Les étoiles. Combien en voyez-vous ? Regardez mieux. Regardez plus longtemps. Plongez parmi elles. Réduisez votre présence. Assourdissez-la. De plus en plus, elles apparaissent. De plus en plus, elles se dévoilent telles qu’elles sont.
Sous leur présence, la flaque d’eau d’une journée, éphémère, se transforme en un gouffre infini. Un trou dans la réalité. Un portail dont on ne revient pas, piégé entre les originelles et les reflets ; lesquelles sont les vraies ?
Cela n’importe plus, maintenant que vous y êtes.
Que vous les regardiez ou non, que vous les remarquiez ou non, elles ont toujours été là.
À vue d’œil l’univers s’étend, il s’expand perpétuellement, et personne n’ose voir. Mais à présent, vous ne pouvez plus détourner le regard de cette fabuleuse et spectaculaire sidération. Vous perdez pied, à la fois aspiré et repoussé. À présent, vous êtes dans la conscience. Aigüe, tranchante. Sans plan ni référentiel. Sans constellation.
Votre corps est toujours là, planté au milieu des champs humains. Mais votre esprit, lui, est, à jamais, perdu dans les étoiles.