Prologue
Je suis resté assis seul pendant de longues heures, immobile et tenant ma respiration. Les particules de poussières brillaient sous les premières lueurs de l’aube. Je n’entendais que mon souffle et le vent qui fit tourner les feuilles et les morceaux de débris de cette cabane en ruine. Rien de plus que la nature se réveillant peu à peu.
Je voulais retrouver ma famille, mon meilleur pote, Joffrey. Mais je l’ai vu mourir sous mes yeux dans une salle de torture et je n’ai pas pu le sauver. Je voulais me laver, enlever cette balle qui s’est glissé jusqu’à l’os. Mon bras droit ne m’était plus d’aucune utilité. J’étais perdu, j’allais mourir. Mes yeux étaient humides mais mes larmes étaient prisonnières.
Putain ils les avaient tous eu et moi je n’allais pas tarder. Ils savaient que j’étais là, à attendre que mon heure vienne. Les caméras m’observaient et la seule riposte que j’exécuta après des heures d’incompréhension, de souffrance, d’agonie et d’achèvement, après avoir vu mes amis, mes camarades tomber un à un sous mes yeux à coups de couteau, flingue et cage de la mort, après avoir tenu la main d’une fille de ma classe pendant qu’elle se vidait de son sang, c’est de lever mon majeur à cette putain de caméra.
J’allais mourir ici. N’était-ce pas la règle du jeu ?
Je tentais de me lever avec mon bras gauche faible mais fiable. La douleur à l’épaule m’élançait et je retenais un cri de douleur pour ne pas me faire remarquer.
Le mur de la cabane permettait à mon dos de prendre appui. Mes jambes toutes engourdies résistaient à mon poids. Le poids de la souffrance et de la mort. J’avais encore le goût du sang dans la bouche après m’être frotté avec le revers de ma main couverte de poussières, de terre et du sang des autres. J’avais conscience que j’étais le dernier, car les cris se sont tus.
Il ne restait plus que ces psychopathes et moi … .
Je balayais la cabane du regard. Il n’y avait rien, pas d’outils, pas d’étagères, ni de tables et ni meubles. En extérieur, j’avais conscience que j’étais paumé au milieu d’une forêt. L’endroit était désert et bien choisi pour réaliser un jeu de la mort. Nous n’avions jamais su ce qu’ils voulaient réellement.
Mes jambes avançaient jusqu’à la sortie. La porte n’existait plus, il ne fallait pas que je me fasse repérer. Je m’accroupissais tenant mon bras droit avec mon bras gauche. La douleur était insoutenable. Mais la peur l’était encore plus. Au bord de l’épuisement, je résistais à cette envie de fermer les yeux et de sombrer. Ces connards pouvaient être partout. Au moment où j’avançais ma tête dans l’encadrure de la porte afin de regarder dehors, une balle traversa la lumière dans un son net et assourdissant. Je me collais au mur le souffle court. Ils allaient m’avoir. J’allais crever ici !
C’était peine perdu. Il fallait que je capitule. Je ne pourrais pas rester vivant encore longtemps. Les larmes me montèrent de nouveau aux yeux en pensant à tout ce que j’ai fait dans ma vie. Mes deux frères que je vais laisser derrière moi ainsi que ma famille et mes proches. De savoir que je ne les reverrais jamais me donne un coup de couteau en plein cœur. J’avais toujours été fort, j’avais essayé de montrer le bon exemple. La vie en avait décidé autrement. Je m’étais battu … toute la nuit. A présent, mes muscles ne répondaient plus, je n’arrivais pas à réfléchir. Mon corps était en sommeil et mon esprit embrumé. Lorsque je fermais les yeux je voyais le regard vide mon ami mort. Nous n’avons pas pu rester ensemble. Se cacher restait la solution. Mais c’était la pire des choses à faire … Tout d’un coup, une force prend possession de mon corps. L’adrénaline. Je me remettais sur pied. J’avais pris ma décision. Si je devais mourir, alors ce serait debout.
Après la nuit la plus dure de toute ma vie, j’allais tout oublier grâce à la mort. Je n’avais aucune échappatoire. Résister c’était souffrir encore plus. L’état de mes vêtements, le sang sur moi, mes mains glacées par l’horreur, mon mal de tête, la bouche pâteuse et mon bras inanimé montre bien que la nuit a été horrible. Comment pourrais-je vivre après ça ? Après ce qu’il vient de se passer ? En ayant vu mes amis mourir les uns après les autres ? J’étais décidé. Je voulais une mort rapide et ils allaient me l’offrir.
Un pas Papa, Maman, je suis désolé, deux pas mes frères, pardonnez-moi, trois pas … .
Je viens de lire ton chapitre et je suis un peu perdue concernant ce que j'en pense... J'ai bien aimé dans l'ensemble, mais, honnêtement, j'ai l'impression d'avoir eu trop de détails (la phrase d'accumulation par exemple). Ça pose quelques questions quand même : comment en sont-ils arrivés là ? Qui est le narrateur ? Est-ce qu'il meurt ou ou il s'en sort ? Pourquoi se cacher est la pire des choses à faire ? mystère ^^
Après on retrouve bien le champ lexical de la violence. Ça donne le ton à ton histoire.
Il me semble avoir vu des changements de temps ("j'exécuta" -> "j’exécutais" ? Je n'écris pas au passé, mais ça m'a sauté aux yeux). La première phrase aussi "tenant ma respiration" ça m'a paru étrange, on ne dit pas plutôt "retenir notre respiration"? (C'est du chipotage hein xD)
Après dans l'ensemble ça va, c'est pas trop mal ! Mais vraiment, j'espère me tromper sur cette sensation de trop de détails pour un prologue.
J'ai envie de voir le chapitre 1, je pense que tu as encore plein de choses à nous faire découvrir !
Bon courage à toi,
A bientôt !
Je voulais que le lecteur s’imprègne bien des émotions et de l’intensité de ce qu’a vécu le personnage et de cette scène.
A part la révélation de sa mort, oui on se pose bien évidemment la question. De qui il est, pourquoi il est là, qu’est ce qu’il s’est passé pour que ses amis meurent et lui avec ? Tout cela prendra forme dans la suite. Je voulais quand même que le lecteur débute avec quelques interrogations pour qu’il puisse les découvrir en même temps que le prochain protagoniste :)
Pour ce qui est des temps, mon récit est au passé et tout n’est pas parfait ça je suis entièrement d’accord. C’est un première jet et je ne suis pas passée encore à la phase de correction. Donc il doit y avoir des soucis de temps que j’essaie de régulariser :)
Merci en tout cas d’avoir pris le temps de lire ce prologue !