Plein gaz

Par Bleiz
Notes de l’auteur : Un chapitre de moins de 5k mots, ça faisait longtemps ! J'ai dû couper en deux autres chapitres, mais ça commençait à être vraiment long x) Comme toujours, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions ! Bonne lecture :)

15 Mars

—Allez, ne vous laissez pas abattre ! Vous êtes des Héros, que diable ! 

—Tristan a raison. Arrêtez de pleurnicher et voyez plutôt les choses du bon côté : la Quête est finie. Finie ! Adieu les attaques surprises et les dangers, on va bientôt rentrer à la maison. En plus, vous avez vraiment été héroïques : c’est grâce à vous que nous avons pu contrecarrer les plans de Vercran ! La seule chose qui nous reste à faire, conclus-je en levant ma grenadine avec satisfaction, c’est profiter de cette belle journée de repos avant de prendre le chemin du retour. 

Mes amis hochèrent la tête d’un air solennel et trinquèrent à leur tour. Si le trajet du retour avait été éreintant, raconter nos péripéties à Charlotte et Tristan l’avait été plus encore. Nous étions rentrés à la tombée de la nuit, à bout de nerfs et de souffle. En arrivant devant notre hôtel, nous avions vu Tristan et Charlotte, assis sur les marches de l’entrée. Mon agent nous avait aperçus la première. Elle avait bondi sur ses pieds et courut vers nous. Je l’avais serrée dans mes bras de toutes mes forces, avant de lui raconter brièvement ce qui c’était passé. Nous nous étions donné rendez-vous le lendemain, c’est-à-dire aujourd’hui, pour fêter la réussite de notre entreprise -je trouve que ça fait très professionnel, très mature comme expression, vous ne trouvez pas ? « La réussite de notre entreprise ». Ah là là, enfin nous touchions au but !

Ainsi, nous étions désormais installés à la terrasse d’un café juste devant l’hôtel, autour d’une charmante petite table en plastique blanc, enfoncés dans des chaises en osier. J’avais l’impression d’être en vacances. Notez, il y avait un peu de ça. Ah, quand les journalistes allaient apprendre qu’on avait vraiment sauvé le monde, ç’allait être quelque chose ! Avec les contrats que la Quête allait m’apporter, je n’aurais plus jamais de soucis à me faire, et mes Héros crouleront sous l’argent et la gloire. Le futur était brillant et riche en possibilités.
J’en étais donc là dans mes divagations. J’entendis vaguement Tristan commencer à expliquer son nouveau projet littéraire au groupe. Apparemment, il avait l’idée de rédiger un recueil de poèmes relatant nos péripéties. D’abord hésitant, il s’enflamma après avoir répondu à quelques questions. Bientôt, on ne pouvait plus l’arrêter !

Je l’écoutai d’une oreille quelque peu distraite. N’y voyez pas un manque d’intérêt, lecteurs. Cela fait longtemps que je me suis habituée à ses explosions de passion de rat de bibliothèque. C’est juste que je ne comprends rien à ce qu’il raconte. Ces histoires de vers et de quatrains, ça me dépasse ! Je me contentai donc de sourire et de lâcher des onomatopées admiratives par-ci, par-là. Heureusement, Tristan avait trouvé deux interlocuteurs enthousiastes avec Gemma et Élias.
Je décidai donc de me rapprocher de mon professeur. Il me vit et me dit en souriant :

—Ingrid.

—M. Froitaut ! Je dois vous avouer que je meurs d’envie de vous poser une question. 

Il m’invita à poursuivre d’un geste de la main.

—Maintenant que la Quête est sur le point de se terminer, que vous avez survécu moult et moult dangers, comme dirait l’autre… Que pensez-vous de mon projet ? Pensez-vous que c’est toujours aussi fou ?

—Je pense que c’est pire encore que tout ce que j’avais pu imaginer ! s’écria-t-il en écarquillant les yeux de manière comique.

Il agita son verre, regardant les glaçons tourbillonner dans le liquide transparent et pétillant.

—Cela dit, je suis impressionné. Toi et tes amis avaient géré difficulté après difficulté avec une adresse étonnante. 

Je lui offris un sourire rayonnant. Enfin, les compliments que je méritais ! J’attendais cependant l’inévitable « mais ». Qui ne tarda pas à venir, d’ailleurs :

—Mais je trouve ça dommage.

