Prologue

Par Elox
Notes de l’auteur : Merci de lire ce prologue, je suis en pleine écriture de ce roman donc preneuse de tous les conseils. Que ce soit des critiques ou non je prend tout dans un respect réciproque bien évidement! Ce n'est pas encore une réécriture donc tout n'est pas encore parfait.

Les paysages défilaient à une allure hallucinante. Je me languissais de te retrouver. Je n'aurais pu dire pourquoi, mais à ce moment précis, tu m'apparaissais partout, comme une évidence. Les arbres, c'était toi. Les berges, c'était toi. Les herbes hautes, c'était toi. Toi et toi seule vous êtes partout, l'eau et le vent et la lumière et le soleil. Les nuits d'été trop chaude et les étoiles à perte de vue.

Tu étais partout, peut-être un peu trop, surtout dans ma tête. Celle qui actuellement reposait contre la vitre fraîche tentant de rafraîchir mes joues, celle aussi qui tapait contre le verre à force des vibrations du trajet, et celle également que tu tenais entre tes mains il y a peu, la tête que tu cajolais, que tu caressais entre la pulpe douce de tes doigts si menus et pourtant remplis de finesses. Je ne savais pourquoi tu ne quittais donc jamais mes esprits, je pense finir par croire que tu étais ancrée dans mon âme. Mais reste, ne t'en vas pas, je pense qu'à l'heure d'aujourd'hui j'aurais bien plus de mal à faire sans toi. Je me rends compte à quel point il est difficile de vivre ainsi, j'aurais dû m'en rendre compte bien plus tôt...

Je ne sais où tu es maintenant, ni dans quels bras tu te trouves, je préférerais cent fois que tu sois dans les miens. Il s'agit peut-être de mon égoïsme qui communique, mais je suis persuadée que je prendrais plus soin de toi que n'importe quel homme. Cela me ronge, me torture de t'imaginer, les bras se jetant sur le pourtour de la peau d'un autre. L'enlaçant avec pudeur et retenu comme tu le fais si bien, ou encore sauvagement, comme tu as pu le faire dans les songes qui me restent d'une nuit d'été. Les larmes me montaient quand dans ma tête un tel dialogue faisait surface. Toi, avec un autre... Cela me tuerait. Je ne pouvais pas croire que tout ceci n'était qu'une page tournée d'un livre. Penses-tu à moi, étais-ce moi que tu imaginais lorsqu'un autre t'enlaçait, est-ce que tu penses à moi en te promenant sur la plage, l’odeur de la marée embrumant tes narines, lorsque le sable effleure ta peau, que les coquillages te piquent les pieds, ou bien encore quand le soleil est au zénith et que le sable devient si chaud que l’on sautillait ensemble avant d’arriver à la naissance de la mer. Je me pose souvent la question puisque moi je pense toujours à toi. Lorsque la nuit lourde tombe, je ne songe qu’à toi, et c’est toi encore que je voie dans mes rêves. Tu portes constamment cette fine robe d’un bleu de la couleur du ciel doté de dentelles aux extrémités qui recouvre tes fines jambes, mais laissant tes épaules découvertes. Tu étais ravissante. Ta voix et ton rire résonnent parfois encore dans ma tête. Je pense que je peux dire sans me tromper que tu me manques terriblement.

Quand je regardais par la fenêtre de la voiture, la brume était tombée, les gouttes de pluies chutaient en rafales contre le sol, le givre s’était formé. Tout ce qui me prouvait que l’été était encore présent avait disparu, emportant avec lui ce qui me restait de toi. Les heures étaient si lentes, de même que les jours et les semaines, cela me rendait folle, je ne sais plus quand est ce que je t’ai vu pour la dernière fois. Tout semblait morose et je ne supportais plus les jours passés sans toi à mes côtés. Je ne rêvais seulement que d’une nuit encore dans tes bras, la dernière s’il le fallait. Mais j’avais besoin de ta présence. Le sentiment que chaque conversation passée était semblable à la pluie qui faisait face à l’extérieur. Tout n’était qu’éphémère. J’en prenais conscience maintenant que tu étais partie. Les arbres étaient moins verts et le ciel plus gris encore. Les couleurs changeantes de l’environnement ne faisaient qu’accroitre ce sentiment naissant. Je n’étais plus moi-même. En y réfléchissant je suis peut-être ridicule. Ridicule d’avoir pris cette histoire pour du sérieux, ridicule encore de ne pouvoir l’oublier, ridicule toujours de t’adorer.

