Pluie de cadavres, partie 2 - Jaken

Je reste un long moment immobile face au cadavre de la créature. Pour être honnête, je manque de mots pour exprimer ma surprise et mon effroi. Tous les Ambrecellins connaissent la légende de Nim’rashan. Les parents sermonnent leurs enfants sur son dos quand ils ne sont pas sages : « Attention, le serpent des sables viendra te dévorer ce soir ! ». Mais j’étais loin de me douter que ce fichu lézard était bien réel ! C’est comme Morgulath, ça fait partie du folklore de la cité. On jure sur le prince des ténèbres, on maudit un voisin gênant de son nom. Personne ne serait assez bête pour croire qu’un véritable démon a été enfermé à Ambreciel. Pas vrai ?

Quoi ? Comment ça, dans le crâne du commandant Ravinel ?

C’était une métaphore, bande d’abrutis, un procédé littéraire ! Ce type est ravagé du ciboulot, j’ai balancé ça pour faire marrer mes lecteurs ! Non mais sérieusement, vous imaginez Ezio Ravinel possédé par un démon sanguinaire ? Ahah, la bonne blague ! On ne serait pas dans la merde !

Bon, revenons-en à nos clairillons, comme on dit dans le jargon. Parce que le serpent géant sous mes yeux, contrairement à Morgulath, il est bien réel. Je me demande ce qui a pu tuer un mastodonte pareil. À ma connaissance, les créatures draconiques n’ont pas de prédateur. Elles sont réputées immortelles, leurs écailles sont plus résistantes que de l’acier enchanté. Je suis loin d’être un expert, mais à mon avis ce n’est pas une blessure physique qui a eu raison de ce monstre. Il faudrait un miracle pour lui infliger ne serait-ce qu’une égratignure. Je miserais plutôt sur un bon vieux poison, un truc foudroyant dont même sa magie n’aurait pas pu le protéger. Ou alors, il a bouffé un boursoufleux avarié et il est mort d’une sacrée chiasse. Vu l’odeur pestilentielle de la caverne, cette hypothèse n’est pas à exclure. 

« Jaken ! Toi venir voir ça ! »

Dalo m’appelle d’un ton surexcité. Il s’est avancé pour examiner l’ossature de la bête. Je le rejoins d’un pas leste et je pose mes yeux sur une espèce de tache sombre qu’il pointe avec son index. On dirait que la pourriture est en train de ronger l’os du serpent mort, un genre de gangrène qui le rend friable et qui pue davantage que toutes les immondices flottant sur la Fangeuse. Oh misère, je commence à comprendre.

Nim’rashan a chopé la putrescane.

Un vide abyssal s’ouvre en moi, c’est peu dire que les baloches m’en tombent. Et si c’était la source de propagation de l’épidémie ? Et si cette maladie incurable contaminait les hommes au travers des gemmes d’éclat, parce que le cadavre de cette créature est souillé ?

Par les sept enfers de Xyron !

La magie des Façonneurs est en train de nous tuer. L’eau que nous buvons, notre nourriture, le bouclier qui protège les remparts de la Cité-Monde… Tout notre quotidien repose sur l’utilisation de ces gemmes empoisonnées. Même les précieuses Lames des laquais de Ravinel sont forgées grâce à elles. J’ignore depuis combien de temps Nim’rashan est desséché, mais si cette saleté de drake nous a refilé la putrescane, toute la ville est en danger. Plus on utilise la magie à Ambreciel, plus les habitants seront malades. Mais si on renonce à s’en servir, si les Façonneurs cessent de produire des vivres et de l’eau potable…

Foudres de Ran.

Nous sommes tous condamnés.

