Céleste était rapide. Elle avait, lors de ses escapades nocturnes, développé un certain sens de l'orientation, une vitesse plutôt élevée et une endurance à toute épreuve, pour compenser sa musculature, négligeable sans des exercices constants. Elle travaillait dans la supérette locale, et se faisait assez discrète puisqu'elle n'avait aucune raison de ne pas l'être. Enfin, pas complètement.
Il lui arrivait quelquefois de percevoir des choses autrement que par ses cinq sens, et aurait été bien en peine d'expliquer comment si quelqu'un avait été au courant.
En cette nuit d'automne, elle était censée dormir, mais restait malgré tout évéillée et se déplaçait sans un bruit. Une de ses visions lui avait demandé d'être à la salle des fêtes, le 23 novembre, aux douze coups de minuit. Elle n'avait pas discuté, car chaque fois qu'elle avait ignoré les recommandations des apparitions, un malheur était arrivé. C'est pourquoi les habitants d'Aigreville voyaient sa silhouette menue courir sur les toits de la ville, par une nuit où chacun préférait se lover devant sa cheminée en écoutant les chansons de Noël diffusées en avance par les postes radiophoniques.
Oh, bien sûr, Céleste aussi aurait souhaité se rouler en boule dans son vieux plaid qui sentait la canelle ! Mais, à la place, elle lâchait des jurons à intervalles réguliers lorsqu'elle devait sauter d'un toit à l'autre. Elle avait presque atteint le lieu de rendez-vous quand elle fut interrompue par un éclat de lumière suivi d'une détonation. Le paquet qu'elle portait jusque là tomba à ses pieds et roula dans ce jardin qui n'était pas à elle.
La dernière chose que sentit Céleste avant de s'évanouir fut un ricanement qui semblait venir du fin fond des enfers.
Sinon, l'entame est plutôt pas trop mal.
J'aime bien aussi tout le contexte que tu poses, la date, l'ambiance hivernal et tout, c'est très sympa à lire, on se projette efficament.
Ton histoire m'a attirée, donc je me lance. A voir si je la suivrais assidument ou non.
J'aime les styles cinématographiques, et ce prologue y ressemble beaucoup. Il donne effectivement une ambiance, il nous plonge dans l'action sans attendre.
Je lis la suite demain ! Quelques petites remarques cependant :
"Elle travaillait dans la superétte locale, et se faisait assez disrète puisqu'elle n'avait aucune raison de ne pas l'être. Enfin, pas complètement."
-> Outre les deux fautes (superétte et disrète), je n'ai pas saisi le rapport entre la supérette et et le fait d'être discret - "enfin pas complètement" (cette dernière phrase non plus... je n'ai pas compris l'enchaînement).
"En cette nuit d'automne, elle était censée dormir, mais ne dormait pas."
-> Tournure peut-être un petit peu simplette ? A voir si c'est l'objectif ou non, mais même si c'est le cas, je pense qu'il y aurait matière à faire mieux !
"Le paquet qu'elle portait jusqe là"
-> jusque-là*
Pour le reste, comme il ne s'agit que d'une mise en bouche, je ne peux rien dire de plus complet que ça.
Bonne soirée et à demain !