PARTIE 0 : ADAGIO
( Pour lire en musique : https://www.youtube.com/watch?v=gYD3k23WooE )
Prologue
Vendredi 21 octobre 2022
Article du segment hebdomadaire Regards croisés sur le monde.
Version web du Courrier International France pour la plateforme QuickLook™
QuickLook™ : Six mois après, quels enseignements ?
« Ce qu’il y a de mieux aujourd’hui. TikTok, c’était de la rigolade ! » Par Stacey Brookhart
Stacey est la fashionista américaine la plus en vogue du moment. Depuis ses treize ans à peine, ses vidéos Youtube ou TikTok et ses posts Instagram et Facebook provoquaient déjà un engouement incroyable chez les jeunes, d’un bout à l’autre de l’Amérique. Aujourd’hui, elle s'apprête à lancer sa nouvelle ligne de vêtements, après avoir fait des incursions dans le cinéma, l’écriture et les maquillages bio.
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Très peu de choses me poussent à me lever chaque matin avec la même énergie que QuickLook. J’ai pourtant seize ans et toute une vie devant moi me dit ma mère, avec tant de projets à accomplir, des gens à découvrir et mon diplôme de High School à me mettre en poche !
Quand, à mon âge, tu t'aperçois que ton compte en banque possède plus d’argent que toute ta famille réunie n’a pu en économiser sur des générations, tu te dis que plus rien ne peut te faire peur. Je ne crains plus d’avoir un patron qui me fait ch*** tous les quatre matins avec des objectifs mensuels inatteignables. Je ne crains pas la cellulite, c’est encore tellement loin pour moi, et ma ligne de produits de beauté est faite pour ça ! Je ne crains pas de me retrouver seule un jour, ce n’est pas les hommes qui manquent sur cette planète ! Et dans le pire des cas, après deux ou trois divorces, le prince charmant finira bien par arriver.
Seule une chose me fait peur, me réveiller à 7 heures du matin pour l’un de mes shootings photo de dimanche et me rendre compte que mon compteur de followers a chuté. Je me dis que ça devrait vite remonter, mais ça fait toujours drôle.
Avec QuickLook, ça n’arriverait jamais. C’est un réseau tellement bien fait et comme on dit aux States, amazing. On y trouve les meilleures vidéos tendance ; les informations d’actualité dont les jeunes ont besoin ; et depuis la fusion avec Tinder et Signal, on peut draguer, se faire draguer (si tu es adulte), ou bavarder avec ta famille et tes amis en totale sécurité.
Certains diront que participer à un article dédié à QuickLook, ou les réseaux sociaux en général, n'est pas correct. Que j’ai forcément un parti pris puisque mes posts sont les plus likés des USA. Sauf que c’était déjà le cas avant, avec TikTok, Twitter, Insta et Facebook. Je me dis que vu tout le mal que je me donne pour offrir le meilleur de moi-même, c’est normal de récolter le fruit de mes efforts.
Tant que ça durera, je serai là pour mes fans. Après tout, Jennifer Aniston n’a ouvert des comptes sur les réseaux sociaux que vers ses 50 ans, et pourtant elle est toujours là. Alors pourquoi pas moi qui démarre avec tellement d’avance sur elle !
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« La cité des jouets perdus » Par Bertha Gimmell
Grand reporter au New York Times depuis 2010, Bertha a commencé en tant que simple pigiste pour de petits journaux parisiens. Elle a couvert avec un œil critique les différents conflits et bouleversements géopolitiques internationaux de la dernière décennie. Elle a fait plusieurs missions lors des printemps arabes ; elle était à Londres le jour du vote du Brexit ; ou en Ecosse lors des deux référendums sur l'indépendance. Plus récemment, elle a également couvert d’autres révolutions plus silencieuses mais tout aussi fondamentales dans le paysage mondial : les batailles pour le numérique.
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Inés est une adolescente on ne peut plus typique de la jeunesse de Buenos Aires. À seize ans, elle n’est pas une habituée des milongas, ces salons de danse typiques dans lesquels, à la génération précédente, des jeunes gens de son âge adoraient passer leurs dimanche après-midi en bons porteños (habitants de Buenos Aires) à danser du tango. Elle préfère sortir le week-end avec son groupe d’amies dans le quartier branché de Palermo, où les coins pour faire la fiesta sont toujours nombreux, entre les places Armenia ou Serrano. On y trouve un peu de tout : des restaurants, des bars discothèques, des marchés de rue matinaux ou nocturnes, des artistes bohèmes, ou même des boutiques branchées ouvertes jusqu’à très tard. Rien n’y fait ! Depuis un certain temps, le quartier commence à devenir has been. Tout comme les milongas, les modes passent de plus en plus vite de nos jours.
Dimanche dernier, c’est au restaurant La Vaca Dorada que j’ai fait sa connaissance. Elle était assise avec son groupe de copines à la table d’à côté. Mon fils ado et moi, qui étions en vacances en Argentine, y sommes allés pour goûter les meilleurs asados du pays. Il se trouve que c’est aussi l’un des coins les plus réputés pour se faire des amis. Du moins c'est ce que notre Guide du Routard et QuickLook affirmaient. Pour le premier point je valide volontiers. Pour se faire des amis, ça se discute !
