Tous les enfants du coin s’étaient réunis dans la Caverne-aux-cristaux. Cela faisait quelques temps déjà qu’ils avaient pris l’habitude de venir le soir afin d’écouter les fabuleuses histoires du Sage qui y vivait. La Caverne-aux-cristaux portait bien son nom, puisqu’elle effectivement remplie de cristaux. Une large grotte au plafond bas semée de pierres lumineuses de sorte qu’il y faisait à la fois sombre et clair. Le tout était baigné d’un bleu irréel qui favorisait l’immersion dans les rêves les plus fous. Et c’était exactement ce que le Sage faisait avec sa voix profonde et ses gestes amples, il plongeait les enfants dans un monde autre, plein de héros et de magie. Ce soir-là était particulier car c’était la Nuit-la-plus-longue et les jeunes avaient le droit de rester éveillés jusqu’au matin. Ils demandèrent donc au Sage de leur raconter la plus longue histoire qu’il connaissait.
Le vieille homme sourit à cette demande, soulevant ses rides abyssales.
- Soit, je connais une histoire parfaite pour vous tenir en haleine toute la nuit. Le Baroudeur, ça vous dit quelque chose ?
Les têtes se secouèrent, intriguées.
- Bien, alors ce récit n’en sera que plus palpitant.
Son timbre se fit plus caverneux alors que d’un grand geste du bras, il annonçait le début du conte. Les enfants le fixaient de leurs grands yeux avides de voyages, déjà captivés.
- Le Baroudeur, c’est ainsi qu’on l’appelait. De tous les surnoms qui l’ont accompagné - Long-Marcheur, Voyageur, Errant - c’était celui-ci qu’il préférait. On le reconnaissait aisément à son chapeau immaculé qui tranchait avec sa longue cape de laine rapiécée. C’était un aventuriers parmi les aventuriers. Il avait voué sa vie à la liberté. Il ne restait jamais plus de trois jours à un même endroit, il se jetait toujours sur les routes, vers l’horizon, toujours plus loin. C’était un découvreur de monde. Au fil du temps, il avait amassé un savoir colossal qui faisait de lui une légende, et un cerveau précieux. Il vendait ses cartes à prix d’or, il établissait des ponts commerciaux entre les barbares de la Grandes Vierge et les colons un peu trop timides pour s’aventurer sur leur territoire. Il n’avait qu’une rivale, elle se nommait…
Le Sage s’arrêta. Une fillette avait levé la main dans l’assistance.
- C’est quoi la Grande Vierge ? demanda-t-elle.
Il secoua la tête, se morigénant de cet oubli. Un mélancolie vague affleurait sa peau rêche.
- La Grande Vierge, mes chers amis, c’était une terre sauvage.
Il s’accroupit sur le sol pour tracer le contours de côtes dans le sable de la caverne. Les enfants se levèrent en silence pour venir observer la carte éphémère qui se découvrait sous leurs yeux.
- Elle s’étendait de Mervieille, à l’est, jusqu’aux Pics-Frontières, à l’ouest, des Grantures au nord jusqu’à l’océan Aourégos, au sud. Pendant des millénaires, elle resta terre des Ouestiens, mais le Grand Tremblement changea tout. Un jour, la terre se convulsa dans un rugissement de fin du monde. Des montagnes sortirent de terre, des gouffres s’ouvrirent pour avaler d’innombrables innocents. En quelques secondes, le fond de Mervieille remonta, faisait émerger des îles, mais aussi et surtout, les Rorques. Les Rorques étaient des monstres gigantesques amateurs de chair humaine. Ils se plaisaient à couler les bateaux pour dévorer leurs passagers. Mais ils ne pouvaient vivre qu’en eaux profondes. La remontée de Mervieille marqua leur fin. Dès lors, il fut possible de traverser cette frontière autrefois infranchissable. Les habitants de la rive est, celle de la République, ne s’en privèrent pas. Ils débarquèrent et, peu à peu, s’y implantèrent. Ils fondèrent là-bas des familles, des villages, repoussant du même coup les maîtres originels des lieux qui devinrent des barbares. La tension était grande entre les nouveaux arrivants et les anciens, alors qu’ils avaient tant à s’apporter. C’était en ça que le Baroudeur était utile. Mais il ne se préoccupait pas de la paix, il aimait simplement se rendre indispensable.
Le Sage se tut soudain et posa un de ses longs doigts décharnés sur la côté est. Les enfants tendirent le cou comme si un paysage allait sortir du sable à cet endroit.
