Prologue
25 septembre 2017
Il est 8 h 30 et j’ai tué ma mère. Elle est étendue devant moi, enfin silencieuse.
Il y a deux mois, j’ai soufflé mes quarante et une bougies. Les quarante premières furent particulièrement longues, alors que la dernière s’est épuisée en un battement de cils. Elle est morte au moment même où j’ai retrouvé ma liberté.
Quel mot noble : « liberté » ! Qui n’a jamais proclamé : « je suis libre », « je veux être libre », « la liberté n’a pas de prix », « rien ne vaut la liberté », et j’en passe…
Le Robert nous dit : « Liberté. 1. Situation d’une personne qui n’est pas sous la dépendance de quelqu’un (opposé à esclavage, servitude), ou qui n’est pas enfermée (opposé à captivité). 2. Possibilité, pouvoir d’agir sans contrainte. » Toute personne pourrait compléter ces termes, en fonction de son vécu, ses besoins, ses idéaux ou ses opinions. Dans mon cas, j’ajouterais : « 1. Qui n’est pas sous une emprise quelconque, que ce soit d’une addiction ou d’une personne (ou une addiction à une personne). 2. Qui peut penser et éprouver sans contrainte : droit d’exister. »
À mon avis, la liberté ne se gagne pas, elle se choisit et s’acquiert. Accéder à sa liberté, c’est s’offrir une existence. Exister… C’est au-delà de vivre. C’est se réaliser en tant qu’être singulier, dans son propre regard et celui des autres.
Vous connaissez le meurtrier et la victime. Concernant la manière dont cela s’est produit, si l’intérêt ou la curiosité vous pousse jusque-là, je vous invite à entrer. Et à la fin de ce partage, en votre âme et conscience, vous déciderez de m’acquitter ou non. Car vous me jugerez, sans permission, vu qu’il est dans les penchants humains de le faire. Sachez juste que, quel que soit votre verdict, je suis et resterai libre. Pas seulement dans ma tête, non. Pourquoi ? Parce que j’ai commis le crime qui « n’existe pas ».
Je suis Elena Mata. Certains utilisent le surnom « Lena » et je déteste cela. Appelez-moi Elena ou ne m’appelez pas.
Ceci est mon histoire, ceci est mon histoire d’amour…
Ce début d'histoire m'a beaucoup étonnée, tout d'abord. Je suis restée sceptique au début, sans trop savoir si ce qui allait suivre serait à mon goût : raconter l'histoire au lecteur directement ? S'adresser à lui ? Hmm...
Mais ce dernier tiers de prologue à changé ma vision de cette histoire ! :)
“Vous connaissez le meurtrier et la victime. [...] Et à la fin de ce partage, en votre âme et conscience, vous déciderez de m’acquitter ou non. ”
C'est ce passage qui m'a intriguée, et en même temps beaucoup plu. Faire participer l'avis du lecteur... C'est une idée que j'avais déjà croisée, en quelque sorte, lors d'une représentation de théâtre, mais jamais en roman ! En tout cas, cela me donne très envie de poursuivre ma lecture !^^
À bientôt, alors ! ;)
Merci pour ce commentaire en te souhaitant que la suite de ta lecture te soit plaisante.
Ella
Un bel uppercut en introduction. Efficace. Un meurtrier et un victime. Une histoire du point de vue du meurtrier, ce n'est déjà pas banal et le lecteur invité en qualité de juré, c'est assez provoquant.
De quoi titiller toute notre curiosité.
Juste deux petites suggestions, on ne me refait pas !
- Elle est étendue devant moi, enfin silencieuse : je me demande si tu ne devrais pas séparer le "enfin" du reste de la phrase - Elle est étendue devant moi, silencieuse. Enfin...
- Elle est morte au moment même où j’ai retrouvé ma liberté : il me semble que si tu inversais, cela serait encore plus fort - j'ai retrouvé ma liberté au moment même où elle est morte.
A très bientôt
Merci beaucoup pour ton commentaire très positif.
Pour ce qui est des propositions, je n'en retiendrai aucune, je m'explique: ce roman a été lu par un comité de lecture et surtout été corrigé par une professionnelle (correctrice pour plusieurs maisons d'éditions françaises). Il restera donc tel quel.
Aussi, le placement des mots dans mes phrases joue un rôle, car elle n'est pas devenue libre après l'avoir tuée mais avant........
Je t'invite donc à lire en toute décontraction sans besoin de proposer ou de corriger quoi que ce soit mais plutôt de partager un ressenti qui sera toujours le bienvenu :-)
Au plaisir de te lire et à très bientôt :-)