Chapitre 1 : Quelques accords de piano

Par Elox
Notes de l’auteur : Je vous remercie énormément pour votre lecture et les retours que vous pouvez me faire. Voici la suite de mon histoire.
En espérant vous revoir vite :)

 

LONDRES, 28 janvier 1885

La température était très basse, assez pour geler le lac, les bassins et les fontaines, le givre recouvrait tout le sol. Les marches de Grosvenor House l’étaient aussi. Par-dessus, la fine couche de neige ne cessait d’augmenter atteignant facilement les dix centimètres. Si cela continuait le trafic ne fonctionnerait plus, cela entraverait le marché de l’économie. Le coton se révélait être comme une toile blanche de laquelle toute la beauté pouvait être dépeinte et la misère effacée, elle embellissait les rues sur son passage. Cependant, d’autres, aux ruelles plus limitées, l’espace plus étriqué. Celle qui dans des temps moins froids laissait place à une chaleur torride se trouvant à l’abri des persiennes close, étaient bien plus sordides. Des miséreux tantôt se laissait aller espérant trouver le repos éternel, tantôt se bousculaient pour dénicher un coin de chaleur, de la nourriture ou quelques piécettes tombées par terre. Le froid et la pauvreté et la peste bubonique avaient eu raison d’une bonne partie de ce bas monde, à tel point que l’on en parlait dans le journal the times d’aujourd’hui. A la une le général Charles George Gordon assassiné, sa mort permettant aux nôtres de justifier stratégiquement notre présence en Égypte. Je ne comprenais pas bien toutes ces simagrées et je m’en contrefichais quelque peu. Il y avait aussi un petit article intitulé la pauvreté tue et il prenait tout son sens avec ce que l’on entendait parler. Je me contentais juste d’admirer les flocons virevoltant à l’extérieur, je trouvais ce spectacle merveilleux et il m’apportait tant de réconfort et d’inspiration. En regardant par la fenêtre je vis Miss McLunski, notre voisine, courir dans la rue, regardant parfois derrière elle comme si elle craignait d’être épiée. Au tournant d'une rue, elle regarda encore une fois en arrière. Son visage s'illuminait lorsqu'elle ne vit personne, elle avançait petit à petit, et son sourire s'étendait, et au détour des maisons, un homme s'approcha d'elle, le pas assuré, le torse bombé et la tête haute. Il lui fit un signe de la main, avant de l'attraper. J'ai entendu les éclats de rire au travers de la fenêtre, ils paraissaient si heureux ensemble. C’était sans doute de lui qu'elle parlait sans cesse en se demandant quand est-ce qu'il lui demanderait sa main. Elle redoutait sans doute qu'on la prenne pour une dévergondée à s'offrir de la sorte avant même qu'un mariage ne soit prononcé. Sa mère, pourrait la déshéritée si elle savait ce qui se tramait. Un militaire. Elle n’aurait pas apprécié. Il me semble que cette bonne femme m'avait annoncé un mariage prochain pour sa fille, pour autant que je sache il me doute que ce soit cet homme. Tous deux débordaient d'amour, et il était plaisant de les voir ainsi. Je rêvais sans doute que cela m'arrive aussi. Des hommes, fort bien armé par la vie, toquaient parfois chez moi afin de rencontrer ma famille et moi-même par la même occasion. Mais aucun ne semblait s'intéresser à ma proposition, cela m'arrangeait bien, je ne rêvais que d'une histoire d'amour sincère, des enfants à la clé d'un mariage heureux, qui pourraient se vanter d'avoir des parents aimants. Je voulais rencontrer une personne fort respectable qui saurait m’adorer tout autant, quelqu'un qui saurait me rendre tout l'amour que je pourrais lui donner. Ensemble nous ne saurions résister aux demandes de l'un et de l'autre. Mère me dit souvent que c'est impossible, les hommes ne s'attachent guère à l'amour, ils ne portent très peu les enfants dans leur cœur sauf s'ils peuvent devenir comme eux, c'est à dire un nouvel homme fort, un chef de famille. Je commençais donc à perdre espoir, je n’étais peut-être pas assez séduisante pour attirer des hommes moins âgés que père. Au moins je pouvais m’atteler à la musique et secrètement à l’écriture. Souvent on me répétait que ce n’était pas mon rôle à moi d’écrire que je devais laisser ça aux hommes ou aux hystériques. Je détestais ces remarques. Ecrire était pour moi le seul moyen de ne pas m’ennuyer de mes journées, le seul moyen de ressentir quelques émotions qu’ils soient. Je ne pouvais arrêter cette passion, si c’était le cas je me rendrais compte que le manque de celle-ci me procurerait le manque de tout. Comment revenir à une vie aussi banale après avoir gouté aux joies et aux désinvoltures et à l’enthousiasme abondant et aux tristesses de l’écriture. Ces sentiments submergeaient mon cœur tout vide et incapable de ressentir quoi que ce soit d’autre. La vie des soi-disant élites du monde m’incommodait, je m’ennuyais à mourir dans une société qui ne bougeait pas. Que peut-on bien faire dans ce monde ? Chaque jour qui passait était un supplice de plus à endurer. Les heures étaient si longues et les journées interminables. Je les passais souvent à la bibliothèque. Entre deux allées de livre à l’eau de rose, il y avait un fauteuil de velours rouge brodé à l’or sur l’assise et le dossier. Le bois qui le formait était vernis au point de refléter quelque peu le décor environnant au-delà de la fenêtre. La lumière pénétrait dans la rangée peu importe les circonstances, elle inondait parfois la pièce entière. Un petit secrétaire était accolé au mur, c’était ici que je me posais afin de déployer les mots sur ces papiers à l’encre de mes doigts et parfois à l’encre de mes yeux. C’était à cet unique instant où je me sentais pleinement vivante, je subissais presque les effets de l’écriture, je ne savais gérer toutes ces émotions et je débordais, les larmes venaient parsemer mes joues. C’était ainsi que je vivais l’écriture. Parfois même la nuit, je glissais mes pieds nus en dehors du lit, une petite flamme à la main, de manière à juste m’éclairer et je venais retrouver cet endroit. Souvent, je me pavanais dans la maison, observant chaque détail des portraits inlassablement regardé auparavant, je pense pouvoir dire les connaitre par cœur. Je me déplaçais d’une salle à l’autre, essayant de rencontrer de la compagnie, mais depuis que mes deux frères ainés étaient entrés dans le monde, le logis était bien plus vide. Bien sûr il me restait mes trois petites sœurs et mon frère cadet, mais l’ambiance n’était plus la même. Mère s’occupait de tout ce remus ménage et je m’efforçais de l’y aider, parfois à contre-cœur je ne peux le cacher, mais cela restait toujours très agréable de s’occuper des enfants. Le plus jeune, le fripon, était le chouchou de toute cette famille, au fur et à mesure des naissances, nos parents s’étaient adoucis et étaient bien plus laxistes. Je n’étais pas dérangée bien plus que ça, j’avais grandi en ayant en tête ce rôle si délicat que je devais porter. J’étais la première à marier et je ne devais pas gâcher cette chance de pouvoir faire prospérer notre nom dans le pays. Les Harington devaient continuer à avoir un nom dans le monde, ma famille y avait tellement travaillé, nous avions presque une main mise sur une partie des industries de ferronneries au-delà de Londres, des savants, des notaires, des banquiers appartenait à notre famille. Ils nous faisaient tous honneur et nous avions tant de fierté à leur donner. Notre sort se trouvait entre de bonnes mains, et nos frères prenaient cette même lancée.