- Cependant, sa belle vie était menacée. La République, qui jusqu’alors rechignait à envoyer ses soldats vers ces terres inconnues, fut forcée de réagir face à l’exode massif de sa population. Un corps d’armée fut créé spécialement pour organiser la Grande Vierge et y imposer la loi républicaine. Cette milice, c’était la Compagnie - un nom bien trop chaleureux pour cette armée de soldats sans âmes. La Compagnie ne tolérait ni la liberté, ni l’indépendance, tout ce que le Baroudeur chérissait. Il était l’ennemi numéro un de la République en Nouvelleterre, mais ses connaissances étaient précieuses pour assoir l’autorité terrible du Guide. Ainsi, de joyeux vagabond, il devint fugitif.
Le Sage marqua une pause.
- Pensez-vous, mes enfants, que cet homme soit une légende ?
L’assistance s’échangea des regards étonnés.
- Eh bien, ça y ressemble, tenta un garçon aux cheveux ébouriffés. Il devait être très très connu.
Le vieille homme hocha la tête d’un mouvement lent.
- C’est vrai, il était célèbre. On pourrait même le qualifier de légende. Mais ça, ce n’est rien comparé à la suite. Sa véritable légende, celle qui lui a conféré l’immortalité, commence maintenant…
Merci pour la découverte.
Après cette petite critique, je me permets aussi d'ajouter que j'adore la façon dont tu décris les actions "d'entre dialogue" (j'ai failli m'évanouir lorsque j'ai lu "les rides abyssales" tant je trouvais cela beau, c'est dire !)
Encore bravo !
Ah oui les verbes faibles, tout un débat. Je suis de l'école qui cherche à les réduire sans les éliminer totalement ^^ Une réécriture est prévue, ta remarque me permettra de me pencher là-dessus pour voir s'il y en a trop ici à mon goût.
Ouh la c'est très gentil, mais attention à ta santé, hein ! XD
Merci encore, en espérant de revoir par ici !
- bâtissait (bâtissaient) des villages
- et peut-être aussi (à ?) sa jument blanche
- depuis l’arrivée de la Compagnie (.)
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Nous nous sommes déjà croisés sur le topic des présentations, mais toutefois, je me permets de me présenter à nouveau : je me nomme Isiniel, et j’étais un peu connu pour avoir rédigé des critiques un peu alambiquées basées sur le sens et la sonorité.
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En préambule, ma critique est basée avant tout sur une méthode dévoyée du commentaire de texte : grossièrement parlant, en partant d’un axe de lecture de soulever tout ce qui serait contraire à un axe de lecture. Cette critique n’a pas autant pour but de modifier que d’observer la force du texte à défendre ses propres choix. Il se peut que je puisse paraître virulent dans ma critique (on m’a souvent dit que je déconstruisais les textes (rire)), mais il n’en sera rien : j’adore discuter avec les gens de leur choix d’écriture (sourire) !
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Voici l’extrait que je critiquerai :
<br /> Il l’avait vu venir, pourtant, mais il n’avait prévu son intensité. Il aurait dû chercher un refuge sûr plutôt que de jouer avec les dieux. Mais il l’avait sous-estimée, et elle s’était abattue sur lui tel un rideau glaçant.<br /> Il pleuvait. Les nuages sombres s’étaient soudain ouverts pour déverser un torrent d’eau sur la terre. Les gouttes la frappaient avec la force d’un coup de massue, transformant le sol en une étendu le boue tourmentée. Ce concert continu de coups de tambours était tombé comme une pierre sur le Baroudeur. En instant, ses vêtements et la totalité de son équipement avait été trempés. Il avait l’impression de nager dans ses habits, lourds comme du plomb, tandis que Liberté manquait de s’embourber à chaque pas.
Ils firent finalement halte sous un arbre aux branches épaisses, mais dénuées de feuilles, illusoire refuge sous ce déluge.
- Enfoirés d’Automates, s’ils m’avaient pas chassé de Tarbon on en s’rait pas là, râla-t-il de sa voix rauque.
Liberté renâcla pour toute réponse.
Le Baroudeur s’adossa à l’arbre détrempé. Il retira ses chaussures pour laisser ses orteils nager librement dans la boue. Eux, au moins, étaient facile à nettoyer.
Il eut le malheur de baisser la tête, et l’eau qui jusqu’alors était retenue par les bords de son chapeau se déversa sur son sac.
- ‘Tain de pluie !
Faire un feu était impensable, il n’avait plus qu’à s’emmitoufler dans ses vêtements visqueux et attendre que les nuages aient vidé leur contenu, ce qui devait prendre à peu près toute la nuit.
