Dans les confins d'Izirid, 600 ans avant notre ère...
L'homme courait, serrant fermement contre lui le précieux paquet qu'on lui avait confié. Son habit, autrefois immaculé et d'un blanc éclatant, était désormais maculé du sang de ses confrères et de leurs ennemis. Des éclaboussures rouges formaient des des constellations sombres sur le tissu, souvenirs tragiques des affrontements. Ces femmes diaboliques avaient tenté de proposer un traité de paix, mais le Zénith avait déjoué leurs manigances.
Bien qu'il ne fût pas un guerrier, l'homme était un des Crépuscules de Solaris, le dieu du soleil et de la vie. Sa foi inébranlable et son dévouement ardent lui conféraient une force insoupçonnée. Il avait une mission capitale : dérober le cœur des shtrigues et s'enfuir aussi loin que possible. Rapporter cet artefact au Saint-Siège serait idéal, mais il savait que cela relevait presque de l'impossible. Comment pourrait-il échapper aux pouvoirs redoutables de ces femmes ?
Il dévala les ruelles sombres, chaque ombre devenant une menace potentielle. Son cœur battait à tout rompre, non seulement à cause de l'effort physique, mais également à cause de l'adrénaline. Les bâtiments autour de lui semblaient se refermer, comme des géants de pierre cherchant à l'emprisonner. L'air était chargé de l'odeur métallique du sang et des cris lointains de la bataille. Chaque pas résonnait dans ses oreilles comme le tambour funèbre de sa propre fin.
Le Nexus qu'il tenait entre ses mains vibrait d'une énergie subtile, quasiment imperceptible, mais indéniablement puissante. Il pouvait sentir son pouvoir pulsant, comme un cœur battant au rythme de la terre elle-même. Son esprit était assailli par des images de destruction, de souffrance, mais aussi d'espoir. L'espoir que, peut-être, ce sacrifice ne serait pas vain. Que peut-être, les sacrifices de ses frères et des siens ne seraient pas oubliés.
La Lune, voilée par de sombres nuages, augmentait son angoisse. Après tout, les shtrigues étaient les filles de Nehemia, la déesse de la nuit. Chaque silhouette féminine aperçue au détour d'une rue ou derrière une fenêtre l'effrayait. Le visage de ses poursuivantes était gravé dans sa mémoire, des yeux perçants et cruels le hantant. Elles n'abandonneraient pas facilement, et il le savait. Le chemin vers le Saint-Siège était long et périlleux, et chaque minute comptait. Son souffle se faisait plus court, sa vision se troublait, mais il ne ralentissait pas. Il ne le pouvait pas. Trop était en jeu.
Enfin, il aperçut le port au loin. Et, parmi les navires amarrés, se trouvait le Destiné, majestueux et imposant, reconnaissable à ses voiles pourpres et son imposant blason doré de l'Église. Une bouffée d'espoir remonta le long de sa colonne vertébrale, lui donnant la force d'accélérer le pas. Il redoubla d'efforts alors qu'il passait les portes d'Uzan, la ville portuaire d'Izirid, le pays désertique. Jusque-là, il avait parcouru le chemin sur des dalles de pierre lisses, mais plus il s'approchait du port, plus le sol devenait un mélange traître de dalles ébréchées, glissantes et de flaques boueuses et collantes.
Le souffle court et l'air hagard, il déboula sans discrétion dans le port trop calme d'Uzan. La cité de sable, habituellement une plaque tournante du commerce international, semblait étrangement silencieuse. Ses rues, habituellement grouillantes de marchands et de voyageurs, étaient presque désertes en cette nuit fatidique. Uzan était le seul endroit d'Izirid autorisant encore la présence d'humains, bien que celle-ci soit extrêmement régulée depuis une petite décennie.
Les bâtiments en pierre ocre se dressaient comme des sentinelles silencieuses, leurs façades décorées de fresques anciennes racontant l'histoire glorieuse des Dur'ans. Des lanternes vacillantes projetaient des ombres dansantes sur les murs, faisant frissonner l'homme. Il savait que les ombres pouvaient cacher bien des choses, et que certaines de ces femmes les maniaient avec une efficacité redoutable.
