Amandrille voulait voir le ciel. À ce moment même, elle aurait pu être en train de contempler la lumière de l’aube qui s’étendait sur la vallée, tandis que les premiers rayons du soleil peinaient à se faufiler entre les hauts sommets des Montagnes Calleuses. Malheureusement, son père était, tout comme elle, un grand matinal. Doublé d’un couche-tard, comme elle avait pu le constater plusieurs fois à ses dépends en essayant de s’éclipser au milieu de la nuit. Lorsqu’il la surprenait – depuis la cuisine alors qu’elle tentait de s’échapper par les douves, ou depuis le salon de stratégie quand elle désescaladait à main nue la paroi de la grande salle – il avait toujours approximativement les mêmes mots en guise de bonsoir ou de bonjour :
– Ma fille ! Puisque tu es levée, vas donc patrouiller du côté du vieux Montgraw.
La jeune naine abandonnait alors toute discrétion pour s’enfoncer, en traînant des pieds, dans les profondeurs de la Caverne Clapotante, sachant bien que toute tentative de négociation serait vaine. Malgré cet obstacle paternel infatigable, aux narines et aux oreilles aussi alertes que lorsqu’elles ne débordaient pas encore de poils gris, Amandrille essayait d’assister au moins deux fois par semaine aux levers de soleil. Elle se faufilait à la surface par un boyau sinueux, puis arrivait dans une baume qui s’ouvrait directement sur l’herbe de la vallée. Assise sur un rocher, à l’extrême limite de son monde, là où elle ne sentait plus la protection de la paroi au-dessus de sa tête mais où le souffle rassurant de la grotte se faisait encore sentir contre son dos nu, elle attendait que le jour se lève en se promettant de rester encore plus longtemps que la fois précédente. Et lorsque le premier rayon venait fendre la vallée grise d’un sillon vert et jaune si vif, ses yeux s’emplissaient de larmes. Clignant des paupières, prise en tenaille entre douleur et fascination, elle essayait de ne pas rater une miette de ce spectacle tandis que plantes et objets autour d’elle s’animaient, retrouvant vie et couleur au passage de cette lame de lumière qui rampait vers elle.
La veille, pour la première fois, et malgré la luminosité qui lui brûlait les yeux, elle était parvenue à les garder légèrement entrouverts pour voir le rayon arriver jusqu’à son rocher, et l’escalader avec aisance et régularité pour se hisser jusqu’à ses côtés. Complètement éblouie, mais hypnotisée par cette présence plus proche que jamais, elle avait été assez étourdie pour se dire qu’enfin, elle avait dompté le soleil. Elle avait tendu le bras pour faire grimper le rayon sur le dos de sa main, comme elle l’aurait fait avec une timide turcule des abysses. Le temps s’était suspendu tandis qu’elle contemplait, à travers la très mince ouverture qu’elle parvenait à maintenir entre ses paupières, cette rencontre folle, inattendue. Ce premier contact direct entre le soleil et sa peau. Elle avait poussé un petit rire, puis un cri bref. Ça brûlait ! Ramenant vivement sa main contre son torse, c’est les yeux fermés que, complètement éblouie et étourdie, elle avait pu regagner l’obscurité et la fraîcheur de sa caverne.
Cette habitude qu’elle avait de monter à la surface le matin lui valait d’avoir la peau la plus sombre de tout le Poste de Garde Nord de la caverne, et elle avait dû entendre au moins une fois chacune des blagues que l’on puisse faire à ce sujet. Manifestement, aucun autre nain des profondeurs n’avait eu l’idée farfelue d’aller risquer sa vue pour un motif aussi futile qu’aller admirer le jour. S’ils savaient à quelle folie elle s’était prêtée avec ce rayon de soleil…
La jeune naine soupira en frottant plusieurs fois le dos de sa main droite, tout en continuant d’arpenter d’un pas sûr les larges galeries qui s’enfonçaient vers les salles les plus profondes de la caverne. Pour aujourd’hui, c’était raté. Elle n’avait même pas quitté sa chambre lorsque la voix de son père l’avait atteint, depuis l’étage inférieur.
– J’entends que tu t’habilles en même temps que moi, ma fille ! Descends-donc vite voir ce qui se trame du côté de Desreum, on m’a dit qu’il était agité depuis hier matin. Ne t’approche pas du lac, jette juste un œil depuis le plafond de la salle. Je regroupe quelques hommes et tu nous retrouves après le boyau inondé pour nous faire ton rapport. Sois prudente.