Dalo a suivi le même raisonnement, le voilà blanc comme un linge. Quelle ironie du sort ! Les Dieux nous ont protégés d’une chute mortelle dans le gouffre pour qu’on découvre que la Cité-Monde va devenir un immense charnier. Même les Sorcelames ne sont pas à l’abri de la putrescane. On ne lui connaît aucun remède. Cette fièvre décime les familles des Fosses depuis des mois, mais j’étais loin de me douter qu’elle serait si dangereuse. Après tout, les épidémies sont monnaie courante sur les rives de la Fangeuse. Chaque hiver, une nouvelle maladie fait son apparition : elle trucide quelques centaines de personnes, les plus chétives et les plus faibles, avant de disparaître au printemps. Mais là, on parle d’une saloperie magique qui va continuer de se répandre comme une bombe à retardement. Le seul point positif, c’est que je me sens moins coupable d’avoir fait cramer la moitié des bas-quartiers. Ceux qui vivent dans ce cloaque seront les premiers à trépasser.

« Jaken pas toucher les os ! Mauvaise fièvre dedans !

J’approuve le conseil du Souterreux et je me hâte de déchirer un pan de ma tunique.

– Tiens, couvre-toi la bouche avec ça. Essaie de respirer le moins possible, d’accord ? »

Il secoue la tête et attache le foulard improvisé autour de sa mâchoire. Avec son crâne d’œuf et ses yeux globuleux, l’effet est spectaculaire. On dirait un singe glabre et visqueux affublé d’une écharpe ridicule. Le morceau de tissu se lève à chacune de ses expirations, laissant entrevoir ses grosses lèvres baveuses. Je me fais la réflexion que cet accoutrement lui donne un air vaguement familier. Soudain, l’évidence me frappe : si Coddie décidait de se raser les cheveux, on pourrait les confondre comme frère et sœur. Repenser à mon apprentie fait naître une boule dans mon estomac et je serre les poings autant pour réfréner ma colère qu’une irrésistible envie de rire. Ces deux-là feraient un couple exceptionnel si on leur laissait une chance. Même intellect supérieur, même physique ravageur. J’ose à peine imaginer la tronche de leurs gosses.

« On doit sortir d’ici avant d’attraper cette saloperie », dis-je.

Je me tourne vers l’extrêmité du souterrain où filtre une faible lueur. Je pensais qu’il s’agissait des torches dans les galeries des trompe-la-mort. Désormais, j’ai une autre théorie.

« Nim’rashan s’est enterré ici pour mourir. Sa tanière ne doit pas être loin. Tous ces ossements prouvent qu’il remontait chasser à la surface.

– Il faut suivre la lumière ! » acquiesce Dalo avec énergie.

Nous reprenons notre marche pour nous éloigner du squelette géant. Le tunnel est à présent si large qu’on pourrait y faire défiler la moitié du Guet d’Ambreciel. Comme je le pressentais, il ne tarde pas à s’ouvrir sur une seconde caverne, bien plus vaste et plus lumineuse que la précédente. Cette fois, l’éclairage ne provient pas d’une fissure au-dessus de nos têtes. Dalo s’arrête brusquement devant moi et je manque de le percuter sous l’effet de la surprise.

Ce sont des gemmes d’éclat.

Des milliers et des milliers de gemmes d’éclat.

Il y en a de toutes les formes et de toutes les couleurs, si nombreuses que je ne saurais les compter. Elles recouvrent les parois du sol au plafond. Certaines s’élèvent telles des stalagmites sous forme de cristaux translucides, d’autres sont incrustées dans la roche comme on pourrait sertir une émeraude dans un bijou. Elles éclairent les alentours comme un brasier qui flamboie dans l’obscurité. De leurs surfaces chatoyantes naissent des arcs-en-ciel de lumière, une cascade opalescente où se mêlent azur et ambre, éclats de jade et de grenat. L’améthyste y tournoie avec le fauve, danse avec l’albâtre, s’habille de saphir et de carmin pour former une parure étincelante dont même une déesse n’oserait se vêtir, par peur de briser cette fragile splendeur. L’effet est si beau que j’en perds toute vulgarité, je me sens pousser des ailes et je m’improvise poète. Avouez que cette description vous a frisé le poil, qu’intérieurement vous vous dîtes “mais quelle plume exceptionnelle, ce Jaken ! Ça ne lui ressemble pas d’y mettre autant d’élégance !”