Alors qu'il poursuivait sa route, il passa entre deux gardes Dur'ans à moitié endormis, empestant l'alcool. Si leur morphologie globale les faisait ressembler à des humains, leurs quatre bras prouvaient qu'ils n'en étaient rien. Leurs peaux écailleuses luisaient faiblement sous la lumière des lanternes, et leurs yeux perçaient la nuit avec une intensité inquiétante. Ils étaient connus pour leur force brute et leur loyauté inébranlable envers leur dieu.
Les ruelles étroites du port semblaient un labyrinthe inextricable, chaque tournant révélant de nouvelles allées sombres et pavées de pierres irrégulières. Des enseignes en bois, suspendues à des chaînes rouillées, craquaient sous la brise nocturne, ajoutant une mélodie sinistre à la scène.
Le Grand Conseil d'Izirid avait accepté d'accueillir les ecclésiastiques de Solaris et la délégation des doyennes shtrigues dans l'espoir qu'un traité de paix mette fin à une guerre génocidaire ravageant le monde depuis des siècles. Cependant, quoi qu'il puisse lui arriver, l'homme savait que dès qu'un autochtone apercevrait son habit religieux, on le laisserait mourir de bon cœur. Il fallait dire que ce pays, avec une population humaine inexistante, refusait d'accepter les dogmes et l'amour de Solaris, préférant continuer à vénérer un dieu barbare et sauvage, Damsha. Ses fidèles voyaient les ecclésiastiques comme des intrus arrogants, venus imposer leur foi sur des terres qui ne voulaient pas d'eux.
Les échos de ses pas résonnaient autour de lui, son cœur battant la chamade à chaque coin qu'il tournait. Les murmures des vagues contre les quais semblaient plus menaçants que jamais, et l'odeur salée de la mer se mêlait à celle des épices et des herbes médicinales qui flottaient dans l'air, souvenirs des marchés diurnes. Pourtant, il ne s'arrêta pas. Le Destiné était son seul espoir de fuir cet endroit hostile.
Ce n'est que lorsqu'il fut à quelques mètres du navire, si près qu'il aurait suffi de tendre le bras pour frôler la coque sombre du Destiné, qu'il entendit un rire rêche résonner devant lui. Le son grinçant parut fendre la nuit, interrompant le calme pesant qui régnait sur le port. Il s'arrêta brusquement, resserrant sa poigne sur le Nexus, qui, dans ses mains tremblantes, semblait luire d'une intensité nouvelle, comme s'il sentait la présence de l'une des siennes.
Scrutant les ombres qui dansaient sous les lanternes vacillantes, il découvrit avec horreur une silhouette féminine émergeant des ténèbres. Elle avait le physique de ces femmes qui ont un vécu tel que la sagesse les avait gagnées, avec des cheveux grisonnants en bataille et un visage marqué par des années de dureté et de rancœur. Ses traits étaient figés dans une expression de dégoût méprisant, ses yeux brillants d'une haine palpable. Un sourire cruel étirait ses lèvres, déformant son visage en une grimace presque monstrueuse.
Dans sa main, pendait un objet que l'homme n'avait d'abord pris que pour un morceau de tissu déchiré. Mais, lorsqu'il fixa l'élément avec plus d'attention, une vague d'horreur le submergea. C'était un lambeau de peau, cru et sanguinolent, dont les détails déchirants révélaient la tragique vérité : il semblait appartenir à l'un de ses camarades. La peau, tachetée de sang séché et déformé, était marquée par des tatouages religieux, qui étaient maintenant horriblement défigurés.
L'homme sentit un frisson glacial lui parcourir l'échine. Le rire de la femme résonnait dans sa tête comme une sentence inéluctable, chaque éclat de rire augmentant son désespoir. Il comprit que le danger était bien plus immédiat et personnel que ce qu'il avait imaginé. Ses jambes paraissaient ancrées au sol, mais il savait qu'il n'avait pas le luxe de rester paralysé par la peur. Le Nexus était la clé de sa survie, et il devait désormais faire face à cette terreur vivante avant qu'il ne soit trop tard.
— P... Pas un geste ! tenta-t-il, dans un soubresaut de courage, sa voix vacillante mais déterminée. Un seul pas de plus, et le Nexus sera réduit en morceaux !
