Prologue

Par Dworkin

Comme toutes les nuits, Jack regardait la tour Yagoft, bâtiment imposant aux plus de cent étages, avec ses lumières aux multiples couleurs, ses ascenseurs extérieurs fait entièrement de verre en mouvement continue, ses gigantesques publicités holographiques qui recouvrent sa surfaces, et comme tout les soirs Jack se dit qu’un jour, quels que soient les risques, il attaquerait la tour.  

 

Prologue

 

Baal était inquiet. Il appréciait de moins en moins son métier de transporteur. Sa tâche du jour était d’amener un camion rempli de nourriture dans un des quartiers les plus en périphérie de la ville. Officiellement, toute la ville était un lieu de sécurité absolu, mais plus il s’éloignait du centre, moins il était serein. Il passa sous le métro suspendu qui marquait la séparation entre le centre ville et la banlieue. Les immeubles ne ressemblaient plus à ceux ultramodernes des beaux quartiers, réservés aux élites scientifiques et aux personnes les plus riches de la ville, mais plus à de grands blocs de béton, comme on les fabriquait déjà un siècle et demi plus tôt. Seuls les écrans publicitaires holographiques avaient l’air moderne. Baal n’était plus qu’à une dizaine de minutes du point de livraison, et voyait maintenant sur son écran le point précis ou sa cargaison devait être déposé. Il se trouvait à deux rues de la fin officielle de la ville, à côté de laquelle se trouvait le “quartier abandonné”. Ce lieu était peuplé des derniers rebelles qui avaient refusé de s’intégrer à la société. Plus il pensait à ces gens, moins il les comprenait. Pourquoi refuser une vie à l’abris du besoin avec un travail et des revenus stables pour aller habiter dans un lieu ne contenant ni eau courante ni électricitér ? La télévision parlait d’eux comme de bandes sanguinaires et anarchistes. Baal était conscient de la capacité des journalistes à être toujours dans la caricature mais il n’avait pas de source d’information contradictoire pour se faire son opinion. En regardant par la fenêtre du du camion, il vit un grand et beau véhicule volant passer au-dessus de lui. Il repensa à son rêve de travailler à bord de transporteurs volant pour des missions intercité, où il aurait été mieux payé et sans doute plus détendu. Mais son niveau d’études le priverait probablement toute sa vie d’atteindre ce rêve.

Au fur et à mesure que son camion s’approchait des limites de la ville, les rues étaient de moins en moins peuplées, et les rares passants semblaient de plus en plus pauvres. Baal transpirait de plus en plus. Il s’alluma une cigarette pour essayer de se détendre. A chaque croisement, il ne pouvait s'empêcher d’imaginer une masse grouillante d’humains en sortir et sauter sur son camion pour le dépouiller. Au détour d’une rue, il vit apparaître au loin un vieil immeuble à l’abandon, au-dessus duquel flottait un drapeau noir. Au moment où il l'aperçut, un frisson parcourut son corps. On racontait que les habitants de cette tour étaient les plus dangereux du quartier abandonné. Baal commença à penser à ce qu’il se passerait s’il se faisait voler sa cargaison. Bien que son contenu ait relativement peu de valeur, il savait que les transporteurs pouvaient recevoir des sanctions extrêmement violentes, même pour des fautes mineures. Une rumeur racontait qu’un voleur particulièrement fort avait réussi à dérober des médicaments expérimentaux de grande valeur dans un camion sans que son conducteur ne s’en soit rendu compte. Le lendemain, le transporteur avait été exécuté pour ne pas avoir surveillé correctement sa cargaison. Il se doutait que pour de simples boîtes de conserve, la sanction serait plus clémente, mais ça ne suffisait pas à le rassurer complètement. Il essayait de rester à l'affût du moindre élément suspect, prêt à sortir son arme au moindre problème. Alors qu’il n’était plus qu’à quelques centaines de mètres de son point de livraison, il vit au loin une personne au milieu de la route. Il inspira longuement, ralentit et la fixa. En s’approchant, il vit qu’il s’agissait d’un adolescent d’une quinzaine d’années, vêtu de vieux vêtements troués, tenant une guitare sur l’épaule. Inquiet, Baal essaya de deviner s’il s’agissait d’un salarié vraiment pauvre ou d’un des squatteurs des immeubles à l’abandon qui bordaient la ville.

