Pré-Rentrée

Notes de l’auteur : Notes : Une AVS est l'ancien acronyme d'AESH, accompagnante pour élève handicapé.
La théorie des cuillères est utilisée par les handi'es afin d'estimer leur énergie pour la journée. Elle part du fait qu'une personne handie a une énergie limitée, mesurée en cuillères. Le nombre varie selon les jours.

Trigger Warning : Validisme, mention de harcèlement, mégenrage.

Cassidy

 

Lundi 31 Août 2015

 

Nous avons rendez-vous la veille de la rentrée avec la CPE, l'infirmière et ma professeure principale de l'année à venir pour discuter des aménagements possibles. Le Centre Ressource Autisme de ma région vient de me diagnostiquer autiste.

Après le désastre de l’année dernière, je reprends enfin pied. Je vais avoir des armes contre mes camarades, de l’aide pour décortiquer les situations sociales ; l’année sera moins épuisante.

Il m’est demandé de ne pas communiquer l’identité de notre nouveau professeur principale ; mesure inutile puisque nous savons qu'en Terminale Littéraire, ce sont généralement les professeurs de philo qui sont choisis.

 

Je triture mon dé Stimtoy. Ses six faces sont chacune recouvertes pour stimuler différemment –interrupteur, joystick, engrenages, boutons… Je l'ai acquis l'année dernière, alors que je commençais les démarches diagnostiques.

J’ai passé tant de temps à me renseigner et à essayer divers outils qui pourraient m’aider que ma sœur a décidé que je prétendais être autiste. Daphnée a décidé que mon diagnostic n’était pas valide. Sa réaction me blesse profondément. Et la sensation d’imposture est tenace. Je redoute que les autres me voient comme un enfant gâté qui veut juste une excuse pour se comporter n'importe comment.

Mais c'est faux, bordel !

Comment le leur faire comprendre ?

Les Stimtoys répondent à un besoin d'auto-stimulation et aident à diminuer le stress, à gérer une situation difficile ou à se rassurer.

A priori, mon besoin d'auto-stimulation est tactile et vestibulaire. Je dois aussi avoir une part de visuel, puisque les lampes à lave m'hypnotisent. J'allume systématiquement la mienne avant de m'endormir, depuis le collège… bien avant que je ne soupçonne être autiste.

Daphnée n’en reste pas moins furieuse et embarrassée par mon existence.

« Ne t'attends pas à ce que je fasse des efforts, c'est à toi d'en faire pour t'adapter. »

Les derniers jours n'ont été constitués que de piques de sa part et de regards vagues de la part de notre mère. Je croyais recevoir du soutien ; au lieu de quoi je me tais et continue de vivre difficilement.

— Tu ne crois pas qu'elles ont simplement besoin d'encaisser ? m'a gentiment demandé la mère d'Hélène, ma meilleure amie. Ce n'est pas simple d'avoir un enfant handicapé. Il faut faire le deuil de l'enfant parfait.

Mais je ne suis pas morte ! Je n'ai pas changé !

 

Nous nous rendons au lycée à pied ; il suffit d'un quart d'heure de marche.

Dans le bureau de la CPE, je reconnais Madame Duchase avec un pincement au cœur. Je l’ai eue en théâtre, en Seconde. Nous n’avons pas la même vision du monde, ce qui peut poser un problème dans une matière aussi importante que la philo. La CPE nous sourit, nous accueille, excuse la principale-adjointe très occupée avec la pré-rentrée des enseignants et des internes.

— Nous sommes donc réunies ici pour discuter de l'année à venir de Cassidy, déclare la CPE. Tu viens de recevoir un diagnostic d'autisme, n'est-ce pas ?

Je hoche la tête en triturant le côté interrupteur de mon dé. Ma gorge est nouée, soudain. Madame Duchase soupire.

— Nous avons déjà une élève avec une AVS, en classe. Deux, cela risque de faire lourd pour mes collègues. Vous avez rempli une demande de MDPH ?

Je ne comprends pas la question. Je n’ai aucune idée de ce qu’est la MDPH.

— Cassidy n'a pas besoin d'une AVS, rétorque ma mère.

Je fronce les sourcils. J’en déduis que le lycée exige que j’aie un dossier auprès d’un organisme accompagnant les handicapés. Or, de tous les aménagements possibles, celui-ci n'est jamais apparu sur la liste que nous avons faite ensemble. Je suis dans la moyenne haute de la classe, avec bon espoir d'obtenir une mention au baccalauréat. Je me suis toujours débrouillé’e seul’e.

— Ah ? relève l'infirmière. Pourtant, l'année dernière, elle était souvent dans mon bureau, en larmes ou incapable de bouger pour aller en cours.

Ce sont ces crises régulières depuis mon entrée en seconde qui ont convaincu ma mère d'accompagner mes démarches au Centre de Ressources Autisme.

— L'année dernière, je n'étais pas diagnostiqué’e. Aujourd'hui, je sais ce dont j'ai besoin. Je vais savoir quoi répondre à mes camarades, anticiper mes réactions. J'irai mieux. Je n'ai pas besoin d'aide pour noter mes cours, ni d'un tiers-temps, ni d'un’e accompagnateur’ice.

La CPE hoche la tête, prend quelques notes, et s'apprête à me poser une question utile. Ma professeur principale la prend de cours.

— Il va aussi falloir se poser la question du théâtre.

— Pardon ?

Je suis sous tension au point où je ne maîtrise plus vraiment mes réactions. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, un regard suppliant vers ma mère pour qu'elle m'explique et me défende, je dois ressembler à une bête traquée.

— Écoute, Cassidy, tu dois bien te douter que le théâtre, pour une adolescente autiste, c'est compliqué ? Tu as des problèmes relationnels, des risques de crise, des besoins spécifiques... On ne peut pas imposer ça aux intervenants.

J'ai choisi l'option théâtre facultative en Seconde ; en première, j’ai également suivi le cours de Spécialité. J'ai une faculté à rédiger mes analyses de spectacle qui surpasse celle de mes camarades et hausse fortement ma moyenne.

Mes Intérêts Spécifiques sont l'astronomie et la géographie, mais les arts du spectacle viennent s’y ajouter ; le théâtre est un endroit sécurisé, agréable, où je peux jouer des hommes et des femmes, vivre dans un autre monde. Je comprends mieux les codes d'un plateau que les codes sociaux quotidiens. Je suis fasciné’e par les éclairages et connaît tout le vocabulaire.

Dans la panique, ma voix s'est bloquée en travers de ma gorge. Je secoue violemment mes mains pour me calmer. L'oral me pose problème ; j'ai anticipé le combat sans m'imaginer cet angle d'attaque. Je suis incapable d'opposer le moindre argument.

