Prologue: Angelica

Par Raxkagu

Elle observa attentivement les traces de pas qui se dirigeaient vers la forêt. Quelqu’un était passé par ici il y a moins d’un jour. Elle regarda les alentours comme si elle s’attendait à voir quelqu’un surgir derrière elle. Elle esquissa un sourire nerveux et reprit sa route. Elle arriva au vieil entrepôt. Comme d’habitude depuis 3 semaines, des fleurs étaient posées devant ce dernier. Elle jura d’avoir encore une fois manqué la personne puis s’avança vers la porte. Une odeur infecte s’en dégageait mais il était impossible de voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Elle supposait, d’après l’odeur nauséabonde qu’il s’agissait de cadavre… Mais pourquoi entassait des morts ici… Elle leva les yeux vers le ciel bleu… Il allait bientôt être midi.

 

Elle reprit sa marche vers Atlante à pas vif et atteignis la nationale qui lui permettait d'entrer dans la ville. Cette dernière ressemblait à présent à un cimetière de carcasses de voitures. Comme à son habitude, elle fouilla les voitures à la recherche de nourriture ou d’un quelconque objet qui pourrait lui servir. Elle repartit 20 minutes plus tard avec une vieille radio de poche et du matériel informatique.  Elle espérait que l’électricité revienne un jour… Sa vie d’avant lui manquait mais en tant que grande joueuse de jeux vidéos, sa situation ne lui déplaisait pas. Elle avait l’impression d’être plongée dans un de ces univers post-apocalyptique. 

 

30 minutes plus tard, elle se retrouva devant la porte d’une maison dans les quartiers Ouest de la ville. Elle toqua trois fois et  attendis. Une fois qu’elle fut sûre que l’habitation était vide, elle pénétra dans cette dernière. Elle commença par barricader la porte avec des planches de bois puis alla déposer ses maigres trouvailles dans une des chambres de la maison. Elle alla ensuite vérifier la porte arrière de la maison. Comme elle s’y attendait, elle était fermée. Elle retourna dans le salon et se jeta sur le vieux canapé gris. Elle saisit la game boy qui se trouvait sur la table basse. Il ne restait que 20 % de batterie. Elle estima que cela revenait à 3h de Mario Bros. Elle se résilia à passer les 3 prochaines heures sur un écran préférant attendre le moment où elle s’ennuierait vraiment. Elle se releva du canapé et entra dans la petite salle de bain. Elle se dénuda entièrement et s’observa dans le miroir. Malgré ses 16 ans, sa poitrine s'était bien développée, pour le bonheur de nombreux garçons. Elle esquissa un sourire à cette pensée et entra dans la douche. Elle prit l’une des trois bouteilles d’eau sur le lavabo et commença à  verser l’eau froide sur ses cheveux.


 

…..

 

Elle se réveilla en sursaut, les sens en alerte. Elle avait l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine pour  venir se planter dans le mur d’en face. Elle s’efforça de se calmer tout en gardant tous ses sens en alerte. Elle venait d’entendre un fracas sourd venant de la porte d'entrée. Elle enlevant la couverture et sortit doucement du canapé. Elle saisit le bâton contre le mur de gauche et se plaqua contre ce dernier. Son corps entier tremblait de peur. Est-ce juste son imagination ou il y avait quelqu’un là dehors qui essayait de rentrer dans son abri. Elle respira un grand coup et se dirigea vers la porte d'entrée. L’absence de lumière la rendait nerveuse, ne sachant pas ce qui pouvait se trouver devant elle. Elle jura de ne pas avoir pris la lampe de poche sur la table de basse. Elle entra dans le couloir de l’entrée et se figea. La porte était fermée mais elle avait l’impression que quelque chose ou quelqu’un se trouvait devant elle. Elle serra ses mains autour de son arme et se jeta droit devant elle pour surprendre un quelconque agresseur. Contre toute attente, elle se prit la porte en pleine tête et tomba sur le sol étourdit. Elle se releva difficilement lorsqu’elle entendit une respiration forte qui provenait de l’extérieur. Son sang se glaça et elle chercha son bâton. La respiration était lente et rauque. Ça lui rappelait les respirations de ces créatures que l’on trouvait dans les jeux post-apocalyptiques. Elle attendit cinq longue minutes afin d’être sûr que la chose derrière la porte ne tente pas de rentrer puis elle retourna dans le salon se coucher. 

