"La moindre imprudence peut nous coûter la vie, et pire encore: la liberté."
Jacques Mesrine
Le soir de l'enlèvement...
Inconnue.
Le néant.
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C'est ce que j'ai ressenti quand ça s'est passé.
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C'est peut-être à ça que devait ressembler ma vie après tout.
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Ma tête me fait atrocement mal. Mon corps tangue tantôt sur la gauche, tantôt sur la droite au rythme de la voiture qui traverse la ville dans sa plus angoissante obscurité. Tout ce que je vois, à travers le bandeau que l'on m'a fixé sur les yeux, c'est quelques flashs de lumière grâce à la lune.
Chacun de mes membres est engourdi, mais je sens encore les fourmillements qui parcourent mes jambes, preuve que je ne suis pas paralysée du bas.
– Bon, c'est une mission accomplie.
J'entends une voix, elle n'est pas à côté de moi à proprement parler, mais elle n'est pas loin. J'aurais tendance à parier que la personne à qui appartient cette voix grave et sans émotions conduit la voiture.
– La fille est toujours vivante?
Oui connard, je t'entends.
J'aimerais me débattre, mais impossible de bouger plus que le bout de mes doigts. De plus, mes mains sont coincées dans mon dos, écrasées par le poids mort qu'est devenu mon corps.
– Elle l'est.
Une seconde voix. Grave, presque un peu cassée. Cet homme est à mes côtés sur la banquette arrière. Mes jambes doivent presque le frôler. Je suis persuadé que c'est le grand malade que j'ai vu en sortant de l'hôpital et qui m'a perturbée. Le même sale type qui m'a attaché et bandé les yeux.
Son regard m'avait complètement ébranlée et je m'en veux à présent d'avoir eu un instant de faiblesse.
– T'en es sûr? Vérifie.
– Pas besoin, je te dis qu'elle l'est. Je vois son ventre bouger quand elle respire.
Je sais qu'ils sont trois. Je le sens. Pourtant, un des types reste silencieux.
Ma nuque me fait mal, je sens la dureté de la portière derrière ma tête et si le trajet est encore long je risque de finir avec un torticolis. Ce serait sûrement le cadet de mes soucis, mais sur l'instant, ça me stress.
Mes pensées se tournent subitement vers les reportages de disparitions de jeunes femmes que j'adorais regarder pendant que le silence se répand de nouveau dans l'habitacle.
Je n'aurais jamais pensé en faire partie un jour, mais me voilà bâillonnée sur la banquette arrière d'une voiture de luxe qui sent le neuf, avec trois hommes, après qu'un de ces malades m'ait tasée. Quand bien même je ne pouvais rien faire face à eux, je m'en veux énormément. J'avais pensé pouvoir me dégager, ramper au sol pour m'enfuir, mais j'avais été paralysée, autant par la peur que le taser.
Je ne sais pas ce que je vais devenir, mais je pense avoir ma petite idée.
Aujourd'hui est probablement mon dernier jour sur terre. Je veux pleurer mais ma fierté prend le dessus.
Il n'y a même pas une seule personne qui mérite mes dernières pensées.
Même ma mort sera pathétique.
oui on repart sur les femmes badass ;)
t'es trop adorable ma belle merci infiniment de me soutenir<3