Ne jamais poser les pieds sur le sol.
C’est la règle.
Le sol, c’est l’impuissance.
Il appartient aux mortels, pas aux dieux.
Les faibles regardent d’en bas.
Les Anges, eux, ne regardent pas en bas.
Leurs cheveux planent, leurs pas flottent et leur regard s’en va à l’horizon.
Mais jamais vers le bas.
Jamais. Jamais. Jamais.
Tout dans le ciel leur appartient et, bien entendu, ce qui est en dessous -d’une bassesse sans égale- leur appartient aussi.
Même s’ils ne la regardent pas, la ville de Domélyl appartient à la magie.
La Tour des Anges se dresse haute au dessus de cette ville et de ses frêles habitations de bois.
La Tour n’a pas de fenêtres. Hors de question que l’on voie les nobles magiciens dans leur intimité -quand ils ont les pieds posés-.
On ne les voit que lorsqu’ils volent à travers la ville, lorsqu’ils sont fiers, nobles et puissants.
Fiers, nobles et puissants.
Mais ils ne sont pas fiers, nobles et puissants partout. Il existe un quartier dans la ville où ils ont si peur.
Le quartier d’Arkeide.
Un Ange s’approche. Il survole le monstre maudit. Pour la première et la dernière fois de sa vie, l’Ange baisse son regard si fier. Un regard si beau dans une gueule si sombre.
Cinquante mètres d’obscurité inconnue, voilà ce que coûte l’antique erreur des déiformes.
Voilà leur plus grande honte, leur plus grande perte.
La perte d’Arkeide
L'Ange rassemble ses minuscules soldates. Ils les sent, elles font partie de son corps. Les molécules de magie suivent ses bras, jusqu’à atteindre sa volonté. Elles forment une bulle autour de l’être.
Enveloppé dans cette sphère de lumière, il descend dans les profondeurs, protégé par des mailles plus dures que les diamants dont elles portent l’éclat.
Le magicien veut récupérer le contrôle. Le contrôle d’Arkeide.
Mais les fières soldates de son bouclier ne sont pas aussi serrées qu'il ne le pensait.
Tapi dans l’ombre, un ennemi guette. Lorsque l’Ange arrive à sa hauteur, un intrus s’élance à toute allure vers la cible qu’on lui a donnée.
L’intrus est si petit et si rapide.
Et les molécules de magie sont si aveugles.
L’intrus franchit les rangs sans aucune résistance de cette magie décidément maladroite.
L’intrus pénètre dans cet espace interdit, intime, là où ces dieux redeviennent des Hommes. Des mortels.
Il a enfin atteint son but.
Il franchit la dernière frontière. La peau chaude du magicien.
L’être sublime chute dans le quartier d’Arkeide.
On pourrait croire que cela s’arrête là, mais cet Ange n’était pas seul. Ils sont toujours en groupe. Une dizaine d’autres Anges le suivent dans ce plongeon obscur.
Dans le quartier d’Arkeide.
Dans le quartier du Perce-Magie.
A la Tour, Dée guette le retour des magiciens.
Mais comme les cent-cinquante-trois autres, ils ne reviendront pas.
Ils appartiennent maintenant au Perce-Magie.
C'est un prologue très intrigant et inhabituel ! Vraiment très chouette : on envie d'en savoir plus sur ce monde et sur cette ville gouvernée (presque entièrement), par les anges. Ils n'ont pas l'air très sympas, ces anges, d'ailleurs !
Je file lire la suite !
Merci beaucoup !^^
J’espère que la suite te plaira !
Je découvre ton histoire à l'occasion des Ho, et je suis assez content de découvrir ton univers avec une opposition anges / humains. J'avais lu plusieurs histoires autour des anges il y a quelques temps sur PA mais ça faisait un bout de temps que je n'y avais plus goûté. Je trouve que c'est plein de potentiel, avec toutes les symboliques possibles etc... Ce sont des créatures fascinantes.
Tu as une jolie plume, et tu réussis dès ce prologue à marquer la différence entre les humains d'en bas et les anges d'en haut. Ca donne envie d'en lire davantage !
Je continue !