Le carnet que tu m’avais offert s’échappa de mes mains, cependant au vu de mes lourdes paupières je ne l’avais remarqué. Des cernes violacés étaient, elles aussi, devenues locataires de mon visage. Je crois que le sommeil s’était échappé au même instant où tu avais quitté les lieux. Néanmoins, je ne sentais pas à quel point les bras de Morphée m'avait attrapé. Je me laissais tomber toute entière, et ce qu'il y avait de plus enfui en moi. L'assoupissement se prit de moi, Et ma tête vacilla sur l'oreiller tout proche. Durant ce repos, j'ai pu enfin rêver à nouveau, encore de toi. Et à mon réveil, je savais que ça faisait longtemps que tu étais partie, laissant en moi cette part de douleur, ce trou béant dans ma poitrine. S'il fallait vivre sans toi je ne le supporterais pas.

Je pourrais réinventer le monde rien que pour nous, nous laisser envier un avenir rayonnant.

 

*            *

Je me rapprochais de la destination tant convoitée, un pincement au cœur, peut-être nous nous rencontrions à nouveau comme pour la première fois. Cette plage de sable fin, tantôt si chaud et sec, tantôt si froid et humide, les étoiles filantes qu'on s'amusait à regarder. Les arbres fruitiers que nous nous amusions à dépouiller, libérant le jus savoureux entre nos lèvres Et puis cette maison harmonieuse et pleine de vie que nous avons occupée durant ces quelques mois. J'étais envieuse de cette période, pourtant j'étais joyeuse de pouvoir y retourner. J'étais seule cette fois-ci, Ambrose n’était pas venu, cela ne doit être sans doute pas plus mal. Il a le mal de la mer et peut être le mal de toi. Je me demande quand même pourquoi tout revient à toi et pourquoi je continue à te communiquer mes pensées alors que tu n'es plus en face de moi. Ce n'est pas grave ça ne me fait pas de mal, au fond, j'aime imaginer que je ne suis pas seule. Je ne la supporte pas.

La solitude, maîtresse de l'esprit, souveraine de l’incertitude, tu t’es éprise de mon corps. Laisse-moi ressentir les sensations du monde, laisse-moi m'emplir de désir, laisse-moi espérer à nouveau ou bien encore laisse-moi vivre à nouveau. Je veux entendre à nouveau mon cœur palpiter, mes entrailles claquer, mes doigts trembler, mon ventre se nouer, ma gorge s’obstruer, mes yeux s'émerveiller et parfois mon cœur se déchirer. Qu’est-ce que la vie, qu'est-ce que la mort lorsque l'on ne ressent plus rien, quand plus rien ne nous fait vibrer. Depuis j'ai appris de toi des expressions, des opinions et toutes ces choses qui te formaient toi, La société me révolte autant qu'elle le faisait à ton égard. Je vois enfin tout, la beauté et les misères du monde, la richesse et la pauvreté, l'ennui et le besoin, après tout c'est ce qu'on ressent, quand on a tout on ne se satisfait de rien, quand on n’a rien on a besoin de tout. Tu l'as toujours su ça, et tu as toujours voulu le faire savoir. Je t'admire encore autant, comment toute la perfection du monde peut se retrouver entre de si petites mains. Je sais que ça te ferait rire, c'est drôle parfois je me dis que tu es encore là. Est-ce que toi aussi tu m'as déjà admirée ? Ma chère amie, lorsque le temps nous sera compté je suis sûr que nous nous retrouverons.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Ella Palace
Posté le 24/03/2022
Bonjour Elox,

Je viens de lire ce prologue avec attention. Il y a beaucoup de sensibilité, d’espoir, de poésie et de tristesse.
J’ai eu des soucis avec les changements de temps et la longueur des phrases. La longueur des phrases ainsi que le ton et les mots employés rendaient le tout trop lourd, à mon sens. De même, il n’y a pas de découpage en paragraphes et ce fut assez désagréable à lire à cause de la mise en page.
Pour terminer, une fois les paragraphes créés, les phrases coupées et les temps vérifiés, je réduirais également le prologue car tu dis parfois les mêmes choses mais différemment.
J’espère que cet avis partagé pourra t’être constructif.

