Prologue – Le Monde Avant la Rouille
On ne sait plus très bien comment tout a commencé.
Certains parlent d’un monde ancien, oublié dans les marécages de la mémoire, un monde où la vie n’était qu’une suie accrochée aux os des hommes. Il n’y avait pas de roi, pas d’église, pas de salut. Seulement des bourgs faits de boue et de paille, des seigneurs rugueux aux mains tachées de sang, et des forêts épaisses, peuplées d’ombres qui n’avaient pas de nom.
Les collines n’étaient pas nommées. Les rivières n’avaient pas de ponts. Il fallait traverser à pied, souvent au prix d’une vie ou d’un tribut versé aux esprits. Car les esprits existaient. On les sentait dans le vent, dans les racines, dans la brume grise du matin. On leur parlait dans le silence, en espérant qu’ils n’entendent pas trop.
C’était un monde sans croix, sans cloche, sans salut, mais aux tombes trop nombreuses.
Les hommes priaient les pierres. Ils gravaient des runes dans le bois mort et pendaient des os de bêtes aux branches pour éloigner ce qu’ils ne comprenaient pas. Ils crachaient trois fois par-dessus leur épaule en parlant du Val d’Argarth, la montagne interdite, car là-haut, disaient-ils, le ciel se souvenait.
On raconte que les montagnes, jadis, furent le berceau d’un peuple ancien — les Gardiens d’Argarth — maîtres d’un savoir venu d’avant le monde. Des géants de pensée, à la chair d’airain, dont les mains bâtirent des sanctuaires dans les entrailles de la pierre. On dit qu’ils veillaient sur une chose qu’on appelait la Source, et que cette chose n’était ni dieu, ni magie, ni machine, mais la vie elle-même, intacte et entière.
Mais tout cela est loin.
Aujourd’hui, il ne reste que la pluie, les chemins noyés, et le fer rouillé dans les fourreaux.
Les anciens dieux se meurent, mais leurs malédictions persistent. Des choses rampent sous les marais, des âmes errantes rôdent dans les landes, et parfois, on entend un souffle au creux de la nuit — un souffle qui n’est ni humain, ni bête, ni vent.
C’est dans ce monde-là que les Chroniques de Rouille et de Sang prennent racine.
Un monde sans espoir… et pourtant habité de lumière.
Un monde où l’on tue pour survivre… mais où certains choisissent encore de ne pas totalement sombrer..
Un monde ancien, encore vivant.
« sans croix, sans cloche, sans salut, mais aux tombes trop nombreuses. » Je trouve ca perturbant d’avoir certaines parties en gras. Dans l’immédiat je ne comprends pas pourquoi elles le sont.
« Les hommes priaient les pierres. Ils gravaient des runes dans le bois mort et pendaient des os de bêtes aux branches pour éloigner ce qu’ils ne comprenaient pas. » le rythme de ce passage m’a donné une sensation étrange. Peut-être que la 1ere phrase est trop courte et la deuxième trop longue.
A savoir que ça m’a interpelé, mais pas non plus dérangé.
Ta plume est élégante, ça se lie facilement, c’est fluide.
L’univers est vraiment captivant !
Le prologue est en effet lugubre, mais je trouve que cette ambiance est très réussie. Tu nous plonges tout de suite dans l'univers de cette chronique et de son passé.
C'est un choix stylistique.
si tu trouves le prologue lugubre, je te conseille de lire la suite, c'est bien pire !
Tu es venu voir mon monde, je me dois de plonger dans le tien.
Tu nous ouvres les portes d’un univers lugubre, où la lumière peine à survivre. Cela annonce la couleur d’entrée. Ta plume est remplie de noirceur et de tristesse quand tu décris ton monde. Elle donne vraiment une impression immersive.
Je vais évidemment lire la suite.
Zao
Merci et bonne lecture.
Un prologue qui montre dans quel genre de monde on va s'immerger.
J'espère qu'on est parti pour un grand voyage aha.
Sinon rien à dire sur la forme, c'est fluide :)
A voir la suite.
A plus.
Talharr
PS : je me régale avec votre 1er roman !
Merci en espérant que tu continues à t'y régaler.
Pour ma part, je vais continuer ton histoire, elle est intriguante :)