Tout tourne dans mon esprit, je cherche la bonne réponse, et la trouve dans ce que j'aurais voulu hurler à la mère d'Hélène.

Tout d’abord, cependant : je ne dois pas hausser la voix. Cela me décrédibiliserait et je perdrais toutes mes chances de rester en théâtre.

Pourquoi veut-elle me l'enlever ? Pour quel motif ? De quel droit ?

— Vous m'avez eu’e en théâtre en première. Les intervenant-es me connaissent depuis ma seconde. En quoi cette année diffère-t-elle ? Je ne suis pas devenu’e autiste durant les vacances, je l'ai toujours été.

— Tu as perturbé les cours, l'année dernière, me rappelle Madame Duchase.

— Elle était fréquemment insultée et je n’ai pas souvenir que vous l’ayez aidée, intervient sèchement ma mère.

Je brûle d'envie de lui rappeler qu'elle n'utilise pas les bons pronoms –iel/they, néanmoins je ne peux pas me battre sur ce terrain là, pas aujourd'hui.

— Vous avez approuvé mon passage en Terminale Théâtre. Je suis toujours la même personne. Et aujourd'hui, je sais qui je suis et je vais pouvoir apprendre à gérer mes difficultés.

— Mais ce sont tes camarades que tu pénaliseras, en attendant, intervient l'infirmière.

J'ai envie de hurler, de crier, de tout envoyer valser. Ce sont les prémices d'un effondrement autistique, aussi serré-je les poings.

 

Je comprends soudain la rigidité de ma mère. Ce n'était ni du rejet, ni du refus, ni même de l'exaspération. Elle a peur. Elle savait ce que signifiait ce diagnostic, elle savait que l'on me traiterait différemment du fait d'avoir soudain une autre étiquette. Celle de handicapé’e.

Je ne me sens pas handicapé’e. Toutefois, je viens de passer deux mois en compagnie de mes proches, sécurisé’e par mes repères. La rentrée sera tout aussi brutale et difficile que les années précédentes. D’ici peu, la sensation poisseuse d’être différente reviendra.

Le désespoir me fait suffoquer. Je l'ai voulu, ce diagnostic. J'ai voulu comprendre pourquoi rien de ce que je faisais ne convenait à mes camarades de classe, pourquoi j'étais systématiquement rejeté’e, pourquoi mes intérêts paraissaient aussi envahissants par rapport aux leurs. Et ces adultes qui m'entourent, ces adultes dans la norme, me démontrent que cela ne changera rien. Ce sera toujours à moi de m'adapter. Mais à présent, mon opinion sera balayée, moins importante car venant d'une personne avec une maladie mentale.

L'autisme n'étant pas une maladie mais un trouble neurodéveloppemental. Les neurodivergences ne se guérissent pas, sont intrinsèques...

L'agitation de la CPE attire mon regard. Je ne parviens pas à happer ses yeux et, depuis deux semaines, j'ai décidé de ne plus forcer le contact visuel. Il m'est impossible de manquer pourtant la façon dont elle hoche fermement la tête dans ma direction, la main tendue et discrète qu'elle me propose.

Il me semble que le message est « Attends. Je m'en charge ».

— De quoi as-tu besoin, Cassidy ? demande-t-elle.

— Du théâtre !

Les mots s'échappent de ma bouche. La sienne s'étire en un demi-sourire. Madame Duchase et l'infirmière s'apprêtent à répliquer mais elle leur ordonne de patienter d'un geste.

— Dans tes cours de théâtre et dans les autres cours ?

— Je vais demander au médecin de me dispenser de sport, car ma motricité est mauvaise et que cela me pénaliserait pour le baccalauréat, en plus de m'ajouter du stress. J'aurais besoin que les professeurs me laissent utiliser mon globe antistress en classe. Il ne fait pas de bruit et ne risque pas de déranger les autres. Je voudrais pouvoir sortir de cours si besoin, pour aller aux toilettes, sans devoir me battre. Aux toilettes, je peux boire, passer de l'eau sur mon visage, et respirer un peu. Pendant les contrôles, je voudrais porter un casque anti-bruit. Je déteste la matière des boules quiès, et je risque de les perdre. Si je dois déjeuner à la cantine... J'aimerais bien ne pas avoir à faire la queue.

J'inspire profondément. Ce sont les modalités physiques, les plus simples. Beaucoup de profs acceptent les devoirs typographiés, et je me suis accoutumé’e aux rédactions de quatre heures sur table. Ce que je vais réclamer à présent risque fort de hérisser celles qui m'entourent. J'ai écrit le texte, et je l'ai appris par cœur, afin de ne pas commettre de faux-pas. Personne ne doit se sentir attaqué.

— J'ai besoin de ne pas être jugé’e par qui que ce soit, et que l'on ne parle pas de moi dans mon dos. J'entends la moindre remarque. J'ai l'ouïe très fine. Si je commets une maladresse, ou si je suis vexant’e, j'ai besoin qu'on me le fasse remarquer gentiment, sans me blâmer. Pour autant, je ne veux pas qu'on laisse passer un éventuel irrespect. Il faudrait que les responsables puissent faire la part des choses entre ce qui est de la maladresse sociale et ce qui est mon caractère.

— Tu en demandes trop, Cassidy ! s'exclame Madame Duchase. Nous n'avons pas le temps de passer chacune de tes phrases au crible pour savoir si oui ou non tu es insolente !

L'image mentale d'un fusil, des balles et des cibles, me tends.

Dès que l'entretien sera fini, j'écrirai un message à Florent, mon amoureux, pour lui indiquer à quel point les neurotypiques peuvent être odieux.

Parce que moi, je dois passer chacune de leurs phrases au crible pour les décrypter. J'ai appris à le faire systématiquement, je me plante très souvent, et cela me prend tant d'énergie que je suis épuisé’e et dors jusqu'à midi chaque jour de congé.

— Globe antistress, prioritaire aux repas, casque anti-bruits aux contrôles, et sorties autorisées, récapitule la CPE. Je sais que tu n'en abuseras pas. En ce qui concerne le théâtre, de quoi as-tu besoin ?

La tristesse et le désespoir que je ressens me submergent. Jamais je n'ai pu les dissimuler ; mes larmes coulent sur mon corps tremblant.

— De rien ! Je veux juste continuer. Je peux faire des efforts !

— Et tu ne peux pas pour les autres matières ?

Non.

Mais il est inutile d'expliquer la théorie des cuillères à une infirmière qui m'a déjà condamné’e.

— Elle a besoin que les professeurs ne laissent pas passer les insultes et les moqueries.

