La chambre n’était guère grande. Le toit ne lui offrait d’ailleurs qu’une sommaire lucarne. Sur le sol le tapis moelleux mais passé d’âge se gorgeait des quelques rayons chanceux tandis que l’horloge jadis dansante égrainait en grinçant sa chanson quotidienne.
Tic, Tac, Tic, Tac… à l’infini…
La table qui servait de bureau portait, ou plus exactement supportait, les milliers de cahiers, de livres, de feuilles volantes et de stylos étalés çà et là, sans cérémonie. Enfin à droite se trouvait l’armoire et au milieu le lit. Fallait-il vraiment parler de ce dernier ? Un vieux matelas sur une vieille structure en fer poussiéreuse. Une ignominie pour sa propriétaire actuelle. Colombe pesta, la troisième fois en deux minutes, un record. Les yeux mi-clos elle râlait contre le monde entier. Pourquoi n’en aurait-elle pas le droit après tout ? C’était vrai quoi, l’univers s’était ligué contre elle. Elle ! Ses pieds martelèrent le parquet pour mieux faire culpabiliser l’antique demeure.
Fatiguée, elle abandonna bien vite sa colère et retomba sur son oreiller. Le plafond n’avait rien de glorieux lui aussi. De tâches par ci, des tâches pas là. Pourtant c’était la seule chose amusante et juvénile dans cette pièce. Des années auparavant les mains de sa mère y avaient déposés avec précaution et beaucoup de scotches des images féériques. Les couleurs jaunies et les tracés légers révélaient encore aujourd’hui des histoires inconnues. Un ciel de rêve. Et dans le soir ces récits naissaient et vivaient à nouveau, illuminés par une poussière d’étoile.
Colombe se redressa, mue par le désir de faire quelque chose. Mais l’inspiration s’arrêta là. En revanche des pas crissèrent dans l’escalier : Mamita venait la sauver ! Le visage rond et souriant de ladite vieille dame apparut effectivement quelques minutes plus tard.
- Alors mon petit cœur, comment vas-tu ? fit-elle de sa voix douce et chaleureuse. Oh mais dis-moi tu es toute pâle ! Je continue à dire que tu devrais sortir plus souvent.
- Non de non, Mamita ! Je te l’ai déjà dit.
Sur la défensive, elle serra sa mâchoire, prête à répliquer s’il le fallait. Mais sa grand-mère préféra s’abstenir de toute autres remarques et se contenta d’ouvrir la fenêtre.
- Je vais devoir aller au village tout à l’heure. Une lettre à poster. Ne me regarde pas comme ça je ne te demande pas de m’accompagner.
Colombe baissa les yeux et se calma. Au fond elle regrettait de ne pas pouvoir lui apporter un peu de compagnie. Mais c’était encore au-dessus de ses forces.
- Dans ce cas souhaites tu que je te sois utile ici ? demanda-elle pour se racheter.
Avec un grand sourire Mamita hocha la tête : c’était déjà mieux que rien.
- J’ai du linge à étendre dans le jardin. Tu devrais pouvoir le faire rapidement. Plus tôt ce sera fait et plus vite ça séchera, crois-moi. Et puis ça t’aérera l’esprit.
Les protestations furent soigneusement coupé court par un clin d’œil vigoureux. Puis Mamita ressortit en hâte : Le facteur allait bientôt faire sa tournée. La voilà de nouveau seule.
- Ma pauvre, elle a raison, si tu restes là tu vas devenir dingue …
Revigorée par sa courte harangue, Colombe se leva, lissa d’un geste sa robe et se dirigea vers les marches usées. La maison de sa grand-mère était comme ça, pleine de vieilleries abimées, de couloirs étroits, d’escaliers à n’en plus finir et de petite pièces gonflées, rabougris, ternie. Tout l’inverse de son appartement familiale à des kilomètres de là. Elle secoua la tête. Mieux valait oublier. Seulement comment ne pas se rappeler la ville, la grandeur, le verre, la propreté ? Elle accéléra. Et les amies qui t’envie ta beauté, le frère intentionné, le prof de musique aussi, comment s’en séparer ? Elle s’arrêta net. Non de non elle ne voulait pas. Mais la ville c’était aussi le danger, la chute après l’ascension, le brouillard froid et les discussions colorées, artificielles, fausses. En un mot : l’enfer.
- C’est que tu perds vraiment la tête, cocotte. Se souffla-t-elle, la main sur le visage.
La buanderie fut atteinte presque trop rapidement. Les vêtements attendaient sagement en tas dans la bassine ; le contact avec l’extérieur était imminent. Elle savait que ça lui ferait du bien, après tout elle n’en pouvait plus d’être coincée ici. La petite voix de son cœur par contre rechignait à ouvrir la porte. Qui sait si quelqu’un se trouvait derrière ? Ou si on la voyait de loin ? Avec agacement, elle tourna la poignée et se propulsa dehors.
