Le plâtre.
Son modelage engendrait de drôles de poussières, sans compter les particules de résine qui s’échappaient et se fixaient, longtemps, à ne jamais pouvoir s’en défaire. Une fine couche de poudre blanchâtre recouvrait continuellement les meubles, du sol au plafond, en dépit des bâches. L'atelier avait été placé à l'étage, bien à l'écart des pièces de vie. Pourtant, son âme ne cessait d'envahir l'ensemble de l'appartement et toute plante, tout brin fleuri, mourait inlassablement.
La colle, le vernis, les fragrances d’acryliques bleues, ocres et âcres, les huiles et leurs gouttelettes faisant friser les cheveux… Tant de substances qui m'étaient inconnues quelques mois plus tôt. J'étais récemment devenue l'invitée d'un monde en décalage, une spectatrice qu'on n'avait pas prévenue à l'entrée de l'exposition qu'elle s'apprêtait à s'engouffrer dans un tourbillon de couleurs et d'odeurs à même de transcender sa réalité. Les toiles neuves s'effritaient vite et l'air-papier s’immisçait jusque dans ma mémoire ; les nuages de cendres et le parfum tenace de l’argile valsaient doucement devant mes yeux et sous mon nez. C'était un microcosme singulier, grouillant de codes dont j'ignorais tout, sinon qu’ils devaient être scrupuleusement respectés autant qu’ils pouvaient être insidieusement transgressés.
Au 8 Rue Champonère - un passage peu fréquenté du quartier historico-romantique de la capitale -, outre l'inanimé semblant pris de vie, s'épanouissaient quatre fleurs et l'une d'elles était un centre autour duquel les autres gravitaient.
Je trouve que ce début est très bien écrit, le texte sonne comme une poésie. C'est mystérieux, on a envie de savoir la suite !
L'histoire se passe dans un musée ?
Merci pour ta lecture, en espérant que la suite te plaise tout autant !
Et pas tout à fait : l'histoire se passe à Paris dont les lieux sont modifiés et ce passage-là décrit un atelier, à l'étage d'un appartement où vit une colocation de quatre artistes. :)
mourrait inlassablement => mourait ? Le conditionnel est l'équivalent du futur dans ce texte au passé, j'ai l'impression que tu cherchais plutôt à utiliser l'imparfait
l'une d'elle était => d'elles
Voilà une introduction qui donne envie d'en savoir plus ! J'aime beaucoup l'ambiance qui s'en dégage, les mots que tu utilises et la façons de décrire ces différentes formes d'arts. C'est quelque chose qui me parle.
Je suis curieuse de découvrir la suite !
A bientôt !
J'espère que la suite te plaira tout autant et que tu t'attacheras autant aux personnages qu'au décor ! Merci pour ta lecture,
À bientôt :)
Tu réussis par la qualité des mots et la délicatesse des phrases à planter une atmosphère franchement enthousiasmante; C'est assez poétique et un peu mélancolique. ça donne envie de lire la suite !
Merci beaucoup pour ce gentil commentaire ! J'espère que l'histoire te plaira toujours autant par la suite si tu venais à poursuivre ta lecture ^^
Je découvre ta plume avec ce prologue, et je suis très enthousiaste à l'idée de lire la suite ! Ton texte combine une prose poétique avec une observation détaillée du monde, ce qui te permet de dépeindre un monde artistique unique, où l'art et la vie quotidienne s'entremêlent de manière vraiment intéressante. C'est cet emberlificotement qui m'a le plus marqué, comme si le monde extérieur était impacté par ces œuvres qui débordent. Le contraste, aussi, entre l'inanimé qui prend vie et la vie quotidienne, est bien vu et bien écrit.
Très bonne introduction, donc. J'ai hâte d'en savoir plus sur ce microcosme artistique que tu as si bien esquissé.
A la prochaine, donc !
Je suis ravie que ma plume te plaise et j'espère qu'elle ne te décevra pas par la suite ! (N'hésite pas à m'en faire part si tel est le cas ^^)
Si tu as apprécié les bizarreries entre l'inanimé qui prend vie et l'art qui éclabousse tout un quotidien, l'histoire devrait continuer à t'intéresser, je pense ;)
Au plaisir !