…..

Lorsqu’elle se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Elle eu du mal à se rendormir, la peur que la chose puisse entrer l’avait hantée toute la nuit. Elle prit un rapide petit déjeuner à base de gâteaux secs et d’eau puis alla inspecter la porte arrière. Cette dernière était toujours barricadée et rien n’avait bougé. Elle s’habilla puis prépara ses affaires pour sortir. La porte d’entrée semblait être intacte mais on pouvait voir des traces de sang sur cette dernière à l’extérieur. Elle s’agenouilla et examina les traces. Elle représentait une main. C’était donc bien un humain qu’elle avait entendue la nuit passée. Un frisson la parcourut à l’idée qu’un homme puisse l’espionner. Elle chassa cette idée de la main comme on chasserait une mouche embêtante. Elle se redressa et observa les environs. C’était d’un calme apaisant. Elle se rappelait encore qu’il n’y avait pas si longtemps, ce quartier était animé par de jeunes enfants qui jouaient au foot au milieu de la route. Maintenant, il n’y avait que des voitures abandonnées au milieu de cette dernière. Une larme coula le long de sa joue qu’elle s’empressa d’essuyer. Elle s'était promis de pleurer ses parents plus tard, lorsqu’elle serait à l’abri. Pour l’instant elle ne devait se concentrer que sur une seule chose. Sa survie. 

 

D’un geste lent, elle referma la porte d’entrée lorsqu’elle entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna brusquement tout en brandissant son bâton, prête à affronter l’ennemi qui s’approchait d’elle. Elle aperçut alors un garçon pas plus âgé qu’elle qui la regardait la bouche grande ouverte.

 

- Et bha, commença à dire le garçon en passant sa main dans ses cheveux châtains bouclés, un peu plus et je serais au sol en train de comater….

 

Elle l’observa un instant, ne sachant pas comment réagir. Malgré son jeune âge, il pouvait très bien être armé, prêt à l’agresser ou peut-être pire. Un frisson la parcourut et elle resserra ses mains sur son bâton. Peut-être était-ce lui qu’elle avait entendue la nuit dernière.

 

- Tu sais, lui dit le garçon en lui adressant un sourire gêné, je ne suis pas méchant, alors tu peux poser ton bâton…

 

Voyant que son interlocutrice ne réagissait pas, il poussa un long soupir et se retourna vers la maison en face.

 

- Eh !! Mathieu, j’ai trouvé une survivante mais…

 

Angelica resserra un peu plus le bâton qu’elle tenait. Ils allaient maintenant être deux. Elle devait réagir et vite. Elle s'apprêtait à  donner un coup dans le dos du garçon lorsqu’elle aperçut une fille à lunette courir vers eux. Elle bouscula violemment le garçon et vint se planter devant elle.

 

- Comment te sens-tu ? Lui demanda la jeune fille en remettant ses lunettes sur son nez, tu as des symptôme quelconque ? Tu as grandis dans ce quartier ? Comment as tu fais pour survivre jusqu’ici ? Pourquoi tu es….

 

- Laisse-la donc respirer Claire, dit un garçon qui venait de s’approcher.

 

Il écarta Claire et examina Angelica avant de lui tendre la main.

 

- Salut, moi c’est Mathieu lui dit-il calmement, elle c’est Claire et voici Théo.

 

Elle observa la main que lui tendait Mathieu, elle hésitait, pensant qu’un piège se profilait devant elle. Puis elle remarqua le sourire apaisant de ce garçon qui lui tendait la main. Il avait l’air honnête, et pas vraiment dangereux malgré sa musculature. Elle tendit sa main et empoigna celle de Mathieu.

 

- Enchanté, moi c’est Angelica. Répondit-elle calmement.

 

- Génial, commenta Théo, encore une English dans le groupe…

 

- On te remercie pour ces remarques inutiles Théo, dit Claire en lui donnant une petite tape derrière la tête.

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