Prologue

Par Callie
Notes de l’auteur : Le prologue réécrit a été posté le 17.04.2024. Il permet de réduire le trop-plein d’informations qui était donné au lecteur dans la V1 du prologue.

— 2100. La Planète Terre est en crise ! Entre pollution et destruction de la biodiversité, on entre dans une nouvelle ère, c’est l’heure de la déchéance de l’humanité. La troisième guerre mondiale sonne le glas : rien ne compte plus que la survie de l’espèce, coûte que coûte. La Nature se réveille, se défend, punit les hommes pour avoir tenté de la détruire … 
Orion leva la tête. Il écoutait le cours de son prof, basé sur l’histoire de la Terre - sur laquelle il n’avait jamais été - mais ne suivait pas vraiment ce qu’il disait. Son attention était portée à l’extérieur. Les grandes baies vitrées de la salle de classe laissaient filtrer la lumière du soleil. La ville-cité universitaire d’Agartha était particulièrement animée. Orion avait tendance à préférer observer le monde plutôt que d’écouter une personne lui raconter le passé.

— En 2349 … et pensez bien à noter les dates, elles seront redemandées au contrôle. Première réussite d’un voyage en téléportation – on avait réussi à envoyer une petite balle à travers un portail : une avancée fabuleuse … 

Quelque chose n’allait pas dehors. Orion avait la sensation que les animaux qui se baladaient au milieu des hommes étaient effrayés. Ils pressentaient quelque chose que les hommes n’étaient toujours pas capables de capter : une catastrophe approchait.

— En 2865, on découvre Alpha Orionis, la planète sur laquelle nous vivons actuellement, après avoir percé le secret de la téléportation et de l’hibernation spatiale. Quelqu’un peut me dire comment pourquoi est-ce que Alpha Orionis s’appelle aujourd’hui Nébuleuse ? Orion ? 

Le jeune homme sortit de sa torpeur. Il mit de longues secondes avant que son cerveau ne comprenne la question de son professeur. Il connaissait pertinemment la réponse à cette question, sa mère lui avait inculqué l’histoire de la planète Nébuleuse et celle de la planète Terre depuis son plus jeune âge. Elle l’avait nommé après la planète sur laquelle ils vivaient actuellement, Alpha Orionis.
Il s’inquiéta soudainement pour sa mère. Les animaux couraient dans tous les sens, se cachaient, avaient des comportements complètement anormaux. Le nom d’Orion résonna à nouveau dans la salle : son professeur s’impatientait.

— Lorsqu’on a découvert Alpha Orionis, les scientifiques et les politiques ont gardé précieusement l’information. Il y avait énormément de théories et finalement, le film Nébuleuse a émergé. Il était à la fois semi-utopique, semi-dystopique et excessivement proche de la planète qu’on venait de découvrir. Il a tellement cartonné que quand on a envoyé la première expédition pour s’y rendre, le commun des mortels n’a jamais accepté le nom scientifique de la planète, on l’a appelé Nébuleuse. Puis après … on est tous arrivés ici.

Orion avait simplifié, à la fin. L’assistance s’était tue, l’écoutant dans un silence cérémonial. L’attention soudainement déposée sur son être le perturbait. Il croisa le regard de plusieurs de ses camarades. Ils le détournèrent quand le professeur reprit son cours.

— Exact. On découvrira au passage notre Soleil, Soleil II. Avant d’arriver ici, on a quand même lancé un programme : Nébuleuse. Ils posent le premier pied sur Nébuleuse en 2969. Retenez bien le nom des trois astronautes : Buzz, Alden et Collins. Finalement, dans l’urgence, on se précipitera pour envoyer un maximum de monde sur Nébuleuse. Au début, on sélectionne en creusant les inégalités. Les pauvres sont mis à l'écart, laissés pour compte sur une planète devenue presque précaire. La survie pousse un groupe d'anarchiste à s'attaquer aux scientifiques, à pénétrer dans les établissements et à prendre en otage tout le personnel grâce à des membres infiltrés. Ils parviennent à s’enfuir de la Planète Terre, juste avant qu’un astéroïde ne vienne la …
 