Merci beaucoup, ton message me fait très plaisir !^^
Il faut savoir que mes Anges ne sont pas de vrais anges comme ceux que l'on trouve dans la religion, mais plutôt des humains qui ont subi une mutation magique, haha. Je pense qu'on le comprend mieux par la suite, mais si ce n'est pas clair, je vais investiguer... :)
Les Histoires d'or m'amènent par ici à la découverte de ton récit - et il y a ma foi quelques formules sympas dans ce prologue. La dynamique entre l'en-haut et l'en-bas, l'orgueil des anges qui rabaissent les humains parce qu'ils vivent en bas - par rapport à eux. On imagine que la révolte pointe et que cet état de fait ne durera pas héhé.
"Les faibles regardent d’en bas.
Les Anges, eux, ne regardent pas en bas."
> sympa ce passage, dans la symbolique et le rythme.
Je poursuis
Merci beaucoup pour ton commentaire !^^
Effectivement, la révolte ne tardera pas... :)
Oh tant mieux pour le rythme, c'est quelque chose que je trouve difficile...^^
Merci beaucoup, j'espère que la suite vous plaira !^^
A bientôt !
Cette écriture hachée, en phrases courtes, sert le rythme. Cela peut aussi le rendre plus abrupt. Dans cette introduction je la trouve pertinente car elle tient en haleine sur ce qui est toujours difficile : planter le décor, présenter les personnages et introduire l'intrigue.
A suivre !
Léa
Merci beaucoup, j’espère que la suite te plaira !^^
Merci, j’espère que la suite te plaira !
Je suis passée par curiosité, et je suis curieuse de ce prologue. J'ai quelques remarques sur le fond et sur la force, cela dit, car je suis pinailleuse dans l'âme.
Sur le fond : c'est une prologue intriguant, mais qui est peut-être un peu tournicoté. On commence avec des hommes imparfaits, qui sont méprisés par les Anges (qui sont aussi appelés Dieux et Magiciens, ce qui m'a un peu perdu, car dans ma tête, il y a une différence, quand même entre un dieu, omnipotent, la plupart du temps, et un ange, quand même un poil plus limité. Par contre, un ange peut être un magicien, ça, j'ai rien à dire, mais j'ai mis un moment à piger que magicien = ange, j'y reviens plus tard). On avance ensuite vers la Tour, mystérieuse (Tour des Anges, c'est attirant, c'est aussi le titre du tome deux de À la croisée des mondes, une saga que j'adore, si tu connais), et au final, on retourne vers la ville, où cette fois on suit un ange, qui fait ce qu'il nous a été décrit plus tôt comme quelque chose que les anges ne font pas, ce qui peut paraître un poil contradictoire, alors que si je suis bien, il s'agit en fait d'une exception due au lieu.
Tout cela est TRES intriguant, et j'aime beaucoup l'idée des molécules de magie, mais je me demande si les enchaînements ne pourraient pas être un peu retravaillés pour permettre un mouvement plus fluide, dans l'esprit du lecteur (si tu traduis ce que j'ai résumé en mouvement de caméra, cela fait un poil chaotique, à mon sens). Je me demande d'ailleurs si la présentation générale ne gagnerait pas à être séparée du dernier passage qui se focalise sur l'Ange singulier et son triste destin.
Je pense également que l'usage des répétitions est bien vu, car il confère au texte un côté un peu mythique, mais il pourrait, à mon sens, être affiné, peut-être en privilégiant les anaphores pour accentuer l'impression de religiosité du texte.
Je pense également qu'il pourrait
"Même s’ils ne la regardent pas, la ville de Domélyl appartient à la magie." => cette phrase m'a un peu perdu, car j'ai mis un moment à comprendre que la magie fait ici référence aux anges. Si d'autres personnes ont eu le problème, je te conseillerais d'expliciter.
J'espère que ces petites idées en vrac ne te dérangeront pas. En tous cas, je lirai la suite avec plaisir.
