— Maman raconte-moi encore l’histoire de la Louve-Blanche !
Maman tira les draps de mon lit et m’en couvrit. Elle s’assit sur le sol, mon frère se colla tout contre moi, ma petite sœur dormait dans son berceau.
Maman se gratta la gorge et elle commença :
— Il y avait fort longtemps, le royaume de Grandes-Eaux croulait sous les monstruosités humaines. La déraison allait bon train et les citoyens devenaient cruels. Sur la place du marché, le bruit courait que la reine du royaume voisin était la cause ce malheur. Depuis des semaines, on rapportait à la reine de Grandes-Eaux, Percélia, le même avertissement : « Prenez garde ma reine, si vous ne vous décidez point à faire tuer la disciple de la Nymphe rouge, c’est le royaume entier qui finira fou à lier. ». Perturbée par les allégations, Percélia céda à la crainte et envoya des espions. Un mois plus, ils revinrent, chacun avec les mêmes informations : « Un royaume sombre dans lequel le crime est roi et où la reine tisse des corps sans âme. Par-delà le ciel, un lacet de lave de déroule et des pierres volcaniques s’entassent. On dit qu’elles sont habitées par des âmes folles. Des âmes destinées aux corps tissés par la reine Melfa. La déesse des sans pitié, la Nymphe Rouge, cherche à revenir sur Telvéna. ».
Inquiète, Percélia ordonna qu’on barricade son royaume et que plus aucun étranger ne passe les frontières. Elle lia aux pattes de ses faucons voyageurs de messages et les firent voguer jusqu’à ses alliés.
— Eux aussi, ils vont se barricader, dis-je.
— Oui. Cependant, cela ne servit à rien. Les crimes et les sombres histoires demeuraient inchangés dans les rues de Grandes-Eaux. Cela allait en empirant. Le prince Yves Le-Vent, le plus jeune frère de Percélia, voyant les tentatives infructueuses de sa sœur, se rendit chez une enchanteresse. Cette dernière lui fit par d’une ancienne histoire. « Il existe en ce monde, un être capable de détruire les âmes folles de la déesse sans cœur. Mais, depuis la fin de la guerre des huit royaumes, cet être singulier s’est retiré dans le bois des Cent-Retours. ». Yves fronça les sourcils : « mais, qui est-il ? ». L’enchanteresse sourit et dirigea son doigt tordu vers une fresque : « Il est le Loup-Blanc ».
— Que va faire Yves ? Est-ce qu’il va chercher le Loup-Blanc ? demanda Sergueï, mon frère.
— A-t-il, le choix ? « Dès lors, Yves chevaucha jusqu’au bois. Il crapahuta sur les cent chemins ; passant d’un sentier à l’autre, rencontrant énigmes végétales et beauté sculptés. Cependant, et même en cherchant bien, il ne trouva personne. Pas l’ombre de ce personnage héroïque …
— Alors les méchants resteront à Grandes-Eaux ?
C’était la première fois que Sergueï l’écoutait sans s’endormir.
Maman posa son doigt sur sa bouche et reprit.