De toute évidence, Maman n'a pas digéré le harcèlement dont j'ai été victime pendant deux ans.

— Je suis les options facultatives de Terminales, m'apprend Madame Duchase. Nous avons besoin d'une assiduité exemplaire, mais peut-être pourrais-tu te contenter de cette option ? Les deux risquent d'être trop lourdes.

— Elles ne l'étaient pas l'année dernière !

Mon cri les fait grimacer.

— Tu te débrouilles bien sur scène, approuve la CPE. Je l'ai vu. Tu ne peux pas intégrer le programme de maths, et j'ai cru comprendre que l'anglais n'était pas ta matière préférée ?

Je fais vraiment des efforts en anglais, puisque je désire voyager dans le plus de pays possibles. Pourtant, ce sont les autres langues qui m'intéressent. L'allemand qui se dérivera en Norvégien, en Suédois, en Néerlandais, en Danois... Je sais que si je comprends l'une de ces langues, je pourrais dialoguer dans les autres. Quant à l'espagnol, nécessaire à l'Amérique Latine, j'y excelle.

 

J'assiste à la lutte silencieuse entre les trois femmes. Ma mère me laisse me battre. Je crois qu'elle me prépare à mon indépendance. Si Madame Duchase me demande de délaisser le théâtre facultatif, elle aura l'air de se débarrasser de moi. Elle n'a pas le choix que d'abdiquer.

Ce qui signifie qu'au moindre faux pas, elle fondra sur moi pour me prouver à quel point j'avais tort. À la moindre incartade, la moindre plainte de mes camarades, elle m'expliquera que je mets leur bac en danger. Si la rage ne m'aveuglait pas autant, peut-être abandonnerais-je.

Ma fureur me porte. Je suis la même personne. Je suis Cassidy, je ne viens pas de devenir autiste. Cette étiquette, ce diagnostic, c'est pour moi, par pour les autres. Ils se sont emparés de mon arme et me blessent déjà avec.

Je croyais que le combat était terminé. Avec cette lutte qui me laisse pantelant’e, cette victoire amère que je remporte, je comprends que c'est une véritable guerre dans laquelle je viens d'entrer.

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Isapass
Posté le 07/12/2024
Hello !
Je me suis dédoublée en lisant ce premier chapitre : d'un côté la curieuse, toute disposée à en apprendre plus sur l'autisme (que je connais assez mal, sinon par les conversations suivies sur PA, notamment), et d'un autre côté la maman d'ados confrontés aux réalités du collège, du lycée, du monde... parfois même de leurs propres parents, aimants mais néanmoins maladroits. Du coup, j'ai lu la larme à l'œil, très touchée par le combat de Cassidy que les adultes sont tentées de sacrifier pour l'intérêt du plus grand nombre. C'est terrible mais ça reflète sans doute très bien l'éducation en France, un système qui ne réserve pas de place aux cas particuliers... Sauf qu'il y en a un paquet, de cas particuliers !
Bon, on va espérer qu'il y a beaucoup d'ignorance et de manque de sensibilisation dans tout ça. Peut-être qu'en 8 ou 10 ans, ça s'est amélioré ? On va croiser les doigts.
Je continue ma lecture mais déjà, merci pour ce premier chapitre à la fois édifiant et émouvant !
Saskia
Posté le 01/12/2024
Coucou RedFeather !

Comme j’ai été diagnostiquée autiste à 15 ans juste avant mon entrée au lycée, le sujet de ton roman m’intéresse pas mal et je suis contente de l’avoir découvert avec les Histoires d’Or ^^


Points positifs :

> Cassidy est un chouette personnage principal, assez attachant’e dans ses combats ! J’aime beaucoup sa personnalité rebelle ! D’ailleurs j’aime bien aussi que ce soit un personnage non-binaire, c’est vrai qu’il y a pas mal de personnes trans chez les autistes ^^

> Il y a plein de détails familiers pour moi comme les stimtoys, les intérêts spécifiques, l’hypersensibilité auditive, la fatigue chronique, les difficultés relationnelles, les difficultés à regarder dans les yeux, la mention du CRA et de la MDPH, des AVS, les réunions pour discuter des aménagements scolaires... Forcément, son quotidien m’a rappelé mes propres souvenirs du lycée, même si je n’ai pas tout à fait le même vécu, donc de ce côté-là c’est assez réussi.

> Je trouve assez intéressant que Cassidy soit entouré’e d’adultes avec des positionnements différents par rapport à son handicap. La CPE plutôt aidante. La professeure principale hyper validiste qui tente de lui nuire par tous les moyens. L’infirmière plus dans la retenue, mais assez hostile également.

> Le sujet de l’inclusion des élèves handicapés au lycée est très intéressant.


Cependant, j’ai été déroutée par certaines petites choses :

« Nous avons rendez-vous la veille de la rentrée avec la CPE, l'infirmière et ma professeure principale de l'année à venir pour discuter des aménagements possibles. »
> Pourquoi est-ce la CPE et non le proviseur du lycée qui mène cette réunion ? (perso toutes les réunions de ce type auxquelles j’ai participé ont toujours été présidées par le chef d’établissement, ce qui est plutôt logique parce qu’il est plus haut dans la hiérarchie que la CPE)
(même si je comprends par ailleurs l’absence de l’enseignant référent de la MDPH, puisque Cassidy et sa mère ne les ont pas contacté (bien que ce soit un peu étrange tout de même))

« La CPE nous sourit, nous accueille, excuse la principale-adjointe très occupée avec la pré-rentrée des enseignants et des internes. »
> Normalement on parle de principal et principal-adjoint au collège, puis de proviseur et proviseur-adjoint au lycée. Donc puisque Cassidy est au lycée, la CPE devrait plutôt excuser la proviseure-adjointe. Ce qui n’explique toujours pas l’absence du ou de la proviseur(e)...

« Vous avez rempli une demande de MDPH ? »
> auprès de la MDPH

« Je ne comprends pas la question. Je n’ai aucune idée de ce qu’est la MDPH. »
> Je trouve assez étrange que Cassidy se soit longuement renseigné sur l’autisme mais n’ai jamais entendu parler de la MDPH… (perso j’ai découvert les deux en même temps) C’est quand même un truc très très présent dans la vie des personnes handicapées et dont on fait très souvent mention. A la limite, je comprendrai mieux si Cassidy se faisait la réflexion d’avoir déjà croisé ce terme à quelques reprises dans des témoignages sur internet, mais n’avait pas encore eu le temps de creuser le sujet. (après tout son diagnostic est récent)

« La CPE hoche la tête, prend quelques notes, et s'apprête à me poser une question utile. »
> Là tu quittes un instant le point de vue interne pour un point de vue omniscient… Comment Cassidy peut-iel savoir ce que sa CPE à dans la tête et que sa question pas encore posée est « utile » ?