 

Midi venait à peine de sonner que les petites fripouilles étaient affamées alors nous nous sommes assis dans la salle à manger et les domestiques sont venues nous apporter notre déjeuner. Petits pois et volailles qui n’ont su satisfaire tout le monde puisque le petit Simon et Hazel, la fille cadette se mirent à créer une bataille de petits pois à travers la table, touchant malencontreusement mère et Bérénice. Lorsque j’étais enfant, ce genre de drôleries n’aurait pas été accepter, mais puisque père était absent aujourd’hui, mère n’a pas manqué un instant avant de rire aux éclats et de riposter au visage de son enfant. Nous avions une famille comblée et complice. Lorsqu’il sera temps pour moi de rejoindre la maison de mon époux, la douleur sera réelle et profonde, je ne pouvais m’imaginer un endroit sans ces personnes que j’aime, tout comme je ne pouvais imaginer ma vie sans fonder à mon tour une aussi grande famille que celle-ci. C’était dans ce genre de moment que ces pensées me traversaient l’esprit. Tous riaient aux larmes et l’envie de les rejoindre était grande mais je devais me retenir. Les éclats étaient si fort qu’ils auraient pu guérir les maux de tout ceux présent avec nous. Les domestiques entendirent tout ce raffut et s’empressèrent de venir à notre rencontre. Dans cette maison, nous avions tous de très bons contacts, le personnel était considéré comme membres de la famille et étaient tout autant respectés. Dans l’euphorie généralisée nous n’avions pas entendu que quelqu’un toquait à la porte. On le fit entrer, il dût attendre quelques temps dans la salle de réception seul. Le valet de pieds informa ma servante, qui toute excitée accourra dans la salle à manger.

