Prologue

" Mon amour, je t'en supplie detruis-moi" 

 

 

Il y a encore peu, notre monde tremblait d’inquiétude. Notre univers, tétanisé par la peur, était figé dans le temps. Les semaines étaient indissociables et les mois nous semblaient des années. Nous entendions les murmures de la mort s’approcher lentement. Chaque jour devant nos écrans, s’affichait le nombre de personnes perdues. Un grand compteur qui ne s’arrêtait plus. Ces chiffres extravagants représentaient des vies humaines volées des familles déchirées, un futur arraché, une histoire de plus qui ne sera jamais comptée. Il était difficile de les visualiser sous ses chiffres. Un mur de données, comme un voile blanc recouvrant les cadavres de ceux qui auraient pu être. Des fosses furent creusées pour ensevelir des êtres, qu’un jour leurs mères tenaient tendrement dans leurs bras. On réquisitionna des patinoires afin de stocker les corps au frais. Après avoir eu son dernier souffle, la viande reste de la viande. Une chaire fragile qui ne se fait pas attendre pour se putréfier. Ni le deuil, ni l’adaptation humaine aux catastrophes, aussi novatrices soient elles. Cette situation était pour nous un rappel constant envers notre condition, mortelle et faible. Il est une chose de savoir que la mort viendra un jour nous chercher, il en est une autre que de la côtoyer quotidiennement. L’angoisse persistante qu’un jour elle viendra nous faucher, et que ce jour puisse être demain. Être face au fait que notre existence n’impacte en rien ce monde et que la perte de celle-ci ne se fera encore moins sentir. 


Pour autant, l’esprit humain est connu pour sa résistance. L’humanité s’est battue peu importe les circonstances et continue de se battre. Chacun souhaitant apporter sa contribution à un combat contre-nature. La preuve de cette résilience était la présence imposante de scientifiques, de chercheurs et de libre penseurs sur nos écrans, nos journaux et nos radios. Tous avaient une opinion, une théorie sur le sujet. Quand sortait de la bouche de certains la nécessité de se reclure, d’autres défendaient la notion de commencer activement les essais cliniques ou simplement d’attendre que la vague passe. Cette vague, immense et invisible. Avait-elle atteint cette taille grâce à nos peurs ou allait-elle réellement nous noyer ? Les médias s’affolaient et le peuple se précipitait dès la première nouvelle. Pour autant, nous restions encore une fois divisés. Chacun choisissant de réagir à sa propre manière. Allant de la pure bêtise et de l’inconscience à de la paranoïa frôlant l’extrémisme. Le juste-milieu n’existait pas dans ces conditions et il était impossible de ne pas être biaisé par ses propres valeurs et croyances.

 

Au sein de cet événement historique quel était ma place ? Je ne savais pas qui j’étais et pourtant, j’étais constamment confrontée à ce que je ne pourrais pas être. Une jeune fille pouvant vivre son adolescence comme celle avant elle. Mais cette soif de vivre et d’expérience m’habitait. Comme une obsession maladive qui me gardait éveillée la nuit. Je devais découvrir, mais surtout, je devais « être ». Pour cela, j’aurais donné ma vie, ma chaire, mon sang et mon âme. Tout ce que j’avais pour pouvoir goûter à la liberté que l’on ne connaît qu’à nos 17 ans. Une que je ne pourrais contrôler et qui malgré moi finira par m'avaler. 

 

Un été que je porterais en moi jusqu'à ce que je m'éteigne, qu'à mon tour, je devienne un nombre parmi des millions. Une existence, une vie qui j'espère réussira à marquer.

 

 

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Daweida
Posté le 05/09/2024
C’est tellement beau et profond ce que tu as écrit. Ton langage est poétique et soutenu. La phrase “je devais découvrir mais surtout je devais être” m’a beaucoup plût. Elle reflète une quête intérieure qui contraste bien avec les événements —le chaos extérieur.

On replonge à cette période où le monde entier était en éboulement. On se demandait si demain nous trouverait encore en vie ou pas. On voyait des êtres chers s’en aller, nous rappelant ainsi que la vie ne tient qu’à un fil.

Par contre, je ne comprends pas bien la relation entre ton corps de texte et la citation du début. “Mon amour s’il te plaît, détruis moi” 🤔

Il y’a quelques fautes d’orthographe —Résiliance s’écrit plutôt résilience et journeaux, journaux— et au niveau de la ponctuation. Tes points et tes virgules, sont parfois éloignés de tes mots. Parfois, ça peut rendre la lecture moins fluide.

Sinon, comme je l’ai dit plus tôt, c’est très beau ce que tu as écris là. Ton prologue est très promoteur et j’ai vraiment envie de poursuivre ma lecture.I
SstuckHere
Posté le 05/09/2024
Mon premier commentaire! Merci beaucoup pour ton retour je suis ravie que mo texte t'ai plu. Pour l'orthographe et la ponctuation je suis sincèrement désolée. Je vais passer mon prologue par antidote afin de corriger tout ca haha. J'ai hate de partager le reste et pouvoir m'exprimer sur une période étrange dans la vie de nombreux adolescents. Pour ce qui est de la citation, je vois maintenant que ca peut porter a confusion. C'est une phrase importante que mon personnage se repète tout au long de l'histoire. Je ne veux pas trop spoil mais vu comme ca, ca a l'air de sortir de nul part haha.
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