Il était 16h30 et Joséphine attendait à une table au fond du café avec un verre de whisky. Elle était extrêmement tendue et regardait fébrilement alternativement sa montre et l’entrée de l’établissement. Marthe finit par la rejoindre au bout de longue minutes ;
— J’ai fait aussi vite que j’ai pu. Par contre, je suis entre deux cours ; je ne pourrai pas rester très longtemps. Un thé s’il te plait André ! ajouta-t-elle en interpellant le tenancier.
— Merci d’être venue, il faut vraiment que je te raconte… murmura Joséphine en se rongeant les ongles.
— Tu es restée très évasive au téléphone. Dis-moi ce qui t’a mis dans cet état.
— C’est Monsieur Leroy… Attends je commence depuis le début. J’ai rouvert boutique tout à l’heure après la pause déjeuner, et j'arrangeais la vitrine pour l’arrivée de la nouvelle saison. J’ai Madame Petitjean qui est passé pour un conseil d’entretien, mais l’après-midi a été plutôt calme. Jusqu’à l’arrivée de Monsieur Leroy. Le ruban de son nouveau chapeau s’était partiellement décousu, et il passait pour une retouche. Déjà là, il avait des tics de visage ; il clignait étrangement des yeux, et il se grattait beaucoup la tempe gauche. J’ai fait la réparation pendant qu’il attendait en magasin, j’en ai eu pour un petit quart d’heure. Et quand je suis allée lui rendre… J’ai d’abord cru qu’il s’était gratté jusqu’au sang, à l’orée des cheveux. J’étais sur le point de lui faire remarquer quand j’ai réalisé que ce n’était pas du sang que je voyais, mais une matière noire, volubile, mouvante, sous sa peau…. J’étais tétanisée. Il a prit son chapeau et est parti, je t’ai appelé juste après. Marthe… Monsieur Leroy n’est pas humain, c’est une créature avec un masque humain ! chuchotta-t-elle, hystérique.
— Joséphine, je crois que tu es à bout, dit doucement Marthe en prenant la main de son amie. Il s’est passé des choses étranges dernièrement, et ton imagination a pris le pas sur ta raison. Je te crois quand tu me racontes ce que tu as vu, mais je pense que c’est ton imagination qui te joue des tours. Tu as besoin de repos, tu te tues à la tâche à ta boutique, tu la tiens seule et tu travailles beaucoup trop.
— Mais pourtant, c’était si réel…
— Je m’inquiète pour toi. Ferme boutique pour la fin de la journée, pars te reposer chez toi, je passe te voir quand je finis mes cours.
André déposa doucement la tasse de thé sur leur table. Il avait attendu, à son comptoir, que Joséphine ait fini sa tirade pour faire son service. Il en entendait des choses en tenant son café, mais aujourd’hui était un bon jour pour les histoires extravagantes. Malgré tout, cette histoire de masque le mettait mal à l’aise.
Par contre dans ce chapitre, j'ai trouvé une petite incohérence.
'' Je te crois quand tu me racontes ce que tu as vu, mais je pense que c’est ton imagination qui te joue des tours. '' Comment peut elle la croire et en même temps dire que c'est son imagination. Pour moi ça ne va pas ensemble.
Pour ce que tu trouves incohérent, il faut peut-être que je le reformule.
Marthe croit son amie quand elle lui dit qu'elle a vu quelque chose ; elle ne met pas en doute sa parole, elle ne pense pas qu'elle ment ou qu'elle souhaite juste attirer l'attention. Elle comprend ainsi qu'elle est véritablement chamboulée.
Mais elle pense qu'il s'agit d'une hallucination, dû au surmenage.
Quelqu'un qui hallucine est bien persuadé qu'il a vu quelque chose, et dans la recherche scientifique, on voit bien que ce sont les mêmes zones du cerveau qui s'activent quand on voit et quand on croit voir.
Je ne sais pas si c'est plus clair ^^'
Je ne sais pas si le caractère blasé des habitants est crédible, mais bon ils trouvent leurs explications...