— Un soir, fatigué de tourner en rond, Yves se posa sur la branche basse d’un orme. La lune traversait les feuillages et nimbait la toiture d’une chaumière. Cela faisait des semaines qu’il parcourait le lieu, passant parfois les mêmes endroits, mais jamais il n’avait décelé cette maisonnette. Preste, il se redressa et courut jusqu’à la porte qu’il cogna. À l’intérieur, une femme, vêtue de sa nudité, ouvrit et posa un regard millénaire sur le visiteur. « Qui a vu ma maison, cherche mon aide. Que désires-tu, mon garçon ? ». Yves resta prostré et détourna les yeux devant la jeune femme et les boucles entourant son corps. « Je suis à la cherche de l’homme-loup, celui qui jadis a apporté la paix sur les terres de Telvéna en dévorant les âmes folles. ». La femme l’écouta et lui annonça, désolée : « Mon grand-père est mort depuis bien longtemps. ». Le prince ne put dissimuler sa déception. « Que lui voulais-tu ? », demanda la femme. « Son aide afin de détruire les âmes folles qui contaminent les âmes saines du royaume de ma sœur. Et tuer la Reine et disciple de la Nymphe rouge : Melfa. ». La femme hocha la tête, préoccupée. « Ainsi, la déesse a retrouvé une connexion à notre monde et nouvelle âme à corrompre. Voilà trente ans, le royaume du Chat-Noir était venu quérir mon aide. Leur roi avait, lui aussi, succombé aux promesses de cette vile créature. Il confectionnait des corps de glaises. ». En entendant cela, Yves ouvrit de grands yeux. « Vous êtes un Loup-Blanc ? ». La femme acquiesça. « Je suis la petite-fille de Racador et l’héritière des Loups-Blancs. ». Le jeune prince s’agenouilla et supplia la femme : « Aidez-moi ! Je vous en conjure. Le moindre de vos souhaits vous sera exaucés. ». La femme resta songeuse, puis se tourna vers sa demeure et les portraits de ses aïeules. Un époux… pour perpétrer le nom des Loups, songea-t-elle. « Bien. Trouve-moi un homme de constitution parfaite et avec l’âme pure. ». Yves frotta sa nuque. Quelle étrange demande ! « Est-ce donc un oui ? », demanda-t-il, incertain.
— Ce ne peut être qu’un oui, maman.
Sergueï se redressa tout excité par l’histoire. Il l’aimait lui aussi. Maman rit silencieusement et posa à nouveau son doigt sur sa bouche.
— La femme parut réfléchir, puis elle dit d’une voix claire : « Je ne peux refuser la demande d’un cœur apeuré. Je suis née pour rendre le monde serein. ». La femme revêtit une longue tunique. Elle était si fine qu’Yves pouvait admirer son corps robuste et laiteux. Sortis du bois, Yves et la Louve-blanche accédèrent à un passage souterrain que seule la famille royale avait connaissance. Le prince emmena la femme jusqu’à la salle du trône et la présenta à sa sœur qui accepta les efforts de son frère. « Va Louve et éradique les ombres qui pèsent sur nos épaules. Lorsque mon royaume retrouvera la paix d’antan, je te proposerais au mariage tous les hommes qui correspondront à ta description. ». Louve se contenta de la promesse et sous l’œil admiratif du frère et de la sœur, partit vers sa quête. Bientôt, la folie cessa et Grandes-Eaux prospéra.
— Et Louve-Blanche ?
— Pas d’impatience… murmura maman. Deux ans, plus tard, la femme revint et posa aux pieds de la reine une malle. « Les corrompus ont été mastiqués et digérés, j’attends ma récompense ». Percélia ouvrit la malle. Une odeur putride envahit la pièce. Les têtes de Melfa et de haut dignitaire de Grandes-Eaux se décomposaient. Ainsi, la Nymphe Rouge avait illusionné tant de personne. Elle soupira, quand la louve demanda : « Qui me proposes-tu ? ». Percélia se redressa et ordonna que les hommes retenus et proposaient en épousailles soient mené à la Louve-Blanche. Cependant, dans le coin de la salle, Yves s’avança et demanda : « Me laisseriez-vous participer au choix afin de devenir votre humble époux ? ». La femme posa sur lui un regard scrutateur. « Tu as le potentiel. Mais prends garde, les épreuves qui t’attendent, toi et mes prétendants, ne seront pas une mince à faire. Mon partenaire devra être irréprochable, pour qu’ensemble, nous donnions la vie aux prochaines générations de Loups-Blancs. ».
Yves hocha la tête, les yeux emplis de respect.
***
Toute vérité commence par une histoire du soir. La mienne n’était pas anodine. Le Loup-Blanc était le conte préféré de ma mère et il fut le mien quelques années plus tard.
Dans le train en partance d’Hongoria, je lisais le journal du 26 octobre 1953.
La capitale de Francessia était sous les feux des projecteurs. Un criminel, connu sous le nom de « Chaperon », donnait du fil à retordre à l’inspecteur en charge de l’affaire. Je m’en amusai. Bientôt, je rentrerai dans la ronde.
