour moi, ce n’est plus la peine. J’aurai peut-être de meilleures chances de survie dans le Néant.
— Quoi ?!
— Peut-être qu’il y a quelque chose, au-delà de ce qu’on a pu voir.
— Des gens sont morts pour être allés trop loin, des gens parmi les plus résistants et les mieux préparés ; comment est-ce que tu peux penser que toi, tu pourrais faire mieux qu’eux ? Oui, tu risques ta vie de manière plus probable que d’autres en restant ici, mais s’aventurer dans le Néant, c’est carrément du suicide, et tu le sais très bien, donc en partant, tu ne ferais qu’abandonner.
— C’est en restant ici que j’abandonnerais. Et puis, ça fait longtemps que plus personne n’est allé explorer le Néant ; peut-être que ça a changé.
— Ouais, ça doit être pire — si c’est possible. »
Maude se tut quelques secondes, agacée.
« Écoute, reprit-elle sur un ton sec, toi, tu fonces toujours la tête la première pour être la meilleure, parce que ton corps te le permet. En ce qui me concerne, je préfère aller tenter ma chance ailleurs, quitte à y laisser ma peau, plutôt que rester ici à ne rien faire d’autre que me regarder mourir à petit feu. » Cette phrase, ne retentissant que trop dans l’esprit de Lorna, lui interdit d’argumenter plus avant.
Environ deux semaines plus tard, Maude fut emmenée par ses parents à la maison de soins, suite à une perte de connaissance. Il s’avéra qu’elle était atteinte de ce que les guérisseurs pensaient être une grippe. Une épidémie commençait alors à se propager, et toucha également Lorna peu de temps après, qui se retrouva alitée à quelques mètres de son amie.
Maude n’était pas venue à son chevet — du moins Lorna ne s’en souvenait-elle pas, contrairement aux fréquentes visites de ses propres tuteurs. À partir du moment où l’adolescente tenace fut en état de lever la tête, elle se mit à regarder régulièrement dans sa direction ; jamais elle ne la vit bouger.
Une nuit, alors que les médecins avaient éteint toutes les lumières du dortoir depuis de longues heures, et que la maladie avait relâché assez de son emprise pour permettre à son esprit de se concentrer un minimum, Lorna se remit à penser à cette discussion qu’elle avait eue avec Maude. Mais elle tournait en rond ; comme toutes les fois où elle y avait pensé au cours des dernières semaines, l’aboutissement était qu’elle ne voyait aucune issue.
D’un côté, à Phénix, la pollution commençait à grignoter les cultures et pourrissait l’environnement. De l’autre, dans le Néant, elle n’avait même plus rien, ou presque, à grignoter ou empoisonner — si elle n’en remplissait pas l’atmosphère. Et puis, Maude était si vulnérable ; si quelqu’un était capable de survivre là-bas, ce n’était certainement pas elle.
Elle reste, elle meurt. Elle part, elle meurt.
Lorna respectait son choix, pourtant elle continuait de trouver absurde qu’elle allât se risquer dans le Néant, qui portait ce nom pour une bonne raison. L’idée lointaine de partir avec elle, qu’elle pourrait l’aider, qu’il existait peut-être un endroit plus clément quelque part, lui passa par la tête ; néanmoins elle ne put que la laisser glisser, l’empêchant de prendre racine.
Dans le fond, elle pensait que ce monde était régi par la loi du plus fort, et qu’il était donc logique, et même normal, que Maude ne pût survivre. Le fait qu’elle était particulièrement attachée à elle ne changeait rien à cela ; elle ne pouvait pas l’aider face à un environnement aussi hostile. Elle ne pouvait pas la sauver. Et elle savait que son amie connaissait sa façon de penser.
La fin indéniable et naturelle était donc que la jeune femme chétive allait mourir prématurément dans tous les cas. Mais Lorna avait malgré tout du mal à l’accepter.
Alors elle eut une idée.
Maude pourrait attendre la fin de la série d’expériences du Centre ; si les résultats concluaient à un effet bénéfique des émissions sourcières sur les humains, elle pourrait peut-être compter là-dessus pour s’en sortir.