  • Miss Ellen, un charmant jeune homme vous attends, il souhaite vous rencontrer depuis votre prestation à la soirée de samedi dernier. Il dit être déjà venu dans la semaine afin de vous voir mais qu’une ribambelle d’homme se tenaient déjà là, alors il ne voulait pas vous importuner. Je suis sûre qu’il pourrait vous plaire.
  • Olga, ma chère, c’est exactement ce que vous avez dit pour tous les autres…, je lui rétorquai.
  • Oui mais j’ai confiance en celui-ci, il a l’air respectueux comme vous l’attendiez, gentil et attentionné. Il vous a même rapporté un bouquet de fleur assorti à la robe que vous portiez le jour du bal. Et puis surtout il est de votre âge. Ce n’est pas comme tous les autres.

 

Je me sentis envahis d’une vague de joie, j’étais enfin désirée par un homme qui ne voyait pas en moi seulement la possibilité de créer une descendance. Je lançai un regard à mère qui me redis ce regard, ses yeux se fermèrent et sa tête s’abaissa légèrement. Je lui rendis un sourire avant de pousser ma chaise en arrière pour me mettre debout, j’agrippai ma longue robe entre mes petits doigts avant de courir jusque dans ma chambre. J’entendis notre valet remettre en place ma chaise derrière moi et Olga s’inquiétait du fait que j’aurais pu tomber dans les escaliers en me précipitant de la sorte, puis elle se mit à trottiner derrière afin de me rejoindre. Arrivée au seuil des dernières marches, nos regards se croisèrent. Ses yeux verts envoutant se plongèrent dans les miens d’un vert tout aussi perçant. C’était un instant qui aurait pu transpercer nos âmes respectives, il était d’un calme impassible et je tentais de ne rien montrer également mais au fond de moi je sentais mon cœur palpiter et tambouriner contre ma cage thoracique. Je fus la première à détourner le regard, laissant en seul souvenir de cet instant qu’un rouge prononcé sur mes pommettes. Et je repris ma route vers ma chambre, Olga un léger mètre derrière moi, sous le regard de cet homme que je sentais toujours sur moi. Elle fut la première à rentrer, je la suivais au pas et lorsque l’on ferma la porte, je me laissais glisser contre elle pour reprendre mes esprits.

 

  • C’était quoi ça ma chère ? Je ne vous avais jamais vu ainsi et pourtant je vous connais depuis l’époque des langes que je changeais pour vous.
  • J’allais vous demander la même chose. Qu’est-ce qu’il s’est passé, j’ai eu l’impression que cet instant durait à la fois des heures et en un éclair, j’étais absorbée par sa prestance et je crois que c’était réciproque. Je ne me reconnais pas. Je crois que j’aime le sentiment de plaire. C’est… C’est indescriptible.
  • Mais allez on se prépare, sinon monsieur va poireauter encore longtemps.

 