Petites « corrections » :

- « Celle qui actuellement reposait contre la vitre fraîche tentant de rafraîchir mes joues, celle aussi qui tapait contre le verre à force des vibrations du trajet, et celle également que tu tenais entre tes mains il y a peu, la tête que tu cajolais, que tu caressais entre la pulpe douce de tes doigts si menue et pourtant rempli de finesses », phrase un peu lourde que je couperais en 2. Je ne comprends pas l’accord de genre dans la partie « entre la pulpe douce de tes doigts si menue ( ?) et pourtant rempli ( ?) de finesses ( ?) ».
-« je préférerais sans fois que tu sois dans les miens », cent fois.
-« L'enlaçant avec pudeur et retenu », retenue.
-« dans les songes qu'il me reste d'une nuit d'été », qui me restent.
-« Quand je regarde par la fenêtre de la voiture, la brume était tombée », soucis de temps.
-« ridicule d’avoir prise cette histoire », pris.
-« Des cernes violacés étaient, elles aussi, devenue locataire de mon visage », devenues locataires.
-« S'il fallait vivre sans toi je ne le supporterai pas », je ne le supporterais.
-« nous laisser enviez un avenir rayonnant », envier.
-« Cette plage de sable fin, tantôt si chaud et sec, tantôt si froid et humide, les étoiles filantes qu'on s'amusait à regarder, Les arbres fruitiers que nous nous amusions à dépouiller, libérant le jus savoureux entre nos lèvres, et puis cette maison, harmonieuse et pleine de vie que nous avons occupée Durant ces quelques mois », beaucoup trop long surtout que tu changes d’idée.
-« tout reviens à toi », revient.
-« La solitude, maîtresse de l'esprit, souveraine de l’incertitude, tu t’es épris de mon corps », phrase que je ne comprends pas. « tu t’es épris de mon corps », que vient faire cette partie dans la phrase ? et je pense que c’est « éprise ».
-« Ma chère amie, lorsque le temps nous sera compté je suis sûr que nous nous retrouverons », sûre.

Au plaisir
Elox
Posté le 16/04/2022
Bonjour,

Je m'excuse pour cette réponse tardive.
Tout d'abord, je te remercie pour ton commentaire constructif. Je prends note de tout les commentaires. Il est vrai que j'ai du mal à faire des phrases plus courtes. Lors de la réécriture je ne manquerai pas d'y prêter un œil nouveau !
Je te remercie encore pour tes remarques.

En espérant que l'histoire te plaira tout de même :)
Achayre
Posté le 11/03/2022
Bonjour :) De passage par ici après avoir remarqué que tu avais ajouté une de mes oeuvres à ta PàL.

De base, la romance ce n'est pas trop mon truc, mais bon il faut s'ouvrir à tout :) Nous avons là un prologue sous forme de longue déclaration. C'est beau et c'est triste donc ça marche. Difficile à se stade de voir de quoi traitera le reste de l'histoire, mais cela pose une ambiance qui sera certainement indispensable pour bien comprendre l'état d'esprit des personnages.

Quelques remarques sur la forme :
Beaucoup de phrases vont nécessiter un travail de redécoupage. J'ai également l'habitude de faire des phrases à rallonge, mais là tu me surclasse de loin :p Attention à bien faire coller la ponctuation avec le rythme de lecture et ne pas te laisser emporter par un élan d'écriture. Tu as une idée qui fuse, une formule qui te brûle les doigts et qui doit sortir tout de suite. Ok, pose là d'un coup, mais prend le temps la remettre en ordre et en forme pour ne pas noyer le lecteur.