Amandrille était une bonne éclaireuse. Son ouïe n’était pas excellente mais sa vision nocturne était exceptionnelle, sa présence discrète, et en la regardant escalader une paroi, on aurait cru la voir ramper sur un sol plat. Elle aurait pu avoir un poste officiel si elle avait été plus assidue, plus persévérante. Son père lui avait reproché de laisser certains camarades moins doués la surpasser à force de travail et d’ambition. Alors, on lui refilait quelques tournées par-ci par-là, à l’heure où la plupart des éclaireurs dormaient, et ça lui allait très bien comme ça. Elle n’avait pas envie de se rendre indispensable auprès des siens, comme c’était le cas pour son père. Non. Elle ne voulait pas une raison de plus d’être enchaînée à cet endroit. Incapable de supporter la lumière du jour, ni la chaleur du soleil. C’était à se demander de qui cette grotte était-elle la prison.
Arrivée à proximité du point de rendez-vous fixé par son père, Amandrille s’élança tête en avant, mains et pieds de part et d’autre du boyau pour le parcourir sans toucher l’eau qui avait envahi toute sa moitié basse. Puis, la galerie s’élargissant à nouveau, elle se rétablit les deux pieds au sol avec une grimace. Accroupie à côté du petit cours d’eau qui rejoignait plus bas le grand lac derrière lequel était enfermé Desreum, elle plongea dans l’eau sa main douloureuse.
Depuis la veille au matin, elle cachait la blessure qui lui vaudrait des surnoms bien pires que ceux inspirés par sa couleur de peau, et qui achèverait de convaincre son père de lui interdire ses sorties au petit matin : une brûlure s’étalant de son majeur à son poignet, qui formait une longue trace brune en forme de goutte.
Arrachant à contre-coeur sa main à l’eau fraîche, elle reprit son chemin et arriva à une séparation entre deux galeries. La première suivait le cours d’eau jusqu’à un lac. La seconde, beaucoup plus petite, partait vers le haut. En y montant, on pouvait aller observer trois des grandes salles les plus profondes de la Caverne Clapotante depuis des trous creusés dans leurs plafonds. C’est ce chemin étroit et difficile d’accès qu’elle devait emprunter. Après un saut du double de sa hauteur, elle s’accrocha au plafond de la grotte de la seule force de ses mains, puis ramena ses pieds nus contre la paroi, où ils s’agrippèrent également. Ainsi plaquée contre la pierre froide, et grâce au teint gris de sa peau, plus foncée que de nature, elle se confondait entièrement avec la roche. Prudente, elle s’engagea dans l’étroiture avec lenteur, privilégiant un déplacement des plus silencieux. Grâce au liquide épais et huileux que les nains des profondeurs sécrétaient lorsqu’ils entraient en contact avec la pierre, elle glissait et progressait sans bruit dans ce goulot vertical au diamètre guère plus grand que celui de son crâne. Et c’était une bonne chose : son père lui avait dit que Desreum était agité, et même si c’était chose fréquente avec lui, il ne lui filait pas moins la trouille. Elle préférait qu’il ne la remarque pas approcher.
Elle déboucha au bout de quelques minutes sur une galerie plus large et longue de plusieurs centaines de mètres qui servait de poste d’observation. Sous ses pieds, trois grandes salles situées les unes à la suite des autres étaient reliées par des galeries noyées. Il y a à peine quelques mois, elle tenait encore debout dans ce couloir naturel, et c’est à peine penchée qu’elle se rendit jusqu’à un des trous aménagés dans le sol. En s’y penchant, elle pouvait voir la première salle, qui accueillait après un éboulis les berges noires d’un grand lac souterrain. Le sol de la seconde salle était, pour sa part, complètement inondé. Les nains des profondeurs pouvaient la traverser par la paroi, en escalade horizontale, pour atteindre les petites fenêtres – les appeler des miradors serait plus juste – qui donnaient sur la troisième et dernière salle de l’enfilade, et sur son terrible occupant. C’est par ces ouvertures que, de temps en temps, le bataillon nord des nains des profondeurs devait décocher quelques flèches à Desreum pour calmer ses ardeurs. Jamais Amandrille n’était allée jusque là. Les quelques fois où elle avait pu observer Desreum, c’était depuis le dernier des trois trous au sol du poste d’observation où elle se tenait actuellement, et il se trouvait alors très loin en contrebas. Depuis cette ouverture étroite, au centre du plafond de la salle, elle était incontestablement hors de sa portée. Et elle ne souhaitait vraiment pas l’approcher davantage.
