Il était dimanche midi, un attroupement était formé devant le café, le temps qu’André ouvre boutique au retour de la messe dominicale. Il finit par arriver et ouvrir l’établissement, laissant les gens qui souhaitaient s’installer à l’intérieur le temps qu’il sorte les tables et chaises pour la terrasse. Il faisait bon malgré un temps un peu menaçant. Puis il alluma sa radio pour la laisser diffuser un concert de chansons françaises qui faisaient fureur à Paris, diffusant de la bonne humeur dans le café. Les discussions y allaient déjà bon train.
— L’homélie du père Lacroix était très inspirante aujourd’hui, disait Madame Dubois à ses comparses à une table au fond du café.
— Très inspirante, répondit Madame Petitjean.
— D’un autre côté, intervint Madame Blanche, il pioche presque toujours dans l’évangile selon saint Matthieu ; j’aimerais qu’il change un peu. Sinon, encore cette cloche qui a fait des siennes ! C’est la troisième fois depuis le mois dernier qu’elle ne sonne pas à la sortie de la messe ; c’est vraiment étrange.
— Assurément, confirma Madame Petitjean. Pourtant, le père et ses enfants de choeur y ont regardé de près, mais ils ne comprennent vraiment pas ce qu’il se passe, c’est incompréhensible.
Au même moment, à une autre table près de la radio :
— Les De Vermeil étaient encore absents aujourd’hui, disait Marthe à son amie chapelière. Étaient-ils déjà comme ça avant leur départ en Amérique du Sud ?
— Je ne me souviens pas bien, il sont partis quelques années, ça commence à dater. Il me semblait quand même qu’ils étaient un peu moins renfermés…
Et au comptoir :
— Madame Petitjean chante toujours aussi faux, chuchotait François à l’oreille d’un Robert hilare. Et elle chante toujours si fort ! C’est dingue… Ses amies ne lui disent donc rien ? Le chant de fin de messe était terrible…
L'intéressée et ses amies commandaient leur déjeuner et continuaient leur discussion :
— Par contre, reprit Madame Blanche, le père s’est encore agacé après les époux Leroy à la sortie. Je ne sais pas pourquoi il les a autant en grippe…
— Il faut avouer qu’ils sont un peu à côté de la plaque parfois, répondit Madame Petitjean. Ils ont toujours un temps de retard quand il s’agit de s’asseoir, de se lever, de faire le signe de croix… Et ils ne chantent pas.
— Je les ai vu faire semblant quelques fois ! s’exclama Madame Dubois. Mais bien sur cela se voyait comme le nez au milieu de la figure qu’ils ne chantaient pas réellement.
— Et le petit Emile est bien mignon, mais il n’est pas concentré, renchérit Madame Petitjean. Il chantonne parfois pendant les moments de silence et ne tient pas en place ; il passe son temps à se balancer d’un pied sur l’autre…
— Tout de même, je ne sais pas si cela justifie l’acharnement dont le père fait preuve quand il s’agit de la sortie… murmurait Madame Blanche.
Un silence s’appesantit un peu sur la table.
— Bon, à rien ne sert de ressasser ça, reprit-elle. Vous avez reçu votre courrier ? J’ai réceptionné la photo de mes petites-filles hier ! Un nouveau facteur est arrivé.
Ton chapitre est bon, tu tiens ton rythme de narration. Cependant, je pense que ton premier paragraphe pourrait être mieux découpé. C'est très verbeux dans l'action (ce n'est pas un reproche :D) mais si tu veux marquer ton coup, découpe bien les phases, quitte à raccourcir les phrases. Si ça peut t'aider, lis-le à voix haute, les longueurs et décalages s'entendent imméditament !
A très vite !