Plongée

Par Rachael

1643 AÉ, 020 ième

Chuoo, il y a onze ans.

 

Quand je sors du sommeil, la clarté du jour artificiel de Chuoo filtre par la fenêtre aux rideaux tirés. Quelqu'un les a fermés, car je les avais laissés ouverts pour que le jour me réveille.

La lueur est suffisante pour que je voie l'heure à la grande pendule sur le mur, une sorte de cadran oblong lourd et démesuré à la mode cette année, qui me domine de toute sa masse. Le temps transformé en matière m'écrase de son implacabilité : j'ai dormi plus de seize heures.

Je me sens étrangement serein et surtout entier, égal à moi-même pour la première fois depuis des jours. Je comprends soudain que le trou dans ma mémoire a disparu. Elle est là, intacte, je n'ai qu'à m'approcher, revenir sur Nigato après le tournoi pour revivre et me réapproprier les événements.

Joyeux, je ferme les yeux, puis plonge en moi-même.

 

¤¤¤

 

J'ai accepté. Avec des doutes, mêlés au sentiment de commettre une énorme bêtise : ma vie m'apparaît tellement sans issue et ce péril si réel. Que faire d'autre ?

Le lendemain de la cérémonie, je dois rencontrer en personne celui qui me protégera durant cette mission à Chuoo. À ce moment-là, il me restera encore une chance de reculer s'il ne me convainc pas. Ensuite, il sera trop tard.

La journée a été rude : j'ai déjeuné avec les enfants et répondu à leurs interrogations. Le plus âgé a refusé de me voir. Zéno me blâme non pour mes actes, mais pour l'indifférence que j'ai manifestée à l'égard de ma famille.

Je ne peux pas le nier.

Descendant de traître, il a été atteint dans sa fierté par les invectives de ses camarades. Comme ont souffert sa mère et son frère cadet. Seule la petite a été maintenue à l'écart de cette atmosphère délétère.

J'ai aussi rencontré ma mère, en cachette de mon père, après beaucoup d'hésitation. Je n'aurais pas dû. Elle s'est lamentée de l'incompréhension des « fédéraux » quant à la nocivité des démons puis a pleuré sur mon épaule, gémissant sur son sort de mère amputée d'un de ses fils. Elle ne s'est pas beaucoup souciée de ce que j'allais devenir... l'égoïsme de la vieillesse.

À l'issue de ces éprouvantes visites, j'ai regagné mon hôtel en soufflant de soulagement.

Je profite maintenant des thermes qui assoient la réputation des auberges de Nigato. Le bain est en bois, ainsi que toute la pièce, réservée à mon seul usage pour une demi-heure. Elle embaume la résine et d'autres parfums végétaux familiers dont j'ignore le nom, mais qui raniment tant de souvenirs d'enfance. Le bois noir brillant, veiné de blanc, éclairé par une lumière tamisée crée une atmosphère chaleureuse et intime qui réussit presque à me faire oublier mon rendez-vous, pour lequel j'attends encore des instructions.

Je suis presque détendu en remontant dans ma chambre. Ce n'est qu'en allumant que je réalise que quelqu'un est allongé sur mon lit et s'étire en sortant du sommeil. Je me fige en découvrant l'Autre.

Mon cœur s'emballe dans ma poitrine. Je le croyais parti, d'après ce qu'avaient annoncé les journaux. Je me sens offusqué, ébranlé dans ma conviction de la veille : j'étais tellement persuadé que cela ne pouvait pas être lui !

Nous nous observons sans bouger, puis je finis par lancer sur un ton familier qui véhicule mon mépris :

- Bien sûr, j'aurais dû m'en douter ! Dans un plan aussi tordu, tu étais forcément impliqué...

Il ne répond rien ; il se lève souplement, s'assoit dans l'embrasure de la fenêtre, un œil sur le parc aux arbres dénudés. La neige s'est mise à tomber à gros flocons, elle étouffe les bruits de célébration du dehors et enferme notre conversation à l'intérieur d'un cocon.