Suspendue par les pieds, la tête en bas, Amandrille avait observé chacune des trois grandes salles, s’attardant plusieurs minutes sur la dernière. Une plage argileuse agrémentée de quelques piliers et stalactites, les contours arrondis du lac souterrain, le décor étaient le même, jour après jour. Rien n’y bougeait. Si Desreum était agité hier, il devait être en train de payer pour son acte de folie, à moitié mort de fatigue dans un recoin exigu, hors de sa ligne de mire. Elle hésita un moment à parcourir le plafond pour le dénicher, afin de pouvoir faire un exposé de la situation plus précis, puis y renonça. Elle ne tenait pas à passer pour une éclaireuse brave et méticuleuse. De plus, son père l’avait enjoint à la prudence, ce qui n’était pas commun chez lui.
D’une traction, elle ramena ses mains entre ses deux pieds et se hissa dans le poste d’observation, prête à aller faire son rapport. RAS. Rien à signaler. Pour changer…
De retour dans l’étroiture, elle entreprit toujours aussi silencieusement la redescente. Aussi, malgré son ouïe tout à fait médiocre, elle entendit tout de suite qu’il y avait du mouvement dans la galerie inférieure. Elle s’immobilisa, tendant l’oreille aux quelques cliquetis métalliques familiers et aux frottements de cuir, étonnée que l’escouade de son père puisse faire autant de raffut. Elle dénombrait à la louche une dizaine de carquois pour une trentaine d’hommes. Deux escouades ?
Intriguée et même un peu inquiète, elle progressa encore plus lentement. Elle jugea qu’elle devrait rejoindre la galerie au moment même du passage des troupes naines, et espérait pouvoir les surprendre sans se faire repérer. Son père était si fier de ses apparitions soudaines ; si, en débouchant du plafond, elle pouvait atterrir juste devant son nez sans qu’il l’ait sentie venir, ce serait une sacré victoire sur les sens affûtés du commandant !
Mais alors qu’elle arrivait au bas du puits étroit, elle prit soudainement conscience de deux choses qui, dès le premier coup d’oreille, n’auraient pas échappé à son paternel. Le bruit de mouvement ne provenait pas de l’amont de la galerie, mais de l’aval. Quoi qui approche, cela venait du lac. Et elle pouvait maintenant percevoir le lent souffle d’une respiration. Une respiration faible. Une seule respiration.
À un petit mètre du plafond de la galerie, Amandrille s’immobilisa complètement. Le bruit d’une centaine de flèches qui s’entrechoquaient était encore là, de plus en plus proches. Des centaines de flèches, mais une seule respiration. Qu’est-ce que cela signifiait ? Y avait-il un blessé dans la troupe, qui serait alors plus bruyant que les autres ?
Le bruit s’approchait, par intermittence, s’arrêtant parfois plusieurs secondes. Amandrille avait maintenant la certitude que ce n’était pas normal. À chaque fois que la chose se rapprochait en peu plus, elle se disait qu’il fallait qu’elle se sorte d’ici tant qu’elle le pouvait. Amandrille avait encore le temps de gagner la galerie, puis de parcourir en un instant les quelques mètres qui la séparaient du boyau inondé, dans lequel elle serait en sécurité. De plus, lorsqu’elle rampait contre la paroi, elle était presque invisible ; seul un de ses semblables, un nain des profondeurs, serait capable de la repérer.
La peur au ventre, Amandrille jeta un œil à la galerie. Elle était vide, du moins jusqu’au coude qu’elle esquissait, quelques mètres en aval. C’était le moment ou jamais.
De gestes longs et réguliers, elle étirait ses membres pour ramper sur les murs de la galerie, en direction du boyau noyé. Elle progressait rapidement, poussée par l’adrénaline, quand le bruit des centaines de flèches se réveilla. Elles s’entrechoquèrent plus vite encore, manifestement soumises à un rythme de course. La respiration profonde qu’elle entendait se fit plus rauque, plus haletante. Le bruit allait la rattraper. Sans se retourner, Amandrille se décrocha de la paroi, sauta sur ses pieds et se mit à courir. Elle voyait l’entrée du boyau se rapprocher, mais elle savait qu’elle n’y arriverait pas. Le bruit derrière elle avançait très vite. Beaucoup trop vite pour qu'il puisse s'agir d'un nain. Et le raffut que cette chose faisait en raclant tous les murs de la galerie n’aurait pas même pu être reproduit par une armée entière.
