Revanche

Par Rachael

1643 AÉ, 036 ième

Chuoo, il y a onze ans.

 

L'arrestation des trois conspirateurs a fait office d'électrochoc sur la flotte fédérale. On envisage maintenant au plus haut niveau la création d'une cellule de surveillance des télépathes puissants. Avec pour première mission de gérer ces trois-là. Au plus haut niveau, car la conversation reste circonscrite à l'intérieur d'un cercle très restreint, dont le commandant en chef des armées occupe le centre. L'Autre participe aux réunions depuis hier. Il évite soigneusement de croiser mon regard ; il sait que je suis furieux contre lui.

J'ai déchiré en petits morceaux la lettre trouvée à mon réveil sur la table de nuit. Il y exprime ses regrets, son admiration pour le travail accompli ainsi que pour les choix effectués.

Foutaises ! Quand on utilise ce genre de pouvoir, s'excuser ensuite est de la dernière hypocrisie. Malgré sa posture de remords, je suis sûr qu'il a savouré chaque minute de cette infâme embuscade en territoire intime. Mon territoire. Mon intimité. Et lui, muette araignée au centre de sa toile, à l'affût de mes pensées, les dirigeant, les détournant, les étouffant.

Deux semaines après ses révélations, ma haine n'a fait que tourner en rond et s'enfler, étranglant en moi toute velléité d'apaisement.

Si je suis convié à ces réunions, c'est que mon travail a été apprécié par le haut commandement, et mes nouvelles compétences reconnues. Loin de la superstition que j'affichais voilà quelques mois, je revendique maintenant une expertise réelle - encore que trop faible à mon goût - sur les créatures de cauchemars dont nous craignons les ambitions démesurées.

Si cette cellule de surveillance est créée, je pourrais en devenir le responsable, sous des conditions pas encore très claires, mais qui impliquent une coopération continue avec l'Autre. Pour le moment, j'ai dit oui à tout, car mon objectif est ailleurs.

Je veux éventrer l'outre aux secrets de l'Autre pour les déposer en trophées au baptême de l'unité nouvelle. La somme de ce qu'il connaît et occulte supplante tout ce que nous savons déjà, je m'en suis convaincu au travers de ce qu'il m'a appris. Je refuse de jouer le rôle du crève-la-faim prêt à ramasser dans le ruisseau les moucherons qu'il me jettera d'une patte dédaigneuse.

Accessoirement, cela constituera une juste rétribution : espionnage et manipulations contre aveux et révélation des secrets.

Et je sais même comment je vais procéder.

 

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Est-ce un pari aventureux ? J'en ai pesé les risques du mieux possible. Je n'ai jamais été suicidaire ; il me semble que l'Autre ne pourra rien tenter contre moi une fois que j'aurais apporté aux autorités les informations qu'il dissimule et que je me serais placé sous leur protection. Je ne pense pas céder aux sirènes d'une vengeance facile. Reste l'incertain : j'ignore l'étendue de ce qu'il soustrait à nos regards.

Je devrais pourtant le savoir : les stratagèmes les mieux conçus ont cette capacité à se retourner contre leur créateur, et l'inconnu à se transformer en monstre grimaçant, sa large gueule garnie de dents aiguisées prêtes à vous déchiqueter.

 

¤¤¤

 

Mon plan est élémentaire. Ce n'est pas que je recherche à tout prix l'élégance de la simplicité, cependant elle se révèle bien souvent un gage de robustesse. J'ai l'intention d'opérer le plus vite possible dès la fin de la réunion qui se tient sur Chuoo dans l'une des salles sécurisées du spatioport. Le spatioport, dont j'ai écumé virtuellement tous les couloirs de maintenance, dont je connais le moindre passage, la moindre gaine d'aération ou de câblage électrique.

Mon arme : la surprise.

