Il était déjà 18 heures passées quand son dernier client entra dans la salle de consultation. La psychiatre Devissaguet faillit soupirer en regardant arriver son nouveau patient : c’était encore la même chose.
Les cernes sous ses yeux trahissaient un manque de sommeil, les cheveux décoiffés un manque de soin, le regard alerte était le signe d’un manque de confiance, les mains qui saisissaient le vide…
Certes, au bout de quatorze années de service, une certaine routine commence à s’installer. Devissaguet ne pouvait pas se plaindre ouvertement à un policier qu’elle consultait trop de dépressifs. Connaissant sa chance, le policier en question serait lui-même en dépression et essaierait de prendre rendez-vous avec elle…
Juste un bon vieux complexe d’Œdipe. Même un petit psychopathe, c’est trop demander ? Elle se demanda alors si elle devrait peut-être aller voir un psy.
Le patient traversa la pièce et s’assit sans hésiter dans le fauteuil en cuir, situé en face et séparé de quelques mètres de Devissaguet. Perdue dans ses pensées peu professionnelles, celle-ci ne nota pas que son nouveau patient savait parfaitement où s’assoir bien qu’il s’agît de leur première séance.
« Bonjour » dit celui-ci, les yeux fixés sur ceux de Devissaguet.
La psychiatre répondit par un irréprochable « Bonjour, comment allez-vous ? » et chercha dans ses papiers, à la recherche du dossier concernant son nouveau patient. Comment s’appelait-il déjà ?
« Je m’appelle Lucas. J’ai dix-sept ans. Je n’ai pas de passe-temps particuliers et mes parents m’ont fait venir ici parce qu'ils pensent que j'ai une dépression chronique et une anxiété sociale » énonça-t-il d’un ton monocorde. Son visage était impassible. Devissaguet ne s’y attendait tellement pas qu’elle répondit par un fort peu irréprochable:
« …Quoi ? ».
Lucas se gratta la tête, semblant chercher ses mots, puis il regarda Devissaguet et dit :
« J’ai comme un petit problème. Je pense pas que vous pourriez vraiment m’aider, mais bon. Ça va me faire du bien d’en parler avec vous, Sophie. »
Il n’ajouta alors rien de plus, attendant peut-être de la part de la très professionnelle Sophie Devissaguet une réponse constructive et digne d’une psychiatre. Il vient de m’appeler par mon prénom là ? Elle prit alors une inspiration et parvint à lui repondre :
« Quel genre de problème, Lucas ? Je peux…
— C’est OK si je vous appelle Sophie ? Normalement vous acceptez que les patients vous appellent comme ça après quelques séances.
— Et bien…
— Moi ça m’a pris trois ou quatre séances la dernière fois. Donc je me suis dit qu’on pouvait aller plus vite cette fois-ci. »
Un court silence passa. Lucas s’enfonça dans son fauteuil et Devissaguet fronça les sourcils, pensant alors avoir trouvé enfin un patient plus intéressant. Je crois que c’est mon premier mythomane en quatorze années de carrière. Elle déglutit, puis s’avança :
« Que voulez-vous dire par la dernière fois ?
— La dernière fois que l’on s’est vu. Mais vous ne pouvez pas vous en souvenir, parce que ça ne s’est pas encore passé pour vous. »
Alors Lucas Dufleur se pencha en avant, la posture déterminée et le regard trouble, dissimulant un ensemble de sensations complexes et profondes, de pensées bien trop bizarres et réelles pour quelqu’un de son âge. Sophie Devissaguet eut à peine le temps de penser qu’elle avait enfin trouvé son psychopathe quand celui-ci lui dit :
« En fait, je peux remonter dans le temps, et ça commence sérieusement à me casser les couilles.»
Je te découvre, car tu m'as mis dans ta PAL.
Alors, forcément, une histoire d'onaniste temporel ne peut que m'intéresser.
