Partie III - Chapitre 2

Par Vylma

La police avait maintenant fait un cordon de sécurité devant l’entrée de la maison des De Vermeil. Un voisin, entendant le cri du facteur, était sorti voir ce qu’il se passait et avait couru à la mairie appeler la police. Quatre agents en motocyclette avec side-cars étaient arrivés dès qu’ils avaient pu, suivi plus tard par deux ambulances.

C’était une petite ville, qui avait son lot de malheurs, mais jamais les policiers n’avaient vu un tel massacre dans leur carrière. Les quatre agents présents faisaient leur possible pour clarifier la scène de crime tout en gardant les nombreux badauds à l’écart, en particulier les journalistes. Ils ne savaient comment, ceux-ci avait déjà eu vent de la rumeur et tentaient absolument de prendre des photos à sensation. 

François, tout juste arrivé sur les lieux, jouait des coudes pour mieux voir, son appareil photo portable déplié entre les mains. Il fixait en particulier l’agent devant la porte fermée, qui se tenait droit et l’air sévère dans son uniforme noir avec ses deux rangées de boutons brillants et son képi. Il s’écarta un instant pour laisser sortir un collègue, ce qui permit à François d’apercevoir l’intérieur ; avant que la porte ne soit précipitamment refermée.

Le moment d’évacuer les corps arriva, ce qui se fit difficilement à cause de l’attroupement, donna lieu à de nombreuses photos et se fit en plusieurs fois ; il n’y avait pas assez d’ambulances disponibles.

Pour le reste de la journée, un policier resta en patrouille devant la maison, afin d’éviter que des curieux en quête de frissons n’essaient de s’introduire sur le lieu du crime.

Pendant ce temps-là, au café, les discussions allaient bon train. Déjà que la fête de la veille avait échauffé les esprits et serait restée de toutes façons dans les mémoires, la survenue de cet événement tragique ne faisait qu’en rajouter. Tout le monde était surexcité et avait son mot à dire.

— Le facteur m’a dit avoir vu une main coupée, il ne sait même pas à qui elle appartenait ! s’exclama un ouvrier.

— Je l’ai vu de mes yeux ! répondit fièrement François. Mais je n’ai pas eu le temps de prendre une photo...

— Les deux parents et tous leurs enfants, morts. C’est pas croyable, lança un autre.

— Non pas tous, le plus petit, Victor, est actuellement à l’hôpital. Il se serait pris un mauvais coup à la tête la veille, intervint André,

— Le pauvre enfant, il est seul maintenant. J’irai le voir cet après-midi, annonça Marthe.

— Et leur vieille domestique, elle est morte aussi non ?

— Il paraît que la fille a coupé la gorge de son frère Marcel avec ses dents, comme un animal sauvage, dit un homme d’un certain âge.

— J’ai mon cousin qui est policier, il m’a tout raconté, affirma un autre. Ils ne comprennent pas ce qui a pu se passer. Ils ont été obligés de considérer un assassin extérieur, mais ça n’a aucun sens. On dirait juste que la famille a été frappée de folie. Monsieur De Vermeil s’est fait non seulement couper la main, mais en plus quelqu’un lui a arraché les yeux !

— Il paraît, dit un autre dans un brouhaha général, que les deux autres frères se sont mutuellement étranglés. C’est dingue !

— C’est pas croyable ce qu’il peut arriver de nos jours, soupira Madame Petitjean à ses acolytes, toujours présentes quand il se passait quelque chose.

— Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer ? demanda Robert. C’est pas naturel, pour sûr.

— Une dispute sur le souper ? tenta l’un.

— Une histoire d’héritage ? tenta un autre.

— Ou de trésor ? Ils étaient riches.

— Peut-être étaient-ils juste tous bons pour l’asile ?

— Ou ils ont été possédés par le démon ?

— Le plus grand des enfants était suspecté d’avoir mis le feu à une grange l’hiver dernier. Peut-être avait-il récidivé et fait quelque chose de plus grave, suffisamment grave pour les menacer tous, ce qui aurait attiré les foudres des autres membres de la famille ?

— Ca n’a pas de sens, grogna Robert pour lui-même. C’est pas naturel.

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Keina
Posté le 14/01/2020
Ouuuf Victor n'a rien ! Enfin, façon de parler puisqu'il est toujours à l'hôpital, mais au moins, il n'est pas mort. Je pense pour ma part que cet accès de folie est lié à la découverte de l'objet rond dans le bureau, par les deux gamins... Et elle est où, dans tout ça, la bonne péruvienne ? Louche, très louche...
Vylma
Posté le 14/01/2020
Eh eh contente que ça t'intrigue ^^
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