Eh bien rassurez-vous, je m’apprête à corriger le tir. 

Car je viens de me rappeler que ces saletés de cailloux peuvent vous filer une fièvre infectieuse qui vous desséchera plus vite qu’un vieillard anorexique ayant chopé la coulante. Ça vous colle des chancres énormes dans les plis des aisselles, des pustules baveuses au milieu du visage ; ça vous pourrit la peau encore pire qu’une gangrène, ça vous donne des hallucinations terribles. Et quand vous êtes presque raide, ça vous colle des suées si violentes que vous avez l’impression de nager dans votre crasse et de pisser solide. En deux jours à peine, votre charmant minois ressemble à des escarres purulentes affublées d’une poignée de dents noires qui se déchaussent. Le matin suivant, vous gagnez un voyage sans retour direction les Sept Enfers ; et comme la putrescane a le sens de la famille, elle emportera tous vos proches pour vous tenir compagnie.

Alors, il n’est pas beau, mon sens de la poésie ?

Quoi qu’il en soit, nous venons assurément de trouver l’antre de la bête. S’il y a autant de cristaux magiques, c’est que Nim’rashan en avait fait sa tanière. Ce qui nous laisse avec une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que notre ami lézard disposait d’une sortie pour rejoindre la surface : même un serpent-dragon immortel a besoin de chasser pour se nourrir. En bon cambrioleur, j’ai l’œil pour repérer les issues qui permettent de s’éclipser quand les choses tournent mal. J’avise presque aussitôt un boyau qui remonte en pente douce à l’autre bout de son repaire. Hélas, la mauvaise nouvelle, c’est que son nid douillet a été envahi par une autre forme de créatures cavernicoles dont j’aurais préféré m’épargner la compagnie.

Des myrmilles.

Des insectes carnassiers qui vivent en colonie et qui raffolent de magie draconique. La myrmille ressemble à la progéniture d’un cavalin fécondé par une fourmi géante : une paire de mandibules de la taille de mes jambes, un corps longiligne couvert d’une carapace chitineuse, quatre pattes dotées de crochets pour escalader la roche et une crête osseuse semblable à celles de nos fidèles montures. Elles se nourrissent de crache-sables, de lièvres fouisseurs et des pauvres Fangeux qui tombent dans leurs galeries en creusant dans les mines. Et oui, c’est bien à cause de ces charmantes bébêtes que les enfants de Tys-Beleth sont appelés Trompe-la-mort. Quand on découvre un gisement de gemmes d’éclat, il n’est pas rare qu’une myrmillonière soit dissimulée tout près. On perce alors des boyaux étroits dans toutes les directions jusqu’à tomber dessus, et on envoie un Trompe-la-mort à l’intérieur avec un composé explosif inventé par les Façonneurs. Dans le meilleur des cas, le gamin parvient à ne pas se faire bouffer, à allumer la mèche et à se carapater en vitesse. Sinon…

Ouais, je vous passe les détails. C’est vraiment trop moche.

Bref, tout ça pour dire que les myrmilles, tout le monde les connait à Ambreciel. Les jeunes spécimens ne sont pas très dangereux. Leur carapace est encore fragile et leurs mandibules ne sont pas assez développées pour chasser. L’instinct les pousse à s’enfuir plutôt qu’à attaquer. Mais la myrmille adulte est un redoutable prédateur, en particulier en période de ponte quand elle doit trouver un cadavre encore chaud où déposer ses oeufs. Ses mâchoires sont assez fortes pour broyer du granite et son abdomen projette un acide qui ferait même fondre une cuirasse de Sorcelame. Autant dire que lorsqu’on entend vibrer des écailles dans un tunnel, il vaut mieux courir vite et prier très fort pour qu’elle se choisisse une autre proie.

