La vieille maison, ombre parmi les ombres, se tenait debout sur la colline. Ses bois obscurs pleuraient sous le vent et murmuraient dans leurs sanglots des paroles incomprises. Une lumière s’alluma à l’étage, fugace. Une porte claqua sourdement dans l’air nocturne. Et voilà qu’un être blanc apparut, enveloppé d’un rayon de lune. Sous son bras nacré, un ouvrage ciselé brillait d’un clair halo. Subitement, la silhouette se mit à courir et ses pieds, qu’aucune chaussure ne protégeait, semblaient glisser sur le sol humide. Personne ne la vit ; que ses chers arbres ! La chimère ne s’arrêtait pas, ne s’arrêtait plus. Elle fuyait son désespoir. Pouvait-elle seulement y arriver ? Lui, la collait toujours, ses bras ténébreux l’enserrant dans un tourbillon de feuilles. Fougueuse, l’apparition essuya les perles pâles qui roulaient au coin de ses yeux. Ne pas céder ! Ah que le jour lui manquait… Quand le soleil se lèvera-t-il ? Ne les avait-il pas oubliés ?
Ses pensées ne trouvèrent que la nuit en échos. Une branche se souleva sur son passage. Au-delà, un torrent de lumière surgit, jaillissant de la terre. Aveuglée, l’ombre se figea, une main en visière. Un sourire triste étira ses fines lèvres. Le lac l’attendait. Peut-être la dame l’invitera-t-elle dans sa dance ? Le pas lent, solennel elle s’approcha. De sa bouche sortit un chant inconnu du monde. L’eau se balançait devant elle, hypnotique. Chêne et Saule accompagnaient ses paroles d’un doux murmure et être blanc et Hêtre brun se retrouvèrent complices d’un même songe. Un si beau rêve ! Que le réveil avait été dur… La main de l’une frôla l’autre. Son écorce était ferme, son sang résineux. Un poids se retira du cœur de la malheureuse infortunée. D’eux-mêmes, ses paupières se fermèrent. Un parfum sauvage monta jusqu’à elle et se déposa dans l’encre de ses longs cheveux. Avec douceur, elle plaça le livre qu’elle portait dans le creux d’une racine noueuse.
Ses yeux fixaient maintenant l’obscurité de la faille. Puis se retournant elle rentra chez elle. Quelque part, entre les lignes noires d’un cahier, des personnages incroyables vivaient leur dernière vie.
Je voulais juste te dire merci pour ce texte très poétique et envoutant.
J'ai hâte de lire la suite !
Bonne continuation sur Plume d'Argent !
IDreaming
J'ai vu que tu avais publié ta première histoire et je me devais d'y jeter un oeil. Je dois dire que je suis impressionnée par ce premier chapitre : effectivement il y a plusieurs fautes de frappe, mais le style d'écriture est bien là. L'univers que tu dépeins est fort et me donne très envie de savoir la suite, surtout avec cette fin mystérieuse qui n'est pas surdouée (et ça, c'est très agréable).
"être blanc et Hêtre brun " --> ça notamment, je l'ai trouvé très bien fait.
Peut-être quelques incohérences de rythme lorsque ton personnage court puis brusquement elle s'avance de façon solennelle - ce qui indique un pas plutôt lent- mais la tension est là, donc on lit vite pour voir la suite et ça se remarque à peine. Pour moi, ce ne sont que des choses qui se travailleront facilement lors de la réécriture : l'important est là.
Je reviendrai bientôt pour lire la suite :)
Merci beaucoup pour tes précieuses remarques , j'ai pris note! Je tâcherai de me corriger. C'est vrai que je n'ai pas forcement explicité son ralentissement à l'entrée de la forêt.
J'espère que la suite te plaira !