Renfrogné, il sombra dans un sommeil léger, mélange de rêves et de semi-conscience. Il ne dormait jamais sur ses deux oreilles, et cette fois-là encore moins. Voilà pourquoi il perçut malgré le boucan de la pluie la marche nette de la Compagnie.
- Et merde, grommela-t-il en s’éveillant.
Au bruit qu’ils faisaient, ils étaient tout proches.
Le Baroudeur jeta un regard à sa jument blanche. D’un geste, il étala une poignée de boue sur son flanc. L’animal eut un écart indigné.
- Ta gueule et laisse-toi faire.
Liberté défia un instant l’homme du regard avant d’obtempérer, comprenant dans son ton que la situation était grave. Les oreilles plaquées sur le crâne, elle regarda sa belle robe immaculée être recouverte d’une immonde bouillabaisse brunâtre.
Entre la nuit et le déluge, on ne voyait pas à deux pas, mais le Baroudeur ne pouvait prendre de risque. Il monta en selle et talonna sa monture, entendant la Compagnie se rapprocher. Il guida sa jument dans la direction opposée, mais celle-ci avançait très lentement à cause de la mauvaise visibilité. Il rongea son frein, les nerds tendus. Heureusement, peu à peu, le martèlement régulier des pas des Automates se fit plus lointain. Lorsqu’il n’entendit plus qu’une rumeur à peine discernable, il s’autorisa à allumer la petite lampiote qu’il gardait sur sa selle, permettant à Liberté d’accélérer le pas.
- C’est pas aujourd’hui qu’ils m’auront, déclara-t-il avec une certaine fierté.
- Je crois que si.
La surprise se peignit sur le visage du Baroudeur. Une lumière déchira soudain le rideau d’eau noire et vint brûler ses yeux. Liberté se cabra, envoyant son passager au sol. Celui-ci voulut se relever, les paupières papillotantes, mais un violent coup sur le crâne l’en empêcha.
Enfoirés, eut-il le temps de penser avant d’être absorbé dans l’inconscience.
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L’extrait présenté conte la fuite vaine du Baroudeur face à l’armée républicaine.
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En préambule :
« une étendu le boue tourmentée » => étendue, de
« En instant » => En un instant
« avait été trempé » => avaient été
« étaient facile » => faciles.
« nerds tendus » => nerfs
Répétition : « nager dans ses habits », « nager librement ».
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Ce qui intrigue d’emblée correspond avant tout à la motivation de l’armée républicaine à saisir le Baroudeur. Le prologue met en avant : « Les Automates, comme on les appelait, ne faisaient pas dans la dentelle, et détestaient par dessus tout le désordre et la liberté. Ils s’étaient donc mis dans la tête de coffrer le Baroudeur. », où les raisons de cette poursuite m’apparaît légers en toute proportion face aux autres objectifs des Républicains (conquête, mise en place de la loi républicaine, etc.). À allouer des ressources, tout se passe comme si traquer le Baroudeur et créer un territoire pérenne s’égalait. En quelle façon, toutefois, un homme marginal peut-il à ce point menacer l’ordre public ? A fortiori que cette liberté est avant tout personnelle, puisque son exemple n’entraîne pas de suiveurs qui parmi les habitants qui sont tout son contraire (« sa vie aventureuse le démarquait de tous les colons, qui pourtant s’étaient eux aussi lancés dans l’aventure. Mais eux préféraient les cartes, les sentiers bien tracés, les toits sous lesquels dormir. Dès qu’ils trouvaient un lieu propice, ils s’installaient durablement. Ils accumulaient des biens, bâtissaient des villages, fondaient des familles. »). Chez le lecteur type que je représente, la suspension de l’incrédulité démarre difficilement, en ce sens.
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A fortiori que la formule « ne faisaient pas dans la dentelle » jette un voile de pudeur sur les exactions des Automates et minore ainsi le sentiment de danger que peut manifester le chapitre 1. Le Baroudeur fuit les Automates ; or le lecteur n’a pour seule manifestation de leur violence, que cette formule. Tu tends à minorer la sensation de danger que le lecteur pourrait ressentir lors du premier chapitre.
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De plus, la formulation du prélude : « Ils s’étaient donc mis dans la tête de coffrer le Baroudeur » suggère que cette initiative n’est pas liée à un incident impliquant le Baroudeur qu’une soudaine idée apparue étrangement et sans logique (majoré par le « donc » et le « mis dans la tête » qui possède une connotation péjorative).
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Aparté :
1. « tel un rideau glaçant. », est la seule métaphore qui sonne en discordance avec la métaphore filée qui parle d’intensité : « coup de massue », « tourmentée », « pierre », « coups de tambours », « lourd comme du plomb ». La légèreté qu’introduit l’image du rideau glaçant prédomine dans son aspect visuel, mais ne transporte l’impression de poids, comme le reste de tes métaphores ; et en trouble ainsi l’alchimie que tu concoctes plutôt bien, dans la description de la pluie torrentielle.
