J’imagine que lorsque vous découvrirez ces pages, Holmes et moi-même aurons disparu depuis longtemps, à mon grand regret. Il m’était capital que cette publication vous parvienne en des temps plus tolérants. La nature de cette affaire nous a profondément éprouvés, mais il était important que je puisse mettre en mots les nombreux maux de la société victorienne.
J’ai toujours dépeint mon ami Sherlock Holmes comme un homme avec un profond sens de la justice, un intellectuel parfois dénué d’empathie. La vérité est que j’ai côtoyé durant de nombreuses années un homme profondément humain. Sans doute trop humain pour notre société. Les évènements que je vais vous raconter sont à garder dans leur contexte, mais j’espère qu’ils offriront une lueur d’espoir dans vos yeux de lecteurs passionnés.
À plus qu’un ami,
John Watson.
Trop contente de te voir enfin ici ! Je trouve que c'est une bonne idée d'avoir mis ce passage en préface (même si j'aurais plutôt appelé cela un prologue, car la préface est normalement écrite par l'auteur voire l'éditeur ou une tierce personne pour présenter le contexte de l’œuvre, le processus créatif, le propos ou le but de l’œuvre, etc.)
J'aime beaucoup cette formulation que trouve très jolie et bien trouvée : "mettre en mots les nombreux maux de la société victorienne".
Dès le début, on est plongé dans l'univers et le style des nouvelles de Sherlock Holmes. Et ça donne envie de lire le reste de l'histoire (ce que je vais faire mes yeux de lectrice cette fois-ci ^^).
J'ai souhaité essayer de rendre à Doyle la puissance de ses personnages par ce biais.
Ici Watson est le narrateur, donc le métier est "auteur", mais en soit il n'a jamais rien écrit (dans la vraie vie), ça reste de l'ordre de la fiction.
Mais je vois ce que tu veux dire, ce serait la préface de Watson en tant qu'auteur fictif, écrite dans son œuvre fictive à l'intention de ses lecteurs fictifs (ou pas du coup), donc dans ce cas oui, on peut parler de préface (mais une fausse préface du coup).