Boom.
Déflagration. Tic-tac de l’horloge. Le temps ralentit. Les secondes s’allongent pour ressembler à d’atroces minutes. Les cris de terreur font hurler les âmes désespérées quand les lumières s’éteignent brutalement. Sous les ordres de leur professeur, les élèves se glissent sous les lourdes tables de l’Académie tandis que les installations électriques de la salle grésillent, scintillent, clignotent dans tous les sens. Alors qu’un silence assourdissant oppresse la salle, plongée dans une obscurité frissonnante, Orion sort un appareil électronique de sa poche. Écran transparent de la taille de sa main, il semblerait qu’il tente de l’allumer. Cric. Cric. L’engin refuse catégoriquement de fonctionner. Il grésille comme le reste des appareils de la salle et bientôt, de petites étincelles émergent de l’objet sautant ça et là tels de petits insectes. Par réflexe, l’étudiant le balance au sol et au moment où l’objet entre en contact avec la surface glissante, il explose comme une bombe à retardement. Des cris apeurés s’élèvent à nouveau.
 
— Éloignez-vous de tout appareil électronique ! Venez les déposer délicatement au sol près du centre et écartez-vous rapidement ! annonça le professeur.
 
Chaque étudiant s’exécute mais durant l’opération, des bruits assourdissants s’élèvent progressivement jusqu’à ce que les sons deviennent insupportables. Se tenant les oreilles tant la douleur les vrillait, chaque corps finissait par se rapprocher du sol en hurlant, priant pour que la souffrance se termine. Ils se lançaient parfois des regards qui emplissaient le monde de pitié. La torture était insoutenable, et s’intensifiait encore et encore. Bientôt s’ajoutèrent les légers tremblements du sol qui s’aggravaient progressivement. Chaque nouvelle vibration provoquait la frayeur la plus totale chez les étudiants aux yeux exorbités de terreur. Des fissures se tracèrent dans les murs comme un crayon vacillant et plus les minutes s’écoulaient, plus cela ressemblait étrangement à un cauchemar effroyable. Les craquements menaçants provoquaient continuellement des mouvements d’effroi chez les jeunes. Ils poussaient certains d’entre eux à se lever et à courir sans raison, incapable de se retenir, tant la panique les tiraillait jusque dans leurs tripes.
— Sortez ! Sortez, le bâtiment va s’effondrer ! hurla Orion, d’instinct, ouvrant la sortie de secours.
Apercevant un brin de lumière, une lueur d’espoir dans l’atrocité, ils fuirent en passant tous devant Orion, les mains toujours posées sur les tempes, traînant des pieds pour rejoindre l’extérieur. Il les pressait autant qu’il le pouvait.
— Eh, toi là-bas ! T’attends quoi, bouge, faut sortir ! crie-t-il à une silhouette immobile. Il s’approche presque en rampant, la tête prête à exploser et lui parle à nouveau : Eh, allez, s’il te plaît, viens, sors. 
Plus il s’avance et plus la silhouette reste silhouette, comme une ombre fixe. Elle ne semble ni grossir ni dégrossir, provoquant la stupeur de l’étudiant. Ses mains se serrent davantage contre ses oreilles, bruit insupportable dictant ses mouvements de douleur intense. Au moment où Orion déposa sa main sur la chose humanoïde, elle s’évapora soudainement dans un nuage de fumée noire et les craquements du bâtiment se firent soudainement plus dangereux.

— Orion, reste pas là ! 
Le jeune se retourna aussitôt en direction de la sortie, son professeur dans l’embrasure de la porte. 
Orion, ne m’abandonne pas, souffla une voix dans la direction opposée. 
— Jamais je ne t’abandonnerai, je t’ai promis … 
Il se tourna à nouveau vers la pénombre, progressant de trois pas. 
— Orion, qu’est-ce que tu fais, reviens ! 
La lumière l’appelait, de l’autre côté, il tourna la tête vers elle mais son corps resta vissé vers les ténèbres. « 
— J’ai fait une promesse, professeur. 
Dans un ultime claquement, le plafond s’effrondra alors brutalement 
— Orion ! 
Les deux voix l’appelaient, des deux côtés mais ses jambes étaient désormais ancrées dans le sol. Son regard se leva vers le ciel et tout s’écroula.
 