J’acquiesça, après tout je n’avais pas besoin tant que ça de faire ma toilette, elle avait déjà été faite quelques heures auparavant mais devant lui je voulais être parfaite. J’ouvris mes placards et je vis une robe bleu ciel, enfilée sur moi, elle ne me serrait pas vraiment. Olga m’aida à enfiler un long corset me donnant une silhouette élancée et la robe qui tombait dessus était étroitement ajustées au-dessus des hanches, serrées à la taille et s’évasant au-dessus du genou. Je portais cette tenue pour des occasions spéciales comme des fêtes, des anniversaires et je savais qu’elle me sillait bien, et me faisait paraitre en meilleur santé en couvrant la maigreur de mon corps. Ma servante attacha mes cheveux dans un chignon bas et on déposa de la parure autour de mon cou et sur ma chevelure. Je fis fasse à mon miroir et je me mis à me trouver attrayante et attirante, assez pour être confiante afin de rejoindre mon prétendant dans la salle de réception. Il m’attendait là. Sur le canapé blanc au-devant des fenêtres qui donnaient sur l’extérieur. Ses cheveux bruns bouclaient sur son visage comme des vagues sublimant l’élégance de la mer. L’allure élancé, il s’approcha de moi et je pu redécouvrir la beauté de ses yeux qui m’avaient tant troublé quelques minutes auparavant, ils étaient traversés par des pointes de jaunes et d’émeraudes, du vert clair au plus foncé. J’étais estomaquée par l’homme qui se tenait face à moi. Il me salua, attrapant ma main pour y déposer un léger baisé. Lorsque sa tête se releva, nos regards se croisèrent à nouveau, mais cette fois-ci un frisson traversa mon corps tout entier me laissant submergée par les émotions. Le rouge me monta aux joues instantanément. Un bouquet de fleur fut ensuite tendu vers moi, des pivoines d’un rose si doux. Ses attentions me plaisaient, c’était quelqu’un comme lui que je rêvais d’avoir à mes côtés. Mère arriva par la suite et le jeune homme du nom d’Ambrose McAby. Ils firent la conversation pendant quelques minutes mais je ne l’entendis pas, j’étais perdue dans mes pensées jusqu’à ce qu’elle aille s’installer comme à son habitude sur un fauteuil à l’opposé de nous. Nous nous établissions également sur l’une des méridiennes et la gêne s’échappa au moment où il brisa le silence. Nous parlions donc des futilités de la vie, de l’avenir ou des anecdotes de notre vie passée. Ne sachant pourquoi, j’appréciais déjà sa présence et je voulu reporter l’heure de son départ alors que le soleil avait déjà entrepris sa chute. Des rires distingués embaumaient la place, d’autant plus quand Monsieur Hutchinson était entré dans la pièce et que Mère lui avait rétorqué que je n’étais pas disponible pour une promenade. Son visage s’était instantanément obscurci, il s’indigna lorsque nos regards se sont croisés en compagnie du jeune homme et sorti de notre champ de vision en jurant que l’on ne le reverrait plus de sitôt. Elle répliqua qu’elle ne le laissera jamais prendre ma main qu’il le veuille ou non ce qui le fit bougonner d’autant plus. Mère avait un petit sourire satisfait sur le coin du visage. Puis elle se replongea dans son roman, aujourd’hui c’était son préféré, Pride and Prejudice de Jane Austen. Elle ne fit quasiment plus attention à nous, j’en pris plus de plaisir encore. Monsieur McAby était passionné par la musique et allait à l’opéra toutes les semaines, il avait une culture incroyable et avait étudié les sciences à la grande Université de Londres. Sa compagnie était vraiment agréable et je rêvais de faire plus ample connaissance avec lui.

 

  • Miss Harrington ?
  • Oui monsieur McAby ? lui répondis-je.
  • Ambrose, il me stoppa.
  • Vous préférez donc que je vous appelle par votre prénom monsieur Ambrose ?

 

Un sourire aux lèvres il acquiesça puis plongea à nouveau son regard dans le miens, « Miss Harrington, pourriez-vous et surtout voulez vous bien jouer pour moi s’il vous plait ? Je ne sais pourquoi, mais lorsque je vous ai entendu pour la première fois, je fus submergé par tant de sentiments. Vous êtes très douée. ». Ce à quoi je me levai et me dirigeai tenant ma robe dans la paume de mes mains. Le valet tira mon tabouret et je m’installai. Mon cœur palpitait, pour la première fois, le stress monta vraiment au fin fond de ma personne, je ressenti le besoin d’être parfaite et de ne réaliser aucune faute. Toute la douceur du monde sortie de mes mains d’une finesse incontestable. Comme des plumes, ils se posèrent sur les touches du piano, tantôt blanches, tantôt noir. Je traduisais le caractère audacieux et mélancolique du Nocturne opus 9 no 1 en si bémol mineur de Chopin. Le premier mouvement débuta sur un tempo larghetto. Ma main gauche effleura du bout des doigts les suites d’accords arpégées sur une clé de sol mélodique, dans une recherche d’embellissement du timbre, mêlant virtuosité et utilisation d'ornements. Je jouais les nuances de manière à coller au plus proche de ce que le compositeur avait imaginé. Toutes mes émotions me transportaient, transperçant mon âme. Les larmes me venaient tout aussi naturellement que l’air entrait dans mes poumons. Cette œuvre était inspirée des bel canto italiens, voyage de la mélancolie et du rêve. Lorsque le morceau prit fin je me rendis compte en ouvrant les yeux que le jeune homme me regardait avec des yeux ébahis et le personnel de maison ainsi que ma fratrie était venu m’écouter. Je frissonnais encore sous ce trop-plein d’émotion, mes mains tremblaient et je ne pouvais y remédier. J’eu du mal à venir m’installer à nouveau dans le divan. Monsieur McAby me félicita de nombreuses fois, sans doute autant qu’il me remercia pour ma bonté. Il me fit promettre de ne jamais arrêter la musique puisque selon lui j’avais un réel talent et de continuer à lui jouer de nouveaux morceaux. Cette attention fit battre mon cœur à la chamade. Il m’apprenait que dans sa famille à lui, les promesses étaient importantes, alors je pris conscience de ce qu’il me demandait lorsqu’il me tendit son auriculaire. Je fis de même. Aujourd’hui, 28 janvier 1885, c’était le premier serment que j’avais fait de ma vie, et cela comptait beaucoup pour moi.