« D’ici peu, la sensation poisseuse d’être différente reviendra. »
> différent’e

« Je ne me sens pas handicapé’e. »
> L’autisme est pourtant bel et bien un handicap. Et Cassidy devrait en avoir conscience puisqu’iel galère et demande des aides en conséquence… (Même si effectivement iel a besoin de peu d’aménagements par rapport à d’autres autistes) Sa réflexion n’a donc pas de sens.

« Je l'ai voulu, ce diagnostic. J'ai voulu comprendre pourquoi rien de ce que je faisais ne convenait à mes camarades de classe, pourquoi j'étais systématiquement rejeté’e, pourquoi mes intérêts paraissaient aussi envahissants par rapport aux leurs. Et ces adultes qui m'entourent, ces adultes dans la norme, me démontrent que cela ne changera rien. Ce sera toujours à moi de m'adapter. Mais à présent, mon opinion sera balayée, moins importante car venant d'une personne avec une maladie mentale.  »
> L’intérêt d’obtenir un diagnostic officiel, c’est surtout de pouvoir obtenir des aménagements indispensables au quotidien pour compenser son handicap. La compréhension de son fonctionnement interne, c’est très utile, mais on peut tout à fait l’obtenir avec un simple auto-diag. Du coup j’ai du mal à comprendre le raisonnement de Cassidy, qui me paraît très confus…
En toute logique, iel devrait s’être battu’e pour obtenir un diag dans l’espoir que de nouveaux aménagements lui facilite la vie et déchanter de découvrir qu’il y a une contrepartie à payer, qui est d’être dorénavant considéré’e comme un’e sous-humain’e.
Je comprends qu’iel puisse également espérer que son diagnostic apporte aux autres une meilleure compréhension de son fonctionnement et plus d’acceptation. Mais ce serait plutôt un bénéfice secondaire ça, et obtenable seulement si Cassidy prend le temps d’expliquer aux autres (qui sont en majorité ignorants) ses nouvelles connaissances sur l’autisme.
Malheureusement, en l’état, ce passage n’est pas clair parce qu’on y lit plutôt que Cassidy attendait de son diagnostic qu’il l’aide à se comprendre ellui-même et que les autres l’accepte magiquement sans qu’iel n’ai rien à leur expliquer. Tout cela mériterait d’être reformulé je pense.

« L'autisme n'étant pas une maladie mais un trouble neurodéveloppemental. Les neurodivergences ne se guérissent pas, sont intrinsèques... »
> Je comprends ce que tu as voulu dire, mais ça pourrait être un peu plus développé je pense. Quelque chose comme : L'autisme n'est pourtant pas une maladie mais un trouble neurodéveloppemental. Les neurodivergences ne se guérissent pas, n’ont pas à l’être. Elles ne sont que des variations naturelles du cerveau humain, qui apportent leur lot d’avantages et d’inconvénients pas toujours facile à vivre, mais pas fondamentalement mauvaises. On naît avec et on meure avec.

« Mais il est inutile d'expliquer la théorie des cuillères à une infirmière qui m'a déjà condamné’e. »
> Peut-être expliquer ce qu’est la théorie des cuillère à ce moment-là du texte ? Tu le fais dans tes notes d’auteur, mais ce serait mieux que ce soit dans le texte lui-même, non ?

« De toute évidence, Maman n'a pas digéré le harcèlement dont j'ai été victime pendant deux ans. »
> Formulé de la sorte, on dirait que seule la Maman se soucie du harcèlement subi mais pas Cassidy, alors que cela devrait préoccuper les deux.

« — Je suis les options facultatives de Terminales, m'apprend Madame Duchase. Nous avons besoin d'une assiduité exemplaire, mais peut-être pourrais-tu te contenter de cette option ? Les deux risquent d'être trop lourdes. »
> Je ne comprends pas quelles sont les deux options dont elle parle. Théâtre et…  ?

« Cette étiquette, ce diagnostic, c'est pour moi, par pour les autres. »
> pas

« Avec cette lutte qui me laisse pantelant’e, cette victoire amère que je remporte, je comprends que c'est une véritable guerre dans laquelle je viens d'entrer. »
> Reformulation possible : guerre qui vient de démarrer ?

> Je trouve que tu pourrais rendre ce chapitre plus immersif en mettant plus en scène les particularités de Cassidy au lieu de simplement lister ses symptômes comme si tu récitais les critères diagnostic du DSM-5. Par exemple, iel mentionne son besoin de porter un casque anti-bruit pendant les contrôles pour ne pas être distrait’e par son hypersensibilité auditive, mais on ne « sent » pas cette particularité pendant leur réunion. Alors qu’il y aurait moyen que Cassidy soit gêné’e pendant leur discussion parce qu’iel entend trop fort le bruit de la ventilation ou des échos de travaux dans la rue ou autre et s’en agace dans sa tête. Sa motricité mauvaise, pareil on ne la voit pas, alors qu’il y aurait moyen de montrer Cassidy renverser un truc par accident, manquer de tomber en arrivant dans la salle ou autre. Moi j’arrive à me projeter malgré tout dans sa tête parce que je suis moi-même autiste et que je projette ma propre expérience dans les trous que tu laisses, mais pas sûr que ça soit aussi limpide pour des lecteurs neurotypiques.

> Aucun des personnages présents dans ce chapitre n’est décrit physiquement, ce qui rend quelque peu ardu de visualiser la scène pour moi en tant que lectrice… Surtout que tu nous présentes quand même cinq personnages d’un coup… Peut-être penser à améliorer ce point ?

Au final, beaucoup de remarques négatives, mais ça reste de petites choses et j’espère ne pas te décourager. Je pense malgré tout que ton histoire à un gros potentiel et j’ai bien aimé ma lecture !
RedFeather
Posté le 09/12/2024
Bonjour Saskia !
Ce commentaire est très long, merci beaucoup d'avoir pris le temps de développer point par point !

Je sais que tu penses avoir eu beaucoup de remarques négatives, mais au final, je vais surtout retenir un point :
– J'ai le point de vue d'une autre personne autiste sur Cassidy, et c'est très important pour moi.
Pour écrire l'autisme de Cassidy, j'utilise le mien. J'avais un peu peur de la réception des personnes allistes, mais des commentaires que j'ai reçus, la narration passe bien. Savoir comment un'e autre autiste le'a reçoit est très important pour moi.
>> Ce faisant, j'ai conscience que tes commentaires sont au détail ; après tout, c'est ainsi que nous fonctionnons en général.
Ton point de vue est d'autant plus précieux que tu as eu ton diag au lycée, et que moi... après les études supérieures. Cassidy est aussi une réflexion sur ce que ça aurait changé pour moi.

