JOUR 1 : La créature

Notes de l’auteur : Descriptions macabres, sang.

(Tous les commentaires sous ce chapitre apparaîtront dans le récit) -> Le jeu étant fini il est inutile de répondre, peut-être qu'il vous sera possible de participer au prochain récit participatif ! Bonne lecture ^^

Cette première nuit est la plus atroce de toute ma vie. Je ne parviens pas à dormir sans imaginer m'éveiller dans des conditions atroces. Le peu de lucidité dont je bénéficie encore m'aura seulement permis de comprendre qu'un cycle de jour et de nuit est indiqué dans cet endroit. Toutes les lumières s'éteignent après le jour. Je suppose qu'elles se rallumeront à l'aube ou à une heure bien plus précise. Ce qui est certain, c'est qu'il n'y a que le silence qui règne en ce moment. Je n'entends plus de sons écœurants depuis que la créature semble endormie. Une respiration grondante et profonde est légèrement audible. Son arrivée, bien que terrible, me redonne tout de même espoir. Si elle est venue ici, c'est bien en traversant un passage ouvert. Cela pourrait être la sortie ? Ai-je le courage de l'affronter ? Même la faim n'a pas su m'insuffler suffisamment de courage pour sortir de ma cachette. J'ose à peine respirer normalement tant j'ai peur d'être repérée. Seulement, si je ne fais rien, je risque de mourir. Je vais braver le manque de sommeil et mes angoisses pour au moins la repérer. Et si cette chose finit par circuler sans but, elle risque de me rencontrer tôt ou tard. Je ne peux rester immobile indéfiniment.

Je me faufile entre les meubles et les chaises, près du sol, tout en suivant cet abominable bruit. Mes mouvements ralentissent à mesure que je m'en approche. Mon corps tout entier tremble tandis que ma peau devient anormalement froide. Une buée s'échappe de mes lèvres, la température aurait baissé ? Je l'entends. Elle est tout près. Les mains glissant avec prudence sur tout ce qui m'entoure, je me place derrière un fauteuil. Il semblerait qu'une silhouette soit à peine visible grâce à la lumière ambiante venue de l'extérieur. Je saisis mon téléphone portable, pensive...

Peut-être que je vais commettre une erreur fatale. Elle est toujours assoupie et demeure calme.

J'allume la lampe en posant mes doigts gelés sur l'objectif, pour ne pas envahir toute la salle de lumière. Mes oreilles n'ont jamais entendu une résonance telle. J'aimerais croire qu'il s'agit d'un animal sauvage. Il est difficile de diriger mon portable sans risquer de le faire tomber. Je l'oriente sur sa direction, d'abord sur le sol.

Ma main manque de lâcher violemment l'appareil. C'est impensable.

L'autre couvre ma bouche. Ma respiration est haletante. Mes gestes deviennent chaotiques. Je tente tant bien que mal de garder un semblant de sang-froid, craignant d'attirer son attention. Par terre, je peux déjà entrevoir ses membres qui lui servent de pattes, je présume. Un fil de fer rouillé lie toutes ses articulations, dont les blessures saignent abondamment. Plusieurs troncs humains s'alignent pour n'en former qu'un, à la manière d'un mille-pattes de chair humaine. Elle est imposante. Ma vision est soudainement troublée par le vertige et l'odeur putride qui émane de cette créature. Sa peau cadavérique est couverte d'entailles. Ce qui ressemble à une tête penchée se trouve au sommet de ce corps monstrueux. La lampe atteint son torse.

Sa tête remue. Toutes les lumières se mettent à clignoter d'une façon affolante. Je n'ose bouger. J'éteins la lampe et me replie derrière le fauteuil, les yeux fermés. Elle soupire longuement avant de reprendre une respiration régulière. Les larmes montent, mes cils deviennent humides. Mes poumons sont si douloureux.

Après quelques minutes d'hésitation, je relève ma tête.

Elle est encore endormie. Les lumières sont de nouveau éteintes. Je crois avoir compris. Lentement, j'effectue le chemin inverse pour rejoindre mon refuge afin de mieux réfléchir. De nouveau sous le bureau, après un trajet tortueux, je vérifie ma batterie. 80% sera suffisant pour le moment, mais je dois faire attention. J'écris sans trop espérer.

Est-ce que quelqu'un peut me lire ?

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