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JeannieC.
Posté le 01/04/2022
Hello ! :D
Me revoici sur cette histoire dont le début m'avait charmée. Et je continue de retrouver dans ce nouveau chapitre une belle immersion et un certain raffinement dans l'ambiance, les pensées transmises, les descriptions. Juste quelques remarques au fil de la lecture pour commencer :

>> couche de neige ne cessait d’augmenter atteignant facilement les dix centimètres. > je verrais une virgule avant "atteignant"
>> Le coton se révélait être comme une toile blanche de laquelle toute la beauté pouvait être dépeinte et la misère effacée, elle embellissait les rues sur son passage. > Très beau <3
>> article intitulé la pauvreté tue et il prenait tout son sens avec ce que l’on entendait parler. > je mettrais entre guillemets "la pauvreté tue" plutôt que souligné. Et "avec ce dont on entendait parler"
>> Mère s’occupait de tout ce remus ménage > remue ménage
>> Midi venait à peine de sonner que les petites fripouilles étaient affamées alors nous nous sommes assis dans la salle à manger et les domestiques sont venues nous apporter notre déjeuner. > la phrase fait un peu longuette sans ponctuation, je verrais bien une virgule avant "alors"
>> J’acquiesça, après tout je n’avais > si c'est la première personne du passé simple c'est "acquiesçai"
>> "enfilée sur moi, elle ne me serrait pas vraiment. Olga m’aida à enfiler un long corset me donnant > répétition sur "enfiler". Tu peux mettre par exemple "à passer un long corset"
>> Un bouquet de fleur > fleurs
>> Un sourire aux lèvres il acquiesça > virgule avant "il" ?

Toujours dans les chipotages, je pense que tu devrais davantage aérer le très massif premier paragraphe. Pas forcément en sautant une ligne, mais juste un retour à la ligne, en suivant les articulations de la pensée - par exemple marquer un retour à la ligne quand elle commence à réfléchir au mariage, à la question de la bonne réputation. Et un autre alinéa quand elle commence à méditer sur l'écriture, le sens à donner à sa vie.
Attention aussi à la ponctuation de tes phrases. J'ai donné quelques exemples au-dessus, mais n'hésite pas à mettre un peu plus de virgules pour mieux rythmer, notamment lorsque tu as de longues phrases. Et les points à la place des tirets dans les dialogues, c'est un tout petit détail mais je pense qu'il doit y avoir une fonction à désactiver sur ton traitement de texte pour que ça ne te mette pas des puces à la place des tirets.

Sorti de ces deux trois bémols, j'aime toujours beaucoup l'atmosphère et l'univers de ton histoire. Toute la description des rues enneigées au début est super, puis la rencontre avec Monsieur McAby. Et surtout, tout le cheminement des réflexions de l'héroïne, allant de la pression sociale sur les femmes pour être respectable, en passant par le besoin de l'écriture dans sa vie, la pauvreté, les exigences de la mode et le rapport conflictuel au corps. Sans oublier toutes les petites références culturelles semées ici et là, Jane Austen, la Nocturne de Chopin etc, on est vraiment plongés dans cette fin XIXe siècle et notre narratrice est très attachante.

A bientôt !
Elox
Posté le 16/04/2022
Salut,
Bien heureuse de voir ton retour sur ce nouveau chapitre, je suis contente qu'il te plaise tout autant !
Merci de me rapporter ces corrections, et tes remarques.
Je dois vraiment faire attention à aérer mes chapitres, tu as raison.
Par contre pour les tirets, je t'avoue ne pas savoir comment faire... Sur mon traitement de texte tout se met parfaitement bien et dès que je le met ici, ça met des points... Je vais essayer de trouver la solution !
Merci énormément pour ce bon retour, je suis très contente que tu aimes mes descriptions et l'univers.

J'espère te revoir bientôt ^^
Vous lisez