Sans plus attendre, elle sauta de sous ses draps et traversa l’allée séparant les deux rangées de lits.
« Maude… Maude ! » l’interpella-t-elle en chuchotant tant que faire se put quand elle fut à côté d’elle. N’ayant obtenu aucune réaction, elle secoua sans précaution une de ses épaules. « Maude, réveille-toi ! » Pas de réponse du corps mou. Sans réfléchir, elle lui assena une claque. Toujours rien. Elle alla coller une oreille contre son sternum. « Putain, Maude… »
Et, sur ces mots, elle courut chercher un guérisseur.
La lueur diurne éclairait le dortoir de sa teinte grisâtre depuis plusieurs heures désormais, et Lorna avait toujours le regard fixé sur la couche vide, assise sur son matelas.
Une simple grippe. Elle eût dû s’y attendre.
Plus tard dans la matinée, son père vint la chercher. Lorsqu’il apprit la mort de Maude, il posa une main chaude et compatissante sur l’épaule de sa fille.
Puis ils se mirent en route pour la demeure familiale.
Pendant qu’ils marchaient, avant même qu’il prît la parole, un sourire radieux se dessina sur le visage de l’homme. « Ta mère est enceinte. » La nouvelle n’accrocha pas l’attention de l’adolescente. « D’ailleurs, continua le paternel, je suis sûr que c’est grâce aux radiations ; comme ton rétablissement. » Ces mots-là, en revanche, lui firent lever la tête.
« Qu’est-ce que tu veux dire ? lui demanda-t-elle, intriguée.
— Eh bien, je pense que le rayonnement que je reçois de la Source est en quelque sorte stocké dans mon corps, et que je le réémets. De cette façon, toi et ta mère, vous bénéficiez aussi de ses effets… vivifiants, tu vois ? »
Lorna était sceptique quant à cette conjecture.
J'avais ton texte dans ma PàL depuis quelques temps, intriguée par son thème et sa brève présentation. On est plongés dans une ambiance assez angoissante, froide et mystérieuse. Les codes de cet univers nous échappent et on a envie de savoir de quoi il en retourne, tout en sentant planer une menace. Cette Source et ses conséquences encore incertaines, objet des recherches du père de Lorna ; les expériences inquiétantes auxquelles il se livre au Dôme, la étrange à laquelle elle a eu affaire lors de la course dans l'eau ; Maude qui est souffrante... l'atmosphère est oppressante, presque suffocante pour garder l'image de l'eau, et on a envie de comprendre.
Quelques bricoles au fil de ma lecture : à "Lorna, reviens ici tout de suite !!!" pour moi le ton passe très bien sans avoir besoin de mettre trois points d'exclamation. Et un peu plus loin, "accélérant la cadence au fur et à mesure." je pense que "au fur et à mesure" n'est pas nécessaire, déjà présent dans l'idée d'accélérer la cadence. Aussi dans "à ses semblables, en participant à l’accroissement des connaissances à propos de la Source, encore si mystérieuse. | Vraisemblablement, les émissions" Un peu redite je trouve entre "semblables" et "vraisemblablement" à deux lignes.
Sinon, j'imagine que c'est voulu, mais j'ai eu l'impression d'un style assez froid, très peu émotif. Sans doute en lien avec le caractère de Lorna, que je trouve cynique et assez dure. Même détachée par moments, notamment lors de cette scène très, très épouvante avec Andrea où on reste dans ses actions, sa défense, son attaque, avec une écriture scientifique, presque chirurgicale dans la précision des membres et mouvements, mais vraiment peu de ressenti. Bref elle semble habituée à un gros détachement, et on sent chez elle ce côté "loi du plus fort" évoqué comme loi de cet univers.
Je suis curieuse de la tournure que va prendre ton histoire avec tout ça.
A une prochaine, donc !
Merci beaucoup pour ce long commentaire !
En effet le ton était intentionnel…
Je suis ravie que l’histoire attise ta curiosité, et te souhaite bonne lecture pour la suite !