Il existe une petite librairie familiale dans les rues de Londres. Petite échoppe au mur en pierre tapissé d’étagère remplis de livres du sol au plafond. Vous y trouverez sûrement le bonheur, quel que soit votre genre littéraire préféré, classique, roman historique, romance, thriller, horeur, fantastique… Le propriétaire des lieux se fera une joie de vous éclairer dans votre quête de l’ouvrage parfait. Ce jeune homme voue un amour inconditionnel à ce bâtiment qu’il a hérité il y a quelques années. Cet immeuble qui comporte en son rez-de-chaussée la librairie Marguerite et ces six appartements disposés sur trois étages font le bonheur de ses locataires.
Mais qu’a donc de si particulier ce petit bâtiment en brique rouge ?
Cette devanture héritée d’une époque passée qui lui confère un charme indéniable. Ce bon vivre dans ce petit quartier, entre un fleuriste et une boulangerie dont les croissants vous font voyager à Paris rien que par leur odeur. Ces façades de boutiques vintage et colorées, ces bâtiments qui ont su garder leur charme d’époque agrémentés de lierre et autres plantes grimpantes pas trop capricieuses vis à vis de la météo, qui apporte d’ailleurs une agréable verdure au paysage. C’est peut-être ce cadre idyllique qui fait le bonheur des habitants de Wildford House. Ou alors l’acharnement de Timothy Wildford pour qu’ils aient le meilleur cadre de vie possible.
Il a agencé les appartements à la demande de ses locataires et voisins, a aménagé des espaces de vie commune accueillants et conviviaux dans le peu d’espace dont il dispose. À l’arrière du bâtiment se trouvait une petite cour, qui est devenue un petit jardin sympathique où Madame Tomson, une des résidentes, plante de délicieuses tomates. Ce petit coin de verdure entre quatre murs ne mesure que vingt-cinq mètres carrés, mais ce n’est pas ce qui a empêché Tim d’y trouver une place pour ajouter une balançoire sur pieds en bois pour son nouveau locataire. Voilà donc un extérieur composé de deux petites tables en fer et de leurs quatre chaises, idéale pour prendre une pause café en lisant la dernière épreuve qu’il a reçu. Des jardinières de Madame Tomson qui les fournissent en légumes frais l'été, et qui sont d'ailleurs excellents dans sa fameuse ratatouille. Et de cette balançoire pour le petit Elias. Bien que le bandin ne soit âgé que de six mois et ne puisse pas encore en profiter. Tim s’est peut-être un peu enflammé à la venue de ses nouveaux locataires et voisins : Samuel et Elias Anderson.
Bien que ce petit coin soit sympathique, ce n’est pas le seul espace que Tim a aménagé pour ses chers voisins. Il a fait des folies en mettant aux normes de sécurité le toit de l’immeuble, pour en créer un second espace de vie commune. Ce projet un peu tiré par les cheveux a vu naître un lieu de partage un peu plus proche des nuages. Tim a craqué en achetant une grande table d'extérieur pouvant accueillir jusqu'à vingt personnes grâce à ses rallonges. Deux espaces relaxation, l’un avec des poufs sur un tapis, et l’autre avec des transats et une petite table basse, parfait coin pour siroter une bière fraiche dans la chaleur étouffante de la saison estivale. Entre les deux, Marc, résident du troisième, a réalisé une banquette de trois mètres avec des planches de récupération. C’est Madame Tomson qui s’est chargée de fabriquer les assises et les différents cousins. La retraitée s'était alors passionnée pour les fibres textiles et leurs particularités pour avoir un ouvrage à l’épreuve de la burine londonienne et leur durée dans le temps. Et en un clin d'œil le toit avec sa grande place est devenu le repère préféré des étudiant de la coloc du premier étage pour organiser leurs soirées dès que le temps se montre clément.
C’est sans doute l’ensemble de ces détails et le calme du quartier, ainsi que son accessibilité et la chaleur des lieux qui a fait que Monsieur Anderson a choisi cet appartement pour s’installer avec son fils. Parmi tous ceux qu’il a visité, celui-ci dispose de deux chambres, un grand espace de vie salon, salle à manger avec cuisine ouverte. Il ne le dira sans doute jamais, le seul problème c’est ce plan de travail en marbre qu’il trouve too much. Ça et le fait que la salle de bain ne possède pas de baignoire. Il a emménagé ici avec son bébé il y a deux mois. Il faut dire que le loyer est amplement raisonnable.
Wildford Hause avait tout ce qu’il fallait pour être un lieu formidable pour l’éducation du petit Elly: un cadre agréable, au même titre que les voisins. Il n’avait pourtant pas prévu que son pire cauchemar serait ce jeune libraire, Tim Wildford. Seulement huit semaines qu’il le côtoie et il ne peut plus le voir en peinture.