Amandrille avait entendu venir le coup, mais n’était pas préparée à sa violence pour autant. Elle fut projetée à terre par la masse qui venait de s’abattre sur son dos. Alors qu’elle essayait de ramper, une patte trois fois plus large que son corps vint bloquer sa progression. En criant, elle constata que de part et d’autre de ses épaules, deux griffes sales s’enfonçaient dans l’argile du sol. La patte sur elle relâcha un instant la pression, tout en lui donnant une impulsion de côté, de manière à ce que la petite naine pivote sur le dos, puis elle fut à nouveau immobilisée. Mais cette fois, elle était face à son poursuivant.
Elle n’avait pas voulu y croire, mais c’était bien lui, ici. Comment avait-il fait pour traverser la deuxième salle, entièrement couverte d’eau ? Elle n’avait pas vraiment assez d’imagination pour tenter de répondre à cette question, étant donné la situation dans laquelle elle se trouvait actuellement. Plus vulnérable qu’une turcule entre les pattes d’une chauve-souris, elle se contentait d’utiliser toute la force de son mental pour ne pas mourir de peur devant la gueule entrouverte de Desreum.
D’instinct, Amandrille essayait encore de reculer. Lui laissant une certaine marge de manœuvre, ne la retenant parfois que d’un coin de patte ou d’un bout de griffe, comme un chat joueur, Desreum l’observait. De toute l’intensité de ses yeux jaunes, dont les seules pupilles faisaient la taille d’un poing. Ayant reculé jusqu’à la paroi, Amandrille était parvenu à se redresser, et à récupérer un peu son souffle. La patte de Desreum était posée uniquement sur ses jambes, mais à elle seule elle lui interdisait tout mouvement. Le visage de la naine était face à la gueule haletante, qui dégageait un souffle brûlant à peine supportable. Heureusement, cela fait des milliers d’années qu’elle ne crache plus de feu, se répétait-elle pour tenter de se rassurer.
Jusqu’à cet instant, tout ce qu’elle avait pu apercevoir de Desreum, depuis le plafond de la troisième salle, c’était le bout de sa queue rouge, ou une oreille couleur sable dépassant d’une tanière, très loin en contrebas. Et elle n’avait jamais voulu en voir davantage. Des cinq pensionnaires sous leur responsabilité, Desreum était celui qui conservait, après quinze mille ans de captivité et de jeûne, le plus d’énergie et de révolte. Les légendes disaient que, du temps où il régnait en maître sur les déserts volcaniques de l’ancien monde, il avait tué plus d’hommes que tous les dragons des plaines réunis.
Aujourd’hui, face à lui, minuscule devant ce corps pourtant si affaibli, elle n’osait imaginer qu’il aurait pu être encore plus puissant qu’à l’heure actuelle. Ses dents, même cassées, faisaient la longueur d’un mollet. Son corps était transpercé de pointes de flèches, qu’il n’avait pas toutes pu retirer de sa carcasse épaisse et sinueuse, et en raclant contre les parois de la grotte, beaucoup de ses blessures s’étaient remises à saigner. Un épais liquide noir semblait ruisseler entre chacune des écailles de son corps, et malgré cela, le regard qu’il continuait à planter dans celui d’Amandrille ne faiblissait pas. Comment avait-il fait pour la voir ? Les dragons du désert sont complètement aveugles dans l’obscurité. Pourtant, il l’avait repéré sans peine.
Semblant avoir retrouvé son souffle, le dragon ferma sa gueule un instant. Puis, alors qu’Amandrille se demandait si elle devait se préparer à être gobée d’un seul morceau ou transpercée par une griffe gigantesque, elle fut surprise par le cri puissant que poussa Desrum à ce moment-là. C’était un long cri fluctuant, qui ressemblait à une complainte complexe.