- Si ça change ta décision que ce soit moi, tu peux encore dire non. Mais écoute-moi d'abord.

Mes jambes consentent à me conduire jusqu'au fauteuil, dans lequel je me pose avec un calme feint qui ne doit pas l'abuser. Je me sens épié, ses filets tendus au fond de mon cerveau. Cette seule idée me révulse au plus haut point.

- Je suis tout ouïe.

- Je me doute de ce que tu t'imagines : j'utilise l'occasion pour prendre ma revanche pour les événements d'il y a huit mois. Si tu le penses, tu te trompes.

- Ah oui ?

- Je ne nierai pas que j'ai éprouvé une certaine rancune. Cependant, la satisfaction de constater que tu ne t'en tirais pas si facilement m'a suffi.

Il fait une pause, me lance un petit sourire en coin qui s'efface devant mon visage fermé. Croisant les bras, il me fixe avec sérieux :

- Je sais que tu as agi du plus profond de tes convictions. Je connais Nigato. La déclaration du grand maître sur les télépathes m'a surpris autant que tous ici. J'ignore s'il parviendra à bouleverser les mentalités, mais j'ai bien vu que jusqu'à ce jour, les superstitions ont la vie dure. Je ne peux pas en vouloir à des gens à qui l'on a rentré dans le crâne des choses ineptes depuis leur plus jeune âge.

Sa magnanimité condescendante me hérisse, si bien que je ne peux m'empêcher de lui rétorquer :

- Pourtant, les croyances sont parfois proches d'une certaine vérité. Si les miens pensent que les démons jettent des sorts aux humains, n'est-ce pas parce qu'ils ont découvert que des télépathes bien plus nuisibles que les autres existaient et qu'ils l'ont retranscrit à leur façon ? Tu joues les spions ordinaires à la face du monde, mais moi je sais à quoi m'en tenir.

- Que sais-tu, ou plutôt, que prétends-tu savoir ? Mon père dit toujours qu'on doit nous juger sur nos actes, non sur notre nature. Que sais-tu de mes actes, Sengo Irragaëhl ?

Voilà ! En deux échanges, il m'a écrasé de sa supériorité morale, me mettant les épaules à terre et gagnant la première manche.

Sa vivacité m'irrite, d'autant plus que je n'ai jamais brillé à ce jeu du tac au tac. Je suis comme le bœuf qui laboure son sillon, il me faut du temps pour tracer mon chemin dans le magma des mots et en sortir la phrase qui exprime le mieux mon idée.

Heureusement, il me laisse méditer ses paroles. Elles attisent l'indignation qui couve :

- Je connais tes intentions : tu es prêt à envahir mon esprit pour en effacer toute trace de cette rencontre si, tout compte fait, je refuse de me prêter à ce stratagème.

Il soupire. Semble gêné. Il passe la main dans ses cheveux en bataille.

- Je ne peux pas prendre le risque d'opérer moi-même ni avertir l'armée qui ignorera comment procéder. J'ai besoin de quelqu'un comme toi, à qui j'aurai tout expliqué.

- Oui, je sais, ironisé-je, intelligent, déterminé, courageux, j'ai déjà entendu la chanson. À tout bien réfléchir, ce n'est ni plus ni moins que ce qu'on me sert dans la flotte depuis vingt ans.

Je note en passant que lors de la conversation mentale de la veille, nous avions utilisé un vouvoiement qui s'est complètement évaporé ce soir à mon initiative. Ce ton plus respectueux, plus adulte, a-t-il contribué à me convaincre qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre ?

- Si tu réussis, tu en connaîtras plus que quiconque sur ces télépathes que tu détestes et sur la façon de les arrêter. Je crois que ce petit détail n'a pas été mentionné hier...

Je me mets à rire :

- Ne devrais-je pas au contraire me tenir le plus éloigné possible de tous les spions de la création, considérant ce que la première confrontation m'a valu ?

- Question de point de vue... À présent que tu connais la vérité sur ces trois-là, pourras-tu simplement détourner les yeux ?