2. « Eux, au moins, étaient faciles à nettoyer. ». Je pinaille sur ce point, mais m’étant arrêté un instant dessus, lors de ma première lecture, j’ai pensé qu’il serait intéressant, pour la discussion, de soulever ce point. Dans sa formulation actuelle (notamment par le « au moins »), tu sous-entends que le Baroudeur a tenté de nettoyer quelque chose avant de nettoyer ses pieds, dans la boue. Cette citation peut constituer une rupture dans la continuité de l’Action, où tu caches au lecteur une action dont il aurait pu être potentiellement témoin. Un hors scène a eu lieu (où il aurait tenté de nettoyer autre chose), en d’autres termes. Toutefois, ce point n’est pas réellement dommageable et n’est qu’un point de détail.
3. « sombra dans un sommeil léger ». Le verbe « sombrer » m’a interpellé : si le sommeil est léger, peut-on vraiment sombrer (qui est un terme relativement fort et souvent utilisé pour des états comateux), a fortiori qu’« il ne dormait jamais sur ses deux oreilles, et cette fois-là encore moins. » ?
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De la même façon, dans l’extrait présenté, la force d’évocation de cette violence est amoindrie dans la première énonciation des Automates : « s’ils m’avaient pas chassé de Tarbon on en s’rait pas là ». Le verbe « chasser de » me paraît impropre dans ce contexte. La TFLI donne pour définition à la forme intransitive (le « + de ») : « Être poussé, dériver dans une certaine direction », ce qui ne corrobore pas avec l’idée de la capture. De plus, le Baroudeur annonce la phrase suivante : il doit « attendre que les nuages aient vidé leur contenu, ce qui devait prendre à peu près toute la nuit. ». En d’autres termes, tu amoindris le sentiment d’urgence et de chasse à l’homme, car le personnage principal se donne pour impression qu’il peut séjourner sous cet arbre et attendre que cela passe. Tu donnes au lecteur, en d’autres termes, un temps assez large (une nuit), où le héros peut se reposer hors de la traque. Cette impression timore ainsi la suite du récit, où tu précises que le vagabond ne dort que sur une seule oreille.
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Cette impression se majore dans les phrases suivantes : « Au bruit qu’ils faisaient, ils étaient tout proches./Le Baroudeur jeta un regard à sa jument blanche. » ; « Les pas des Automates se fit plus lointain. Lorsqu’il n’entendit plus qu’une rumeur à peine discernable [...] », où en effet, les Automates malgré leur proximité, n’existent que par leur bruit de pas. Ni la prélude ni l’extrait présenté, en d’autres termes, ne dessinent formellement le danger que représentent les Automates. Tu risques de manquer d’impliquer le lecteur à cette traque, car le lecteur type que je représente n’a pas d’idée sur ce que représente ces Automates ni sur ce que risque s’il advenait à être pris par l’armée républicaine.
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Toutefois, je pense que tu es trop gentille avec ton personnage (ce qui est tout à ton honneur) :<br />
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1. En effet, tu exposes un danger : « Entre la nuit et le déluge, on ne voyait pas à deux pas, mais le Baroudeur ne pouvait prendre de risque. Il monta en selle et talonna sa monture, entendant la Compagnie se rapprocher. Il guida sa jument dans la direction opposée, mais celle-ci avançait très lentement à cause de la mauvaise visibilité. »
2. Tu en exposes son ressenti : « Il rongea son frein, les nerds tendus. »
3. Mais l’élément de résolution survient la phrase d’après : « Heureusement, peu à peu, le martèlement régulier des pas des Automates se fit plus lointain. »
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En d’autres termes, ton danger n’a pas le temps de s’épanouir : le ressenti de cette difficulté ne prend le temps que d’une seule phrase. De ce fait, tu libères aussi le lecteur de cette angoisse, car il soupire de soulagement dès la phrase d’après. Cette phrase d’après m’interroge de la même manière, car le terme « Heureusement » est un terme dont la TLFI définit comme « D'une manière naturellement avantageuse, favorisée par la chance », où le hasard est prépondérant. Par ce terme, tu risques de limiter le mérite qui revient au Baroudeur lorsqu’il s’échappe de ses traqueurs : est-ce dû à la chance, ou à ses techniques ? Pour quelle raison, as-tu opté pour cette approche ?
Qu'en penses-tu ?
Déjà merci pour les coquilles, y en a toujours qui passent entre les mailles du filet.
