Prologue

Par -LF

Rideau de velours noir. Dans la pièce, des gens masqués, un public attablé confortablement. Impatience et murmures. Médiocre nourriture à l’indifférence générale. Seule délectation : le spectacle. Absence d’alcool, de drogues. Du moins là. Les esprits, grisés par l’attente et l’excitation, étaient déjà en proie à la félicité morbide. Il y avait pourtant une partie de la pièce consacrée aux fumeurs : des hommes et femmes y consommaient cigares et pipes, dans un nuage grisâtre. Lumière tamisée, un étrange et fort parfum d’ambre flottait dans la salle.

Un homme se tenait assis dans une loge, en retrait, à moitié dans l’ombre. Ses yeux de serpent brillaient luisaient sous le loup qui dissimulait le haut de son visage. Sa chevelure brune et longue encadrait son visage et se perdait dans le noir. Sa posture était droite, comme l’était aussi son nez. Ses vêtements surgissaient d’une Angleterre Victorienne révolue. Ses lèvres étaient fines et ne trahissaient aucune émotion. Il attendait comme les autres, en fixant la scène. 

La lumière s’éteignit, le silence tomba peu à peu. Un grand cercle blanc lumineux fut projeté sur le rideau, au-milieu duquel un homme vint se placer.

 — Bienvenue à tous, annonça-t-il avec enthousiasme. Quel plaisir de vous revoir en cette belle soirée. Ce soir, votre fidèle Cabaret Pourpre vous offre deux lots de choix. Alors profitez, mes chers amis, et surtout : faites vos jeux.

On applaudit gaiement tandis que l’homme de l’estrade descendit avec un sourire aimable. Celui aux yeux verts ne cilla pas, mais ses prunelles se mirent à briller plus intensément. Le lourd rideau se tira des deux côtés avec lenteur pour faire monter le suspens. Le silence de l’excitation retomba, plus personne n’osait dire un seul mot, de peur de briser l’instant, presque religieux. Une fois la scène dégagée, la lumière se fit plus douce et projetée directement en son centre : un corps de femme se tenait debout, apprêté d’une longue chemise de flanelle blanc-cassé qui lui descendait à mi-cuisses et serrée à la taille par une fine ceinture de cuir. Elle était pieds nus, et se tenait debout, le visage plongé dans l’ombre de sa tête baissée. Ses poignets étaient transpercés d’un hameçon chacun, ruisselants d’un rouge vermeille se reflétant à la lumière, et reliés à des cordes dont l’autre extrémité montait trop haut au-dessus de la scène pour être vue. Ses bras étaient tirés de part et d’autre, dans la position inconfortable d’un pantin inanimé. Elle leva la tête péniblement, découvrant son visage au public : la douleur avait rougi son visage presque autant que ses cheveux.

 

Nouvel éclat dans ses yeux de dragon, Huestro se mit à sourire.

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Flammy
Posté le 09/05/2021
Coucou !

J'ai été pas mal intriguée par le résumé donc je suis venue jeter un coup d'oeil ^^ La mise en scène et ce que tu nous présente pour le moment est très mystérieux. A priori, ya du trafic d'être vivant (pas humain ?) pas très cool x) Et miss cheveux rouge à l'air d'être assez particulière. Dur d'en dire plus pour le moment, mais en tout cas, c'est intriguant =D

Par contre, petite remarque subjective qui n'engage que moi : j'ai eu du mal à rentrer dans le texte au début. Il y a vraiment beaucoup de tournures nominales d'un coup et, dans mon cas, ça a fait que j'ai eu du mal à m'y mettre. Après, ce n'est peut-être que moi, mais je tenais à le signaler ^^

Une coquille :
"Celui aux yeux verts de cilla pas" ne je suppose

Bon courage pour la suite =D
-LF
Posté le 10/05/2021
Hey !

Merci pour ton commentaire ! Je m'étais essayé aux tournures nominales après conseil d'un ami, mais je t'avoue que je n'étais pas convaincu non plus...

Haha merci de m'avoir signalé la coquille, je vais modifier ça !

Au plaisir de lire tes autres commentaires ! :)
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