—Qu’est-ce que vous voulez-dire ? demandai-je, curieuse.

Je me demandais ce qu’il avait à reprocher à mon plan. Outre les fois où nous avions manqué de mourir, bien sûr. Il avala une gorgée de sa boisson avant d’avouer :

—Je continue de penser que c’est du gâchis de ton talent. 

J’en restai bouche bée. Moi qui pensais recevoir un sermon sur mon manque de prudence ou mon égo soi-disant surdimensionné, je tombais des nues. Cela dût se voir sur mon visage car il poursuivit, avec plus d’insistance cette fois :

—Ingrid, tu es très jeune, et si douée. C’est une évidence. Cette formule qui te permet de prévoir le future est incroyable. C’est le fruit de ton travail et je suis fier de toi. Depuis le début. C’est pour ça que ça m’énerve de te voir cacher ton talent derrière un mensonge bidon.

—Je croyais que vous n’étiez pas content parce que… Je me creusai la tête pour trouver une explication sensée à mes peurs. Mentir, c’est mal, quelque chose comme ça.

—Évidemment, soupira-t-il, il y a ça aussi. Mais ce n’est rien à côté de te regarder jeter ton potentiel pour courir après une vie de paillettes… Que tu laisses tomber les mathématiques comme ça, c’est rageant. Surtout quand on est un vieil homme comme moi, qui ne peut pas rêver d’avoir une fraction de ton génie malgré l’expérience et les efforts.

Je le dévisageai, muette. Il finit son verre d’un coup et dit avec un petit rire amer :

—C’est bête, hein ? 

Je ne répondis toujours pas. Ses yeux s’arrachèrent enfin du fond de son verre pour se planter dans les miens, et il se pencha alors vers moi pour me dire d’une voix basse :

—Je suis désolée, Ingrid. De m’être comporté comme je l’ai fait au cours des derniers mois. Je… 

Je hochai vivement la tête. La gorge serrée, je parvins à chuchoter :

—C’est pas grave. Et moi aussi, je suis désolée. 

M. Froitaut me sourit. Il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais la sonnerie de son téléphone l’interrompit. Il soupira à nouveau puis se leva et décrocha en articulant silencieusement une excuse. Je l’observai s’éloigner et rentrer dans l’hôtel. Ma poitrine me pesait comme si elle était remplie de pierres. Je ne savais pas que Froitaut s’était senti blessé par mon plan, ou par mon attitude. Ça expliquait, du moins en partie, son étrange comportement durant la Quête. Au prix d’un certain effort, je m’arrachai à mes réflexions pour me concentrer sur la conversation qui était née sans que je m’en aperçoive. Le malaise que je ressentais n’allait pas tarder à se dissiper ; au pire, je pourrais toujours discuter encore avec Froitaut quand il reviendrait.

Cela faisait bientôt une demi-heure et pas de professeur à l’horizon. Je me balançai légèrement sur ma chaise, cognant le bout de ma chaussure contre un pied de la table. Baptiste, me voyant aussi agitée, balaya notre assemblée du regard et sembla enfin remarquer l’absence du Mage. Il se redressa en faisant racler sa chaise et demanda à la cantonade :

—Hé, vous savez où est passé M. Froitaut ?

Une flopée de réponses négatives s’éleva. 

—Il a reçu un appel et il est parti pour y répondre. Je suppose qu’il est encore dans l’hôtel. Je sautai sur mes pieds et annonçais : Je vais voir ce qu’il fabrique.

—Tu veux que je vienne avec toi ? demanda Élias.

—Pas la peine, je ne serai pas longue ! dis-je, m’éloignant déjà.


Je toquai à la porte de sa chambre, deux petits coups sonores et secs. Pas de réponse. Je réessayais, sans succès. Je m’apprêtais à faire demi-tour, par peur de le déranger, quand la porte s’entrouvrit. Mon cœur s’arrêta. Du bout des doigts, je la poussais, hésitante.

—M. Froitaut ? Est-ce que tout va-

Ma voix s’éteint face au carnage. Le matelas gisait au sol, éventré. Les tiroirs de l’armoire étaient ouverts et leur contenu avait été jeté aux quatre coins de la pièce. Surtout, pas la moindre trace de mon professeur.