Son avertissement fut accueilli par un rire secoué de mépris qui éclata derrière lui. Le son, plus doux et presque cristallin, dénotait avec la gravité de la situation. Osant un coup d'œil par-dessus son épaule, il découvrit une femme d'une trentaine d'années, à la chevelure blonde presque éblouissante sous les rares rayons de lune qui perçaient à peine le voile de nuages épais. Elle avançait avec une démarche langoureuse, ses hanches ondulant d'une manière autant provocante que menaçante.
Vêtue d'une combinaison en cuir moulante, semblable à une seconde peau, elle se jouait avec une dague à la lame affûtée, couverte de sang sombre. Ses mains, encore tachées du rouge de sa dernière victime, laissaient supposer que cette vision charmante était aussi sinistre que l'idée de sa présence ici. La terreur grimpa en lui alors qu'il imaginait cette femme comme l'instigatrice du décès prématuré de son camarade. La sueur perlait à la surface de sa peau, faisant éclipser les ténèbres environnantes de son esprit embrouillé.
— Penses-tu réellement que le cœur d'une déesse puisse être si fragile qu'un vulgaire humain puisse le détruire ? demanda-t-elle d'une voix empreinte de mépris. Ses mots, crachés avec une haine palpable, étaient accentués par la pression qu'elle exerçait sur la lame de sa dague, faisant couler son propre sang. Son regard était une promesse de souffrance, tandis qu'elle continuait de jouer avec l'arme, comme une démonstration de la cruauté qui se cachait derrière son allure séduisante.
— Baliverne ! répliqua-t-il avec une vigueur désespérée. Ce n'est qu'un démon qui se prend pour une déité ! Et, vous, ses suppôts, ne valez guère mieux ! Vous vous parez des traits de nos femmes, nos mères, nos sœurs, nos fi...
La réplique fut interrompue par un sifflement aigu. Le poignard, lancé avec une précision mortelle, fendit l'air avec une rapidité déconcertante. Avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, la douleur foudroyante de la lame lacérant son oreille gauche le fit se plier en deux. La brûlure de la coupure était lancinante, et il porta une main tremblante à sa joue, la sensation du sang chaud dégoulinant le rendait nauséeux.
Il tomba à la renverse, atterrissant douloureusement sur ses fesses, reculant à quatre pattes, le Nexus toujours serré contre lui. Sa main libre était agrippée à son oreille, maintenant la plaie brûlante. Ses yeux, écarquillés par la terreur, fixaient la femme blonde avec une intensité désespérée, tandis qu'il se traînait en arrière avec une précipitation pathétique. Il savait que s'il continuait ainsi, le reste des shtrigues se joindrait à elle, et son échec serait inévitable.
— Quel magnifique exemple de chien fidèle, nourri à la propagande de l'Église... murmura la femme, sa voix empreinte de mépris glacé. Il est pitoyable de voir ce que vous devenez sans l'amour de Nehemia. Notre mère vous aimait tous, elle veillait sur chacun avec une tendresse infinie, mais vous lui avez tourné le dos en écoutant les mensonges du Soleil ! Si vous n'aviez pas été si dupes, le monde ne serait pas dans cet état ! Vous... Vous avez détruit le monde !!!
Chaque mot était chargé d'une rancœur implacable, chaque syllabe portée avec une intensité presque palpable. Son regard perça les ténèbres comme une lueur glaciale, sa haine envers l'humanité et ses croyances transparaissant dans chaque mouvement.
— Laisse tomber, Anita, murmura la femme âgée, en un soupire las. Il ne pourra jamais comprendre. Tu perds ton temps à lui parler. Comment un être éphémère comme lui pourrait-il saisir l'ampleur de ce que nous avons enduré pendant des millénaires ?
Elle secoua tristement la tête, ses yeux d'un bleu perçant se plongeant dans les ténèbres environnantes comme s'ils cherchaient une réponse dans l'obscurité. Une fatigue ancienne marquait chaque ride de son visage, témoignage d'une longue existence remplie de combats et de désillusions.