Inés et mon fils se sont à peine regardés durant la soirée, tous les deux sont restés la plupart du temps bien concentrés sur leurs smartphones. Le responsable : Quicklook. Heureusement, ils se sont croisés en sortant des toilettes à la fin de notre gargantuesque repas. La géo-localisation et les algorithmes de l’appli y sont sans doute pour quelque chose.
L’alchimie juvénile a fonctionné à merveille. Les dialogues étaient poussifs, Quicklook était la seule vraie langue commune de nos deux ados. Lui balbutiait à peine deux mots d’espagnol, et elle n’était pas vraiment habituée à son fort accent britannique. Mais pour entamer un échange, le module de traduction de l’appli était parfait pour faire correctement son job.
Ils sont devenus amis et ont gardé le contact, surtout après notre retour de vacances. En traînant des heures à s’échanger des likes ou des badges gagnés dans des jeux vidéo - disponibles eux aussi sur l’appli.
QuickLook est devenu le « couteau suisse » du marché ultra concurrentiel des applications destinées aux jeunes ou aux moins jeunes. Des fonctionnalités inspirées de celles de la concurrence, qui avaient fait leurs preuves ; un mini-mur d’actus comme celui de Facebook ; des boutons J’aime à gogo ; des vidéos instantanées en direct, avec ou sans filtres de têtes de chats, coqs ou pangolins ; ou encore l’argument choc, les meilleures plateformes streaming, toutes regroupées en un seul endroit.
Tant d’usages dans une appli, de quelques dizaines de mégaoctets, posent des questions sur l’évolution des réseaux numériques dans le monde connecté d’aujourd’hui. Voir cette jeunesse se frayer un chemin à travers ce monde virtuel, me fait penser à mon fils heureux comme tout devant la Cité des jouets perdus de Dora l’exploratrice quand il n’avait que cinq ans. Sauf que les gosses de cinq ans d’aujourd’hui peuvent aussi utiliser QuickLook Kids, donc plus de jouets à perdre. Tout y est.
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« On peut très bien passer une excellente soirée sans réseaux sociaux » Par Fañch Caradec
Fañch Caradec est philosophe, intellectuel et prévisionniste français. Grand européiste et directeur du groupe de réflexion « Le citoyen connecté », théoricien acerbe de l’écologie numérique, il veut redonner ses lettres de noblesse à Internet et tout son environnement. Critique décomplexé des réseaux sociaux, pour une refonte de ceux-ci depuis l’intérieur, la libéralisation des nouveaux médias et plateformes numériques ne peut passer pour lui que par un meilleur contrôle de l’Etat.
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Quand démarra vraiment l'âge d’or des télécommunications industrielles ? Avec le premier raccordement du télégraphe en 1839, du téléphone en 1876, ou d’ARPANET - le prédécesseur d’internet - en 1969 ? Tant de réseaux plus ou moins sophistiqués virent le jour, avant ou après ces jalons de l’histoire moderne. Cependant, ce n’est qu’après les années 2000 que les vraies autoroutes de l’information se créèrent. La clé de voûte n’est plus l'infrastructure - l’ADSL, la 5G ou la fibre - mais bien les contenus partagés dans ces réseaux et les architectures de ces contenus.
Pour répondre à la question du précédent paragraphe, il suffit de la poser à n’importe lequel de nos concitoyens contemporains, enfants, adolescents ou adultes : cet âge d’or démarra en avril 2022, avec l'avènement de QuickLook.
La mannequin et créatrice de mode, Maombi Niombella, est aujourd’hui connue pour être l’influenceuse réunissant les plus de followers au monde. Pas moins de 800 millions d’humains - y compris des millions de bots publicitaires, diraient les mauvaises langues. Mais là n’est pas la question.
Les réseaux sociaux et les contenus qui transitent jusqu’à nous, sont la raison d’être des géants de la Silicon Valley et consorts.
Le public est devenu le produit médium pour vendre, ou revendre, dans ce marché à ciel ouvert. Facilement accessible au meilleur posteur, moyennant le chèque le plus gros ou grâce à l’aide de l’algorithme le plus performant.
Quicklook n’est qu’un exemple. Depuis qu’il a absorbé ses principaux concurrents le jour de sa création, un monstre sans précédent du numérique est né. Celui qui pourra tous nous sauver ou nous mettre au fond du gouffre.
La jeunesse d’aujourd’hui est en train de poser les fondements du monde de demain. Intégrer l’écologie numérique dans leur vie de tous les jours est le seul moyen de construire le meilleur futur qui soit.
L’environnement numérique est une ressource à préserver de la façon la plus propre possible; mais c’est avant tout le cerveau de l’homme qui doit être préservé, purgé et rationalisé des contenus dont il n’a pas besoin. J’ai tendance à croire que QuickLook peut se révéler - à terme - comme le meilleur outil pour atteindre cette utopie.
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«... Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n'y seront plus …»
Pour l'instant, avec ce prologue, on n'apprend que peu de choses, tout "décolle" vraiment à partir du premier chapitre ... (dans le sens réel comme figuré) ! J'espère que la suite te plaira !!!