Mon regard accroche la sortie à l’autre bout de la grotte et je lutte contre une furieuse envie de souiller mes chausses. Il y a des centaines de bestioles accrochées sur les parois. L’abondance de gemmes d’éclat et le départ du précédent locataire les a convaincues de s’installer ici. Elles sont suspendues la tête en bas et le crissement régulier de leurs mandibules indique que c’est l’heure de la sieste. Une chance pour votre serviteur, la myrmille est un animal nocturne qui ne chasse qu’à la tombée du jour, sauf quand un imbécile vient perturber son repos en piochant juste à côté du nid. D’ailleurs, c’est une preuve de plus que la nature est bien faite et que les crache-sables sont des abrutis. Ces gros pachydermes passent l’essentiel de leurs journées près de la surface pour digérer au soleil, mais retournent s’enterrer en profondeur dès que la chaleur s’estompe. Et comme eux aussi sont attirés par les gemmes d’éclat, ils ont tendance à creuser tout droit en direction des myrmillonières.

Oui, vous m’avez bien lu : ces animaux stupides se jettent littéralement dans la gueule de leurs prédatrices au moment où elles s’éveillent. Avouez qu’il faut une sacrée dose de purée dans la caboche pour s’approcher d’un nid de myrmilles quand elles ont l’estomac qui gargouille !

Pardon ? Ce que je m’apprête à faire ?

Mais ça n’a rien à voir, nom d’un boursoufleux à colerette ! Moi je risque ma vie pour le plaisir de mes lecteurs, c’est un acte héroïque qui doit susciter votre admiration ! Je m’en tartine le fion de vos sous-entendus moqueurs, vous êtes juste jaloux de mon panache !

Comment ?

Je gagne du temps parce que j’ai peur de traverser ?

Oui, bon, vous avez peut-être un tantinet raison. D’ailleurs, à ce propos, je vous ai déjà raconté l’histoire du marchand aveugle qui a confondu son remède contre la chute des cheveux avec le pot d’aisance de sa femme ? Vous allez rire, elle est vraiment bonne. C’est l’histoire d’un Façonneur qui vivait dans la seconde enclave avec sa rombière et ses gosses, sauf que le vieux y voyait comme à travers une pelle. Un jour, un charlatan muet se présente chez lui avec une fiole…

« Jaken passer devant, plus discret que Timet. »

Par les miches de l’Immortelle, vous le faites exprès ou quoi ? Vous voulez tous m’envoyer en pâture à ces insectes voraces ? Laissez-moi vous poser une question avant d’entamer ce périple suicidaire. Vous avez déjà vu ces foutues bestioles déchiqueter un corps ? Bien sûr que non, vous ne seriez pas si pressés d’assister au spectacle ! Moi, j’en garde un souvenir abominable. Figurez-vous que la myrmille est un carnivore qui mange lentement. Elle dévore toujours sa proie en commençant par les extrêmités. Elle mâchouille, elle savoure, elle se régale de vos doigts et de vos orteils. Le suc qu’elle produit au niveau de sa bouche cicatrise les chairs à une vitesse folle, donc vous restez conscient pendant qu’elle vous boulotte les moignons. Ensuite – et c’est là que ça devient marrant – elle s’amuse à vous arracher les membres. S’il y a plusieurs myrmilles pour un seul cadavre, elles se battent pour s'attribuer vos bras et vos jambes. Le combat peut durer des heures, parfois elles se désintéressent de leur victime qui finit par se vider de son sang, à moitié écartelée et dévorée vivante. Appétissant, pas vrai ? Alors, vous tenez toujours à leur servir du Jaken pour le déjeuner ?

Une minute.

Je viens d’avoir une idée géniale.

« Demi-tour, j’ordonne à Dalo d’une voix basse. On va leur offrir un véritable festin. »

Sans attendre mon Souterreux, je me hâte de quitter la myrmillonière et de rebrousser chemin. Pour que mon stratagème fonctionne, il faut absolument qu’on soit de retour avant le coucher du soleil. Le hic, c’est qu’il est très difficile d’estimer l'heure quand on est coincés sous terre. Si la colonie se réveille avant la fin de nos préparatifs, ce chapitre pourrait bien être le dernier estampillé de ma griffe. Vous imaginez ? On serait obligés de renommer ce livre “Ezio Ravinel, les aventures du trouduc d’Ambreciel”. Bonjour l’angoisse. Je ne suis pas sûr qu’il serait heureux d’assurer les dédicaces.