Un jeune homme de l’âge d’Orion s’était approché du bâtiment en ruines, les yeux injectés de sang, la fuite dans le regard, à moitié habillé, les vêtements complètement déchirés. Son visage avait complètement changé d’expression lorsqu’il avait reconnu, au milieu des décombres, le visage familier de l’étudiant. Il s’était approché prudemment en regardant autour de lui, la peur hurlante dans les pupilles. Orion toussotait, le sang coulant de ses plaies béantes.
— Orion ? Non …
Il avait compris qu’il était bien trop tard, que son heure était venue.
— Tout va bien, Ezio …
Il toussait, prêt à cracher du sang.
— Qu’est-ce que tu fais là, t’étais où ? Ça fait deux ans que t’as disparu, je te croyais mort …
Ezio secoua la tête. 
— J’en ai aucune idée, Orion. Je viens de me réveiller … un labo. Je suis poursuivi, je sais pas où je vais … Encore heureux que je te retrouve, on va pouvoir bien se marrer tous les deux, une fois que je t’aurai sorti de là. 
— Ezio … 
— Non, je sais ce que tu vas dire. Mais ça va aller. T’es comme mon frère, Orion. Tu partiras pas, je peux pas te lâcher. Tu le sais nan ? Comme au bon vieux temps, les 400 coups … 
Les yeux du délabré s’embuèrent soudainement, sans qu’il ne soit capable de contrôler ses émotions.
— Ezio … l’interrompit-il. 
Un filet de sang coulait de sa bouche, glissant le long de sa gorge, le corps enseveli sous les décombres. Ici et là, les petites flammes s’embrasaient encore pour tout détruire jusqu’à la dernière particule. 
— Regarde-moi. Ça va aller, okay ? Promets-moi de ne jamais oublier mes conseils, ni tout ce qu’on a vécu. Je veux que tu vives, mon ami, mon frère, en te battant. Parce que ce monde est peut-être beau en apparence, mais je sais que quelque chose se trame. Fais-moi plaisir, sauve Avalon. Sauve le monde, Ezio. T’es le seul qui en est capable. Pro … Promets. Promets-le-moi. 
Les larmes roulèrent sur les joues des deux jeunes hommes. Orion déposa alors le poids du monde sur les épaules de Ezio qui l’assuma alors pleinement. Et, au milieu des flammes et des cendres, il murmura : 
— Je te le promets.

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Gardar
Posté le 26/03/2024
J'appuie Isahorah sur les quelques points améliorables mais c'est sérieux. Des émotions, de l'action et le tout d'un style vraiment facile et agréable à lire. Un bon moment quoi.
Merci beaucoup Callie
Gardar
Callie
Posté le 27/03/2024
Merci beaucoup !
Le livre est en correction, j’ai un chapitre 7 qui n’a aucun sens, mais dès que je suis en réécriture, je vous offre la suite de ce petit bébé !
Gardar
Posté le 27/03/2024
Génial !
Isahorah Torys
Posté le 22/10/2023
Hello, j'ai vu ton post sur le forum, à la recherche de co-lecture, du coup, je suis passée sur ton profil, curieuse de ton oeuvre.

Dans un premier temps, je dois dire que malgré quelques difficultés rencontrées durant la lecture, ce prologue est intrigant. Il appelle au mystère. Ce qui est une très bonne chose. Une bonne entrée en matière même si j'avoue qu'elle mériterait quelques remaniements pour une lecture plus facile et plus fluide.