Il faisait beau. C’était l’Automne, les arbres rubis le sol de jade. Un ciel bleu, azur, magnifique, deux trois nuages, le soleil qui jouait à cache-cache, les oiseaux, la vie. Colombe s’approcha de l’étendoir et posa le bac sur la table voisine. Un chat derrière elle miaula lentement, sans se presser. Tigrou ! Sa marche nonchalante suivait un tracé que lui seul connaissait.
- Allez du balais, tu vas tout salir.
Il ne bougea pas. Maudit chat ! Colombe, las, entrepris de déplier la pile de linge blanc et de l’accrocher sur le fil. Un vent nord-ouest soufflait et valsait avec les feuilles, les buissons et voltigeait, doux et fort, un peu partout. Il faudra qu’elle se démêle les cheveux en rentrant.
Un bruit fluté et lointain s’éleva soudain dans l’air. C’était sans doute la forêt en contrebas de la colline. D’ailleurs voilà qu’il s’arrêtait. Un crac l’a surpris davantage. Elle fit volteface. Qui était-ce ? Contre son gré ses mains tremblèrent. Pourvu que personne ne la voit… Là ! Une ombre derrière le cerisier ! Le chat miaula et partit au galop. Espèce de lâche ! Fermement, Colombe baissa sa capuche à hauteur d’yeux, laissant son visage dans la pénombre.
- Qui êtes-vous?
Aucune réponse. Le vent, seul, sifflait à ses oreilles des menaces invisibles.
- Il n’y a rien à voler ici ! Partez immédiatement. Je suis armée.
C’était faux bien sûr mais ça la rassurait. En vérité son cœur paraissait vouloir exploser tandis que son cerveaux se ratatinait sur lui-même.
- Vous allez me répondre oui ?
Pas à pas, lentement, la bassine à la main, l’autre poing serré, Colombe avançait. Son visage se liquéfiait toujours un peu plus par la peur croissante. Bon sang pourquoi ne partait-elle pas en courant?
- Dernière question : que me voulez-vous ?
Un ricanement lugubre. Terrifiée, Colombe sauta en avant, couru le plus vite possible et lança sa seule défense sur l’inconnu… La bassine tomba à terre.
Rien ! Il n’y avait personne.
Le vent lui riait et sifflait toujours.
Me revoilà, pour te proposer mes maigres services, toutes mes suggestions restent évidemment à ta discrétion.
1) « Le toit ne lui offrait d’ailleurs qu’une sommaire lucarne »
Corrigé : le toit ne lui offrait d’ailleurs qu’une lucarne sommaire.
Il faut inverser « sommaire et lucarne » sinon tu devrais dire : qu’un sommaire lucarne, sommaire étant un mot masculin.
2) « Sur le sol, le tapis moelleux, mais passé d’âge se gorgeait des quelques rayons chanceux tandis que l’horloge jadis dansant égrainait en grinçant sa chanson quotidienne. »
Corrigé : sur le sol, le tapis moelleux, mais passé d’âge, se gorgeait des quelques rayons chanceux tandis que l’horloge, jadis dansante, égrainait, en grinçant, sa chanson quotidienne.
Pour plus de fluidité j’écrirais la phrase ainsi, exemple :
Sur le sol, un vieux tapis moelleux se gorgeait des quelques rayons chanceux, tandis que l’horloge, jadis dansante, égrainait, en grinçant, sa chanson quotidienne.
3) « La table qui servait de bureau portait, ou plus exactement supportait, les milliers de cahiers »
Corrigé : enlève la virgule après « supportait »
4) « Tic, Tac, Tic, Tac… à l’infini… »
Corrigé : garde la majuscule du premier « Tic » et enlève les autres
5) « Enfin à droite se trouvait l’armoire et au milieu le lit »
Corrigé : place une virgule après « enfin »
6) « Des années auparavant les mains de sa mère y avaient déposés avec précaution et beaucoup de scotches des images féériques »
Corrigé : Des années auparavant, les mains de sa mère y avaient déposé, avec précaution et beaucoup de scotches, des images féériques
Il n’y a pas de « s » à « déposé »
Je te propose de tourner ta phrase autrement, ça veut dire la même chose, mais c’est plus fluide :
« Des années auparavant, les mains de sa mère y avaient déposé, à renfort de scotches et de précaution, des images féeriques »
7) « Et dans le soir ces récits naissaient et vivaient à nouveau, illuminés par une poussière d’étoile. »
Corrigé : virgule après « soir » ajoute un « s » à étoile, il y a vraiment beaucoup d’étoiles
8) « En revanche des pas crissèrent dans l’escalier : Mamita venait la sauver ! Le visage rond et souriant de ladite vieille dame apparut effectivement quelques minutes plus tard. »
Corrigé : virgule après « revanche »
9) « Mais sa grand-mère préféra s’abstenir de toute autres remarques et se contenta d’ouvrir la fenêtre. »
Corrigé : virgule après « mais » « autre remarque » sans « s » pour les deux.