Point proviseur :
J'ai tendance à confondre principal/proviseur et effectivement, je vais changer cela.
J'ai choisi la CPE pour accueillir Cassidy pour une raison narrative. On ne voit quasiment pas les proviseurs et leurs adjoints, au lycée. En tant qu'élève, je n'ai eu affaire qu'aux CPE et à la vie scolaire. Ca me paraît plus approprié que les adaptations de Cassidy passent par la personne responsable de sa classe. Les CPE sont plus proches des élèves, et il faut pour les Terminales L une figure forte et chaleureuse.

Point MDPH et Cuillères :
C'est effectivement des points qui reviennent et qui seront modifiés lorsque je retravaillerai les chapitre (une fois le tome 1 publié en entier je pense;)

Point Description :
Tu es la première personne à m'en faire la remarque, et je t'en remercie. Il n'y a effectivement aucune description, même les cheveux teints en violet de Cassidy n'ont aucune mention je crois.
J'avais tenté d'éviter de surcharger, mais quelques indications du bureau, qui restera un lieu emblématique, et des personnages est à effectuer, merci beaucoup !

Point autisme & handicap :
Tout d'abord : je comprends tes points. On a très peu, trop peu, de représentation, et la moindre erreur peut induire des lecteur'ices en erreur. Parce que Cassidy considèrent que l'autisme n'est pas un handicap, certain'es pourraient penser "oh ben voilà, pas besoin de faire des efforts, les autistes ne se sentent pas marginalisés."
Mais... ce n'est pas quelque chose que je peux contrôler. Je peux juste donner de la représentation. N'oublions pas que nous ne sommes qu'en début septembre ; premier chapitre du roman. Cassidy est grisé'e, iel a des ailes ; elle est une assez bonne esquisse de ce que j'étais au moment de mon propre diag. Féroce, déterminé'e à montrer que si, on a le droit de vivre, oblitérant la vision handicap parce que finalement, c'est tellement agréable de s'être trouvé'e !
Iel grandira. Et iel prendra la réalité de plein fouet.
Et... bon je vais le dire avec mon ton factuel d'autiste parce que je ne sais pas trop comment tourner ça autrement, pardonne moi si c'est abrupt : quand je lis un perso autiste et qu'il ne correspond pas à au moins 90% de mon expérience autiste, même si c'est du own-voice, ça peut me sortir du truc, ou me faire grogner fort. C'est peut-être pareil pour toi ? Les moments où Cassidy réagit à l'opposé de ce que d'autres autistes feraient ne le'a rendent pas moins autiste, mais comme on a peu de représentation... c'est frustrant quand ça coupe l'immersion ?

Er. J'ai l'impression de ne me focaliser que sur les détails moi aussi >< Désolé'e si je tombe à côté de la plaque !

En tout cas, je suis content'e des points positifs que tu as trouvés ! Effectivement, les autistes sont souvent très queer, ou à l'opposé, très rigide sur la question, de ce que j'ai pu observer personnellement.
Quant à avoir des adultes divers et réalistes, c'est quelque chose qui me tient vraiment à coeur sur mes projets récents, je suis heureux'e de voir que ça fonctionne !

J'ai peut-être oublié des choses, mais sache que je prend en compte tous tes points et qu'à la correction finale, si c'est faisable, le texte sera amélioré !

Merci beaucoup pour le temps que tu as passé sur ce chapitre et pour ton commentaire !
Red
MrOriendo
Posté le 29/11/2024
Hello Redfeather !

Et bien vraiment, merci les Histoires d'Or pour m'avoir fait découvrir ton texte !
Ce n'est que le premier chapitre, mais mon impression est déjà hyper positive.
Tu décris le quotidien de Cassidy, les difficultés qu'elle rencontre, le jugement des autres, les moqueries mais aussi sa façon d'appréhender les relations sociales avec une justesse très touchante, sans tomber dans le drama ou le pathos. Ca donne vraiment envie de lire la suite !

Au plaisir,
Ori'
RedFeather
Posté le 03/12/2024
Hello Ori' !

Oh, merci beaucoup ! Je suis content'e que mon texte te plaise !
Tomber dans le drama ou le pathos, c'est un peu le danger, je suis soulagé'e de voir que j'ai visiblement pu garder l'équilibre !

J'espère que tu pourras découvrir la suite et qu'elle te plaira
Merci beaucoup pour ton commentaire !
Red
Edouard PArle
Posté le 28/11/2024
Coucou Redfeather !
Wow, wow, wow. Je viens découvrir ton travail à l'occasion des histoires d'or et j'ai eu un gros coup de coeur pour ce premier chapitre !!
Bon, forcément le sujet me parle bien (Dernière année d'études pour devenir éducateur), ça a joué. Mais le personnage de Cassidy est ce qui m'a le plus plu. Ce personnage m'a touché, elle est courageuse et intelligente, se bat dans un contexte vraiment difficile. Le paragraphe de chute est criant de vérité.
Cette histoire permet aussi de débattre pas mal de choses : l'étiquette MDPH, l'accompagnement spécifique dans le système scolaire, le harcèlement lié au handicap... C'est des thèmes hyper intéressants et qui gagnent à être mis en valeur !
La réaction des adultes de son établissement est vraiment douloureuse, avec des phrases blessantes, souvent carrément stigmatisantes. Ce que j'aime bien cependant c'est que tu nuances, tous les adultes ne présentent pas exactement la même posture devant Cassidy, certains ne la comprennent pas tandis que d'autres ont plus d'empathie. J'imagine que tu creuseras davantage chacun d'entre eux par la suite.
Mes remarques :
"et à essayer divers outils qui pourraient m’aider que ma sœur a décidé que je prétendais être autiste." tournure un peu alambiquée je trouve
"Deux, cela risque de faire lourd pour mes collègues." yess, merci pour l'accueil ^^
"On ne peut pas imposer ça aux intervenants. pitié..." argh la pire infirmière du monde^^
"Ce qui signifie qu'au moindre faux pas, elle fondra sur moi pour me prouver à quel point j'avais tort. À la moindre incartade, la moindre plainte de mes camarades, elle m'expliquera que je mets leur bac en danger." tellement juste !!
"Ils se sont emparés de mon arme et me blessent déjà avec." j'adore cette tournure
Je continue !
RedFeather
Posté le 03/12/2024
Bonjour Edouard PArle !