Petites remarques :

Tu te répètes souvent en de phrases diverses qui alourdissent un peu le texte. Le premier paragraphe nous perd un peu, les différentes informations ne sont trop nombreuses pour un cours donné par un prof (c'est ce que j'ai compris) Tu nous parles d'abord de la déchéance de la terre en 2100 et tu passes directement à un autre sujet sur des vestiges retrouvés sur Nébuleuse et puis sur la téléportation (sans parler de la suite). Tu peux détailler ces évènements à différents moment de ton histoire pour pouvoir grossir ton Lore. Tu n'es pas obligé d'expliquer tous les gros évènements dès le début ^^ On peut le découvrir petit à petit.

Un prof structure son cours, ce qui n'est pas le cas ici. ça rendrait le tout plus réaliste aussi. Il y a bien trop de dates pour un prologue , on s'y perd. Dans ce prologue, l'information principale est l'explosion et la disparition d'Orion.

Ce qui m'a perturbé aussi durant la lecture, c'est les différents temps utilisés. Tu écris au présent, donc les temps principalement utilisés sont le présent, le passé composé (pour les faits antérieurs).

Tu pourrais conclure ton prologue juste après la disparition d'Orion. Et reprendre avec Ezio dès le premier chapitre. Ce qui me semble plus cohérent.

J'espère que cela t'aidera :) N'hésite pas si tu as des questions.
Callie
Posté le 24/10/2023
Hello !
Ton commentaire est hyper intéressant pour moi. En effet, le prologue est peut-être un peu lourd avec autant de dates et d’informations. Je vais le reprendre pour le raccourcir et préciser le point que je cherche à faire ressortir : notamment, expliquer pourquoi on est sur une planète différente que sur la planète Terre, mais rapidement. J’ai déjà commencé à revoir le début de mon texte, qui cherche à aller à l’essentiel. Je vais tenter de reprendre la suite aussi en prenant en compte le fait que je me répète trop !

Le lore du livre est déjà immense, et vient petit à petit. Sauf que je ne reviens pas sur l’histoire de Nébuleuse, j’explique davantage la faune et la flore qui est différente de notre monde.

J’ai tendance oui, en effet, à me tromper et à utiliser trop de temps. Je ne sais jamais comment les utiliser correctement, ça me porte souvent préjudice malheureusement.

Enfin, concernant la fin, je pense que je vais tout de même garder cette partie, parce qu’elle est importante. Elle pose rapidement la « mission » d’Ezio. En sachant que dans le chapitre suivant, Ezio est complètement perdu et la scène est différente. La scène dont tu me parles me paraît trop courte pour introduire mon chapitre 1 et sert assez bien à mon prologue, qu’en penses-tu ?

Merci infiniment pour ton commentaire en tout cas, c’est super sympa de ta part et très constructif pour moi !
Isahorah Torys
Posté le 24/10/2023
Pas de soucis ^^ Si tu veux faire cet échange de lecture en s'entraidant mutuellement, j'essaierai de t'apporter mon aide avec les moyens qui sont les miens. ^^
Callie
Posté le 24/10/2023
Ça me va parfaitement ! Dis-moi, sur quelle histoire souhaites-tu que je t’aide ?
Isahorah Torys
Posté le 24/10/2023
Pour le moment je suis en pleine réécriture d'un vieux projet, Les voix de nos âmes. Si ça te convient, en espérant que ça te plaira. N'hésite pas à me le dire dans le cas contraire. Mon but n'est pas de te forcer à lire quelque chose qui ne t'attire pas.
Callie
Posté le 24/10/2023
Je suis assez curieuse comme toi, je pense que ça devrait aller. Je fonce regarder ça assez rapidement !
tuschen k. b.
Posté le 29/09/2023
Comme toujours, un pur régal. Je sens la maturité qui transperce de tes écrits, cela faisait longtemps. Mais avec que du plaisir. Vraiment hâte de (re)découvrir ce petit bijou ♥
Callie
Posté le 02/10/2023
Awn, merci c’est adorable ❤️ J’espère que la suite te plaira, tu vas pouvoir (enfin) découvrir la suite 😂
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