Il faut que j'y arrive ! Je n'ai pas le choix, notre vie en dépend ! Ma course s'accélère. Tout n'est que rouge sang. Mes chaussures s'enfoncent dans des corps sans vie. Les balles fusent autour de moi. Je dérape sur des flaques vermeilles. Ma course continue. Les portes défilent, mais pas assez rapidement ! Tout n'est qu'une question de seconde. Le vertige me prend. L'air me manque. Je serre les dents. Ce n'est pas le moment de craquer. Mes pas s'accélèrent encore. La panique commence à me gagner. Et si je trébuche ? Si la porte est bloquée ? Si un tir m'atteint ? Mes poumons me brûlent. Des douleurs se réveillent dans mon corps. Mes jambes commencent à faiblir. Non ! Pas maintenant !
Je trébuche. Le sol m'écorche la peau et ma tête se fracasse contre un mur. Mes pensées... se mélangent. Elles forment un méli-mélo de tout et… Et n'importe quoi. Un marteau… Un marteau tape dans mon crâne. Un léger bourdon… nement fait… écho à ma d… douleur. Un liquide chaud coule sur ma tempe. J'essaie d'ouvrir les yeux. Ma vue tangue, les images se troublent. Je secoue vivement la tête et me relève maladroitement. Je… Je ne peux pas… échouer ! Mon corps vacille, mais je tiens bon. Il le faut, je… j'arriverai à cette foutue porte quoi qu'il en coûte ! Je me force à avancer. Les mètres défilent doucement. Les balles continuent à pleuvoir, les corps à s'entasser, le sang à couler… Enfin, je la vois ; la porte se tient devant moi. Sans ménagement, je l'ouvre et m'engouffre derrière. Mes pas me précipitent vers une table. Tout y est : une plume, une feuille et une enveloppe. Quelqu'un d'autre rentre dans la pièce. Elle referme violemment la porte et empile des objets devant pour en bloquer l'accès.
– Qu'est-ce que tu attends ?! Écris !
Je me réveille enfin. Ma main saisit la plume et la pose sur le papier… Mon esprit se bloque. Il ne sait pas quoi faire ni penser. Des cris de rage ébranlent la porte. Ils ne vont pas tarder à entrer !
– Écris merde !
– Mais tu veux que je lui écrive quoi à la fin ?!
– J'sais pas ! Fais ce que tu veux mais fais-le vite !
Je prends trois grandes inspirations avant d'écrire sept mots lourds de sens.
Orléo, tu avais raison depuis le début…