Je retins un cri et dévalais les escalier. Je fonçai jusqu’à l’accueil et interpellai quelqu’un derrière le comptoir :

—Vous n’auriez pas vu un homme sortir d’ici ? À peu près cette taille, mal rasé, avec une chemise aux motifs complètement démodés.

—Si, dit le jeune homme en souriant. Il était accompagné de deux messieurs très grands. Je ne crois pas qu’ils soient des clients à nous, d’ailleurs. Ils avaient l’air pressés, conclut-il en pianotant sur son clavier d’ordinateur. Je peux vous aider avec quoi que ce soit ? 

—Ils sont partis depuis longtemps ?

—Oh, deux, trois minutes, dans ces eaux-là. Vous êtes sûre que je ne pas vous être utile ?

Je ne pris pas la peine de répondre et détalai. Charlotte fut la première à me voir arriver. Elle se leva et vint vers moi, si bien que je manquais de lui rentrer dedans.

—Qu’est-ce qui s’est passé ?

—Froitaut a été kidnappé, lâchai-je en reprenant ma respiration. Il y a pas cinq minutes ! Ce doit être Vercran, il doit vouloir récupérer sa clé USB et effacer les preuves…

—Bonne chance à lui, s’esclaffa Martin malgré son inquiétude. J’ai fait des copies de cette clé.

—Oui mais ça, il ne le sait pas ! m’écriai-je au bord de l’hystérie.

Gemma posa une main sur l’épaule de Baptiste et lui chuchota quelque chose, ce à quoi il hocha la tête en retour. Il frappa dans ses mains et dit :

—Ils ne peuvent pas être bien loin. Toutes les sorties passent par cette rue et s’ils étaient sortis par l’entrée principale, on les aurait vus. Ils sont sans doute en voiture ; reste à savoir laquelle.

—Un 4x4 blindé, noir et super suspect, ça vous va ? suggéra Tristan en pointant du doigt un véhicule qui s’éloignait à toute vitesse.

Gemma lâcha une bordée de jurons entre ses dents. Elle enfonça sa main dans la poche de sa veste et jeta à Baptiste ce qu’elle y avait trouvé :

—Fonce vers la voiture ! lui ordonna-t-elle tandis que le jeune homme serrait dans le creux de sa main une clé. 

Comme si elle leur avait jeté un sort, Élias et Martin se levèrent à leur tour et coururent après le Chevalier. Gemma ne tarda pas à les rejoindre, si bien qu’en moins d’une minute, ils avaient tous disparus dans un éclair de Méhari bleue et Tristan, Charlotte et moi restions sur la terrasse de l’hôtel, les bras ballants.

—On ne peut pas leur reprocher leur manque de réactivité, au moins… remarqua Tristan en jouant avec la corde de sa capuche.

—J’imagine oui… dis-je d’une voix absente. 

Tout cela allait beaucoup trop vite pour moi. Même le génie que j’étais avait du mal à suivre le rythme déchaîné de nos aventures. Bon sang, nous étions sensés nous reposer ! Je m’apprêtais à dire cela à Charlotte, mais l’expression stupéfaite de mon amie m’en empêcha. Je me tournai dans la même direction, et ma mâchoire se décrocha. Car là, en bas de la rue, Froitaut et deux types que je reconnus aussitôt comme des hommes de Vercran se dirigeaient d’un pas vif vers une petite voiture vert sapin. 

—On s’est fait voir, réalisai-je à voix haute. La première voiture était un leurre. 

—Qu’est-ce qu’on fait ? s’exclama Tristan, horrifié.

La voiture verte commençait déjà s’éloigner. J’attrapai mon téléphone. Il fallait contacter les Héros, les prévenir qu’il faisait fausse route…

—Vous croyez au destin, ma bonne dame ? s’exclama Charlotte derrière moi.

Celle-ci, les mains sur une table de café, questionnait deux vieilles femmes que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. L’une d’entre elles répondit quelque chose d’inintelligible mais très enthousiaste. Alors, mon amie me pointa du doigt et annonça :

—Vous voyez cette fille ? C’est Ingrid Karlsen, la Pythie. Et elle vous ordonne de nous prêter votre véhicule. 

—Charlotte ! sifflai-je. 

—Merci bien, vous verrez, vous ne le regretterez pas ! s’écria-t-elle avec son plus beau sourire. On se taille, et rapidos, me dit-elle en murmurant.