La lecture de ce prologue me donne envie de lire la suite.
Dès que j'ai commencé à lire ce prologue, j'ai eu comme l'impression que j'allais adorer la suite ^^
La fin pique vraiment la curiosité, et j'ai déjà hâte de lire le prochain chapitre !
Après je n'ai pas vraiment d'idées pour commenter en détail (si ça se trouve, je serais tellement absorbée par le récit que j'en oublierais les commentaires). Tout ce que je peux dire pour l'instant, est que dès le début, tu as réussi à rendre le personnage principal très intéressant.
Il va chez une psychologue pour lui expliquer qu'il a la capacité de voyager dans le temps -déjà là ma texte explose de curiosité. D'où tient-il ce pouvoir ? Qui est-il vraiment ? J'ai tout de suite envie d'en savoir plus sur lui...- mais qu'il a aussi des problèmes sociaux. On ne sait pas pourquoi il est venu, et après tu rajoutes qu'il l'a déjà vue dans le futur -ma tête explose une deuxième fois- et à la fin...à la fin...
"et ça commence sérieusement à me casser les couilles."
...
Donc lui, il a une capacité hors du commun qu' à peu près tout le monde voudrait posséder, et ça lui casse les couilles...D'accord...Mais ça rend le personnage intriguant et spécial ^^
SUR CE, JE VAIS TOUT DE SUITE VOIR LE CHAPITRE SUIVANT PARCE QUE JE NE PEUX PLUS ME RETENIR DE VOIR LA SUITE !!!!!
Et bien merci beaucoup pour ton commentaire, ça fait hyper plaisir ! J'espère que la suite te plaira et répondra (peut-être) à tes questions. Si Lucas est intriguant, tant mieux, le prologue est réussi alors ! Quant à la suite... hehe de découvrir ce que tu en penses.
Une superbe entrée pour cette histoire ! La dernière réplique m'a fait sourire ^^
Je n'ai pas grand chose à dire sur ce prologue. Je poursuis et je dirai des nouvelles ;)
A bientôt !
Ca promet pour la suite, on sent que cette histoire de voyage dans le temps ne va pas être banale !
C'est sympa d'être dans les pensées de la psy, avec son ennui, puis son début d'intérêt pour ce nouveau patient. il va bien la secouer, je sens !
J'adore les histoires où il est question de remonter dans le temps ou d'avancer... Bref ! Je suis hypée !
Je suis contente d'avoir été amenée par les HO :D
C’est très bien écrit !
Je lis la suite immédiatement !
H.M.
Effectivement, la chute du chapitre, avec l'idée qu'on va suivre ses dérives temporelles autant que ses dérives psychologiques, est intéressante ! Je ne m'attendais pas à ce que nous ayons un début avec une psy, comme cela, alors j'ai été agréablement surpris !
Merci pour cette lecture, que je me fais le devoir de poursuivre !
Pareil que beaucoup, j'avais lu un extrait de ton histoire sur l'extrait mystère du forum et j'avais adoré. Cette chute est juste par-faite !
Tu as l'air de revisiter le concept de voyage dans le temps et je me réjouis de voir où tu nous emmènes.
Juste une petite remarque sur la forme :
"celle-ci ne nota pas que son nouveau patient savait parfaitement où s’assoir bien qu’il s’agissât de leur première séance." : bien qu'il s'agît (imparfait du subjonctif)
Félicitations pour la nomination aux histoires d'or !
La psy blasée qui rêve d'un patient un peu intéressant, Lucas qui se fiche pas mal des histoires de voyage dans le temps et de leurs possibles conséquences, modification de la réalité et tout le bouzin
C'est plutôt agréable à lire en plus
non c'est chouette
allez, dans la boite à lecture !
A plus !
Je ne suis pas sur cette série en ce moment, mais j'espère retrouver l'inspiration bientôt...