Merci pour ton commentaire si précis, il me sera très utiles pour améliorer ce prologue ! :)
Pour la confusion dieu/magicien/Ange, je suis d’accord avec toi que c’est un peu confus, je vais réfléchir à un moyen pour clarifier ! Oh et je précise aussi que les Anges ne sont en réalité ni des anges ni des dieux, on les appelle juste comme ça parce qu’ils ont de la magie et qu’ils sont surhumains. Je vais réfléchir à comment l’expliquer… :)
Pour le fait de ne pas regarder en bas, en fait, c’est plutôt une convenance, chez les Anges. C’est mal vu de baisser les yeux quand ils volent, mais ils y sont quand même obligés quand ils doivent contrôler la ville. Je n’avais effectivement pas remarqué qu’ici, c’était présenté de manière contradictoire, je vais peut-être expliquer ça plus tard dans l’histoire, mais en tout cas pas dans le prologue, je prend le risque de laisser ce sujet là dans le vague…^^
Pour les enchaînements, je t’avoue que j’ai de la peine à comprendre les quels posent problème…😅 Est-ce que tous les enchaînements t’ont dérangée ou est-ce qu’il y en a certains en particulier ? Est-ce que c’est l’enchaînement Anges —> ville —> Tour—> Anges du début qui pose problème ?
Hmm… Je ne pense pas que je vais séparer les deux partie, car l’Ange qui tombe n’est pas un personnage important et j’ai besoin de ce passage pour introduire le Perce-Magie…😅
Je note pour les anaphores !^^
C’est noté pour la phrase pas très claire, je la changerai si d’autres personnes me font la remarque ! :)
Merci encore pour toutes ces remarques et à bientôt !^^
Effectivement, pour expliquer le regard, je suggèrerais peut-être de laisser des indices et de développer plus tard, quand tu as plus de place ?
Et oui, ce qui m'a gêné, c'est l'enchaînement anges => ville => tour => anges. Si on pense en terme de mouvement de caméra, on commence sur les anges, on fait un zoom arrière pour voir la ville, puis un zoom avant sur la tour, avant de zoomer sur un ange en particulier. Je pense que si on arrivait à transformer le zoom arrière en zoom avant, ça serait beaucoup plus fluide, si tu vois ce que je veux dire.
J'ai hâte de savoir ce qu'est ce perce-magie, je t'avoue.
Ah, et je crois que j'ai oublié de le dire, mais bien sûr, tout cela n'est que mon avis, hein, si tu ne le trouve pas intéressant / si je suis la seule à avoir le problème, sens-toi libre de ne pas en tenir compte ^^.
Ok, merci beaucoup pour les précisions, j’ai maintenant une meilleure idée de direction pour les corrections d’enchaînements ! :)
Oh je suis content que le Perce-Magie pique ta curiosité, j’espère que tu ne seras pas déçue !
Haha, ne t’en fais pas, je ne change jamais mes textes à la légère, si je change, c’est que suis d’accord avec toi !^^
Merci beaucoup pour ta réponse et à bientôt !^^
Je vais immédiatement lire le premier chapitre !
J'ai bien aimé ton prologue!
Y a un côté mystérieux. Le style est sympa. Écrit au présent, ça change!
J'aime beaucoup ce nom : perce magie! C'est très cool
hâte de lire la suite :o)
Il y aura souvent des changements de style au fil de l'hisoitre, mais j'espère que tu aimeras quand même la suite.
A bientôt !^^
C'est génial ! :)) Incroyable hihi
Le rythme est vraiment super, et chaque phrase apporte la suivante, c'est très fluide !
AU FIL DE LA LECTURE :
“Un Ange s’approche. Il survole le monstre maudit. Pour la première et la dernière fois de sa vie, l’Ange baisse son regard si fier. Un regard si beau dans une gueule si sombre.
Cinquante mètres d’obscurité inconnue, voilà ce que coûte l’antique erreur des déiformes.”
>>> J'aime trop !!! C'est trop beau, surtout après le début qui décrit les magiciens... (Qui est super aussi d'ailleurs. On sent bien leur fierté.)
“Et les molécules de magie sont si aveugles.”
>>> C'est drôle, elle sonne presque dramatique cette phrase haha, en tout cas elle est super, et elle s'enchaîne bien avec les paragraphes précédents ;))
“L’intrus pénètre dans cet espace interdit, intime, là où ces dieux redeviennent des Hommes. Des mortels.”
>>> C'est trop beauuuu haha nan sérieux j'adore c'est vraiment incroyable, et pareil, ça produit un super effet face au début du texte qui les présente de façon très “supérieure” !
Voilà voilà, mais vraiment trop-méga-super top :)