Lorsqu’il se tût enfin, et malgré les échos assourdissants qui persistaient à agresser ses oreilles bourdonnantes, Amandrille distingua des bruits de pas rapides, qui s’approchaient. Elle compris qu’en entendant le rugissement du dragon, les troupes de son père avaient accéléré le pas, abandonnant toute discrétion. Si seulement elle arrivait à gagner un peu de temps, elle ne servirait peut-être pas de repas au dragon aujourd’hui.
Portant à nouveau attention à ce corps meurtri face à elle, et se remémorant les légendes terrifiantes du temps où Desreum était à la surface, elle se mit à lui parler, jouant le tout pour le tout :
– Je comprends ce que tu ressens, articula-t-elle difficilement. Moi aussi, le soleil me manque, souvent. Même si je ne l’ai jamais vu, à part sur les quelques images du dehors que mon oncle me ramène.
Amandrille regarda le dragon, qui la regarda en retour, et elle eut l’étrange impression qu’il l’avait comprise. Un plissement de ses yeux à peine perceptible et un sifflement plaintif dans sa narine l’encouragèrent à poursuivre, malgré les sanglots qui lui brouillaient la voix :
– Je sais que pour toi, ça doit être encore plus dur. Mais tu comprends, moi, je ne l’ai jamais vu. Je veux pas mourir avant de l’avoir vu. Je voudrais juste une fois voir le bleu du ciel.
Le dragon avança sa gueule, et se mit à renifler bruyamment les cheveux, puis le visage d’Amandrille. Terrifiée à l’idée qu’il inspectait peut-être la qualité de son casse-croûte, elle ferma les yeux. Sentant la truffe sèche et chaude s’agiter contre sa joue, et inspirer à plusieurs reprises, elle ferma les yeux encore plus fort lorsqu’elle la sentit descendre le long de son bras droit, puis jusqu’à sa main, où elle s’arrêta. Posée sur le dos de sa main, juste à l’endroit où sa blessure était encore douloureuse, brûlante, la truffe du dragon inspirait, encore et encore. Dix fois, vingt fois. Elle y était encore lorsque la jeune naine entendit que ses semblables débouchaient les uns après les autres dans la galerie, et que les premières flèches fendirent les airs en direction du dragon. Avant de battre en retraite, ce dernier posa une dernière fois sa truffe contre le front d’Amandrille, et à cet instant une vive douleur traversa tout son crâne. Mais cette désagréable sensation avait déjà disparu un instant plus tard, alors qu’une main – et non pas une patte griffue – se referma sur son bras et la secoua. À côté d’elle, la voix de son père s’affola :
– Amandrille, Amandrille ! Tu vas bien ? Tu es blessée ? Tout va bien maintenant, on est là !
En effet, le dragon avait reculé devant les nains armés. Elle n’était plus en danger. Elle pouvait rouvrir les yeux. Rouvrir les yeux. Sauf qu’elle avait déjà les yeux ouverts.
Amandrille ouvrit et ferma ses yeux, encore et encore, elle les frotta, les ouvrit et les ferma à nouveau. Elle était paniquée. Pour la première fois de sa vie, elle était dans l’obscurité totale – et elle n’y voyait rien.
Je ne suis pas habituée à lire de la fantasy. J'ai tout de suite apprécié ton personnage principal. Le début m'a fait sourire.
Le dragon est une bonne surprise.
La dernière phrase est intrigante. Je lirai la suite.
Merci beaucoup pour ta curiosité et pour ton regard. Je pense remanier un peu ce chapitre donc ça m'aide bien d'avoir ce retour sur ce qui fonctionne bien :)
Bonnes lectures et bonne écriture !
j'ai lu ce premier chapitre car j'ai déjà été intriguée par le titre (qui est top, ça donne vraiment envie de lire l'histoire). J'ai été contente d'avoir cédé à ma curiosité car ça m'a rappelé les séries de dragon que je lisais plus jeune, et que visiblement j'aime toujours autant malgré mon grand âge. Le chapitre en tout cas est super, ça donne envie d'en savoir plus et de continuer la lecture. C'est sûr qu'il pose bien le contexte.
Le perso d'Amandrille m'a beaucoup plus aussi, ça promet un chouette développement pour la suite.
Commentaire pas très constructif, je ne suis pas certaine que ça aide beaucoup, mais je voulais juste encourager et apporter mon soutien car cette histoire le mérite. Bon courage :)
Bonne lecture et bonne écriture à toi !
Quelle chouette début ! Tu as une plume fluide et agréable et c'est un plaisir à lire.