Je me précipite ventre à terre dans les galeries en direction du bassin où j’ai failli me noyer tout à l’heure. Inutile de vous faire des cachoteries, je pense que vous avez compris mon plan. Joba et sa bande ont régalé un crache-sable pour faire disparaître Pleurnicheuse ; moi, je m’apprête à nourrir un essaim de myrmilles avec les cadavres voltigeurs. Tout ce que j’ai à faire, c’est de laisser traîner des carcasses affriolantes le long du tunnel pour guider les insectes carnassiers jusqu’au banquet. Et accessoirement, trouver un endroit où me mettre à l’abri de la curée. Je repense à cette anfractuosité dans la roche où j’avais perdu le fil de la rivière : si je parviens à m’y glisser, ça pourrait fonctionner. Le courant est suffisamment fort pour masquer mon odeur. J’attends que la horde passe, et une fois qu’elles sont bien occupées à festoyer dans le gouffre, à moi la liberté ! Dalo ne pourra pas s’y réfugier avec moi, mais le bougre pue tellement qu’il n’aura qu’à se rouler en boule dans un coin, les myrmilles n’oseront pas l’approcher. Enfin, j’espère. Sinon, notre belle amitié ne brillera pas par sa durée.

Oui, c’est sordide et cruel. Mais ce n’est pas parce que je l'apprécie qu’il bénéficie d’un totem d’immunité. J’ai trahi des amis par le passé et je suis prêt à recommencer. Quand il s’agit de sauver ma peau, tous les moyens sont bons. Si vous me jugez égoïste et sans cœur, je vous invite à relire encore une fois ma présentation.

« Vous n’avez pas respecté votre part du marché, Sul’Adan ! La caravane devait être détruite ! Au lieu de cela, les corps de vos assassins jonchent le sol ! »

Je me fige soudain alors que je m’apprêtais à débouler au fond du gouffre comme un dératé. C’est la voix de Fieryn Dolan. Mais qu’est-ce qu’il fout là, cet étron de boursoufleux ? Et pourquoi évoque-t-il la destruction du convoi ? Ne me dîtes pas que…

« Notre maître vous a fourni l’occasion idéale en invoquant cette tempête de roche ! Mais vous avez laissé une gamine massacrer vos aja’shins ! Vous êtes un incapable ! »

Oups. Il a l’air sacrément en rogne, l’ami Dolan. Je me colle contre la paroi du tunnel et je jette un coup d’œil discret dans la grotte au bassin. Ce que je découvre à l’intérieur confirme mes craintes. Le Sorcelame est bien là, flanqué de ses acolytes le sergent Boc et Porte-de-Prison. Face à eux se tient un géant enturbanné à la peau sombre armé d’un grand cimeterre. Son visage est couvert de peintures de guerre et il arbore une vilaine estafilade sur la joue droite. Mon sang se glace quand je comprends ce qui se joue sous mes yeux. Ce Sul’Adan est probablement le chef des pillards de la Dévoreuse. Il a lancé une attaque sur notre convoi, avec la bénédiction du capitaine. Mais qui est le maître auquel le Sorcelame fait allusion ? Et cette gamine qui a tué les femmes aja’shins… serait-ce Syndra ?

Décidément, je déteste mon expédition dans le désert. Me voilà coincé entre un cadavre de serpent-dragon putréfié, une colonie de myrmilles voraces et le capitaine du Guet qui fomente une trahison avec le pire ennemi d’Ambreciel. Franchement, qu’est-ce qui pourrait être pire ?

