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Une voiture s'arrêta à l'embouchure d'une forêt épaisse et royale, où elle était invisible dans l'obscurité souveraine. Deux silhouettes descendirent et rabattirent leur cape pour effacer leur identité dans la nuit et empruntèrent un sentier champêtre, marchant dans les pas des bouviers et des troupeaux. Ils arrivèrent devant une petite maison à pan de bois, où un rosier grimpant s'épanouissait.
Un des individus toqua avec discrétion et attendit qu'on vienne en serrant l'autre personne dans ses bras. La porte s'ouvrit sur une jeune femme dont le yeux plissés indiquaient qu'elle était méfiante. Sans mot, elle baissa lentement ses yeux pour examiner les intrus et celui qui avait toqué, un homme, lui expliqua en des termes laconiques la raison de leur présence. Quand tout fut connu à la jeune femme, elle les fit entrer, ferma la porte derrière eux en leur intimant de patienter.
Un homme arriva dans le vestibule poussiéreux et toisa les deux individus exténués enveloppés dans leur cape boueuse. Les voyant dans cet état, il se tourna vers la jeune femme et secoua la tête, ennuyé.
— Votre amie ne tiendra pas, dit-il. Elle est trop faible...
— Il le faut pourtant ! déclara l'individu qui avait toqué en se découvrant.
C'était un jeune homme aux traits tirés et défaits, portant le poids du monde dans le creux de ses cernes noirs. L'éclat de son regard était brillant d'inquiétude et de peur. Il y avait dans les nuances éthérées de son iris, la révélation silencieuse d'une terreur enfouie qui ne perçait et ne s'offrait qu'à un œil scrutateur et l'homme de la maison la capta sans le faire savoir. À côté du jeune homme, une jeune femme ôta la capuche qui dissimulait son visage, exceptée sa bouche tremblante, et parla aux hôtes de la maison, terrifiée, l'âme au supplice.
— Je vous en prie... Je n'ai pas le choix... S'il le découvre... je mourrai...
Embarrassé, l'homme l'examina et nota l'état désastreux de ces atours à l'étoffe coûteuse et chamarrée et se fit la réflexion que quelques malheurs planaient au-dessus de cette aimable personne de qualité. L'urgence de la situation se lisait sur sa physionomie apeurée, cette jeune femme n'était pas du bourg, ni des environs, ce qui démontrait la fatalité de sa situation et les extrémités qu'elle était prête à courir pour se délivrer. L'homme de la maison souffla en grattant sa barbe naissante : petits points noirs et gris qui souillaient son incarnat tanné par le soleil.
— D'accord... elle va s'occuper de vous. Seulement, je préfère vous le dire, il n'y a aucune certitude de survie. Les séquelles pourront être grandes et irréversibles... Et la mort sera plus présente que jamais...
- D'entrée je trouve la première phrase un peu lourde, notamment parce qu'elle comporte pas mal d'adjectifs, peut-être l'alléger un peu ? : "Une voiture s'arrêta à l'embouchure d'une forêt épaisse et royale, où elle était invisible dans l'obscurité souveraine." : "Une voiture s'arrêta à l'orée d'une forêt épaisse et royale, disparaissant dans l'obscurité souveraine." ?
- Je verrais bien une petite description de la maison à ce moment-là : "Ils arrivèrent devant une petite maison à pan de bois, où un rosier grimpant s'épanouissait."
- "Quand tout fut connu à la jeune femme" la formulation me trouble un peu, mais c'est peut-être juste moi !
En tous cas, je poursuis ma lecture !
Merci de ton retour :)
Pour la maison, ce que tu relèves est entièrement choisi ;) Je n'en dis pas plus !
Bonne poursuite dans ta lecture !