Prologue
Condamnés à l’exil.
« Poussière parmi les poussières, tu redeviendras poussière… » Songea Seny, l’esprit las et brouillé par la soif.
Ce ramassis sablonneux de saletés rouges s’étendait à perte de vue… Rien n’était bon ici.
Le jeune homme distinguait du coin de l’œil les nappes virevoltantes des grains charriés par le vent brûlant. Il aurait tant apprécié, l’espace d’un court répit, ressentir la légèreté de la brise atlantique contre sa joue… Mais les bourrasques de ce monde perdu, étaient, elles, torrides, comme si elles venaient d’être éructées depuis la bouche du diable. Elles accentuaient l’horreur de sa condition et harcelaient sans relâche sa face incommodée et souffrante.
Le malheureux trébucha et jura d’effroi. Il manqua de justesse de se voir empaler sur un roc solitaire aux arrêtes tranchantes devant statuer à cet endroit depuis des temps immémoriaux. Telle une figure présomptueuse, exilé puis pétrifié, ce minéral résistait tant bien que mal à cet environnement chaotique. Mais ses contours anguleux finiraient par s’arrondir. Cette fière caillasse réviserait bientôt son orgueil et se transformerait en un misérable galet aussi dérisoire que toutes ces poussières. Pourtant, celles-ci n’en étaient pas moins offensives selon Seny. Organisées telle une impitoyable armée, les féroces particules battaient si bien le rocher qu’il serait forcé de s’effriter à la longue et se résoudre à rejoindre le reste de la meute… Ou non, car il y a de ceux qui ne changeront jamais…
Maintenant, les tourbillons ralentissaient jusqu’à ses foulées. Toutefois, Seny persistait, au-delà de la raison, à soigner de la manière la plus méthodique qu’il soit, l’allure de ses enjambées. Il maintenait cette endurance et luttait contre le tourment de ses idées comme si sa survie en dépendait. Bien qu’il sentait pertinemment la fin l’approcher… Sa respiration était son ultime alliée et le confortait telle une compagne d’infortune. Elle murmurait à l’oreille de l’homme dément qu’il pensait devenir, qu’il serait en vie jusqu’au moment où il expirera son dernier souffle. Sans plus d’autres inspirations à la suite, il partirait… et ne reviendrait pas.
Seulement, une idée résiduelle matraquait son esprit : il devait relever ce défi. Il n’y avait guère d’enjeu puisque tout était perdu d’avance. Mais il voulait se targuer de cette ultime performance, comme pour se montrer qu’il avait, jusqu’au bout, été maître de son destin. Cette énième dune, il lui fallait la gravir, à défaut de la franchir. Seny préférait tirer sa révérence sur un sommet plutôt que dans le creux d’une vallée. Ils l’auront tué, mais il sera mort dans le respect de sa volonté.
La cime, un dernier effort… et c’est là qu’il le vit : l’océan Atlantique.
En tout cas, Seny a l'air d'être dans de beaux ennuis. Ca soulève pas mal de questions, comment il est arrivé et pourquoi, mais est-ce qu'il a une chance de s'en sortir ou non. Il a l'air persuadé que non (et j'aime bien ça, l'idée qu'il sait que s'est perdu mais il abandonne quand même pas), mais j'ai l'impression que trouver l'océan c'était pas prévu non plus, donc peut-être un bon signe pour lui.
Bref, beaucoup de questions dans ce prologue et un décor apocalyptique fort sympathique, à voir pour la suite =D
Et pour les débuts compliqués, c'est normal, pas d'inquiétude ^^ Si tu as des questions, n'hésite pas ;) Il y a aussi le discord si tu es à l'aise avec ce genre de chose.
Et oui, je suis en réécriture, même si techniquement, elle est fini, c'est juste que je poste pas tout d'un coup ^^" Bonne journée à toi !