Je t'avoue que ton commentaire m'a fait l'effet d'un électrochoc. Tout d'abord parce qu'il est extrêmement positif, et qu'il m'a rendu très heureux'e. Ensuite parce que je n'avais absolument aucune idée de la présence des Jours Assis dans les Histoire d'Or. Je n'avais même pas envisagé qu'elle y soit soumise et c'est un vrai plaisir.

Je prend note de toutes les remarques. Ce chapitre étant le premier, il y a beaucoup de chose à corriger, et c'est pour ça que je ne m'y suis pas encore penché'e, je l'admets !

Je suis ravi'e que le personnage de Cassidy t'ait touché ; j'ai rencontré peut d'autistes dans les histoires que j'ai lu, et peu de personnages comme moi, au final alors... je ne savais pas comment iel serait reçu'e.

Merci beaucoup, beaucoup pour ce commentaire très encourageant, et pour tes réactions en direct !
Je confirme que ces adultes auront le temps d'être développées ! Mais comme tu dis : pire infirmière du monde, et malheureusement peu de choses à attendre de son côté (librement inspiré de ma propre expérience avec l'infirmerie en scolarité, je l'admets^^)

J'espère que la suite te plaira autant !
(Je suis un peu lent'e à répondre aux commentaires, parce que je veux m'assurer d'avoir toujours l'énergie, de répondre en donnant autant que la personne)
RedFeather
Posté le 03/12/2024
Bonjour Edouard PArle !

Je t'avoue que ton commentaire m'a fait l'effet d'un électrochoc. Tout d'abord parce qu'il est extrêmement positif, et qu'il m'a rendu très heureux'e. Ensuite parce que je n'avais absolument aucune idée de la présence des Jours Assis dans les Histoire d'Or. Je n'avais même pas envisagé qu'elle y soit soumise et c'est un vrai plaisir.

Je prend note de toutes les remarques. Ce chapitre étant le premier, il y a beaucoup de chose à corriger, et c'est pour ça que je ne m'y suis pas encore penché'e, je l'admets !

Je suis ravi'e que le personnage de Cassidy t'ait touché ; j'ai rencontré peut d'autistes dans les histoires que j'ai lu, et peu de personnages comme moi, au final alors... je ne savais pas comment iel serait reçu'e.

Merci beaucoup, beaucoup pour ce commentaire très encourageant, et pour tes réactions en direct !
Je confirme que ces adultes auront le temps d'être développées ! Mais comme tu dis : pire infirmière du monde, et malheureusement peu de choses à attendre de son côté (librement inspiré de ma propre expérience avec l'infirmerie en scolarité, je l'admets^^)

J'espère que la suite te plaira autant !
(Je suis un peu lent'e à répondre aux commentaires, parce que je veux m'assurer d'avoir toujours l'énergie, de répondre en donnant autant que la personne)
RedFeather
Posté le 03/12/2024
Bonjour Edouard PArle !

Je t'avoue que ton commentaire m'a fait l'effet d'un électrochoc. Tout d'abord parce qu'il est extrêmement positif, et qu'il m'a rendu très heureux'e. Ensuite parce que je n'avais absolument aucune idée de la présence des Jours Assis dans les Histoire d'Or. Je n'avais même pas envisagé qu'elle y soit soumise et c'est un vrai plaisir.

Je prend note de toutes les remarques. Ce chapitre étant le premier, il y a beaucoup de chose à corriger, et c'est pour ça que je ne m'y suis pas encore penché'e, je l'admets !

Je suis ravi'e que le personnage de Cassidy t'ait touché ; j'ai rencontré peut d'autistes dans les histoires que j'ai lu, et peu de personnages comme moi, au final alors... je ne savais pas comment iel serait reçu'e.

Merci beaucoup, beaucoup pour ce commentaire très encourageant, et pour tes réactions en direct !
Je confirme que ces adultes auront le temps d'être développées ! Mais comme tu dis : pire infirmière du monde, et malheureusement peu de choses à attendre de son côté (librement inspiré de ma propre expérience avec l'infirmerie en scolarité, je l'admets^^)

J'espère que la suite te plaira autant !
(Je suis un peu lent'e à répondre aux commentaires, parce que je veux m'assurer d'avoir toujours l'énergie, de répondre en donnant autant que la personne)
RedFeather
Posté le 03/12/2024
Bonjour Edouard PArle !

Je t'avoue que ton commentaire m'a fait l'effet d'un électrochoc. Tout d'abord parce qu'il est extrêmement positif, et qu'il m'a rendu très heureux'e. Ensuite parce que je n'avais absolument aucune idée de la présence des Jours Assis dans les Histoire d'Or. Je n'avais même pas envisagé qu'elle y soit soumise et c'est un vrai plaisir.

Je prend note de toutes les remarques. Ce chapitre étant le premier, il y a beaucoup de chose à corriger, et c'est pour ça que je ne m'y suis pas encore penché'e, je l'admets !

Je suis ravi'e que le personnage de Cassidy t'ait touché ; j'ai rencontré peut d'autistes dans les histoires que j'ai lu, et peu de personnages comme moi, au final alors... je ne savais pas comment iel serait reçu'e.

Merci beaucoup, beaucoup pour ce commentaire très encourageant, et pour tes réactions en direct !
Je confirme que ces adultes auront le temps d'être développées ! Mais comme tu dis : pire infirmière du monde, et malheureusement peu de choses à attendre de son côté (librement inspiré de ma propre expérience avec l'infirmerie en scolarité, je l'admets^^)

J'espère que la suite te plaira autant !
(Je suis un peu lent'e à répondre aux commentaires, parce que je veux m'assurer d'avoir toujours l'énergie, de répondre en donnant autant que la personne)
Edouard PArle
Posté le 03/12/2024
Pas de soucis tkt je suis plus long que toi pour les réponses mdrr
Nakama93
Posté le 26/11/2024
Bonjour RedFeather !

Et bien voilà une bonne pré-rentrée en matière ! Bon je ne suis pas très doué en jeu de mot ^^'.

Étant un grand consommateur de mangas, je suis habitué aux histoires de persécutions scolaires liés dans la plupart des temps à tout type de différences. Mais très peu aborde le sujet des personnes dites "handicapées". Je suis donc ravi d'en apprendre plus sur le sujet à travers votre plume à la fois fluide et précise.

J'essaierai d'enchaîner rapidement les chapitres en commentant sur le dernier pour vous partager mon ressenti globale sur l'histoire.

Merci pour la lecture :)
RedFeather
Posté le 03/12/2024
Bonjour Nakama !

Merci beaucoup pour votre commentaire !
C'est intéressant d'avoir le point de vue de quelqu'un qui lit des Mangas, et ça m'a fait réfléchir... Effectivement, on y retrouve beaucoup de persécutions scolaires, parfois en longiline derrière, parfois en péripétie, parfois en intrigue principale. Je suis en train de lire "La Vengeance du Souffre Douleur" et c'est... assez fascinant, même si dérangeant, forcément.