Pour éviter qu'il me perce à jour, je dois rester concentré sur le sujet de la discussion et agir presque automatiquement, sans y penser, de la manière décidée à l'avance. Le risque n'est pas si grand. En cas d'échec, je ne crains rien de pire qu'une des remarques à la fois sarcastiques et condescendantes dont il a le secret. J'en serai quitte pour abandonner.

D'ailleurs, on rentre cette fois dans le vif du sujet, et tout à la négociation, je n'ai plus le loisir de penser à la suite :

- Je veux carte blanche pour former une équipe et un délai de deux ans avant toute évaluation.

J'aperçois un mince sourire se dessiner sur les lèvres de l'Autre, bien qu'il garde les yeux baissés sur un crayon avec lequel il joue. Le second invité, un amiral de la flotte, s'étouffe presque d'indignation, tandis que le commandant en chef me regarde avec froideur.

- Je ne vous propose pas un permis de tuer qui bon vous semble.

- Je ne l'entendais pas ainsi : nous surveillons, cataloguons, évaluons. S'il s'agit de tuer, ce sera réservé à des cas extrêmes, et sous votre autorité.

Je ne sais ce que l'Autre pense, mais je refuse d'être un jouet dans un plan conçu par lui. Obstination, intransigeance, voilà bien des qualités qu'ils recherchent, sinon je ne serai pas là. Je ne cède pas d'un pouce, et l'affaire finit par se conclure à mes conditions.

Je les quitte le premier, comme la veille : condition indispensable à mon embuscade. C'est ainsi qu'une heure plus tard, je me retrouve à le porter sur mon épaule le long de couloirs qui n'en finissent plus. Le sort est avec moi ce soir : il n'a rien vu venir. Je n'ai eu qu'à ouvrir la porte du couloir de maintenance au moment de son passage. Un petit appareil des chasseurs de Nigato, gardé en réserve jusqu'ici, a fait merveille. La seconde de blanc qu'il a provoqué m'a suffi pour lui prendre le bras avec fermeté afin d'injecter ce produit qui s'est montré si efficace avec les autres. Sommeil garanti ainsi que désactivation des capacités télépathiques pour des heures. Presque trop facile... si ce n'est qu'un homme adulte pèse très lourd malgré la gravité artificielle restreinte de Chuoo.

Finalement, après un trajet dans un véhicule automatique que j'avais laissé tapi dans un des quais de déchargement du spatioport, j'aboutis à une entrée de Zone_Un. J'emprunte quelques couloirs sombres où personne ne va oser me poser de questions et termine dans une chambre bien plus minable que celle où je me suis réveillé l'autre jour, une cicatrice sur la poitrine.

Je me déleste de mon endormi sur le lit, lui attache les jambes et les mains dans le dos, puis ouvre un flacon de whisky Belquien pour patienter jusqu'à son retour parmi nous. Je n'en bois qu'une gorgée symbolique : trop tôt pour célébrer, trop tiède pour me contenter.

 

¤¤¤

 

J'aurais raté son réveil si je ne le regardais pas avec une constance quasi obsessionnelle. Il est passé du sommeil à la vigilance en un instant, sans phase intermédiaire. Il cligne des yeux dans la clarté trop vive et prend une grande inspiration saccadée, comme s'il avait manqué d'air. Je me lève pour baisser un peu la lumière puis m'approche du lit.

Au moment où il me découvre devant lui, j'éprouve une satisfaction intense, juste amoindrie par la pensée qu'il est incapable de la percevoir de la manière évidente pour lui. Il ne « sent » rien, ses sens télépathiques englués dans un sirop que j'espère épais. Il doit se contenter de me dévisager, de lire dans mes yeux la joie de le voir là, à ma merci.

- Réveillé ? On va pouvoir parler.

Je l'attrape par le bras afin de le redresser, le dos contre des oreillers. Il me regarde avec calme, encore un peu anesthésié par la drogue.

- Qu'est-ce que tu veux, Sengo ? Est-ce que mes explications ne t'ont pas satisfait ? Je n'ai rien fait qui n'ait été prévu et discuté entre nous à l'avance.