Ci-joint, un exemple de redécoupage d'une unique phrase beaucoup trop longue :)
"Les arbres, c'était toi, les berges, c'était toi, les herbes hautes, c'était toi, toi et toi seule vous êtes partout, l'eau et le vent et la lumière et le soleil, les nuits d'été trop chaude et les étoiles à perte de vue" => "Les arbres, c'était toi. Les berges, c'était toi. Les herbes hautes, c'était toi. Toi, et toi seule, vous êtes partout. L'eau, le vent, la lumière et le soleil. Les nuits d'été trop chaude et les étoiles à perte de vue."

A un moment, tu opposes "menue" et "finesse" alors que ces deux mots vont dans le même sens. Ton texte contient beaucoup de comparaisons à des situations ou à des sensations, attention à les garder claires pour le lecteur.

Plein de motivation et de force à toi pour la suite de ton écriture :)

Bonne journée.
Elox
Posté le 11/03/2022
Bonjour à toi !

Ravie alors de te retrouver ici, je ne manquerai pas de te donner mon avis sur ton œuvre !

Je te remercie pour ton ouverture, j'espère pouvoir conquérir ton cœur avec cette histoire de romance il en va de soi^^

Tout d'abord merci pour ce commentaire et le temps que tu as passé pour l'écrire ! Effectivement mes phrases sont très longue et je ne peux que l'avouer. C'était un point sur lequel j'avais un doute. Je ne savais si pas si je devais les découper ou si cela ne dérangeait pas. Alors ton commentaire m'invite à y réfléchir d'autant plus !

Merci pour ces encouragements :)

Bonne journée à toi.
Ozskcar
Posté le 11/03/2022
Hello !

C'est un très beau prologue que tu nous offres, plein de sensibilité, de délicatesse. Cette narratrice nous embarque avec elle, nous partage avec beaucoup de justesse la nature de ses sentiments. Le début, tout particulièrement, m'a transporté. Le manque qui démultiplie l'absence, et la manière dont tu as retranscrit, aussi bien les visions que les émotions... C'était parfait. J'ai très très hâte de te lire et de découvrir la suite.

A bientôt, donc, j'espère !
Elox
Posté le 17/03/2022
Salut !

Je te remercie énormément pour ton commentaire, il me touche vraiment en plein cœur. Je suis très contente de t'avoir transporté à travers ce prologue.

Merci encore, à bientôt j'espère aussi !
JeannieC.
Posté le 10/03/2022
Salutations !
Eh bien, quelle belle découverte du soir ! De l'historique (c'est déjà si rare dans les parages, la passionnée du genre que je suis est donc toujours ravie d'en trouver), une romance homosexuelle, autant d'éléments qui me plaisent déjà et ne peuvent que m'interpeller.
Ton écriture est raffinée, délicate, imagée. Beaucoup d'expressivité et de sensibilité transparaissent dans les confidences de ce "je". La peine de ce moment d'arrachement, les questions que génèrent la séparation... C'est très bien mené, je ne vois rien de particulier à relever dans ce premier morceau et vais poursuivre la lecture de ton projet avec plaisir :)
Juste une bricole, niveau mise en page : ton premier paragraphe est en "justifié" et pas la suite ~
Curieuse de voir sur quoi va mener cette façon de lettre d'adieu au "tu" aimé. Un "tu" omniprésent par son absence - ça me rappelle les vers dans Phèdre : "Présente je vous fuis, absente, je vous trouve / Dans le fond des forêts votre image me suit". Pour le coup avec ton incipit, ce n'est pas "un seul être vous manque et tout est dépeuplé", mais l'être absent qui se démultiplie en tout et partout.
Au plaisir !
Elox
Posté le 11/03/2022
Salutation à toi!
Tout d'abord, merci pour ton retour. Ceci me touche vraiment! Je suis ravie que cela te plaise!
J'ai également vu que tu écrivais de l'historique alors je ne manquerai pas d'y faire un tour ;)
Merci pour la petite bricole, j'étais persuadée de l'avoir entièrement justifié... Alors merci :)
Et je te remercie énormément pour tout ces beaux commentaire!
A bientôt j'espère !
Vous lisez