- Peut-être bien le dernier moment, hein ? s’enquit Viktor en venant s’asseoir sur une souche asséchée dans un cliquetis de métal bien huilé.
- Peut-être bien, répondit son compagnon en terminant de bourrer une pipe ouvragée, avant de l’agiter. Mon père l’utilisait pendant les chaudes soirées d’été, quand tout avait été fait. » Il sortit un briquet d’une sacoche à côté de lui, alluma son bien et en tira une longue bouffée.
- Je ne crois pas qu’on ait tout fait Federic, mais, si tu veux mon avis, la peur et le silence qui dansent ici valent tout le calme d’une chaude soirée d’été.
- Sauf si… » Federic avança la tête tel un nuage menaçant. « … la peur t’invite et t’emporte dans sa valse ; tu pourrais alors bien vite regretter les bals pompeux de notre Roy.
- Je n’ai jamais aimé les danses sociales… répondit nonchalamment le premier.
- … et moi je suis marié ! termina le deuxième. »
Il se laissèrent aller à un rire franc et léger qui sautilla comme une douce berceuse sur le campement endormis. Les étoiles elles-mêmes semblèrent scintiller davantage pour accompagner jusque dans les rêves les plus profonds ce dernier geste d’innocence ; tandis qu’au-delà du faible halo qu’émettait le feu de bois, au-delà des ultimes bosquets du Vieux Monde, un vent sec se levait et balayait les plaines arides qui attendaient le groupe de chevaliers. Des tourbillons de poussière s'élevèrent aux abords du camp en un prélude désertique désolant.
Ce prologue est assez court et donne très envie de lire la suite.
Je brûle d'en savoir plus sur Frédéric et Victor... (=
Tu as une belle plume, j'attends d'en lire plus pour te faire un retour plus complet.
A très très vite !