- Pourquoi est-ce que je devais découvrir la vérité après la mission ? Tu aurais très bien pu ne jamais rien me dire.

- Parce que je voulais ne laisser aucune trace dans ton esprit. Maintenant que tu te souviens de tout, il ne reste rien. Comme si je n'avais jamais rien touché. Je désirais aussi que tu te rappelles que tu as eu le choix.

Je frissonne avec répulsion, malgré la promesse que je me suis faite de demeurer détaché.

- C'était un marché de dupe : comment aurais-je pu anticiper la sensation atroce d'être épié en permanence, d'héberger quelqu'un à l'intérieur de mon cerveau ?

- Blâme ton imagination ! Je ne suis resté sur Chuoo que pendant trois jours, pour t'aider et te protéger. Avant, tu étais seul.

Je secoue la tête avec hargne :

- Mais le pire, c'était de ne pas savoir qui m'avait fait ça. Et ensuite de réaliser que je n'avais pas pensé à toi une seconde. Comme si c'était naturel !

- Donc, tu rumines ta colère depuis deux semaines ? Et tu m'as amené ici sur Zone_Un pour te venger ?

Je frémis de fureur. Le ton ironique, il continue à me provoquer en prétendant décrypter mes motifs, alors qu'il est ficelé devant moi. Je me retiens tout juste de lui balancer une gifle à toute volée. J'ai toujours considéré la violence physique comme dégradante pour celui qui l'inflige autant que pour celui qui la subit.

- Ne me cherche pas trop. Tu ne veux pas voir ce qui se passerait si je perdais mon vernis de civilisation.

Il ne répond rien, se contentant de me regarder. Il ne semble pas avoir peur, mais cela peut être la drogue qui engourdit sa perception du réel, le fait planer. Je le détaille. Notre dernière rencontre en tête à tête sur Nigato, celle que j'avais oubliée, date de cinq semaines ; je le trouve plus sombre, les traits tirés, des cernes sous les yeux.

Il finit par laisser échapper, assez bas, mais d'une voix audible :

- Je suis désolé que tu aies été blessé. Tu étais inconscient, il y avait du sang partout, une grande flaque écarlate qui avait coulé jusque dans la piscine. J'ai vraiment eu peur.

- Peur que je ne puisse pas terminer le travail comme prévu ?

- Peur pour toi, mais tu n'es pas obligé de me croire. Et je me suis senti coupable de t'avoir laissé prendre tous les risques. Tu es bien plus courageux que je ne le serai jamais.

Cette petite phrase, j'en ai lu une similaire dans sa lettre avant de déchirer celle-ci rageusement. Je la jugeais hypocrite et creuse, destinée à m'amadouer. Faut-il y voir un aveu sincère ?

Il ne cherche pas à me convaincre. Mission impossible. Il hausse les épaules, un peu, comme il peut, avec les mains attachées dans le dos.

Curieusement, je le crois, néanmoins cela ne m'émeut pas. Je vais accomplir ce pour quoi je l'ai enlevé. Une satisfaction tranquille m'envahit alors que je lui détaille le programme de la soirée :

- Je me suis dit que j'avais envie de connaître un peu mieux les secrets que tu m'as distillé avec parcimonie ces quelques semaines. Prends-le comme une revanche. Tu as violé mes pensées, tu m'as utilisé pour préserver ta sécurité, je m'apprête à te retourner la politesse. Les gens de mon peuple sont étonnants : ils croient aux démons, mais ils ont développé des substances spécialement adaptées aux spions, qui rendent intarissable.

Il reste impassible quelques instants, puis son visage se transforme. Il me semble y lire la stupeur, qui cède la place à l'inquiétude. Il parle avec une urgence dans la voix :

- Tu es complètement cinglé. Tu n'as pas conscience du pétrin dans lequel tu vas te fourrer.

Comme je le dévisage avec un sourire narquois, il hoche la tête et déclare avec véhémence :

- Bon sang, Sengo, tu ne peux pas faire ça ! Crois-moi, ce n'est pas du tout une bonne idée. Tu ne sauras pas te protéger de ce que je cache.