Le personnage d'Amandrille est original et attachant. C'est vraiment intéressant d'avoir pour héroïne une jeune fille naine, ça change de tous ces héros ou héroïnes parfait.es !
Si je dois pinailler, je dirai que, pour la jeunesse, le début du chapitre peut paraître un peu long et explicatif. Au lieu de raconter tout cela, tu pourrais simplement montrer un dialogue entre Amandrille et son père qui reprendrait ces éléments. Sans avoir besoin de les expliquer, le lecteur comprendrait son comportement et cela poserait les jalons pour la suite.
J'ai beaucoup aimé le face à face avec le dragon. J'étais complètement dans la scène et je me demande quel va être son lien avec le dragon !
Au plaisir !
Mak'
En effet ce premier chapitre me laisse perplexe à chaque fois que je le relis, et cette piste que tu proposes pour l'alléger me semble très intéressante, je la garde en tête !
Alors je dessine très mal mais j'ai de la chance d'avoir un ami graphiste très doué qui a réalisé ma couverture, je lui transmettrai le message ça lui fera plaisir :)
Je trouve ce début passionnant. On se prend tout de suite d'affection pour Amandrille, ce petit personnage inhabituelle aux aspirations fantasques pour son peuple de nains des profondeurs. Tu prends ton temps pour décrire un univers et une société complexes et surprenants, qui nous donnent envie d'en savoir davantage. J'aime beaucoup la première prise de contact entre la naine et le dragon. On sent qu'ils ont d'ores et déjà beaucoup de choses à se dire, même s'ils ne parlent pas la même langue.
J'ai hâte de lire la suite, bravo pour ce chapitre en tout cas !
A bientôt
Merci pour ta lecture et ton retour encourageant :)
Je suis contente de savoir qu'on peut sentir ce petit lien naissant entre Amandrille et le dragon, derrière la frayeur qu'il lui inspire.
Je prend en compte ta remarque, au plaisir de te recroiser bientôt ici ou du côté de Bell ;)
Voici des petites remarques, à voir si c'est utile pour améliorer le texte ou non:
Le bruit derrière elle avançait trop vite. Beaucoup plus vite que ce qu’un nain, même un nain champion de course, pourrait le faire. --> j'ai un peu bugé sur la phrase avec "pourrait le faire", je me disais peut-être: Le bruit derrière elle avançait trop vite, beaucoup plus vite qu’un nain, même un nain champion de course. (mais à toi de voir, c'est plus pour exemplifier mon idée que je note une phrase refaite)
Elle n’avait pas vraiment assez d’imagination pour tenter de répondre à cette question, étant donné la situation dans laquelle elle se trouvait actuellement. --> si c'est à cause de la situation qu'elle n'a plus d'imagination, peut-être plutot mettre "Elle n'avait plus assez d'imagination (..)" ?
Sinon (désolé si c'est juste moi qui ai mal lu) mais quand on voit Desreum, j'ai de la peine à imaginer que c'est un dragon au bon moment et ça m'a sorti un poil de l'histoire (genre 3 secondes c'est pas bien grave) ; je trouve trop bien qu'on ne sache pas au début par contre ! on se demande qui c'est, ça encourage à lire ! et qu'on découvre d'abord sa patte puis son oeil, trop bien ! Mais j'aurais eu besoin de savoir direct après que c'était un dragon pour mieux me représenter la scène =) c'est peut-être personnel
C'est bien parti en tout cas !
Je vais reprendre la tournure de ces phrases et réfléchir au moment opportun pour révéler la nature de Desreum, car en me relisant je vois que j'ai voulu laisser un mystère là-dessus sans marquer de temps fort sur son éclaircissement, ça manque. Merci de l'avoir souligné !
Bonne lecture et bonne écriture !
Des descriptions comme je les aimes, un début d'histoire intriguant.
juste une faute de frappe, je pense "Le temps s’eétait suspendu".
Et cette phrase ci "Elle compris qu’en entendant le dragon hurler, les troupes de son père a forcé l’allure, faisant fi de la discrétion"
Si je peux me permettre, je l'aurais tourner d'avantage comme ceci: Elle comprit qu'en entendant le rugissement du dragon, les troupes de son père avaient accéléré le pas, abandonnant toute discrétion.
Si tu as une suite, je veux bien continuer les aventures d' Amandrille.
Au plaisir !
Bonnes lectures et bonne écriture