J’échangeai un regard consterné avec Tristan. C’était de la folie furieuse, et je commençais à m’y connaitre ! Le jeune homme balbutia une fois ou deux, avant de parvenir à dire :

—C’est une idée complètement stupide.

—On sait ! dit Charlotte. C’est pas comme si t’avais pas l’habitude, maintenant ! En plus, on n’a pas le choix ! 

Elle ouvrit la portière avant d’une magnifique Porsche décapotable, rouge et brillante, dans un claquement. Je courus pour avoir le siège passager tandis que Tristan se jetait sur la banquette arrière.

—Est-ce que tu sais conduire, au moins ? demanda Tristan, le souffle court.

—C’doit pas être plus compliqué que GTA, grommela mon agent en enfonçant la clé.

Elle la tourna d’un coup sec et aussitôt, le moteur se mit à vrombir.

—On va tous mourir ! se lamenta Tristan en se cachant le visage entre ses mains.

Je reconnais qu’à ce stade, moi non plus, je n’en menais pas large. Mais puisque j’aurais préféré y passer plutôt que de le dire…

—Démarre ! m’écriais-je.

—C’est parti ! me répondit Charlotte en appuyant sur la pédale d’accélération.

La voiture fit un bond en avant à me décrocher le cœur.

—Arrêtez de brailler, s’énervait notre conductrice des Enfers alors qu’elle zigzaguait entre les piétons et les cyclistes. Tout va bien se passer ! 

—C’est ce que j’écrirai sur ta tombe ! répliqua Tristan avec hargne.

Pour ma part, je décidai de garder le silence et fermer les yeux. Bon sang, comment en était-on arrivé là ?  

—Attends ! La voilà, c’est cette voiture !

—T’es bien sûr ? insista mon associée.

—Certain !

Elle tourna violemment le volant. Notre véhicule fit une embardée de tous les diables avant de s’engager dans la rue adjacente.

—C’est un miracle qu’on ait tué personne, remarquais-je d’une voix chevrotante.

—Pour l’instant ! 

Charlotte foudroya Tristan du regard dans le rétroviseur, mais je ne suis pas sûre qu’il l’ait vu, étant donné que Charlotte était trop petite pour y apparaître complètement. Soudain, je rebondis sur mon siège une fois, deux fois. Charlotte se lança dans une bordée d’injures que je refuse de retranscrire.

—Foutues dalles, ils pouvaient pas mettre du béton comme partout ailleurs ? 

J’acquiesçai en silence. Entre l’état du sol et le style de conduite de ma manager, la nausée me pendait au nez. Plus jamais je n’entreprendrais une course-poursuite en plein centre-ville.

—Franchement, quelle idée ridicule de se faire kidnapper !

—Je suis convaincue que ça lui déplait autant qu’à toi, dis-je en m’éventant avec la main, l’autre fermement accrochée à mon siège.

Tristan renchérit :

—Pauvre M. Froitaut ! Depuis le début de la Quête, il en bave. 

Je gémis intérieurement. Cette fois-ci, je n’avais aucune excuse. C’était une erreur de lui avoir confié cette clé USB. J’aurais dû savoir que ça tournerait mal. Comme disait Tristan, mon professeur avait la poisse depuis que je lui avais parlé de mon projet de prophéties. C’était presque sa faute, d’une certaine façon… Argh, pas le moment de distribuer les torts ! Je me frottai le visage à deux mains. Allons, Ingrid, un génie comme toi ne pouvait pas décemment perdre face à de petits joueurs pareils ! Je fronçai les sourcils et fermai les yeux pour ne plus voir le trajet délirant que prenait Charlotte. 

Rien, le blanc total. C’était à s’arracher les cheveux. Notre conductrice infernal proposa tout à coup :

—Si j’accélère un bon coup, je peux peut-être les dépasser. Là, je freine en tournant d’un coup sec et BAM ! Je créée un accident. L’autre voiture sera bloquée, on pourra récupérer Froitaut. J’essaye ?

—Certainement pas ! m’offusquai-je dans un cri suraigu. Tu veux nous tuer ?

—Charlotte, si tu tentes quoique ce soit, je t’arrache le volant des mains ! menaça Tristan en passant sa tête entre nos deux sièges.

Elle claqua sa langue contre son palais en roulant des yeux, mais ne fit rien. Je soupirais et laissais ma tête tomber contre la vitre. Je finis par briser le silence :

—Les Héros sont au courant d’être sur la mauvaise piste ?