Je sens qu'il va discuter, essayer de me convaincre. Je refuse d'entendre ses arguments. Ce que je brûle de découvrir intéressera l'armée et le gouvernement fédéral.

Avant qu'il tente de me faire plier, j'attrape un de ses bras et place contre sa peau un petit injecteur.

 

¤¤¤

 

Le produit de la guilde nigatienne des chasseurs est d'une efficacité redoutable. Il me suffit d'une simple question pour déclencher des torrents de paroles. Je n'ai jamais vu l'Autre aussi bavard.

Incapable de rester immobile, j'écoute en faisant les cent pas dans la pièce. J'ai éteint le plafonnier, qui jetait une lumière crue et lisse sur nous. Le halo anémique d'une lampe de chevet nous éclaire : il souligne sa silhouette, toutefois son visage demeure dans l'ombre. Les mots coulent en un flot presque constant que je réamorce par une nouvelle question dès qu'il faiblit. Son ton est monocorde, sa voix sort en un filet à peine audible, cependant il ne peut se retenir de répondre.

Et je ne peux m'empêcher d'écouter.

Il m'est impossible de retranscrire ici ce que j'ai appris ce soir-là de l'Autre. Parce que c'est précisément cela qui doit rester terré au fond de mon esprit. Ces révélations, je suis dans l'incapacité de les énoncer ou de les écrire. Ces personnes qu'il protège, ces personnes-là ne possèdent pas sa retenue morale. Elles n'hésiteraient pas à se débarrasser de moi si elles découvraient que je connais leur existence. Je pourrais les trahir, même involontairement. L'Autre avait raison de me mettre en garde.

Je n'aurais jamais dû chercher à savoir.

Quand je quitte la chambre ce soir-là en le laissant endormi, vidé par le long monologue des révélations, je commence tout juste à réaliser que j'ai commis une terrible erreur.

 

 

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GueuleDeLoup
Posté le 04/05/2015
Cette review va être courte:
 
Je te hais!!!! c'est beaucoup trop court!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
 
Je. Veux. La. Suite!!!!!
 
Ps: Ceci est une réaction à chaud ;)
Rachael
Posté le 04/05/2015
Petit scarabée, la patience il te faut apprendre...
(^_^)  (^_^) (^_^)
Hi, hi hi !!!
(La suite mijote...) 
Elka
Posté le 03/05/2015
J'ai failli manquer ce nouveau chapitre, tu imagines ? :o
Les dernières victoires de Sengo lui auront permis d'assez développer ses techniques, la capture de l'Autre le prouve ! Peut-être que lui-même, en sentant Sengo, ne s'est pas cru menacé à ce point.
Même attaché, l'Autre semble en position de force. C'était de fait assez troublant de le voir supplier Sengo de ne pas lui injecter le serum de vérité, ou de s'énerver sous le coup de l'inquiétude !
Ces fameuses info seraient-elles de celles qu'on ne saura vraiment jamais ? Je crois que tu avais dit que le truc, c'était qu'on ne saurait jamais exactement tout de l'Autre. J'ai bien l'impression qu'on vient de le toucher du doigt, pourtant c'est même pas si frustrant... Bien sûr on aimerait tout savoir ! Mais le peu que Sengo diffuse (sa peur, ces gens que l'Autre protège, le danger qui le menace désormais étoitement) suffit. On se réprésente la noirceur de ce secret.
Moh et c'était de l'inquiétude pour Sengo que l'Autre a éprouvé. Pas pour la mission, pour lui <3 
Oui je m'émeue du moindre truc au milieu de ce sombre chapitre !
 