— Les humains, murmura-t-elle, ne sont bons qu'à une chose : détruire. Tu es encore jeune, et je comprends que tu veuilles faire entendre raison à cette vermine, mais c'est une perte de temps. Avec le temps, tu t'en apercevras.
Sa voix, empreinte d'une tristesse résignée, flottait dans l'air comme une brume morne. Ses mots, lourds d'amertume et de désillusion, pesaient sur le cœur d'Anita comme un fardeau trop lourd à porter. La sagesse de l'ancienne était marquée par une acceptation amère des cycles interminables de souffrance et de conflit, une compréhension qu'Anita n'était pas encore prête à embrasser entièrement.
Levant son visage vers le ciel nocturne, l'ancienne le scruta de longues secondes, cherchant peut-être un signe ou une bénédiction de la déesse. Puis, reposant son regard sur l'humain tremblant entre elles, elle fit un geste de la main, signalant à Anita qu'il était temps d'agir. Celle-ci hocha la tête et d'un mouvement sec de la main vers le ciel, une bourrasque s'éleva, s'enroulant autour d'eux et formant un bouclier de lames acérées. L'homme était piégé, toute fuite désormais impossible.
— Ton nom, humain, que je puisse honorer ton sacrifice lorsque je t'ôterai la vie, déclara l'ancienne, sa voix tranchante comme un couteau.
Un soupir s'échappa des lèvres de la blonde, mais elle ne fit aucun commentaire. Elles avaient l'obligation de prendre des vies de leurs propres mains pour ne pas souiller leur magie. Nehemia, dans sa bonté, avait offert une part de sa puissance à ses enfants, mais il leur était strictement interdit d'utiliser cette magie pour tuer. Si elles voulaient rester saines d'esprit, elles devaient respecter cela. La magie des shtrigues était pure et devait le rester. Utiliser l'Éther, l'énergie du monde, pour donner la mort était l'acte le plus méprisable et le plus tabou, même en temps de guerre.
L'homme, sentant la pression de cette situation désespérée, balbutiait, son esprit cherchant frénétiquement une échappatoire. Les yeux des deux femmes brillaient de détermination et de résignation, leurs regards fixés sur lui comme des prédateurs prêts à fondre sur leur proie. L'ancienne observait la scène avec une expression indéchiffrable. Pour elle, ce n'était qu'un autre chapitre dans la longue histoire de la lutte entre leurs peuples.
Finalement, l'homme baissa les yeux sur l'artéfact qu'il transportait et ses yeux s'emplirent de larmes. Il avait échoué. Le Zénith avait placé tous ses espoirs en lui, en cette expédition, mais il avait échoué. Fermant les yeux, son corps se relâcha, résigné à son sort.
- Ancel... Ancel Azath...
Sans un mot, l'ancienne s'approcha de lui, dégainant un sabre courbé d'une élégance létale. Elle se planta devant lui, le dominant de toute sa hauteur, et tendit sa main libre. L'homme hésita, son visage marqué par la terreur et la résignation, puis, d'une poigne tremblante, il tendit le cœur de la déesse à cette femme. Jamais elle n'avait vu un être si lamentable, si pathétique. Elle ne comprenait pas comment une personne comme lui avait pu être envoyée pour une mission aussi cruciale, surtout si leur plan était de trahir les shtrigues ainsi.
Lorsque le cœur fut en sa possession, elle leva le sabre. La lame scintilla, attrapant l'un des rares rayons de lune qui perçaient à travers le voile de nuages.
— Ancel Azath, je prierai pour que tu puisses revenir sur cette terre sous les traits d'une bonne personne, qui se tiendra loin des êtres qui perpétuent des génocides sous prétexte qu'ils ne comprennent pas autrui, déclara-t-elle, sa voix résonnant avec une froide solennité.
Le sabre resta suspendu un instant dans l'air, puis s'abattit, mettant fin à la vie de l'homme avec une précision implacable.
— Peut-être qu'un jour, murmura Anita, ils comprendront que la paix ne se gagne pas par le sang.