« Jaken… attendre… Timet ! »

Le cri de Dalo résonne en écho dans la galerie et une fraction de seconde plus tard, il tourne l’angle et me percute de plein fouet. Nous valdinguons dans un boucan de tous les diables et je m’aplatis comme une loque aux pieds de Sul’Adan. Le géant basané nous observe d’un air stupéfait et dégaine son cimeterre. Derrière lui, le visage porcin de Dolan se crispe et il me foudroie de ses yeux meurtriers.

« Encore toi ! s’exclame-t-il d’un ton rageur. Par les flammes de Xyron, tu vas nous emmerder jusqu’au septième Enfer ! »

Puis soudain, la lumière s’allume dans son cerveau. Il consulte le sergent Boc du regard et se tourne vers moi, les bajoues tremblantes.

« Putain, les gars ! C’est Jaken Main-Noire ! Capturez-le ! »

Et merde. Oubliez tout ce que je viens de vous dire.

Avec ma poisse légendaire, ça peut toujours être pire.

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CamillOu
Posté le 15/09/2025
Coucou Ori !

Un anti-héros devant un héros ? Je vois bien ça arriver pour la suite ! 😀
Et l'impression que l'intrigue s'étoffe et dépasse le simple cas de Jaken !
CamillOu
Posté le 15/09/2025
Devenant plutôt 😉
MrOriendo
Posté le 15/09/2025
Hello CamillOu !
L'intrigue s'étoffe en effet et dépasse le cas de Jaken pour concerner Ambreciel, mais les différentes trames des personnages pdv vont se recouper, ne t'inquiètes pas ;)
Au plaisir,
Ori'
Edouard PArle
Posté le 15/08/2025
Coucou Ori !
Quelle joie de retrouver cette histoire, un an après mon dernier commentaire xD
J'ai évidemment adoré retrouver Jaken, quel plaisir de retrouver sa narration légendaire !! La chute de chapitre est délicieuse et promet du lourd pour la suite. Ce chapitre fait une bonne transition et permet d'expliciter les enjeux soulevés par la découverte du cadavre, et tous les malheurs qui pourraient survenir sur la cité sans action de nos personnages...
C'est très intéressant de voir autant de monde se retrouver là avec Jaken, ça confirme qu'il s'est passé quelque chose de pas net, tout ce mystère donne envie d'y voir un peu plus clair.
Bref, un régal !
Mes passages préférés :
"Non mais sérieusement, vous imaginez Ezio Ravinel possédé par un démon sanguinaire ? Ahah, la bonne blague ! On ne serait pas dans la merde !" Mdrr
"comme la putrescane a le sens de la famille, elle emportera tous vos proches pour vous tenir compagnie." Ahah
"On serait obligés de renommer ce livre “Ezio Ravinel, les aventures du trouduc d’Ambreciel”. Bonjour l’angoisse. Je ne suis pas sûr qu’il serait heureux d’assurer les dédicaces." Pas mal, un tome 2 ? xD
Hâte de la suite !!!
À bientôt (=
MrOriendo
Posté le 15/08/2025
Hello Edouard !
Content de voir que malgré l'attente, tu es toujours au rendez-vous ! Et oui, il m'aura fallu presque un an pour écrire cette seconde partie de chapitre. Il se passe beaucoup de choses dans ces grottes et le défi principal a été de rendre tout cela plausible sans casser le rythme du récit. Quant à savoir ce que Dolan et Sul'Adan viennent faire près du cadavre de Nim'rashan, ou comment ils sont arrivés ici...
Mystère ;)

Je ne suis pas encore satisfait à 100% de cette partie de l'histoire, donc il y aura sans doute une salve de corrections par la suite. Mais pour l'instant, j'essaie d'avancer le plus possible dans mon scénario. La suite ne devrait donc pas trop tarder.

Au plaisir,
Ori'
Edouard PArle
Posté le 15/08/2025
"Je ne suis pas encore satisfait à 100% de cette partie de l'histoire, donc il y aura sans doute une salve de corrections par la suite. Mais pour l'instant, j'essaie d'avancer le plus possible dans mon scénario. La suite ne devrait donc pas trop tarder." Je pense que c'est une bonne idée, hâte de suivre ça !
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