- Ce serait pourtant plus raisonnable.

- À toi de voir. Tu dois le décider maintenant. Si tu acceptes, tu oublieras tout de cette conversation, afin que mon rôle reste ignoré si tu échoues. En revanche, dès la fin de la mission, tous tes souvenirs te seront restitués.

J'oublierai tout de cette conversation ? Juste pour préserver sa tranquillité si mes proies se révèlent plus malignes que moi ?

Il se tait et me laisse réfléchir à ces conditions ahurissantes, pendant qu'il admire le parc dans lequel la neige épaisse recouvre tout d'une chape pesante.

Je tourne et retourne tout cela dans ma tête, pour en arriver à la conclusion qu'il me faut décider si je lui fais confiance, malgré tout ce qui nous sépare.

 

¤¤¤

 

Ce matin, la mémoire de chaque détail m'est revenue, vivante, précise, plus fraîche que si elle s'était lentement effacée, usée à force d'être vue et revue.

J'exulte. Je suis entier, enfin.

J'exulte et bouillonne de colère. Manipulation : je n'ai pas pensé une seule fois à lui pendant toute l'opération. Manipulation encore : il aurait dû figurer en tête de ma liste en tant que commanditaire potentiel de la mission. Après tout, je ne connais aucun autre spion de son calibre.

Comment a-t-il osé ? Il m'a privé de mes souvenirs, il a ceinturé mon esprit. Amputé d'une partie de moi-même, j'ai été amené à agir selon les intérêts d'un autre. Et maintenant, je dois en plus avaler cette injonction de ne pas penser à lui ?

Oui, j'avais accepté, mais comment pouvais-je savoir à quoi cet accord m'engageait réellement ?

À l'issue de la mission, comme il l'avait anticipé, j'ai affûté mes connaissances de ces spions hors norme ainsi que de leurs pouvoirs contre nature. Ironie : cela me permet de soutenir que ce qu'il m'a fait relève du contrôle mental, de la pire manipulation qui soit.

Subsiste un doute. Un doute qui me rend incapable de me concentrer sur autre chose. Après cette aliénation durant toute l'opération, comment affirmer être redevenu libre aujourd'hui ?

Un seul moyen vraiment imparable me vient à l'esprit : si je me venge de cette intrusion odieuse, j'aurais prouvé qu'il ne me dirige plus.

Tentant...

 

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Fannie
Posté le 26/02/2017
Plongée et Revanche
Coucou Rachael,
Il me semble que parfois, dans ma lecture, je pense avoir manqué ou oublié des informations et elles sont données plus tard. Si je comprends bien, ce chapitre se passe directement après le chapitre « Pion ». Donc c’est bien l’Autre qui est derrière tout ça et tout le monde l’avait vu immédiatement, sauf moi… Sengo a dit : « j'étais tellement persuadé que cela ne pouvait pas être lui ! » Moi aussi ; ça me console un peu…<br /> J’aime bien le paragraphe qui commence par « Il ne répond rien » : tu arrives à créer une ambiance en quelques mots. Dans les thermes aussi.<br /> La mère de Sengo : quel soutien ! On en aimerait tous une pareille ! ;-)<br /> En sachant tout ça, je comprends mieux pourquoi Sengo a accepté la mission. Avant, on avait l’impression qu’il avait consenti à travailler pour quelqu’un sans savoir à qui il avait affaire.
Cette revanche, je la trouve vraiment moche. C’est une trahison. D’accord que Sengo et l’Autre ont une relation ambiguë ; au début, on peut dire qu’ils ne sont pas amis, mais quand même… Je pense qu’il a raison de croire qu’il a fait une terrible erreur.<br /> Je fais des reproches à Sengo, mais si les personnages étaient parfaits, s’ils ne commettaient pas d’erreurs, l’histoire ne serait pas intéressante.
Coquilles et remarques :
si je me venge de cette intrusion odieuse, j'aurais prouvé qu'il ne me dirige plus. [Je mettrais le futur antérieur : j’aurai prouvé]
 