L'ancienne hocha la tête, rangea son sabre et tourna les talons, laissant derrière elle le corps d'Ancel Azath, une prière silencieuse sur ses lèvres pour l'âme de l'homme qu'elle venait de condamner. En repartant vers Uzan, les deux femmes passèrent devant les gardes Dur'ans, qui les dévisagèrent avec un respect mêlé de crainte. Les exécutrices najmits les saluèrent sommairement, leurs pas sûrs et déterminés.
Sans qu'elles s'en aperçoivent, une forme sinistre planait très haut, au-dessus des nuages, les suivant avec une ténacité inquiétante. Dans un battement d'aile presque inaudible, la créature fixait intensément le cœur scintillant entre les mains de l'ancienne. Son maître lui avait ordonné de le récupérer à tout prix, et cet ordre l'obsédait au point de ne penser à rien d'autre. Elle était l'instrument de sa volonté, prête à tout pour mener à bien sa mission.
Lorsque les deux femmes furent à mi-chemin entre le port et la ville, la forme piqua droit sur elles, telle la faucheuse venue réclamer son dû. Les ombres de la nuit semblaient se resserrer autour de l'assassin ailé, dissimulant sa silhouette effrayante jusqu'à l'instant fatidique où il surgirait pour accomplir sa tâche. L'assaut fut fulgurant. Les exécutrices najmits n'eurent pas le temps de réagir avant que la créature ne soit sur elles. Ses ailes noires, telles des lames tranchantes, fendirent l'air avec une vitesse déconcertante, et ses serres acérées se dirigèrent vers l'ancienne avec une précision mortelle.
Anita éleva rapidement une barrière d'air, mais cela n'empêcha pas l'ombre d'écorcher l'épaule de l'ancienne, qui serra des dents. Un dôme lumineux se forma autour d'elles, vibrant d'énergie pure. L'ancienne brandit son sabre courbé prête à défendre le précieux cœur de la déesse.
— Une Ombre de Glaebran, murmura Anita, reconnaissant l'ennemi. Que fait-elle ici ?
L'ancienne ne répondit pas, ses yeux fixés sur la créature qui tournoyait autour d'elles avec une agilité féline. Les Ombres étaient terriblement rares, mais les légendes les décrivaient comme d'une ténacité et d'une cruauté sans égale. La créature attaqua à nouveau, cette fois avec une violence redoublée. Ses griffes s'abattirent sur la barrière, créant des étincelles alors que la magie et la force brute s'affrontaient.
— Nous devons la détruire, sinon elle nous pourchassera sans relâche, déclara l'ancienne d'une voix ferme, son regard perçant ne quittant pas la créature.
La blonde hocha la tête, la détermination illuminant ses yeux. Ensemble, elles préparèrent une contre-attaque. Anita fit appel à l'Éther environnant, et des éclairs bleutés jaillirent de ses mains, crépitant dans l'air. L'ancienne, de son côté, fit virevolter son sabre avec une rapidité fulgurante, chaque coup était porté avec une précision mortelle, mais l'immondice esquivait toujours.
La créature plongea une fois de plus, ses yeux fixés sur le cœur de la déesse. Mais, les deux shtrigues étaient prêtes. Anita relâcha un torrent d'énergie, et des lames de vent frappèrent la créature en pleine course. Le Glaebran fut projetée en arrière, son cri de rage résonnant dans la nuit. Profitant de l'ouverture, l'ancienne s'élança, son sabre scintillant dans la nuit. Ses griffes parvinrent à frapper l'épaule de l'ancienne, déchirant sa robe et faisant couler le sang. L'ancienne grimaça de douleur, mais ne recula pas, déterminée à protéger le Nexus.
Anita intensifia ses attaques, les éclairs devenant plus intenses, plus rapides. La créature, acculée, tenta une dernière attaque désespérée. Elle plongea vers l'ancienne avec une rapidité fulgurante. L'ancienne, anticipant le mouvement, fit un pas de côté et abattit son sabre. La lame trancha l'air avec une précision mortelle. Cependant, l'Ombre, en une dernière manœuvre d'esquive, parvint à s'emparer du Nexus au moment où la lame aurait dû la décapiter.
— Non ! s'écria l'ancienne, tendant la main pour récupérer l'artefact, mais la créature était déjà hors de portée, s'élevant dans les airs avec une aisance terrifiante.