Soudain, son pare-brise explosa. Il sentit son camion sortir de la route et se pencher sur le côté avant de terminer par s’effondrer contre un mur. Il attrapa son pistolet et regarda à travers le trou du par-brise. L’adolescent avait disparu. Baal quitta le camion le plus rapidement qu’il put. Il jetait de rapides coups d’œil autour de lui. Rien ne lui permettait de localiser ses agresseurs. Une pierre le frappa violemment au crâne. Il s’effondra sur lui-même et son nez s’écrasa sur le sol. En se retournant, il vit sur le toit du bâtiment voisin un autre adolescent, le visant avec un lance pierre. Le temps qu’il pointe son arme dans sa direction, son agresseur s’était jeté en arrière. Une autre pierre manqua de le frapper et ricocha juste à côté de lui. Elle venait de derrière son camion. Baal se sentit encerclé. Il se précipita dos à la porte d’un immeuble en espérant que le renfoncement du mur le mette à l’abri d’une éventuelle nouvelle attaque. Il continuait de regarder compulsivement à gauche et à droite, lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir derrière lui. Avant qu’il n’ait eu le temps de se retourner, il sentit une dague se poser sur sa gorge.  Instinctivement, tout son corps se raidit. Une voix lui ordonna de lâcher son arme. Il jeta son pistolet au sol, affolé. Il n’osait pas se retourner. Très vite, un groupe d’une douzaine de personnes commença à vider son camion. Leurs visages étaient cachés par des foulards, des casque de moto, ou des masques. Un homme de presque deux mètres semblait diriger les opérations. Il portait un masque métallique en forme de tête de mort. Baal se mit à trembler. Il sentit des larmes lui monter aux yeux. La personne derrière lui ramassa son arme. Le groupe qui vidait le camion était extrêmement bien organisé. En moins de deux minutes, plus de la moitié de la cargaison avait disparu. Soudain, une voix venant d’un toit cria “Intercepteur à trois rues”. Tous se mirent à courir dans différentes directions. Baal sentit la dague se retirer de son cou et entendit son agresseur s’éloigner rapidement de lui. Il se retourna immédiatement, mais eu juste le temps de voir une ombre disparaître en bas d’un escalier. A ce moment là, il s’effondra au sol et se mit à pleurer.

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Nana
Posté le 27/09/2018
Coucou Dworkin !
<br />Je passe par hasard sur ta fiction, et je dois dire que j’aime bien ce début ! Ta plume est fluide et on rentre facilement dans l’ambiance.
Y a-t-il un lien entre le titre, Les déchus de Bahal, et le nom de ton transporteur, Baal ? Si c’est une coïncidence, mais ce n’est qu’une suggestion, je verrai bien un nom un peu différent pour changer de sonorité :)
<br />Je te conseille aussi d’aérer un peu ta mise en page, là ton texte est d’un seul tenant et c’est un peu dur à lire… Par exemple en ajustant en largeur, en sautant quelques ligne entre la petite intro et le prologue proprement dit, et en découpant en plusieurs paragraphes. Le confort de lecture sera meilleur !
<br />Quelques coquilles :
<br />Dans l’intro :
en mouvement continue > sans “e” à continu
qui recouvrent sa surfaces > sans “s” à surface
et comme tout les soirs > touS les soirs
<br />Dans le prologue :
le point précis ou sa cargaison devait être déposé. > “où”, pas “ou”, et déposéE
une vie à l’abris du besoin > sans “s” à abri
ni électricitér39;? > bug ?
En regardant par la fenêtre du du camion, > un “du” en trop
à bord de transporteurs volant > volantS
des casque de moto, > casqueS
A ce moment là > “À”
<br /><br />Je reviens pour la suite dans pas longtemps !
Bisouuuu
Nana
<br />
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