Il faisait déjà nuit quand Ezra émergea du sommeil dans lequel on l’avait plongé. Il ne savait dire s’il avait passé des heures ou bien des jours dans cet état.
Ses tempes, qui battaient au rythme de ses pulsations, lui embrouillaient l’esprit et ses jambes, endolories par la position accroupie dans laquelle il se tenait, refusaient de le porter.
Le placard dans lequel il avait été enfermé semblait être scellé par un sort car il lui était impossible de toucher la poignée de la porte qui s’éloignait à mesure qu’il s’en approchait. Ezra murmura quelques mots et il entendit un bruit semblable à celui que ferait une clé déverrouillant une serrure. La porte s’ouvrît sur ce qui semblait être ce bureau qu’il connaissait si bien.
Son dernier souvenir le ramenait ici même, en pleine discussion avec Maître Artimore. Il se rappelait avoir refusé de céder à ses demandes pressantes de se cacher. C’était d’ailleurs la cause probable de son état actuel.
Son cœur se serra. Le maître, les apprentis. Où étaient-ils tous passés ? Ignorant la douleur, il se leva d’un bond et emprunta l’escalier de bois qui menait au couloir. Il ouvrit chacune des portes de l’étage dans l’espoir de trouver ses camarades au fond de leur lit mais tous étaient désespérément vides.
Il se pressa vers le rez-de-chaussée mais fut stoppé net par ce qui semblait être une table renversée. Il l’enjamba pour avoir une vue globale de ce qui avait été le réfectoire. La lumière de la lune éclairait suffisamment la salle pour qu’il puisse discerner l’amas de meubles renversés en son centre. Il savait ce que tout cela signifiait.
Les yeux embrumés de larmes, il remonta les deux étages qui menaient au bureau du Maître. C’était probablement le seul endroit au monde où il était en sécurité. En se laissant tomber dans le fauteuil de son mentor, il pensa à ses amis, ses frères qui avaient certainement payé le prix de la différence. Il aurait voulu être à leurs côtés, se battre, mourrir avec eux s’il le fallait. L’absence de perspectives était tellement pesante qu’il ne pouvait plus bouger.
Une enveloppe posée sur le bureau en bois massif attira pourtant son attention. Il reconnu l’écriture d’Artimore ainsi que son prénom écrit en capitale et fut pris d’une forte appréhension en décachetant l’enveloppe.
Mon très cher Ezra,
Si vous lisez cette lettre, cela signifie que nous avons été vaincus et que la magie a été balayée de ce monde en même temps que ses hôtes.
Ne vous morfondez pas mon ami, une mission d’une importance capitale vous attend.
Il existe une prophétie qui prédisait cette guerre et son issue. Malgré tous nos efforts, nous n’avons trouvé aucun moyen de la contrecarrer. Cependant, elle nous offre le moyen de rendre la magie à ce monde. Il est écrit qu’un des héritiers du premier enfant né de la première union entre Magicien et Normain détiendra ce pouvoir.
C’est à la descendance des Henley qu’incombera donc cette lourde tâche.
Isadora Henley et son enfant ont été mis en sécurité et il est vital qu’ils le restent pour perdurer leur héritage. Trouvez-les et protégez-les au péril de votre vie !
Vous allez devoir traverser les années et peut-être même les siècles. Mettez tout en œuvre pour ne pas être repéré car je vous mets en garde, vous allez être traqué ainsi que tous les survivants. N’essayez pas de les retrouver, ils seront davantage en sécurité à l’écart les uns des autres.
Mon cher Ezra, je sais le poids de la responsabilité qui vous incombe. Je sais également que je n’aurai pu trouver meilleur homme pour mener à bien cette mission.
Sincèrement vôtre,
Elias Artimore
Ezra relut la lettre plusieurs fois avant de la brûler à l’aide d’un sort dans la cheminée en pierre de cette pièce qu’il ne reverrait certainement jamais. Cette lueur d’espoir qu’il sentait au creux de son ventre ne faisait que grandir à mesure que les minutes passaient. Il savait ce qu’il devait faire et il allait réussir.
Si j'ai un peu de mal avec les point de vue externe, je me suis malgré tout retrouvé happé par ton écriture et ton début d'histoire qui annonce de grande aventure pleine de magie, de vie et peut-être même d'amour ?
Beaucoup de question se posent à la fin de ce prologue, mais ce n'est qu'un avant-goût d'une histoire qui me semble être pleine de fougue. Et puis, la magie, le voyage dans le temps, les prophéties... C'est mon dada.
Ce prologue est une réussite d'après moi, et je tâcherais de plonger dans la suite pour découvrir plus pleinement l'aventure.
Strictement à mon sens, cela dit (dans le sens "moi j'aurais fait comme ça"), je trouve que tu en dis soit trop, soit pas assez et que ça aurait gagné en puissance avec peut-être un peu plus de description ou au contraire, en réduisant la narration au minimum et en ne gardant que le moment où il brûle la lettre, par exemple.
Mais bref, je file lire la suite, tu m'as intriguée :D
Alors je suis loiiiiin d’être fière de ce prologue (et des deux premiers chapitres d’ailleurs). Je pense qu’il sera entièrement refait à terme mais j’avoue préférer le concentrer sur la première relecture pour le moment.
Je comprends bien pour cette histoire de prophétie, ça peut facilement rebuter mais c’est un pari que j’ai fait avec moi même ahah. L’histoire tourne clairement autour de ça mais de façon implicite puisqu’on sait depuis le début qui est l’élue.
