PROLOGUE

Par haïku

J’ai écrit ce livre pour me souvenir. 
Il est possible que tout ce que j’ai écrit soit faux, sans réelle consistance. Pourtant, tout ce que j’ai rédigé a vraiment eu lieu quelque part dans mon esprit. Je me suis peut-être trompée sur l’ordre ou sur les sentiments, mais j’ai tout de même tenté de retranscrire une forme de vérité.
Tout paraphrasera des mots, entendus lors d’une soirée arrosée ou alors, dans un lit, au creux d’une oreille. Teinté, d’une triste sincérité, j’entends encore : « je ne serais que de passage dans ta vie ».
Alors que cette douce réalité me terrifie, la nuit, j’aperçois la silhouette d’un vieil homme sur la plage. Il chante.

Une petite fille avance vers un lit où est couché un vieil homme. L’enfant a deux couettes et porte un pull bleu-pastel. Elle tient quelque chose dans les mains, je ne distingue pas ce que c’est.  L’homme chante toujours. Plus tard, on dira à la fille qu’il aime la poésie.
Comme elle.

C’est le seul souvenir que j’ai de lui.

Le 22 mars 2000, l’homme est décédé. Le 22 mars 2000, mon grand-père est décédé.
La nuit, je le vois encore, il s’assoit à côté de moi et me parle de sa maladie, de sa mort. Parfois, ses souvenirs se transforment en images et se confondent avec les miens. Dès lors je vois les visages de ma famille penchés au-dessus de moi et c’est comme si c’était moi qui étais morte.

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Deslunes
Posté le 25/07/2023
Bonsoir,
C'est prenant et intriguant, obligé de lire le chapitre suivant puis encore et encore puis plus rien donc j’attends.
Je reviens mettre ce commentaire sur ce prologue. Où emmène-tu ton lecteur ?
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