je revendique maintenant une expertise réelle [cet emploi abusif du mot « expertise » nous est servi par les médias à longueur de temps. Il faudrait dire « compétence » ou « savoir-faire ». Je cite l’Académie française : « Est à bannir : Expertise employé absolument dans le sens de “compétence, savoir-faire, qualité d’une personne experte”. » Voici aussi un lien : http://www.academie-francaise.fr/expertise-experience]Si cette cellule de surveillance est créée, je pourrais en devenir le responsable [concordance des temps : il faut choisir entre « est créée/pourrai » et « était créée/pourrais »]
l'Autre ne pourra rien tenter contre moi une fois que j'aurais apporté aux autorités les informations qu'il dissimule et que je me serais placé sous leur protection [j’aurai apporté / je me serai placé (futur antérieur)]
J'en serai quitte pour abandonner. [J’en serais quitte : c’est une supposition.]
voilà bien des qualités qu'ils recherchent, sinon je ne serai pas là [je ne serais]
 
Rachael
Posté le 26/02/2017
oh là, là, que de fautes conditionnel/futur. C'est fou ce qu'on laisse passer ! merci pour ton oeil de lynx ! 
 Cette vengeance, elle est à la hauteur de l'indignation de Sengo. (mais tu as le droit de la trouver moche ! ^^)
 
Elka
Posté le 26/04/2015
Salut !
Houlà Sengo qu'est-ce que tu vas faire comme bétise ? Sa colère est plus que légitime, mais l'Autre est un sacré calibre qui, je suppose, ne s'attaque pas comme ça !
Arf fichu suspens !
Je suis contente d'avoir eu ses souvenirs, aussi <3 Moi qui envisageais des trucs de dingues, en fait la raison de son effacement de mémoire est tout simple et très logique ! (ceci n'est pas un reproche, loin de là ! Je trouve au contraire toujours très chouette quand c'est tellement logique qu'on y pense pas)
L'Autre est toujours aussi fascinant (une façon détournée de dire qu'il me fait toujours baver...) Sa nonchalance, qui parait parfois effrayante, devient presque mignonne quand il s'agit de Sengo. Il ont une relation très intime (même sans avoir encore couché ensemble, même avec cette petite tension entre eux dans cette scène : l'Autre semble ne se dévoiler qu'à Sengo et, de fait, Sengo peut être tout à fait honnête avec lui : <3)
Plus on avance plus je me dis que cette histoire ne peut pas avoir d'issue heureuse. Angoisse angoisse angoisse...
Oh et je n'oublie pas ces paragraphes de Sengo voyant sa famille <3 Là encore : simple, concis mais d'une justesse qui fait qu'on n'en demande pas forcément plus ! (quoique, moi je le verrais bien renouer avec son ainé. C'est bien triste sinan)
Je guette la suite Rachael ! Ca se dévore toujours aussi bien !
Rachael
Posté le 26/04/2015
Hi hi hi, je suis ravie que le suspens te tienne toujours en haleine ! Va-t-il faire une bêtise ?... Avec quelles conséquences ?...
C'est vrai que leur relation est très intime : la mission "commune" les a plongé dans cette intimité un peu malgré eux et d'une certaine manière, ça les force à se dévoiler.
Pas d'issue heureuse ? Mais si, le mariage, la croisière sur une belle planète vierge, toussa... XD 
La suite, la suite... Pfff, mais pourquoi ai-je trois projets en cours ? (et un boulot, accessoirement...)
Merci Elka, à bientôt :*) 
GueuleDeLoup
Posté le 26/04/2015
Hello,
 
J'ai mis un peu de temps avant de commenter mais j'ai lu ton histoire avec infiniment de plaisir.
 
