Mon histoire se terminera comme elle a commencé ; dans un studio proche de l’océan. Les murs y sont très peu isolés et les fenêtres sans rideaux. La lumière traverse la vitre sans pudeur et fait briller tes cheveux noirs bouclés. Elle y laisse de légères lueurs bleues.
Tu es serrée contre moi, ta tête tombe légèrement sur mes seins, tu dors et tu es dans un monde différent de tous ceux que j’ai pu connaître.
Un jour, peut-être, moi aussi j’aurais le droit à des nuits qui ressemblent au silence, à un doux rien, comme tu le racontes.
Tu ne le sauras jamais, mais je connais ce studio depuis que je suis petite. La première fois que je me suis éveillée dans ce grand lit, j’avais 9 ans. Dans cette pièce inconnue, je me souviens que je me sentais rassurée, je ressentais comme un sentiment de familiarité. Je suis donc sortie du lit et me suis dirigée vers l’unique porte. Lorsque je suis sortie, la lumière m’a ébloui, j’ai placé quelques instants mes mains sur mes yeux, puis j’ai observé l’extérieur. Le studio était raccroché à une grande villa qui se situait dans un quartier résidentiel. Les maisons étaient blanches et belles, les rues quant à elle étaient silencieuses. Je suis sortie du jardin par un petit portail et j’ai entendu le bruit de l’océan. Instinctivement, j’ai suivi le son des vagues qui m’a fait descendre une petite ruelle jusqu’à arriver sur une plage déserte de sable blanc.
Un tableau se dressait devant moi ; le bleu des vagues se confondant avec le ciel, le soleil se reflétant sur l’eau, le souvenir d’avoir pensé que ça devait être ça la beauté.
Puis, il y a eu comme une ellipse. Alors que j’étais sur le sable, mes pieds se sont retrouvés dans l’eau. Le soleil se trouvait plus bas dans le ciel et une scène particulièrement magnifique était offerte ; le rouge s’amusait avec l’orange du ciel en le transcendant.
C’est à ce moment-là que je me suis éveillée dans mes draps bleus d’enfant avec, en bruit de fond, le son familier des voitures de la ville.
C’est une leçon que j’apprendrais à mes dépens, dans le monde de l’océan, il y a une unique règle ; toujours on se réveille.