J'ai particulièrement apprécié la désinvolture de la révélation, qui donne aussi une chute appropriée à cette première partie. Pour le coup, le choix du registre familier s'imposait, c'est ici très bien utilisé.
À mon inverse, les dialogues sont les gros points forts ici, ils sont soignés et percutants! Les personnages passent bien, l'idée d'une introduction par la biais d'une psychanalyse est classique, certes, mais ça fonctionne très bien !
Le point "faible", même si je n'apprécie pas dire ce terme, sont, à mon sens, que les répétitions que tu fais en début de chapitres, sur les premiers paragraphes. À vue de nez, je pense qu'elles sont volontaires, ça se sent. Mais je ne pense pas que ces anaphores aient l'effet escompté, on a pas l'impression d'une figure de style insistante.
Tu as également un présent qui se balade dans un texte au passé(commence, au début du troisième paragraphe)^^
Je vais suivre la suite avec intérêt. J'avoue que rien que pour le titre... Les voyages dans le temps j'adore... Pis la chute. Collector ! ;)
Content que ça t'ait plu ! Oooooh n'hésite pas à utiliser le mot "faible", ça ne me dérange pas (et il y en a pas mal dans cette série hehe tu en auras besoin).
Ça me donne bien envie de reprendre cette série tiens.
Ton titre attire clairement l’œil et donne envie de lire ton texte. Ton résumé est bien fichu. Et franchement, ce prologue est très intéressant et appelle clairement à lire la suite. Tes personnages sont bien amenés et laissent présager une histoire prenante. Bien joué !
Je file lire la suite.
Allez fun fact parce que là je suis de bonne humeur : à l'origine le titre prévu était "À la Branlée du Temps Perdu" :)
Alors pour l'instant j'aime bien, le personnage de Lucas m'intéresse, surtout qu'il m'a fait sourire avec sa dernière phrase. J'aime bien comment il déstabilise la femme aussi. Après, j'avoue que je suis un peu "bloquée" avec un point :
- Au début, je n'ai pas compris pourquoi la psy parle des policiers ? J'ai relu plusieurs fois, et j'ai toujours pas trouvé l'explication ... ^^' Elle est psychiatre spécialisée pour les policiers ? (J'espère que vous pourrez éclairer ma lanterne!)
Sinon je vais lire le chapitre 1 dans la foulée, car j'ai envie de voir comment ça va évoluer ;) Et je ne note pas les fautes d'orthographe etc, je me concentre sur le fond de l'histoire, personne n'est parfait dans son écriture !
Bonne soirée :)
La psychiatre veut avoir des patients plus intéressants et s'ennuie de plus en plus. Elle se demande si elle devrait se plaindre à la police, d'où la mention des policiers !
Et je suis bien d'accord: personne n'est parfait dans l'écriture (ce qui me sert très bien....). J'espère que la suite te plaira !
Pour l'instant, j'aime bien, j'ai mis un abonnement ;)
Il y a aussi un petit parfum d'Undertale que j'apprécie tout particulièrement.
Quant à Undertale, j'avoue ne pas du tout avoir pensé à ça au moment de l'écriture... Mais j'adore ce jeu, alors je le prends comme un compliment !
Merci encore, et j'attends avec impatience tes autres recettes...
J'aime énormément ce début qui m'a beaucoup intrigué et amusé (de même que le titre lui-même xD). J'adore le dialogue entre les deux personnages, et j'ai hâte de suivre les aventures de Lucas.
La petite erreur de conjugaison a déjà été relevée, et à part ça rien ne m'a interpellé.
En tout cas merci beaucoup ! Ça me motive pour la suite...
"traversa la pièce et s’asseya" ==> je pense qu'une petite faute d'accord s'est glissée ici.
Raconter l'histoire depuis le point de vue du psy me semble aussi être une idée géniale, j'espère lire la suite bientôt.
Merci beaucoup en tout cas ! Très content que l'idée du psy fonctionne (je n'étais pas sûr du tout)