J'aime beaucoup l'univers (On s'en serait pas douté, tiens ;) ) mais bon le côté intergalctique et l'athmosphère étouffant de Chuoo.
J'adore aussi le côté non dit. On n'en saura pas plus que ce qu'en sait le narrateur, ça peut clairement être super frustrant mais c'est beaucoup plus réaliste aussi. 
La gestion des deux axes temporels est bon et le couple est très chouette<3. Mais comme je suis chiante, je vais quand même les critiquer un peu ;).
 Ce serai cool d'avoir une description de l'autre plus précise que son côté "parfait" et les couleurs de ses cheveux et de ses yeux.
Je trouve que cet aspect trop lissé donne un aspect que j'appelle "pub de pharmacie" qui peut être choisit volontairement mais qui fait manquer de personalité à un visage. 
Des yeux ronds? En amande? Un nez grec? etc... Tu place beaucoup de choses sur ce personnage et ce serait vraiment un plus de le "concrétiser" par des éléments qui dépassent le trio habituel jeune, mince, beau.
Mais j'adore quand même ce personnage, hein ;). Je trouve ses caractéristiques super interressantes.
 
Une dernière critique sur un sujet que je critique aussi beaucoup: les prémices de scènes d'amour. 
Pour avoir lu beaucoup -trop- de fanfics (yaoi ou non), je trouve que ce genre de scène tourne très vite avec les même mots de vocabulaire et avec le même type de phrases.  Et il faut faire gaffe de ne pas tomber dans la redondance. 
 Le narrateur couche  avec l'Autre par vengance mais il semble également esclave de son propre désir ce qui brise un peu le côté agressif. Bien sûr, c'est une évidence que leur relation n'en restera pas là mais à mon gout la première scène pourrait être plus froide.
Dire que "c'est un jeu" ressemble un peu à se donner des excuses...
 
Bref, je chippote mais je vais continuer de suivre ton texte à la trace. 
 
Ps: Et je surkiffe le narrateur ;).
 
A bientôt!!
Lou
Rachael
Posté le 26/04/2015
Mais non Lou, tu n'es pas chiante, et tes remarques sont très justifiées. Ca me fait au contraire très plaisir de savoir que tu as passé un bon moment à lire cette (demi) histoire. Ce que tu me dis sur la gestion des deux axes me rassure, parce qu'avoir une trame claire malgré les aller-retour dans le temps, c'est mon principal souci pour le moment, alors que je corrige/réécris la suite...
Et avant tout merci d'avoir lu et d'être passé laisser un commentaire :*)
"Pub de pharmacie" XD, je vois ce que tu veux dire (haleine fraîche, dents blanches ?)
Je plaide coupable, d'ailleurs dans mon autre histoire en ce moment, je suis en train de me casser la tête sur des descriptions de personnages, parce que bon, c'est un truc avec lequel j'ai un peu de mal. En même temps, ici, je ne veux pas trop en faire non plus, il y a un côté "flou" qui est assumé. Mais bon, je cherche encore  un juste milieu. Donc j'y reviendrai en essayant de caractériser mieux le(s) personnage(s).
Ah, oui, les yeux, ils sont en amande, ça je le dis dans le chap 1. (et la peau blanche). Mais c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup plus...
Sur ta seconde remarque, je ne suis pas sure de totalement comprendre tout ce que tu dis. Sur le côté cliché, je t'entends et je vois l'idée générale, mais j'avoue que de mon côté je n'ai pas lu de yaoi (sauf qques mangas, mais en BD, cest forcément moins écrit), donc j'ai du mal à voir ce qui t'a fait tiquer. Donc si tu as le temps de me donner quelques points plus précis, ce serait sympa (journal ou MP).
Pour la première scène, tu as bien analysé : il y a le côté vengeance (ou au moins revanche) et le désir mais ce n'est que le côté visible ou assumé par Sengo (comme une excuse en effet), parce leur relation est beaucoup plus profonde que ce qui apparait d'abord dans ce premier chapitre.
Cette première scène n'est pas froide (par froide tu veux dire avec plus de retenue ?), mais il faut comprendre que Sengo nous balance d'entrée de jeu au beau milieu de leur relation. Et c'est plus tard qu'on verra comment ils en sont arrivés là.
Merci encore pour ton passage Lou :-) 
 
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