>La motivation de la Compagnie : je comprends qu'à ce stade tu te demandes pourquoi les Automates poursuivent le Baroudeur. Ça tient à plein de précisions que je n'ai pas apportées dans le prélude.
1. Le Baroudeur, même s'il n'entraîne pas directement les colons dans son mode de vie, est un symbole de liberté en Nouvelleterre. Le capturer permet à la Compagnie de saper le moral des peuples qu'elle veut assujettir.
2. Le Baroudeur est le seul à connaître les terres des barbares, la Compagnie veut se servir de lui pour mieux partir à la conquête de lieux inconnus des cartes.
3. Ce n'est pas toute la Compagnie qui s'est lancée aux trousses du Baroudeur (loin de là) seulement un "segment" (=trois cents hommes) et ce segment fait plein d'autres choses en chemin. Il ne traque pas non plus que le Baroudeur mais plein d'autres criminels que la République veut récupérer.
4. Une autre raison que je dois tenir secrète.
Je ne suis pas sûre qu'expliciter tout ça dans le prélude soit une bonne idée, mais puisque tu l'a relevé, je peux préciser ceraines choses. Si tu es d'accord, je pourrais te proposer une version modifiée du texte pour que tu me dises ce que tu en penses.
>L'aparté :
1. Quand je dis "tel un rideau glaçant" je pense au rideau de théâtre, qui est épais et lourd, et qui donc correspond à la métaphore. Dans ce cas c'est une question de point de vue. Si je trouve une formulation plus en accord le paragraphe de description, je la changerai.
2. Oui, en fait il se projète dans l'avenir quand il devra nettoyer ses vêtements. Si je mets "Eux, au moins, seraient faciles à nettoyer" c'est bon ?
3. C'est vrai que "sombrer" est un terme assez fort qui induit de la profondeur. Dans le contexte c'était plutôt pour indiquer qu'il s'endort vite. Je peux changer pour utiliser le verbe "s'immerger", si tu as d'autres idées je suis preneuse.
>"s'ils m'avaient pas chassés de Tarbon on en s'rait pas là" -> le sens de la TLFI correspond ce que je veux dire. Le Baroudeur résidait temporairement à Tarbon quand un villageois l'a prévenu de l'arrivée de la Compagnie, ce qui l'a poussé à fuir. Plutôt que d'une traque haletante j'ai plus en tête l'image de vagues qui repoussent le Baroudeur toujours plus loin. Pour ce qui est de la longue pause qu'il s'accorde, c'est parce qu'il pense (à tort) que les Automates ne peuvent pas le suivre ni le trouver dans ces conditions. De plus, il est difficile de s'orienter avec cette pluie et il ignore la position de ses ennemis, il ne peut peut donc pas se diriger. Ce sont des éléments que je peux présicer, je me le note.
Comme tu l'as vu, la menace des Automates n'est pas clairement définie, car je veux les rendre (au début du moins) mystérieux. Pour moi, je trouve plus inquétante une menace dont on entend que le bruit de pas qui approche, que quelque chose de défini que l'on voit clairement arriver. Les exactions commises par les Automates, leur nombre et leur but précis, je ne les ai pas précisés de manière volontaire, même si je peux faire quelques concessions.
>"Trop gentille avec mes perso" bah dis donc c'est la premirèe fois qu'on me dit ça XD d'habitude c'est plutôt l'inverse. Je comprends ta remarque, effectivement le "heureusement" arrive trop vite. Je vais rallonger ce moment, mais je ne peux pas faire plus. En l'occurence, le Baroudeur n'use pas de technique particulière, il ne fait que "fuir" dans la direction opposée. Les bruits de pas des Automates ne semblent pas le suivre, ce qui tient du hasard puisqu'ils ne le voient pas, du moins c'est ce que le Baroudeur pense. Il n'a aucun mérite à échapper à ses traqueurs puisque justement il ne leur échappe pas.
Oui, je le défend, mon texte XD Mais je trouve tout ce que tu dis pertinent et utile. De manière générale, le ton que j'emplois ici (à tendance ironique et détachée) est très différents de ce à quoi on a l'habitude dans le cas d'un héros traqué. Et ce que ça dessert l'action ? Moi je trouve que non (c'est pas pour rien que je l'ai choisi), mais c'est purement subjectif.
Puisque tu t'attarde sur ce passage du chapitre 1, je voulais savoir si tu l'as lu en entier et si oui ce que tu as pensé du reste du chapitre. Ou alors c'est vraiment juste ce passage qui t'as fait tiquer XD
Merci encore, c'est un plaisir d'échanger avec toi !