L'étage 244. Voilà ce qui est indiqué au-dessus de la porte menant aux escaliers. Malheureusement, elle est verrouillée. J'ignore de quelle manière je suis arrivée ici. Qu'importe après tout ? Je n'en sais rien en vérité. L'absence totale de son intensifie un peu plus mon rythme cardiaque à chacun de mes pas, je ne parviens plus à réfléchir sereinement. C'est comme si le temps s'était arrêté tout autour de moi. Au-dehors, j'entends comme un vent léger, sifflant dans la brume qui engloutit ce qui ressemble à un immeuble. Quels sont les souvenirs de mon ancienne vie... Comme à mon habitude, je prenais une bouteille d'eau pour m'installer sur mon bureau. Et comme souvent, je m'endormais devant un énième film tout en menant des petites recherches sur divers sujets. Mes yeux se sont ouverts sur le carrelage froid d'une salle d'attente. Le bruit constant des néons clignotant perpétuellement a aveuglé mon regard égaré. Personne. J'ai eu beau crier pendant des heures, pas une réponse ne m'est parvenue. Je me déplace depuis de porte en porte, de pièce en pièce pour sortir. Pas de clé, pas d'outils. J'ai essayé de fracasser les potentielles issues avec le mobilier à ma disposition, mais elles sont inexplicablement résistantes. J'ai abandonné l'idée de pouvoir sortir un jour. Bien que l'espace cuisine offre quelques aliments pour survivre avec de l'eau potable, je ne sais pas si je vais pouvoir tenir avant la venue des secours. Du moins, s'il est possible qu'ils viennent un jour. Je soupire. La ligne ne répond pas. Les ordinateurs sont HS. Mon téléphone portable marche toujours étrangement, mais je ne peux qu'écrire des messages. J'en ai fait un journal. Peut-être qu'il s'agit là des dernières lignes de toute mon existence.
Durant mes rondes infinies, j’ai pu remarquer que je portais une montre affichant un décompte de 168 heures. Il a démarré au moment où j'ai tenté de prendre l’ascenseur qui est, sans grande surprise désormais, en panne. J'ai eu tout le loisir de visiter les lieux durant mes recherches désespérées. Ils ressemblent fortement à ce que l’on pourrait imaginer dans une entreprise, je suppose. Les couleurs sont ternes et hasardeuses. Les lumières clignotent par endroit. Bien que...
Je m'arrête net. Le souffle coupé, mon corps se pétrifie de frayeur. Mes bras se resserrent.
Un long grognement résonne dans un des couloirs. J'entends quelque chose de massif se déplacer.
Je réussis à me mouvoir jusqu'à pouvoir trouver refuge sous un bureau. J'observe à travers les vitres sans trop oser regarder ce que je pourrais y voir. Impossible d’identifier de quoi il s’agit. J'ai si peur. Je dois sortir d'ici, ou au moins sortir de cette zone, mais ce sera difficile avec le danger qui rode. Je n’ai aucune arme, aucun moyen de me défendre, je dois regarder dans l’espace cuisine de cet étage pour voir s’il y a un couteau ou quelque chose. Si quelqu'un lit ce message, je vous en supplie, aidez-moi.