Merci en tous cas pour ton passage, tes conseils et corrections qui me sont toujours très utiles.
très content que tu aies laissé un commentaire sous mon histoire, ça m'a grandement incité à venir voir la tienne, et je pense ne pas le regretter ! l'univers a l'air intéressant, et j'aime un bon prologue sans queue ni tête pour être plongé directement au coeur de l'histoire
j'ai noté deux-trois détails, je sais pas si ça t'intéresse, mais j'ai cru comprendre que tu étais en relecture, alors je te laisse sur ces petites remarques :
"Il se pressa vers le rez-de-chaussée mais fut stoppé net par ce qui semblait être une table renversée. Il l’enjamba pour avoir une vue globale de ce qui avait été le réfectoire. La lumière de la lune éclairait suffisamment la salle pour qu’il puisse discerner l’amas de meubles renversés en son centre."
tu as utilisé le verbe "renverser" deux fois, je le trouve assez redondant. je te conseille de remplacer le second. que dirais-tu de "détruits" ou "dévastés" ? ce sont de simples propositions, bien sûr, mais je pense que l'impression que laissent ces verbes est sensiblement la même !
"Les yeux embrumés de larmes"
je suis presque certain que "embués" est plus pertinent, mais là encore, simple suggestion
"Il est écrit qu’un des héritiers du premier enfant né de la première union entre Magicien et Normain détiendra ce pouvoir."
cette phrase est un peu lourde avec la répétition de "premier". désolé, je n'ai pas de solution à proposer x)
"Isadora Henley et son enfant ont été mis en sécurité et il est vital qu’ils le restent pour perdurer leur héritage. Trouvez-les et protégez-les au péril de votre vie !"
"vital" et "vie" sonnent redondants, que dirais-tu de "absolument indispensable/essentiel" ?
c'est tout pour moi ! bien sûr, ce ne sont que des propositions, tu peux totalement les ignorer si tu le préfères !
dans l'ensemble, j'apprécie franchement ton style assez descriptif, et je fonce de ce pas lire la suite !
Bon déjà tu es le premier commentateur de mon histoire et également très certainement la première personne sur cette terre a me lire :’) Un grand merci pour ça.
Merci aussi mille fois pour tes propositions très pertinentes. Effectivement, je suis en pleine relecture et je n’avais pas vu avoir utilisé plusieurs fois le même mots de manière aussi rapprochée.
Merci aussi pour « embrumé », je ne sais pas d’où ça sort !
Je n’ai malheureusement pas trop de solution pour cette histoire de « premier né d’un premier » mais on n’en entend plus trop parler par la suite.
Je suis beaucoup plus dans la description que dans le dialogue ce qui le fait d’ailleurs un peu défaut (avec les phrases à rallonge, coupable :D).
Merci 1000 fois pour ton retour, ca représente beaucoup pour moi !
je suis très flatté d’être la première paire d’yeux à pouvoir contempler cette œuvre, décidément hâte de continuer sur cette voie !!
et je comprends pour les dialogues, c’est vrai que c’est difficile à écrire. mais ceux que j’ai lus de ton histoire m’ont l’air nickel !
Je découvre ton prologue et j’aime beaucoup ta plume. Ca déroule facilement, c’est fluide et agréable à lire.
Je me demande à quel point nous sommes « loin » dans le passé. A priori, les sauts dans le temps sont possibles et Ezra peut encore utiliser la magie à ce moment précis, même si elle est visiblement vouée à disparaître. Je suis déjà curieuse d’en savoir plus. Il y a sûrement pleins d’éléments disséminés là qui auront leur importance par la suite =D
Il y a juste un truc qui me chiffonne (je suis loin d’être spécialiste en syntaxe et en orthographe, hein), mais ici : Ses tempes, qui battaient au rythme de ses pulsations, lui embrouillaient l’esprit…. => le sens est très clair, il est sonné. Mais dans la tournure de phrase, on a l’impression que le « embrouillaient » se réfère à ses tempes, alors qu’en réalité c’est le rythme de ses pulsations, qui lui font tourner la tête. Pour le coup, je ne sais pas si moi, je suis compréhensible x)
Et si on veut pinailler, tu as deux petites répétitions avec « renversé » dans un paragraphe et « moyen » dans la lettre adressée à Ezra, mais c’est de l’ordre du détail.
Voilà. Malgré mon envie de rencontrer Charlie, je ne vais pas avoir le temps de m’attaquer à la suite aujourd'hui. Alors je te rajoute à ma PàL et je reviendrai dès que possible.
PS : Tu as réussi à boucler ton histoire en quelques mois ? Je suis admirative !
Tout d’abord merci pour ton passage ici. Je reçois les premiers commentaires et je suis ravie d’avoir un retour et de si bons conseils.
Pour ta question pour le passé, j’ai choisi de ne pas évoquer de temporalité pour éviter le cliché (déjà un peu présent dans cette histoire de premier enfant du premier couple de..., je l’avoue) mais aussi en lien avec le personnage d’Ezra qui est beaucoup plus complexe du fait d’avoir un objectif qui ne sera atteignable qu’à un moment indéterminé et qui ne dépend donc pas de lui.
J’ai bien compris ce que tu voulais dire avec le verbe « embrouillé » et effectivement en y faisant attention c’est pas terrible. Il faut que je retravaille cette phrase.
Merci d’être passé ici. Comme dit précédemment, ça représente beaucoup pour moi et je suis ravie de vos conseils/axes d’amélioration.