<3 A vite !
Rachael
Posté le 03/05/2015
Coucou Elka,
Bah, je ne l'ai posté qu'il y a deux jours ce chapitre, c'est pas non plus très vieux ;-)
Eh,eh, oui , il est sombre ce chapitre, et c'est un des moments-clés de l'histoire, celui qui va conditionner toute la suite de leur relation. Pour une fois, l'Autre passe en position d'infériorité, et on peut penser en effet qu'il a sous-estimé la menace, alors que Sengo, lui, a parfaitement compris que la surprise était sa meilleure arme. Comme quoi l'Autre est faillible (et heureusement, moi, les supermen en collant moulant, sans peur et sans reproche, ça m'em..de)
Pour les infos, on en saura un tout ptit peu plus aux deux prochains chapitres, mais en effet, pas beaucoup plus. Tant mieux si c'est pas trop frustrant !
Moui, c'était de l'inquiétude, rooohh. Ce sont des petits trucs comme ça qui le rendent craquant, non ?
C'est super que ça continue à te plaire, je suis en train d'y bosser à fond pour vraiment terminer la réécriture. Si ça marche bien, je pourrai accélérer la publication. En tout cas, l'enthousiasme de mes lecteurs-trices fidèles me pousse en avant, c'est clair <3
EryBlack
Posté le 08/05/2015
Coucou Rach,
Je continue d'adorer cette histoire. En plus, ce chapitre-ci rend certains passages beaucoup plus clairs, notamment le tout début, en fait, cette sorte de "tabou" que Sengo ne peut pas contourner. Ici, même si on ne sait toujours pas de quoi il s'agit, on s'en rapproche quand même. C'est très bien vu. Enfin, tout est très bien dans cette histoire - je radote, mais vraiment, tu me coupes toute envie de chipoter ! 
Du coup, j'ai juste envie de poser quelques questions. D'abord, il me semble que tu fais évoluer ces personnages dans le même univers qu'Arthen et Naelmo, la confédération, tout ça. Je me demande si le Journal est antérieur ou ultérieur à ces deux histoires ? Ou s'il n'y a aucun lien ? À moins que tu ne puisses pas me le dire ?En tout cas ça m'intrigue. Je m'interroge aussi au sujet de la date. "AI", ça veut dire quoi ? Tu as inventé un calendrier, ou bien tu en utilises un déjà existant mais différent du nôtre ? Et est-ce que tu sais à quoi la date correspondrait pour nous ? (Bon, je pose beaucoup trop de questions, mais ah, à défaut de critiquer, faut bien que je m'informe !!)
Bon, en tout cas, les choses se mettent en place et passé ma première lecture à vitesse supersonique, j'ai l'impression de mieux distinguer les enjeux et les personnages. J'ai hâte de voir ce que tout ça va donner. Merci pour cette histoire <3 
Rachael
Posté le 08/05/2015
Moooh, ça me fait vraiment très plaisir d'avoir une lectrice aussi enthousiaste !
J'espère que ça te plaira jusqu'à la fin. Ca me stresse, parce qu'il ne faudrait pas que 1) la fin te déçoive, et 2) que tu trouves que je n'en dévoile pas assez... Bon enfin on verra bien, hein ?
Que de questions... Voyons voir... Bon allez, je vais répondre un ptit peu :
- Oui l'univers est le même que dans Arthen et Naelmo avec la Fédération et ses planètes. J'aime bien creuser dans le même sillon...
- L'époque, on va dire pour faire simple que c'est à peu près la même, sauf que le journal se passe sur une plus longue période.
- pour la date, ce n'est pas "a long time ago, in a galaxy far away"... AI, ça veut dire bêtement "Après Installation" (mais pas impossible que je change pour un truc un peu plus "glamour"...), ce qui correspond à l'arrivée des premiers vaisseaux dans ce coin de galaxie. L'histoire de l'installation et toussa, c'est un truc que je n'ai encore expliqué nulle part, mais ça sera raconté partiellement dans Naelmo. (j'en suis pile là, d'ailleurs, en plan depuis le début du Paco, parce que je fais déjà plein de trucs en même temps, et que je n'arrive pas à paralléliser un truc en plus !) :'-(
Merci <3  <3 
 
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