10) « Ne me regarde pas comme ça je ne te demande pas de m’accompagner. »
Corrigé : virgule après « ça »
11) « Au fond elle regrettait de ne pas pouvoir lui apporter un peu de compagnie. Mais c’était encore au-dessus de ses forces »
Corrigé : virgule après « au fond »
12) - Dans ce cas, souhaites tu que je te sois utile ici ? demanda-elle pour se racheter.
Corrigé : « souhaites-tu » trait d’union, « demanda-t-elle » place un « t » après demanda pour faire la liaison.
13) Avec un grand sourire Mamita hocha la tête : c’était déjà mieux que rien.
Corrigé : virgule après « sourire »
14) « Les protestations furent soigneusement coupé »
Corrigé : « coupées »
15) « ressortit en hâte : Le facteur allait bientôt faire sa tournée »
Corrigé : pas de majuscule à « le facteur »
16) « d’escaliers à n’en plus finir et de petite pièces gonflées, rabougris, ternie. Tout l’inverse de son appartement familiale à des kilomètres de là. »
Corrigé : « petites pièces » petites prend un « s » « rabougries » « ternies » « appartement familial » sans « e »
17) « Et les amies qui t’envie ta beauté »
Corrigé : « t’envient » « ent »
18) « - Allez du balais, tu vas tout salir »
Corrigé : « du balai » il n’y a qu’un seul.
19) « Colombe, las, entrepris »
Corrigé : si Colombe est une fille tu devrais l’écrire ainsi : « Colombe, lasse, entreprit » 3ème personne du singulier
20) « D’ailleurs voilà qu’il s’arrêtait »
Corriger : virgule après « d’ailleurs »
21) « Pourvu que personne ne la voit »
Corrigé : le verbe voir est ici conjugué au subjonctif présent, donc ta phrase s’écrit comme ceci : « pourvu que personne ne la voie »
22) « C’était faux bien sûr, mais ça la rassurait. »
Corrigé : virgule après « bien sûr »
23) « En vérité son cœur paraissait vouloir exploser tandis que son cerveaux se ratatinait sur lui-même. »
Corrigé : virgule après « en vérité » « son cerveau » sans « x »
24) Bon sang pourquoi ne partait-elle pas en courant ?
Corrigé : bon sang ! Pourquoi…
25) Terrifiée, Colombe sauta en avant, couru le plus vite
Corrigé : ajoute un « t » à courut
je corrigerai tes répétitions c'est promis.
Un premier chapitre qui pose les bases de l'histoire. J'aime la maison, elle a l'air d'avoir un vie propre. Je me demande pourquoi ton héroïne vit chez sa grand-mère, quel secret va révéler son histoire, pourquoi n'habite-t-elle plus avec sa famille, pleins de questions qui restent pour le moment sans réponse, sans parler du prologue qui est, à lui tout seul, un véritable mystère !
A bientôt graphie🤗
1) « Un vieux matelas sur une vieille structure en fer poussiéreuse »
« vieux et vieille »
Tu pourrais mettre : un vétuste matelas sur une vieille structure en fer poussière
2) « De tâches par ci, des tâches pas là »
Ex : des tâches par-ci par-là
3) deux fois le verbe "demander :
« Ne me regarde pas comme ça je ne te demande pas de m’accompagner. »
« - Dans ce cas, souhaites-tu que je te sois utile ici ? demanda-elle pour se racheter. »
Ex : ne me regarde pas comme ça, je ne t’oblige pas à m’accompagner
4) Les protestations furent soigneusement coupées court par un clin d’œil vigoureux.
Revigorée par sa courte harangue
Court et courte
Ex : revigorée par sa brève harangue
Ou alors tu peux enlever le « court » de « coupées court » ça marche aussi
4)deux fois le mot "ville" :
Elle secoua la tête. Mieux valait oublier. Seulement comment ne pas se rappeler la ville…
Mais la ville
Ex : seulement comment ne pas se rappeler la vie citadine
5)deux fois le mot "aussi"
le prof de musique aussi, comment s’en séparer ? Elle s’arrêta net. Non de non elle ne voulait pas. Mais la ville c’était aussi le danger,
ex : mais la ville c’était également le danger
Voilà, j'ai terminé pour ce chapitre, merci pour ta confiance.
A très bientôt