J'espère que la suite de l'histoire vous plaira !
Lily D.P.
Posté le 22/09/2024
Ôla ^^
Me voici par ici.
Je vois que tu as déjà eu de beaux retours BL bien remplis. Je les rejoins.

C'est ma première lecture inclusive, je pensais qu'on employait les . et non des ' ; ce n'est pas trop dérangeant, une habitude à prendre - je me suis un peu sentie freinée dans ma vitesse habituelle de lecture. Pardonne-moi de déroger aux iel dans mes commentaires, je n'ai vraiment pas l'habitude d'écrire ainsi et je suis perdue avec l'emploi des adjectifs et accords qui y sont liés. Mais du coup, la lecture de ton histoire sera instructive pour moi ^^. Surtout que le perso de la mère semble le découvrir également :D.

J'ai moi aussi bien accroché avec Cassidy et ce qu'elle a et va endurer. Il y a un mini point de pinaillage que je relève ici : elle semble hyper bien formée et calée sur son statut, mais, n'a-t-elle pas été diagnostiquée récemment ? À prendre ou à jeter, une petite idée comme ça : quand tu dis "L'autisme n'étant pas une maladie mais un trouble neurodéveloppemental. Les neurodivergences ne se guérissent pas, sont intrinsèques...", si tu l'enrobais d'un " je me récitais de ce que j'avais appris de X ou lors de mon entrevue avec X" ? Ou pas hein. Je me faisais juste la réflexion que l'année scolaire d'avant elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait si décalée et que là elle maitrisait toute la théorie sur le bout des doigts. Mais je suis moi aussi une neurotypique (c'est ça ? ^^'), et c'est ptet logique qu'elle soit si vite si pointue. Je partage juste que ça m'a chipoté - un peu hein - lors de ma lecture. ^^

J'accroche bien aux autres persos. J'avoue me sentir aussi en empathie avec le corps professoral, souvent dépassé car démuni devant le nombre croissant d'élèves à besoins spécifiques (on dit comme ça chez nous les belges) au sein de classes bien trop grandes.

Je suis bien curieuse de découvrir la suite ; comment Cassidy va vivre cette nouvelle année avec ses nouvelles armes et lectures d'elle et de ceux qui l'entourent, comment vont évoluer ses rapports familiaux, et quels autres personnages on va rencontrer. ^^

À + et ne lâche rien, super sujet et début de roman ! :)
itchane
Posté le 09/09/2024
Coucou RedFeather ! : )

Et bien, je trouve qu'il fonctionne très bien ce premier chapitre !
Tu disais sur le discord que tu n'étais pas très contente, que tu ne le trouvais pas très efficace, moi je le trouve bien.

Il permet de se mettre dans la tête de Cassidy de façon très réaliste, cette plume très claire, presque chirurgicale correspond bien à l'idée que l'on peut se faire d'un esprit autiste. Je n'ai pas encore lu le second chapitre mais je peux imaginer, comme tu es en première personne, que ton écriture va changer un peu d'un personnage à l'autre ? : )

Ce chapitre permet aussi de mettre en scène les principaux adultes de la vie de Cassidy, ceux qui seront à ses côtés ou responsables de lui, dans sa vie quotidienne et scolaire, c'est très bien vu de commencer par une telle réunion. Cela permet d'avoir accès aux différents profils d'adultes aussi. Entre ceux qui se montrent compréhensifs et les autres, plus terre à terre et plus fermés.
Tu arrives a bien mettre en scène aussi le passé du personnage tout en nous donnant une image de ce que sera son futur. Avec ce point de bascule entre avant et après le diagnostique et surtout, ce que Cassidy espérait et ce qu'iel obtient. C'est une très belle image celle de l'arme, iel pensait que ce diagnostique serait une arme pour lui et elle devient une arme pour les autres, j'ai beaucoup aimé ce passage.

Je ne me suis pas du tout ennuyée ni perdue, j'étais vraiment bien dans la tête du perso. J'ai aussi beaucoup aimé les interventions très "orales" qui ont lieu dans sa tête, comme le "mais c'est faux bordel !" x'D
Cela renforce à la fois le réalisme et l'humanité du personnage auquel j'ai pu m'attacher très vite.

Parmi les petites choses que j'ai pu remarquer il y a les points suivants :
• je reprend > je reprends
• "Selon ma sœur, c'est la preuve que j'ai forcé les médecins à me le donner." > je n'ai pas bien compris le raisonnement de la sœur, cette phrase n'était pas très claire pour moi, qu'est ce qui est la preuve que Cassidy les aurait forcés ?
• "Daphnée n’en reste pas moins furieuse" > j'ai eu un doute, j'ai fini par deviner que Daphnée c'est la sœur mais ce n'était pas évident tel qu'amené, peut-être faudrait-il utiliser ce prénom plus vite, bien associé à la sœur ?
• "j'ai sans doute tout d'une bête traquée" > non seulement à l'oreille je trouve un peu malheureux le "doute tout", mais en plus il y a de nouveau un "douter" juste après dans "tu dois bien te douter" ce qui fait un répétition, donc je me demande s'il ne faudrait pas trouver une autre formulation.
• "Je ne me sens pas handicapé’e. Toutefois, j'ai noté que cela se produisait lorsque je passais du temps en dehors de la société, en compagnie de mes proches, sécurisé’e par mes repères." > je n'ai pas bien compris cette phrase, Cassidy a noté que quoi se produisait ? Cela n'a pas été très clair pour moi.
• "— Dans tes cours de théâtre et dans les autres cours ?" > ici aussi, j'ai un peu douté du sens de la phrase, je me demande s'il ne faudrait pas répéter le "de quoi as-tu besoin" ici aussi. À toi de voir ^^

Voilà, comme tu le vois, ce sont vraiment des petits détails de forme, rien à voir avec tes doutes sur ce chapitre que j'ai trouvé réussi.
C'est une belle entrée en matière pour ton sujet je trouve. Il y a un peu de tout, la situation est parfaitement posée. Les adultes ont des personnalités différentes les uns des autres, ça c'est chouette. La mère a à la fois des qualités et des défauts, c'est super aussi, pas cliché du tout. La sœur est un personnage plus négatif, mais en même temps on peut comprendre que l'attention est toute prise par Cassidy ces derniers temps au sein de la famille, peut-être un peu de jalousie ?