Anita, la rage et la panique se mêlant dans ses yeux, lança une dernière bourrasque digne d'une tempête de sable, mais ce fut inutile. L'Ombre de Glaebran disparut dans la nuit, ses ailes noires se fondant dans les ténèbres.
Les deux shtrigues restèrent figées, le souffle court, regardant le ciel où la créature s'était envolée. L'ancienne serra les poings, sa frustration et sa colère éclatant dans l'air autour d'elle.
— Nous devons la poursuivre, dit Anita, sa voix tremblante, désespérée.
— Non, répondit l'ancienne, secouant la tête. C'est trop tard. Elle nous a échappé, et le Nexus avec elle. Nous devons retourner auprès des doyennes et les informer de ce qui s'est passé. Elles doivent savoir ce qui s'est passé ici.
— Mais nous pourri...
Anita finit par acquiescer à contrecœur, sachant que l'échec de leur mission aurait des répercussions graves. Les deux femmes rassemblèrent leur courage et se dirigèrent vers la ville. Elles savaient que la perte du Nexus allait changer bien des choses, et qu'elles devaient se préparer à affronter les conséquences de cela.
Loin au-dessus des nuages, l'Ombre filait vers son maître, le précieux artefact serré dans ses griffes. La créature savait que sa mission était accomplie, et une lueur de satisfaction brillait dans ses yeux noirs. L'équilibre des pouvoirs était sur le point d'être bouleversé, et rien ne serait plus jamais comme avant.
Un premier chapitre palpitant et chargé d'informations ! Au point que j'ai eu un peu de mal à tout retenir, mais je suis sûre que ça va s'améliorer au fil de ma lecture. Il y a tout ce que j'aime dans ce prologue : des tensions, des mystères, des jeux de pouvoirs... et cette "Ombre de Glaebran" !! Mais qu'est-ce donc véritablement ?
Hâte d'en découvrir plus,
Bleiz
Ravie que cela te plaise omg ! Je me doute que ce n'est pas si facile au début, mais il ne faut pas hésiter à me rappeler de mettre à jour le lexique ♥
C'est un prologue de grande qualité ! La plume est magnifique, le vocabulaire très riche, l'univers est remarquablement bien dépeint, les émotions des personnages transparaissent efficacement à travers l'écriture, la narration est prenante.
Bref, c'est très bon !
J'ai juste des petites remarques de rien du tout 😁
"Des éclaboussures rouges formaient des des constellations": Répétitions de "des"
"elle se jouait avec une dague": je pense que le "se" est de trop 😊
"Non ! s'écria l'ancienne, tendant la main pour récupérer l'artefact, mais la créature était déjà hors de portée, s'élevant dans les airs avec une aisance terrifiante."
Je pense qu'il faudrait peut-être mieux stopper la réplique à "l'artefact" et du coup, la couper en deux paragraphes. De sort que cela fasse:
-Non ! s'écria l'ancienne, tendant la main pour récupérer l'artefact.
Mais la créature était déjà hors de portée, s'élevant dans les airs avec une aisance terrifiante.
Je trouve que ça sonne mieux. Qu'en penses-tu ? 😊
Merci omg ❤️❤️❤️
Ah effectivement pour les petits couacs, je dois modifier ça x3 Et pour le paragraphe, je vais voir aussi, mais je note pour la réécriture ❤️
Merci d'avoir pris le temps ❤️❤️
Bon courage pour la suite :)
Oh mon dieu, je viens de voir que j'avais oublié de vous répondre, je suis désolée T.T
Merci beaucoup pour votre proposition, mais je ne sais pas si je saurais gérer une relecture en plus de l'écriture des chapitres en cours ><
On ressent tellement bien les émotions des personnages, et les rebondissements sont incroyables ! Et les descriptions aussi sont fluides et précises, c’est super !
Hâte de lire la suite, mais j’aurai pas le temps avant demain. 🥲
J'espère que la suite te plaira tout autant, même si cela va être plus lent à se mettre en place pour l'histoire :3
J’aime beaucoup ton style, et tu alternes admirablement bien entre contemplation et action, hâte de lire la suite !
J'espère que la suite plaira autant, car sera plus lent dans la narration, plus "calme" pendant un certain temps xD