—J’ai envoyé un message à Élias, dit Tristan. Il l’a vu, mais je doute qu’ils arrivent bientôt. Ils sont partis à l’exact opposé !

—Quel bazar ! jurai-je entre mes dents. Je savais que j’aurais dû voler le taser de Gemma quand j’en avais l’occasion. On a rien, pas une arme ! Même pas un couteau-suisse, pas même un cure-dent ! On fait quoi s’ils décident de s’arrêter et de sauvagement nous attaquer ?

—On prie ? suggéra Tristan.

—On leur roule dessus ! lança Charlotte, les mains serrés autour du volant.

Tout ça ne nous avançait pas beaucoup. Charlotte appuya alors brutalement sur la pédale d’accélération. Je retins un cri de terreur en voyant les formes des passants sur les trottoirs devenir floues. 

—Mais ça va pas, non ? Qu’est-ce qu’on vient de dire ! protesta bruyamment Tristan en s’accrochant comme il le pouvait à mon siège.

—Je peux pas faire autrement, sinon je vais les perdre de vue. Regarde comme ils vont vite ! 

En effet, elle n’exagérait pas. Les kidnappeurs en avaient eu assez de notre petite course-poursuite et avaient décidé de nous semer. Je croisai les doigts pour que tous les piétons des environs évitent notre trajectoire. Je ne pouvais pas avoir un accident de la route ternir notre Quête !

C’est alors que j’entendis des sirènes. Je me tournais du mieux que je puisse et passais ma tête par la fenêtre. Pas de doute : nous étions suivis par la police. Nous formions désormais un drôle de cortège : trois voitures, se poursuivant les unes les autres ! Comme si on avait besoin de ça ! Quoique…

—Charlotte, dis-je tout à trac, si tu accélères encore, penses-tu que ceux devant vont aussi accélérer ?

—J’pense bien, oui, dit-elle en me jetant un coup d’œil. En revanche, ça va être un poil dangereux.

—Au point où on est, grommela Tristan à l’arrière, avant d’ajouter : Ingrid, je sais pas ce que tu as en tête, mais ça a intérêt à fonctionner ! 

En moins de trois minutes, mon agent grilla deux feux rouges, manqua de renverser quantité de piétons innocents… Je fermai les yeux définitivement après qu’une mamie indignée nous balance son cadis sur le capot. Charlotte, elle, était folle de joie. La vitesse du véhicule la ravissait. Tristan, beaucoup moins. Entre ses hurlements extatiques et les nôtres effrayés, on ne s’entendait plus. Vivement que la police nous arrête. 

À force d’ignorer avec application chacune des règles du code de la route, la moitié du commissariat du coin rappliqua. Nous étions à un carrefour, presqu’à la limite de la ville, quand trois voitures de police vinrent nous bloquer le chemin. Leurs sirènes hurlaient et clignotaient en bleu et rouge. Je sortis de la voiture avec une joie non dissimulée. Pour une fois que nous étions du bon côté de la loi, je refusais de manquer ça. À présent, il allait falloir les convaincre de nous aider : pas une mince affaire, mais que voulez-vous. Je n’ai jamais su refuser un défi.
 

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Edouard PArle
Posté le 23/06/2023
Coucou Bleiz !
Quand Ingrid a commencé à fêter la victoire en début de chapitre, je me disais bien que ça ne pouvait pas se finir aussi vite et facilement sans confrontation avec Vercran xD Sans surprise, il rapplique dans ce chapitre. Très bonne idée l'enlèvement de Vercran. Cette course poursuite en voiture fait très film d'action, surtout avec la conductrice qui n'a que des notions de base. Ca fonctionne bien.
J'aime bien la fin de chapitre, curieux de voir comment Ingrid va s'y prendre pour convaincre la police xD
Mes remarques :
"Elle avait bondi sur ses pieds et courut" -> couru
"Charlotte foudroya Tristan du regard dans le rétroviseur, mais je ne suis pas sûre qu’il l’ait vu, étant donné que Charlotte était trop petite pour y apparaître complètement." cette phrase m'a fait beaucoup rire xD
Un plaisir,
A bientôt !
Bleiz
Posté le 03/07/2023
Coucou !
La scène de course-poursuite est le résultat d'une énorme marrade que je me suis payée toute seule en imaginant la fin de l'histoire x) Je suis contente que ça te plaise !
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