Bref, j'ai vraiment bien aimé ma lecture, cela donne vraiment envie de rencontrer les autres personnages et de découvrir comment Cassidy va affronter cette rentrée : )

J'espère que ce message te sera utile ^^

À plus,
itchane
RedFeather
Posté le 11/09/2024
Hey Itchane !
Merci beaucoup ! Il est possible que j'ai été un peu dur'e avec moi-même concernant ce chapitre. C'est toujours complexe de savoir comment vont réagir les lecteur'ices face à de la Neurodivergence Own-voice (dans la globalité, je veux dire, ça me stresse énormément).

Tu as tout à fait raison, chaque personnage a sa propre personnalité et j'espère que cela se verra dans ma plume. (Pour Aurèle j'en suis certain'e ceci dit!)

Merci infiniment pour ce retour sur tes émotions durant le chapitre, c'est précieux de savoir que tu t'es attachée à Cassidy, que la métaphore de l'arme a fonctionné.
Je prête une attention très particulière aux adultes, et je suis heureux'e de savoir que j'ai réussi à leur donne une personnalité propre à chacun'e. Dans beaucoup d'oeuvres pour adolescents, principalement les séries que j'ai pu regarder sur Netflix, les ados sont livrés à eux-mêmes, les parents à côté de la plaque, et il n'y a presque aucun adulte responsable. Quel message cela fait passer à nos ados ? Qu'iels ne peuvent pas se fier à nous ? C'est tellement important d'avoir des figures d'adultes responsables, parfois maladroits, mais qui font de leur mieux, je trouve.

Merci également pour tes annotations, je n'avais pas remarqué que ça pouvait ne pas être clair !
Pour te répondre :
° Daphnée pense que, puisque sa soeur a soudainement changé de comportement et lu énormément de choses sur l'autisme (Cassidy a arrêté de masquer, ce qui se produit souvent durant ou après une procédure diagnostique et peut désarçonner les proches), elle a "manipulé" les médecins pour rentrer dans leurs cases. C'est malheureusement un reproche très commun pour celleux recevant un diagnostic tardif, en oubliant que les médecins ont l'habitude que les patients, dans la panique, forcent les traits.
° Cassidy ne se sent pas handicap'e durant les vacances, parce que sa famille lea prend comme iel est. Le retour à la société, moins accomodante, est en général brutal. Je modifierai ce passage !
° Je retravaillerai également ce que tu as pointé au niveau répétition et confusion.

Ce message m'est très utile, ne t'inquiètes pas, tu as su noter les points qui m'angoissaient et me rassurer. Je suis content'e que ça t'ai donné envie de découvrir la suite !

A bientôt !
Red
Cléooo
Posté le 07/09/2024
Hello RedFeather :)

Je te fais un petit retour sur ton premier chapitre, que je termine à l'instant.

Alors en amont de tout :
CRA : j'ai du chercher ce que c'était, je pense que pour ouvrir plus largement ton histoire, tu peux d'abord mettre le nom des institutions en entier, puis les abréger (d'autant plus dans la partie narration).
MDPH, pareil, malheureusement tout le monde n'est pas familier des acronymes, ça mériterait d'être expliqué pour qu'on ait pas besoin de sortir du récit et d'aller chercher de quoi il s'agit. Tu penseras peut-être que je suis inculte, mais j'ai du mal avec les acronymes que je n'utilise pas au quotidien ^^
Idem, pour le dé Stimtoy. Je devine que tu veux présenter le trouble de l'autisme dans ce livre, alors mieux vaut en parler, peut-être, comme à des gens qui ne sont pas familier à la chose ? C'est mon cas, je ne connais personne, personnellement, qui en souffre, aussi je ne suis pas familière à ce qui s'y rapporte. Si tu pars du principe que tes lecteurs savent déjà de quoi il s'agit, alors c'est que tu vises un public qui est déjà sensibilisé à la chose.

Ensuite, pour un avis global sur ce chapitre, il dénonce bien des difficultés. J'éprouve forcément de la compassion pour Cassidy et ses difficultés, mais j'arrive aussi à comprendre l'avis de ses professeurs malgré tout, dans le sens où l'école a un principe d'égalité et donc qu'il paraît logique qu'on défende aussi les élèves "sans problème". Je mets sans problème entre guillemets, parce que l'adolescence est un bon terroir à problèmes. Ma sœur est elle-même CPE et quand elle me raconte les histoires qu'elle a affronter parfois, je me dis que je fais bien de ne pas être moi-même dans l'éducation nationale, parce que ça semble éprouvant.
Bref en tout cas je trouve ce chapitre efficace pour rentrer dans le vif du sujet, et franc dans les sujets qu'il va traiter. C'est bien écrit, et de manière suffisamment neutre pour créer une vraie réflexion chez ton lecteur, ce que j'apprécie.

Sur la forme, tu écris bien, ta plume et fluide. Je n'ai pas l'habitude de l'écriture inclusive, mais c'est tout de même facile à lire. Je te remonte quelques coquilles que j'ai notées :
- "d'un quart d'heures" -> quart d'heure
- "qui ont convaincu ma mère" -> convaincues
- "m'apprends Madame Duchase" -> m'apprend
- "par pour les autres." -> pas

Voilà, je te souhaite bon courage pour la suite ! :)
RedFeather
Posté le 09/09/2024
Hello !
Merci beaucoup pour ton retour !

Oups, effectivement, je n'ai pensé à définir que deux concepts sur cinq. Je vais éditer ceci le plus vite possible, c'est vraiment dommage que ça sorte les lecteur'ices du texte pour les obliger à aller chercher. Considérant que Cassidy ne sait sans doute pas ce qu'est la MDPH non plus, il va falloir que je trouve un moyen de l'introduire convenablement !
Tu as raison, mon but est aussi de sensibiliser les lecteur'ices et qu'iels puissent tout'es profiter de la lecture. Merci beaucoup pour cette remarque !

Je suis soulagé'e que le chapitre soit efficace ; je dois dire qu'il s'agissait de l'une de mes plus grandes craintes. Avoir réussi à bien calibrer les revendications de Cassidy (qui n'est pas toujours facile) et l'importance du reste des élèves en plus me tient à coeur.
L'adolescence est en effet extrêmement rude, handicap ou pas. Le personnage de la CPE est très important, il incarne les adultes responsables qui aident le plus possible mais ont parfois les mains liées. J'ai travaillé en périscolaire, et dès trois, cinq ans, les histoires sont parfois lourdes à ne pas rapporter à la maison...

Je te remercie pour tes compliments, il me motivent à continuer de travailler ce texte (et me rassurent quant à l'écriture inclusive). Merci pour les fautes, je corrige ceci dans la foulée !

Je m'excuse du retard de réponse, le week-end a été dense.
A bientôt, je l'espère, où que ce soit !
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