Je poursuivis ma lecture, passai les pages, deux nouveaux sorciers, dit dangereux, avaient été envoyé à la prison Donde-de-Brume. Encore !
— D’ici vingt ans, le monde parlerait des sorciers d’Hongoria comme des personnages de contes. Je ne serais qu’un mythe… Qu’une histoire du soir. Qu’un personnage, diabolisé.
Je commence tranquillement l'histoire, et j'avoue que le résumé m'a un peu fait hésiter... il manque quelque chose d'un peu catchy, peut-être de simplicité dans les éléments donnés pour donner envie de lire.
De manière générale, je pense (et c'est un avis complétement personnel !), que tu te perds un peu dans ce prologue. Pas de panique, c'est la seule remarque un peu "négative" que je ferai ! J'ai globalement passé un très bon moment, mais je préfère exposer en premier ce qui m'a un peu gênée.
De manière générale, l'échange entre la mère et l'enfant manque un peu de naturel. Je pense que c'est en partie lié à ta gestion des temps de conjugaison : tu as de l'imparfait, et du passé simple qui poppe un peu en milieu, sans respect de la règle d'accord. Puis du présent, puis d'autres éléments qui apportent une certaine maladresse à l'ensemble, et brouille la gestion du temps.
Je trouve aussi que le conte est extrêmement intéressant (mais de manière générale j'adore l'idée de ce conte et la manière dont il construit ton personnage), mais qu'il ne respecte pas vraiment les codes classiques du conte, et qu'il manque donc de cohérence narrative. Le conte est un genre vraiment très codifié, surtout à l'oral, et je t'invite à aller regarder un peu les schéma actanciel, pour essayer de l'améliorer.
Pour ce qui est des points positifs (très) : comme je te l'ai dit, j'adore ton idée de base, qui montre comment est construit ton personnage. Même si le changement de la mémoire au présent est un peu maladroit (un prologue a en général une seule unité temporelle et locale), j'aime beaucoup l'idée. Je pense que tu pourrais presque garder ton prologue et le couper à la fin de l'histoire, puis dédier tout ton premier chapitre à la présentation de ton personnage (ce qui en ferait un Incipit vraiment pertinent).
Je continue tranquillement ma lecture, en tout cas ! Désolée si je donne l'impression de faire beaucoup de remarques, mais je pense que ton texte a vraiment du potentiel, mais qu'il manque juste d'une pointe de maîtrise dans la structure !
D'abord je te remercie pour ta lecture. C'est chouette.
En suite, je suis ici pour qu'on m'aide à rendre grâce à ce récit donc ne t'en veux pas de me déprimer. 😉
Peux tu me dire tous les passages où sa cloche ? Et où devrais-je arrêter l'histoire avant de passer au chapitre un?
Comme tu peux le constater j'ai un petit problème avec la grammaire. C'est bien malgré moi.
Merci en tout cas.
Si tu es familière de scribay n'hésite pas à y faire un tour mon texte y figure. Si tu aimes annoter.
Cette histoire est une suite logique à un autre texte du meme univers le cordonnier.
Nous sommes sur une autre planète telvena, oui ça ressemble à notre univers mais non. Il y a des sorciers de la magie, une enquête et des crimes et on y suivra trois personne; le loup,landry et louis quand découvre dans le chapitre2.
Désolé si c'est fouille. J'ai pas beaucoup de retour du coup j'ai un peu de mal à voir mes malfaçons.
J'aime beaucoup cette idée d'une histoire du soir qui a marqué la vie d'un homme au point de lui faire jouer le rôle du "loup blanc".
L'ambiance de ton univers est très intéressante, on ne sait pas trop s'il est fantastique ou réel ou un peu des deux (je lisais le journal du ...).
J'espère que tu posteras la suite !
Quelques remarques :
"de messages et les firent" -> des messages et les fit
"Cette dernière lui fit par " -> part
""ne seront pas une mince à faire." -> affaire
"dit dangereux," -> dits
Bien à toi !
Pour tout dire j'attendais le premier commentaire pour mettre la suite. En espérant que l'histoire puisse te plaire.
Merci pour les remarques.